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Horizon courbe
#1
Nous venons de là...

Système de Velag, Véné 26 Second 1505 CS

Le voyage se déroula sans incident majeur mais pas sans rencontres. A plusieurs reprises durant les quatre jours suivants, des chasseurs de l'Astromarine de l'Alliance pointèrent le bout de leurs museaux à portée de Psychoperception, échangèrent de brefs messages d'identification sur les canaux hyperondes civils, et souhaitèrent bon voyage au Lilith avant de faire volte-face pour continuer leurs patrouilles ou revenir à leurs porteurs.

A la quatre vingt seizième heure après le départ, le signal à courte portée d'une balise hypercom de navigation signala à Gurvan, de quart à la passerelle, l'endroit exact où il devait créer le point de Vérité. Il contacta la Salle des Machines, demanda la puissance nominale et lança la procédure de retranslation.

Le maelstrom d'énergie bleutée régurgita le Classe I de Lucifer Transports avant de se contracter et l'Espace hoqueta avec un flash de lumière octarine. A des centaines de millions de kilomètres de là, deux étoiles naines jaunes de type G4V mais de taille sensiblement différentes gravitaient l'une autour de l'autre, séparées par 1,3 UA. Le navire était sorti du Triche-Lumière au Point de Lagrange PL5 des deux étoiles, c'est-à-dire en un point de l'Espace situé légèrement en dehors de l'orbite de la plus petite, en retard par rapport à celle-ci, et faisant un angle de 60° avec la plus grosse.

"Mesdames, messieurs, bienvenue dans le système de Velag", déclara Jarid Moray qui avait demandé et obtenu le droit d'assister à la retranslation depuis le poste principal du navire. "Voici l'orbitat Arago..."

Il désigna du doigt ce que les scruteurs avaient signalé dès le retour en Espace normal, et qui s'affichait sur l'écran panoramique de la passerelle. A plus de cinquante mille kilomètres de là, une sorte de large rectangle sombre semblait découper une fenêtre obscure sur la surface de Velag B, la plus petite des deux étoiles du système. Ce n'était qu'une illusion d'optique, bien sûr, dûe aux positions respectives de l'astre, du vaisseau et de l'objet situé entre les deux. Car c'était bien d'un objet dont il s'agissait. Et de dimensions colossales.

[Lilith, de Contrôle Arago. Nous transmettons les vecteurs d'approche à l'infopilote de votre vaisseau] déclara la voix au timbre métallique d'un système expert robotisé.

L'astronef redémarra sitôt que les données de navigation furent reçues et fila à vitesse de transit orbital en direction de l'objet. Les programmes automatiques corrigèrent l'image diffusée par le panoramique, et les relevés télémétriques apparurent dans une projection holographique secondaire.

Ce que Jarid Moray avait appelé l'orbitat -- ou habitat orbital -- Arago avait des dimensions qui le classaient dans la catégorie des géo-artefacts. C'était une structure artificielle en forme d'anneau, de deux mille kilomètres de diamètre et de cinq cent kilomètres de largeur. Il était en rotation sur lui-même, incliné de 90° par rapport à son plan orbital. Les détails se précisaient au fur et à mesure que le Lilith approchait. Seule la face externe de l'orbitat recevait la lumière des deux étoiles. Elle semblait être recouverte de capteurs photovoltaïques et d'après les relevés des senseurs, d'autres dispositifs similaires à des écopes mange-poussières et permettant de collecter les particules du vent solaire.

La trajectoire du navire commença à s'arrondir pour passer "au-dessus" de l'orbitat. Et un spectacle extraordinaire s'inscrivit au creux des panneaux TriD de la passerelle.

Malgré qu'elle ne reçoive aucune lumière de Velag A et B, la face interne du géo-artefact n'était pourtant pas plongée dans la nuit perpétuelle, car elle était uniformément éclairée par un luminaire artificiel suspendu dans l'espace, au centre de l'axe de rotation. Et cette face interne ressemblait à la surface d'un monde vu de l'Espace, sauf que tout se passait comme si quelque Titan avait découpé une tranche dans la croute d'une planète et l'avait repliée sur elle-même en forme d'anneau. Une surface vraisemblablement habitable, tâchetée de vert, de marron et de bleu était partiellement masquée par une fine couche de nuages blancs. Sur les bords de l'orbitat, s'élevaient des murs de cinquante kilomètres de hauteur, prolongés par des champs de force miroitants et destinés au confinement de l'atmosphère. Celle-ci restait captive "au fond" du géo-artéfact, piégée par son propre poids grâce à la gravité artificielle engendrée par sa rotation.

Le Lilith pivota sur son axe de tangage afin de s'approcher de l'habitat face au mur zénithal.

"Nous allons nous poser sur ce débarcadère", indiqua Jarid Moray en montrant un détail de la projection holographique. "Il y en a une douzaine identiques répartis le long de chaque Parapet."

La structure désignée par le haut fonctionnaire allié était une vaste plate-forme semi-circulaire de deux kilomètres de diamètre, pointant vers l'extérieur du mur de confinement d'atmosphère et protégée du vide spatial par un champ de forces. Les imageurs zoomèrent sur une minuscule silhouette solitaire, se tenant debout au beau milieu de l'aire d'atterrissage. Apparemment, ils étaient attendus.

(A suivre)
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#2
Un orbitat de type Niven... Un "anneau monde" incroyablement vaste de 314115 km² de surface habitable oO(soit 0,205% de la surface des terres émergées d'une tellurique standard...) Djal fit défiler les caractéristiques techniques d'Arago dans une fenêtre d'incrustation sur l'écran d'observation principale...

"Sfff... c'est une merveille !", siffla l'infonaute...
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."
#3
Virik leva les yeux de sa console et observa l’artéfact artificiel. Un objet massif, créé par le géni et la volonté des espèces qui avaient participé à sa construction. Il faudrait qu’il se documente sur les étapes qui avaient conduites à ce résultat et combien de temps cela avait pris. Avait-il était nécessaire de faire appel à un Lehouine usine ? Une noria de varlets avait-elle suffi ? Avait-on construit les éléments sur place ou dans un chantier avant de les assembler sur place ? Et … pourquoi avait-on construit cette station ici ? Quel était le but de celle-ci ?

Il plissa du nez et en revint à sa console.

Tant de questions pour lesquelles il ne doutait pas de trouver sur place les réponses. Mais pour l’heure il avait encore et toujours du travail.

Il se connecta à l’ATIS d’Arago, se branchant plus spécifiquement sur le canal concernant les formalités de sécurité et de police : il chercha à savoir si il y avait quelque démarche administrative, les taxes, droits de timbres, les obligations déclaratives et les marchandises interdites ou réglementées … Tout ce qu’il fallait pour s’assurer de ne pas commettre d’impaire ou subir des tracasseries administratives.

Enfin il s’intéressa au statut légal de la station : dépendait-elle des cours de justice de l’Alliance, son statut de détective était-il reconnu ici et si c’était le cas à qui devait-il se présenter. Il vérifia aussi quel était les conditions d’introduction à bord des armes diverses et variées. En dernier lieu il vérifia si l’Empire ou l’Alliance avaient un consulat à bord et si c’était le cas nota avec soin les coordonnées de celui-ci.

Il entendait bien transmettre à chacun, membres d’équipages et passagers, un digest de ces informations. De préférence avant tout débarquement afin de ne pas avoir à gérer un malentendu quelconque.
#4
[Arago]

L'infofenêtre appelée par Djal déploya son interface sphérique, afficha une simulation TriD de l'orbitat en rotation. Ce dernier effectuait un tour complet sur lui-même en 35 minutes, engendrant une pseudo-gravité de 0,91g standards sur la surface interne de l'anneau. L'épaisseur de son plancher n'était guère supérieure à un kilomètre. Sa masse était étonnamment faible par rapport à ses dimensions, dûe à son matériau de construction, des nanotubes de carbone renforcés par des fibres d'hyperfilament énergisé. Des champs de force de confinement d'atmosphère prolongeaient chaque Parapet latéral sur une hauteur de 150 kilomètres, rendant la déperdition de gaz respirable négligeable.

Les données parvinrent à la console de Virik. Si le programme Extro n'était pas classé secret, en revanche les différentes implantations qui en faisait partie n'étaient pas libres d'accès. Arago ne faisait pas exception à la règle : c'était une colonie de l'Alliance dont l'approche était sévèrement réglementée. Une zone d'interdiction d'un rayon de 3 AL autour du système de Velag était signalée sur les répertoires astrogaphiques du secteur. Les différentes patrouilles rencontrées par le Lilith sur la Route l'avaient laissé passer parce qu'il était dûment enregistré dans la liste des navires autorisés auprès de l'Astromarine. Si celà n'avait pas été le cas et qu'il avait pénétré la zone d'interdiction, il aurait été invité à se détourner, et s'il n'avait pas obtempéré, aurait été pris en chasse et arraisonné.

Il n'y avait aucune démarche administrative nécessaire : l'honorable Jarid Moray et ses conseillers étaient le laisser-passer nécessaire à l'admission sur l'orbitat. Son statut légal était celui de colonie expérimentale : il n'était pas ouvert librement à l'immigration. Les autorités gouvernementales de l'Alliance choisissaient les Êtres autorisés à s'y installer. Sa population était actuellement de 90 millions d'habitants. La sécurité y était assurée par un détachement des FDA(1) faisant office de garde territoriale, placé sous l'autorité d'un Prévôt Principal. Les cours de justice alliées exerçaient ici leur juridiction, et le statut d'enquêteur de l'hatani y était reconnu. Les armes personnelles non létales étaient autorisées à condition d'être déclarées auprès des services de sécurité. Enfin, l'Empire n'avait évidemment aucune représentation en ces lieux, à l'exception des quelques citoyens chanceux qui étaient parfois admis à visiter l'habitat.

[Atterrissage]

Le Lilith réduisit sa vitesse en traversant la bulle énergétique qui englobait la plate-forme semi-circulaire saillant vers l'extérieur du Parapet. Il stoppa au bord du débarcadère, s'abaissa de manière à ce que le sas d'accueil principal se trouve au niveau de l'aire d'atterrisage et s'immobilisa enfin. Les harmoniques subtiles des Varlet furent remplacées par le bourdonnement basse fréquence des suspenseurs antigrav. Les systèmes automatiques d'amarrage déployèrent un grouillement de câbles, de manchons et de tubes annelés qui vinrent s'accoler à la coque du Classe I. L'Être qui les attendait s'approcha du vaisseau au repos. Sa silhouette était sans aucun doute possible celui d'une humaine, vêtue d'une tenue de travail prêt du corps mettant en valeur des courbes harmonieuses. Sa peau était bronzée et une longue chevelure corbeau encadrait son visage.

"Je crois que nous pouvons débarquer, Gurvan." indiqua Jarid Moray. "Fazil, Norj et Sven nous attendent au sas d'accueil dans dix minutes."

(1) FDA : Forces de Défense de l'Alliance
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#5
Virik compila les données légales, indiqua que certaines zones étaient interdites à la visite et transmis les informations à chacun à bord. Il n’avait aucun doute sur le fait que leurs passagers étaient parfaitement informés, mais en cas de soucis quelconque ceci permettrait de couvrir la compagnie. L’hypothèse était peu probable, mais qui pouvait dire de quoi l’avenir était fait.

Il tourna la tête vers le commandant.

Vos ordres monsieur quant à l’équipage pendant cette escale ? Avisant leur passager encore sur la passerelle : Monsieur Jarid avez-vous besoin d’une escorte ?
#6
Jarid Moray répondit le premier :

"Nous n'avons pas un besoin absolu d'escorte, Ser Kiikti. Arago est un habitat assez sécurisé. Mais mes collaborateurs et moi-même apprécierions que vous nous accompagniez à sa surface pour le découvrir de visu avec nous."

Gurvan ajouta en souriant sans découvrir ses dents :

"Ceux qui préfèrent rester à bord et tenir compagnie aux mécanos le peuvent. Personnellement, je débarque. J'ai hâte de fouler le sol de ce micro-monde."
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#7
Peu avant l'arrivée, je me suis préparée à sortir.
Je me rendis au sas de débarquement pour voir le groupe d'experts attendant l'ouverture des portes.
Je m'adressa au groupe.
Ce ne peut être qu'intéressant de visiter un tel endroit aux "confins de la galaxie", j'imagine que très peu des habitants ici ont l'occasion d'en sortir, n'est ce pas ? La plupart ont une activité sédentaire ?
Le fait que ces habitats soient autonomes, les visites doivent être rares. d'autant que les conditions de sécurité sont de haut niveau. Certains partent ils en voyage ?
Depuis combien de temps cet anneau existe t il ? combien de générations s'y sont succédées ?
#8
Je vous accompagne. Il inclina une oreille en direction du commandant, je vous propose que nous nous retrouvions dans le sas dans dix minutes comme prévu avec les membres d’équipage qui souhaitent descendre « à terre ».

Il activa sa console et redirigea son flux de donnée vers son communico personnel. Il prit soin de la verrouiller ensuite.

Il se leva ensuite et d’un pas tranquille rejoint sa cabine pour prendre les équipements et armes nécessaires à sa mission.

Il s’équipa, hésitant brièvement quant au choix des armes et de l’armure. Théoriquement la station était en terme de sécurité tout aussi sure que n’importe quelle métropole de Viala … Plus peut être en raison du faible nombre d’étrangers présents à bord. Néanmoins … Il ne pouvait s’empêcher d’envisager le pire, y compris que la mission de monsieur Jarid soit plus complexe et plus dangereuse que ce qu’il avait bien voulu dire.

Il choisit donc la totale : étourdisseur , pistolet à plasma, darc, vibrolame, karatapoignes. L’ensemble pouvait se loger sous sa cape relativement discrètement.

Il mit dans son sac ses outils habituels identificateur, analyseur, une ration, une flasque d’eau, une lampe, un chalumeau laser, un lance grappin, un kit de soin universel, une grenade de gaz répulsif coloré, ses drogues habituelles … Il hésita sur le port de l’armure énergétique. Celle-ci n’était pas discrète. L’ensemble des capteurs, outils et exosquelette intégrés pouvaient rendre des services inappréciables en cas de crise … Mais c’était aussi une déclaration qui ne passerait pas inaperçue. Une déclaration qu’il s’attendait au combat, qu’il ne faisait pas confiance aux services de sécurité locaux. Cela paraissait peu opportun.

Il choisit de se contenter d’un abesto et d’une combinaison énergétique. Il renonça à la ceinture de vol aprés avoir lu les spécifications quant à la gravité artificielle de la station. Aucun système antigrav n'y fonctionnerait. Il récupéra cependant les capteurs, communicateur, ordinateur et le synthéviseur sur son armure, laissant la gemme flotter devant son œil.

Il referma son coffre personnel et se dirigea vers le sas, appelant d’un mouvement d’œil l’horloge … Normalement il ne devrait pas être en retard pour le débarquement.
#9
A vrai dire Mademoiselle Brison ne vit d'abord que l'ethnologue azzari, confortablement installé dans l'un des fauteuils du salon d'embarquement. Ser Pal'Kis avait une voix grave mais sans trace des défauts d'élocution propres à la plupart des espèces exotiques, ni le timbre synthétique caractéristique d'une prothèse langage. Peut-être était-ce naturel, ou bien dû à une opération chirurgicale de son appareil vocal.

"Salutation Mademoiselle Axl. Je suis ravi que vous descendiez à terre avec nous. Selon mes informations, des familles pionnières sont installées dans cette habitat depuis plusieurs décennies. Les immigrants admis ici y restent en général. Mais personne n'est cloitré, Mademoiselle, ce n'est pas une prison. Les résidents peuvent voyager hors-monde s'ils le désirent. On n'a pas besoin de leur suggérer d'être discrets sur leur monde d'origine. Comme de toutes façons, il n'y a pas de ligne commerciale officielle passant par ici, ils transitent par Viala, Macbett ou Diomède, ce qui simplifie les choses. C'est aussi le cas de certains enfants conçus et nés ici qui émigrent ensuite au début de leur adolescence. Mais je pense que vous en apprendrez plus à ce sujet lors de notre visite."

Fazil Lemuel, le planétologue, et Sven Corso, l'ingénieur, arrivèrent à leur tour dans le salon d'embarquement.

"Mademoiselle Brison me demandait depuis combien de temps Arago existe et combien de générations s'y sont succédées ?" demanda l'azzari.

Ce fut Monsieur Lemuel qui répondit :

"L'atmosphérisation et la mise en place des écosystèmes ont été terminés il y a soixante quinze ans et l'habitat a été ouvert à l'immigration cinq ans plus tard. En clair, cela faisait une vingtaine d'années que l'expérimentation était en cours lorsque l'Empire a tenté d'annexer l'Alliance, en 1449 CS."
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#10
"C'est très intéressant..." dit Djal en arrivant à son tour.

L'infonaute avait gardé sa combi-peau et avait revêtu son abestos. Un boitier combi-NT6 à la hanche et un simple paralyseur battait le long de sa cuisse droite...

"Il y a un comité de réception ? un p'tit buffet dînatoire ? on nous attends sans doute..."

Sixuit flottait avec grâce derrière son épaule gauche... Son fidèle compagnon était en mode full-record... Sons, images, flux de données publics et autre signaux libres d'accès seraient enregistrés et archivés dans un dossier "Extro_Arago_01"

Apercevant l'Atani, il ajouta avec un grand sourire : "Vous comptez faire une partie de ZapBall... Ser Virik ?"
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."


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