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Horizon courbe
Virik était monté à bord de l’engin. Il abandonna le lance grappin qui pendrait là, inutile, mort, le temps que les équipes de maintenance l’enlève, sans doute à l’occasion de la remise en état du maglev.

Il s’installa dans un coin de la cabine du transporteur, se laissant examiner par le médecin du bord quand celui-ci en eut terminé pour les blessés les plus graves. Il faisait son devoir, Virik ne voyait aucune raison de l’en empêcher, même s’il était presque certain de ne pas souffrir de lésion grave. Quel est l’état de madame Axl ? Il tenta de toucher son esprit, en lui transmettant que tout allait bien, qu’ils étaient en route en direction du centre Médical et que tout le monde s’en était sorti.

Il se déplaça ensuite, avec prudence, en se tenant, en direction de monsieur Gurvan, saluant au passage ses compagnons qui d'une inclinaison d'oreille, qui d'une main sans griffe posée sur leur épaule. Ils avaient survécu, ensemble, et c'était là l'essentiel. Monsieur ? Puis-je récupérer mon arme je vous prie ? Si la réponse était positive il remit la sécurité, changea de chargeur et remis l’arme en étui. Il fit de même pour toutes ses armes restantes.

Lorsque cela fût possible, dans l’hélijeto ou à l’hôpital, il s’adressa à madame Sémirande après une courte inclinaison protocolaire des oreilles :

Madame Sémirande, je vous serai reconnaissant à l’avenir de m’avertir préalablement avant toute action suicidaire ou prenant l’apparence d’une action suicidaire.

Je n’entends pas, dans l’accomplissement de mon devoir, risquer ma vie pour une personne qui exprime un désir de mort conscient.

Je sais que vous ne m’avez rien demandé, vous me l’avez déjà dit.

Mais vous pouvez abandonner tout espoir que je ne remplisse pas mes missions. Et l’une de celle-ci est de maintenir les passagers du Lilith en vie.

Cependant je respecte cette volonté morbide. Si vous souhaitez en finir, je suis prêt à vous assister. Ce serait un honneur*.

Si vous voulez ponctuellement sacrifier votre vie dans l’action, je n’y vois pas d’inconvénient, mais merci préalablement de m’informer afin que je vous laisse aller jusqu’au bout de votre démarche.


[hrp]* et oui, Virik est un Samouraï Pizza Cat, même s'il essaye de ralentir sur la pizza ;-)[/hrp]
[Discours de l'Hatani]
[Indifférente]
"Hummm."
Elle ne lui avait pas jeté un regard...

[Compute]
Sémirande, qui s'en était enfin tirée avec son parallélogramme des forces, s'adressa triomphalement à l'entourage.
"Ça y est, en fait c'est tout simple :
  • J'ai quitté ma roue en faisant un angle de 5 x 10 puissance -6 degrés, autant dire à l'horizontal.
  • Je suis partie vers "le sol" à 2842,393486 m/s mais comme ledit sol va à 2991,993143 m/s, le delta des vitesses n'était que de 149,599657 m/s ; soit 538,56 km /h.
  • J'aurais eu 312 249,90 mètres à parcourir. Les 212 000 premiers auraient été faits dans un vide quasi intégral : en 2000 secondes environ, j'aurais atteint les hautes couches de l'atmosphère dense d'Arago (il n'y a pas trop de gradient ici, pour des raisons que l'on comprendra aisément).
  • La fin du voyage aurait été beaucoup plus complexe, entre l'atmosphère qui m'aurait freinée et l'effet de la force centrifuge appliquée par le frottement qui m'aurait tirée vers "le bas".
  • J'aurais pu accélérer ma chute au moyen de ma jato, enfin si je ne l'avais pas gâchée dans des circonstances ballotes ma foi."
Djal, tu te sens de te faire conduira là-haut avec une paire de jatos, des ailerons et tout ce qu'il faut pour être bien accueillis par tes potes surfeurs lors de notre atterrissage ?
C'est ahurissant SEMIRANDE ! Vous avez un ordinateur intégré ! Où ont ils bien pu trouver de la place pour ça ? Vous me réveillez avec vos chiffres. Ce n'est assurément la meilleure façon mais il faut bien avouer que ça marche.
J'ai une question : il fait chaud ou froid ? J'arrive pas à me décider...
Ensuite monsieur l'ingénieur vous rectifierez mon équilibrage. Soit je tremble comme une feuille, soit le monde enter tremble... À moins que le chef de la sécurité ait encore pris un peu trop de son herbe à chat ?
... Au fait j'ai un peu mal au ventre capitaine, pensez vous que ce soit une indigestion de virgules ? Je préfère les chiffres ronds vous savez!


Sans être réveillée, j'avais ma conscience qui allait et venait aux grès du vent.
Virik frétilla une moustache. Il ne s’attendait pas à mieux de madame Sémirande en termes de simple politesse. Bha, la prochaine fois il attendrait donc qu’elle lui demande son aide même si elle était en danger de mort.

Il écouta néanmoins ses explications alambiquées. Il n’y comprenait pas grand-chose, n’étant effectivement pas diplômé de physique ou de mécanique spatiale.

Il ne retint qu’une chose … Que de son propre aveux la rentrée en atmosphère aurait été compliquée. Compliquée ? Quasiment impossible du point de vue de Virik, ce d’autant qu’elle ne se proposait de tester sa théorie que dument équipée de matériel ad-hoc de haute technologie dont elle ne disposait pas lors de sa chute initiale.

En ce qui concernait la politesse d’ailleurs … Il se tourna vers le médic qui continuait de s’occuper des blessés : Monsieur ? Je vous prie d’accepter mes remerciements et ceux de, il tourna la tête en direction du commandant attendant son approbation avant de continuer, l’ensemble de notre équipage pour votre opération de sauvetage.

Merci de vos tirs justes et de la célérité avec laquelle vous nous avez récupéré au bout de notre filin ou en chute libre.

Il se tourna derechef vers le commandant tout en continuant à parler, demandant d’une inclinaison d’oreille son approbation.

D’ailleurs il est d’usage dans votre civilisation, je crois, d’offrir dans ce genre de circonstances à vous, votre équipage et aux membres des autres hélijet ayant participé au sauvetage, une tournée de boisson alcoolisée pendant votre prochaine période de repos, ou, si nous sommes obligé de partir avant cette période, un don à une association d’entraide de votre choix.
Gurvan avait remis son pistolet à fusion à Virik avec un hochement de tête reconnaissant. Il avait également approuvé l'idée de l'hatani avec un large sourire, comme d'habitude sans découvrir ses dents :

"Si les impératifs du service vous en laissent le loisir, rejoignez-nous dans l'après-midi de demain à l'hôtel Téthys. Je paierai ma tournée..." déclara-t-il dans l'interphone de l'appareil.

oO( Toujours là quand il s'agit de boire un pot avec des copains pilotes, Tonton Gurv'... )

Puis il avait modéré l'enthousiasme de son ancienne coguildienne :

"A priori, il faudra que tu demandes à Monsieur Moray de te ré-inviter sur Arago pour mettre en pratique ta théorie. Nous allons passer la fin de la journée et la nuit au Centre Médical d'Hadley. Les services de sécurité de l'habitat enregistreront nos témoignages demain, et nous quitterons l'habitat dans la soirée avec le Docteur Lartig comme prévu. Les flics locaux n'ont pas besoin de nous pour mener à bien l'enquête et déterminer les causes de cet accident..."

Ils furent donc déposés à l'hôpital. Mademoiselle Brison passa quelques heures en autodoc, d'où elle sortit légèrement vaseuse mais complétement guérie. Elle fut gardée en observation avec le reste des rescapés du maglev jusqu'au lendemain. Une libellule vint les prendre en milieu de matinée pour les ramener à l'hôtel Téthys, où les attendaient une équipe d'enquêteurs des Brigades de Sûreté Territoriale. Le Prévôt Principal, une grande humaine à la peau sombre du nom de Tahat Meru, était même présente en personne. Les dépositions furent prises avec l'efficacité coutumière des alliés, afin de perturber le moins possible le planning de cette dernière journée sur Arago.

De manière totalement exceptionnelle, le Lilith reçut l'autorisation de descendre à la surface d'Arago, téléguidé par le système de contrôle du trafic spatial. L'arrivée du Docteur Lartig à l'hôtel était prévu à la dix-huitième heure, l'atterrissage du navire à la dix-neuvième et son départ dans l'heure suivante.

[hrp]Si vous avez des questions à poser aux prévôts pendant les interviews, c'est maintenant...[/hrp]
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
[Flash-back]

Alors qu’ils étaient sur le chemin de l’hôpital, Virik avait tenté de toucher l’esprit d'Axl pour la rassurer, la réconforter. Il avait plongé dans un monde étrange, avait été bousculé par les flux et reflux de la conscience de la jeune femme alors qu’il s’efforçait de maintenir le lien. Il avait fini par trouver une bulle, un souvenir, une lecture … intacte avec laquelle il pouvait interagir.

Quote:Axl se réveilla.

Elle se trouvait sur une plage de sable blanc battue par le ressac, lointain écho d’une impressionnante barre d’écume qui barrait l’horizon. Elle se redressa et lissa sa … robe.

Etrange. Il s’agissait d’une robe comme elle en avait vu dans les représentations bi-dim du Monde du Berceau. Une robe bleue plissée, tout en couches de jupons, à la ceinture de tissusfermée par un nœud de soie. Incroyablement ancienne et archaïque.

Mais son attention fut bientôt attirée par tout autre chose.

Au loin, au-delà du grondement sourd des vagues, elle crut entendre des éclats de voix. Avec prudence, faisant bien attention de ne pas déchirer sa jolie robe, elle se glissa vers le centre de l’île d’où semblaient provenir ce tumulte. Elle se glissa entre les cocotiers, les buissons épineux, les fleurs tropicales jusqu’à parvenir à une clairière.

Là l’attendait un spectacle des plus étranges.

Une grande table couverte de vaisselle sale était dressée, la nappe blanche était tâchée des reliefs d’un faillevoklokti (l'expression lui était venue en vieux franglique) qui semblait durer depuis une petite éternité.

Au bout de la table se tenait un jeune homme sanglé dans une redingote aux couleurs criardes. Ses cheveux roux dépassaient d’un haut de forme baroque piqué d’aiguilles à chapeaux et de rubans. Ses yeux couverts par des verres miroir renvoyèrent son reflet à Axl. Elle se rendit compte à cette occasion qu’elle portait une queue de cheval et un ruban dans les cheveux. Il eut un petit sourire en coin et l’invita à s’assoir d’un geste de la main.

A sa gauche un loir barbu, taciturne et taiseux sommeillait sur sa chaise. Il ouvrit un œil chassieux dévisageant la nouvelle venue et se rendormit. Devant lui, une immense théière au couvercle ôté menaçait de le noyer, son museau plongeant vers la table doucement mais surement au fur et à mesure que le sommeil l’envahissait.

A la droite de l’homme au chapeau se tenait assise sur une pile de d’ordinateurs une chenille argentée. Elle tirait sur son narghilé tout en écrivant de ses autres pattes à l’aide de grandes plumes colorées, remplissant la nappe de symboles mathématiques complexes.

Sur la table, zigzaguant entre les tasses en équilibre instables, se dandinait un lapin blanc, au gilet brodé, sur le crâne duquel reposait une casquette aux galons dorés ornée d'un dessin où s'alanguissait une ravissante diablesse. Et il n’était pas content le lapin. Il sortit de sa poche une grosse montre oignon et l’après l’avoir contemplée, se lamenta :

"Pas le temps, pas le temps, il nous faut partir. La reine de cœur nous attend, son navire doit accoster à 18 heures, nous partons à 19 heures. Terminé le temps du thé, des gâteaux et des douceurs ! Il faut y aller !"

La chenille ne releva pas. Elle fumait tranquillement sa longue pipe turque sans prêter la moindre attention à Axl ni à quoi que ce fût, continuant ses calculs, lançant de temps à autre des nuages de fumée vers la cime des arbres.

Un toussotement répondit d’ailleurs à la dernière volute de fumée.

Elle leva les yeux et aperçut lové sur la large feuille d’un palmier... un chat. Pas n’importe quel chat. Un chat fauve rayé de noir, dont le sourire semblait s’élargir de secondes en secondes et dont la queue disparaissait dans le même temps, comme absorbée par le néant.

"J’ai peu de temps, madame Axl. C’est moi, Virik. Vous avez été grièvement blessée, mais vous êtes maintenant entre de bonnes mains. Nous sommes en route vers l’hôpital et votre état est stable. Vous êtes un peu délirante, mais c’est normal, ne vous inquiétez pas. Dormez, reposez-vous. Nous veillons sur vous."

Le sourire allait s’élargissant, le corps disparaissant. Bientôt il ne resta plus qu’un souvenir de sourire qui se perdit dans les nuages alors qu'Axl plongeait dans un sommeil apaisé.

[hrp]Auteur : Fabrice -- Corrections et remise en forme : Mézigue[/hrp]
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
Sémirande Wrote:Djal, tu te sens de te faire conduira là-haut avec une paire de jatos, des ailerons et tout ce qu'il faut pour être bien accueillis par tes potes surfeurs lors de notre atterrissage ?

"Yes, la classe..."

Hemmedéji Wrote:Puis il avait modéré l'enthousiasme de son ancienne coguildienne :

"Sniff..."
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."
Djal Gorda Wrote:
Sémirande Wrote:Djal, tu te sens de te faire conduira là-haut avec une paire de jatos, des ailerons et tout ce qu'il faut pour être bien accueillis par tes potes surfeurs lors de notre atterrissage ?
"Yes, la classe..."
Hemmedéji Wrote:Puis il avait modéré l'enthousiasme de son ancienne coguildienne :
"Sniff..."
[Plot vertébral]
[Cryptage]
"Attends, on est pas encore partis."
Djal Gorda Wrote:
Sémirande Wrote:Djal, tu te sens de te faire conduira là-haut avec une paire de jatos, des ailerons et tout ce qu'il faut pour être bien accueillis par tes potes surfeurs lors de notre atterrissage ?

"Yes, la classe..."

Virik s'était assis après son tour de cabine en face de monsieur Djal, une oreille tressautant à la douleur que fit naitre ce mouvement.

Il se cala dans son fauteuil, se tenant le flanc. Monsieur Djal, je serais vous je programmerais une immersion complète dans une salle holographique afin de tester le scénario de madame Sémirande. Son concept m'échappe et je ne suis pas expert dans le domaine de la mécanique spatiale, je m'abstiendrai donc de tout jugement sur la théorie.

Cependant la pratique de ce genre de saut, dés lors que c'est une première, qu'il est fait avec du matériel adapté sur mesure pour les conditions de l'exploit nécessite à mon sens un entrainement, des répétions, si ce n'est un talent spécial.

Je sais votre fougue, mais dans ce cas précis le ratio risque/plaisir me semble défavorable. Et sur un plan personnel votre vie me soucis. Néanmoins ... Fort heureusement, vous êtes libre de vos choix.
[A l’hosto]

Virik sortit par ses propres moyens de l’hélijet, refusant la civière motorisée qu’on lui proposait. S’en suivit examens divers et quelques injections destinées à réparer une cote fêlée. Rien de grave.

Il profita de son temps libre alors que les médics s’affairaient autour de lui pour dresser une liste du matériel personnel qu’il avait perdu ou utilisé pendant la bataille contre les punaises. Il demanda, au compte de la compagnie et après avoir pourchassé le commandant dans les couloirs pour qu’il contresigne la commande, la livraison du matériel de remplacement à bord du Lilith.

Il se restaura, laissant la sécurité de l’habitat assurer la sécurité, se reposant un peu. Cela ne l’empêcha pas de prendre des nouvelles de chacun, chacune et de s’assurer d’être présent lors du réveil de madame Axl.

Lorsqu’il passa devant la sécurité de la station, après avoir fait un rapport circonstancié il ne put s’empêcher de demander : pouvez-vous me dire ce qui a provoqué cet accident dont nous avons été victime et le rôle que remplissent ces punaises du vide dans l’écologie de l’habitat ?


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