Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Quelques mois bien remplis
Virik observa quelques temps le buffet et les habitudes humaines ou tout du moins galactiques. L’alcool agissait comme un inhibiteur, mais aussi comme un fluidifiant social, abolissant la distance, permettant à l’un d’aller vers l’autre.

Il resta le temps de savoir le nom des personnes qu’il plaçait dans le camp des ennemis de madame Sémirande. Ennemis était sans doute un grand mot. Ceux qui avaient eu maille à partir avec elle.

Il s’éclipsa avant que la fluidification des rapports ne révèle les tares enfouies …

Il retrouva son véhicule et après en avoir fait le tour comme à son habitude en repris les commandes.

Direction le siège du Guet planétaire. Une enquête l’attendait.
Quant aux occupants du Gerfaut, ils se rendirent donc au Quasar...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
[Retour]

Le Gerfaut ramena la petite troupe à Vonda. Molova fut déposée au terminus de l'ascenseur orbital. Djal surveilla le moment où elle prendrait Sémirande dans ses bras... Mais elle se contenta d'un merci prononcé de sa voix de stentor, d'un signe de main, et s'éloigna le long de l'immense courbe du débarcadère.

Monsieur Cuperno d'Eol revint donc à son point de départ environ une semaine après l'avoir quitté dans une capsule d'astro-stop. Ils reprirent tous la confortable bulle avec laquelle ils étaient venus du Cercle de l'Olive. Sémirande déposa la nouvelle recrue dans un motel de bon standing qui se trouvait à cinq minutes de trottoir roulant des bâtiments du Cercle.

Le commissaire stagiaire fit la connaissance de l'ex-commandant du Méphisto et de son taiseux second pilote le lendemain, au petit-déjeuner. Ils avaient tous deux décidé de quitter leur hôtel du centre-ville de Tonka pour cet établissement bien plus pratique. Au cours du prochain semestre, la vie du petit groupe allait en effet graviter autour du Cercle, avec des trajets réguliers jusqu'au chantier astronaval pour surveiller la construction du Lilith.

A suivre...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
Une semaine plus tard, le Cercle de l'Olive, qui comptait dans ses rangs un roboticien stagiaire du nom de Djal Gorda, livrait à Lucifer Transports les six LAK-640 prévus. Sur des châssis standards, les experts en cybernétique du Cercle avaient monté quatre membres articulés inductifs, une protection renforcée de type Sécurité, et des packs d'équipement qui permettraient aux robots d'assister les ingénieurs de bord dans toutes les tâches de maintenance, de la production et distribution d'énergie au réglage des propulseurs Varlet, en passant par l'entretien du réseau informatique et du reste du matériel robotique du vaisseau.

Encore une semaine, et les deux trapanelles furent livrées à leur tour. Les drones avaient été équipés de plaques antigrav améliorées et de propulseurs aquatiques, et ils avaient été conditionnés pour résister jusqu'à une pression hydrostatique correspondant à cinq mille mètres de profondeur. Des enregistreurs TriD associés à des batteries de senseurs et au matériel d'analyse afférent leurs permettaient de mener à bien des opérations d'exploration de manière quasi-autonome une fois déposés à pied d'oeuvre par le navire, tout en gardant le contact avec l'équipage grâce à leur minicom embarqué.

La fabrication et la mise au point du formec pût débuter...

[hrp]Voir fiches dans le dossier partagé #matos#[/hrp]
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
Les visites bimensuelles au chantier astronaval commencèrent à mi-Quarte 1504. Lors de la première, Sémirande, Manchu, Djal, Cuperno et Gurvan prirent place à bord du Gerfaut. Monsieur Le Fu était au plot.

A 12,3 années-lumières de Maxime, l'étoile de Vonda, une naine rouge solitaire brillait d'une faible clarté cuivrée. KRZ-754 était un astre de type spectral M8VI dépourvu de cortège planétaire et de nuage cométaire, dont l'orbite autour de la Voie Lactée la maintenait depuis des millions d'années dans une région dénuée de poussières interstellaires.

Le chantier astronaval Tcherepkine gravitait à 0,8 UA de cette petite étoile presque aussi vieille que le cosmos. C'était un ensemble de plate-formes spatiales qui s'étendaient sur un arc d'orbite de plusieurs centaines de kilomètres : des cages de radoub de tailles diverses où les avaries de navires endommagés étaient réparées ; d'autres dédiées à la construction de vaisseaux, avec leur machinerie complexe de bobineuses d'hyperfilament ; plusieurs stations de forme torique en rotation qui abritaient les structures d'habitation de tout le personnel du chantier ; et enfin un grand disque surmonté d'un dôme à champ de force où travaillaient les ingénieurs et architectes du département Conception & Développement dans le cadre de verdure d'un campus d'entreprise. Une nuée de petites nacelles et de grosses navettes automatiques assuraient le transport des Êtres et des fournitures entre les différentes unités d'exploitation du chantier.

Après un très bref trajet d'une demie-heure, le Tracevide se retranslata à quelques centaines de milliers de kilomètres des installations du chantier. Le contrôle du trafic spatial le prit en charge et l'amena jusqu'au dôme. Il accosta à l'un des modules d'amarrage disposés sur le pourtour de la structure discoïdale. Le futur équipage du Lilith débarqua et fut accompagné par un mini-guide robot jusqu'à une grande salle de réunion dont les baies à champ de force donnaient sur le campus arboré, avec le lumignon cuivré de la naine rouge en arrière plan.

Le coordinateur du chantier était accompagné de plusieurs chefs de projet. Les spécifications du Lilith leur avaient été transmises par le siège de Tonka City, mais l'équipage avait amené des modifications mineures de dernière minutes et souhaitait en discuter avec les Êtres de l'art. Sémirande et Manchu purent ainsi parler manoeuvrabilité avec le spécialiste structure et systèmes de vol, Gurvan qui était plutôt compétent en propulsion Varlet échangea avec l'ingénieure motoriste, Cuperno discuta avec le spécialiste des systèmes environnementaux, et Djal put proposer quelques idées aux deux conceptrices qui se partageaient l'informatique et les communications de bord.

Après une fructueuse matinée de travail, l'équipage du Lilith retourna à Vonda pour l'heure du déjeuner. Ils prirent leur repas au terminus supérieur de l'ascenseur orbital, avec une vue imprenable sur les inlandsis de la planète, trente cinq mille kilomètres sous leurs pieds.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
Si Cuperno se montrait sérieux et appliqué sur Vonda, il débordait littéralement d'enthousiasme sur le chantier.

Il avait très vite fait sien ce projet de nouveau vaisseau et se montrait très pointilleux sur l'application des standards édictés par la guilde dans le domaine de la vie à bord.
Il suggérait pleins de choses, tout en sachant concentrer ses efforts sur les points réellement importants. Ne fallait-il pas prévoir une salle de sport bien équipée ? Une salle de projection ou de spectacle confortable ? Améliorer l'équipement de l'infirmerie ?
Il lui arrivait de déborder un peu sur le terrain de ses nouveaux "collaborateurs" : une chambre sécurisée pour d'éventuels invités indélicats ?

On n'avait pas souvent l'occasion d'accompagner la naissance d'un vaisseau, encore moins d'assister physiquement aux différentes étapes de la construction. Il profitait de chaque instant, et ne parlait plus guère d'autres choses.

Tout l'inverse de Gédéon, qui le suivait partout où cela était autorisé, mais en arborant constamment un air ostensiblement maussade et parfois dédaigneux. Du moins est-ce l'impression qu'on pouvait avoir lorsqu'on croisait son regard félin.
Le comportement de Gédéon semblait très proche du chat, cet antique animal de compagnie que l'on croisait encore un peu partout dans l'empire. Il était attaché à son maître, mais parfaitement indépendant. Il semblait doué d'une certaine intelligence, mais l'exerçait uniquement quand cela lui chantait et presque exclusivement dans son propre intérêt.
Sa taille et sa musculature était en revanche bien supérieure à celle d'un chat (du moins les chats que l'on considérait comme de pure souche), sans qu'il en soit plus agressif ou menaçant pour autant.
Une bonne pâte en somme, qui pouvait se laisser examiner, à l'occasion, lorsque ça le démangeait un peu dans des zones difficile d'accès pour ses petites pattes.

On ne trouverait pas grand monde qui aurait pu entendre Cuperno se plaindre durant cette période laborieuse mais exaltante !
Et Gédéon suivait, malgré tout...
[Aux revoirs]

Deux semaines passèrent.

Gurvan invita tous ses collègues et amis à déjeuner au restaurant du terminus de l'ascenseur orbital. Son navire pour Viala partait le soir-même. La veille, ils étaient retournés au chantier, et les navyborgs avaient encore des étoiles dans les yeux. Cette fois-ci, le coordinateur les avait invité à monter dans une petite navette qui les avait emmené jusqu'à une cage de radoub. Et ils l'avaient vu. La structure interne était en place, et les bobineuses à hyperfilament terminaient de recouvrir les longerons d'alliage hexacarboné. L'énergisation n'avait pas encore été faite. Pour l'heure ce n'était qu'une coquille vide. Mais le Lilith existait déjà ailleurs que dans les banques de données du chantier.

Ils étaient donc réunis dans un salon privé des Terrasses de Kalidhasa, un restaurant gastronomique dont les baies panoramiques à champ de force donnaient sur le Continent Sauvage. Ils étaient tous là : Manchu, Djal, Sémirande, Cuperno avec lequel Monsieur Antillès avait rapidement sympatisé, ainsi que Virik. L'ambiance était chaleureuse, bonne chère et bonne compagnie. Des serveurs et des maîtres d'hôtel humains en livrée traditionnelle virevoltaient autour de la table, débarassaient les plats et remplissaient les verres.

(A suivre)
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
Virik, ses aventures policières terminées pour l’heure, s'était rendu sans déplaisir à cette invitation. Comme il le faisait dans ce genre de circonstance, il avait revêtu son manteau de cérémonie, celle dont le liseré rouge évoquait le sang. Le sang versé, le sang donné, le sang expiatoire.

Il avait emprunté une cabine d’ascenseur collective qui les mènerait en douceur, amortisseur inertiel oblige, au terminal orbital. Il avait partagé pendant de longues minutes l’intimité de la petite foule familiale d’une tribu malachite qui se rendait à la station pour embarquer à bord de leur classe V, le R.A. Heinlein en partance pour Viala.

Il resta dans son coin observant en silence le manège des enfants qui se pressaient le long des panneaux de force translucides pour observer de prés la vertigineuse ascension de leurs grands yeux noirs hémisphériques.

Combien les adultes et les enfants de cette espèce étaient différents. Les juvéniles n’avait ni l’embonpoint ni la gravité qui semblaient caractériser leurs ainés.

L’ascension ne dura que quelques minutes la verrière s’obscurcissant progressivement au fur et à mesure que les rayons du soleil rouge de Vonda se faisaient de plus en plus violents, débarrassés de leur gangue de protection atmosphérique.

Ils arrivèrent enfin et les portes s’effacèrent dans un chuintement.

Il salua d’une inclinaison d’oreilles la famille qui, remorquée dans un joyeux tohubohu par les enfants, se mit en quête de leurs bagages et de leur quai d’embarquement. Lui-même s’orienta brièvement sur un plan holographique et se dirigea vers le salon panoramique où il avait rendez-vous.

C’était un vaste espace dont le ciel translucide donnait sur le continent sauvage. Dans l’atmosphère lointaine les nuages se massaient, s’enroulant, déchirés par instant par des étincelles aveuglantes. Un orage ce préparait.

Les terrasses de Kalidhasa avaient été construites à partir de représentations trivi archéologique fragmentaires trouvés dans un mange poussière abandonné.

L’on avait reproduit ici une architecture antique : un jardin en terrasses agrémenté d’éléments de construction élégants en simili grés rouge et de marbre blanc.

L’on avait l’impression de se trouver dans les vergers d’un antique palais que les champs de force semi transparent dessinaient dans une perspective forcée, tout en niches et sculptures de pierre délicates, motifs floraux et végétaux de pietra dura.

Il se rendit au salon qu’avait retenu Monsieur Gurvan, une terrasse privatisée dont l’atmosphère s’emplissait de la rumeur de la chute d’eau holographique qui en fermait une des extrémités. Ignorant pour l’heure les serveurs vêtus de riches tuniques brodées d’or et de soie synthétique, et le buffet qui attendait, il se dirigea vers les actionnaires et membres d’équipage qui devisaient.

Il inclina les oreilles et les salua. Commandante, monsieur Gurvan, monsieur Djal, monsieur Manchu, monsieur … ? Il inclina légèrement une oreille en signe d’interrogation ou de perplexité en voyant Cuperno auquel il n’avait pas été pour l’heure présenté.
[Sèche]
"Monsieur Cuperno. Je l'ai embauché à l'essai ; mais s'il continue comme cela, je le titulariserai rapidement. Sa Feuille est dans les bases. Bonjour monsieur." Sémirande était restée assise à l'arrivée du Félin, et s'en désintéressa immédiatement.
//Je posterai plus longuement demain
Cuperno était venu à la soirée dans une tenue sobre mais élégante, tranchant avec ses tenues de tous les jours, souvent un peu criardes et "originales". Il s'était manifestement longuement préparé. D'abord pour être en accord avec le standing de la soirée, mais sans doute aussi pour parfaire l'impression qu'il voulait donner, alors qu'il était encore à l'essai parmi cette remarquable assemblée.

Sa longue chevelure parfaitement peignée, un large sourire séducteur, il y avait quelque chose d'aristocrate et légèrement suranné dans son allure. Quoiqu'il en soit, il ne faisait rien pour passer inaperçu. Il participait activement à l'entretien d'une atmosphère amicale et détendue, malgré la solanité du moment.

Il passait notamment beaucoup de temps aux côtés de Gurvan, regrettant déjà de ne pas avoir pu le connaitre mieux. Son expérience, son aura et sa simplicité en faisait manifestement une inépuisable source d'inspiration.

À l'arrivée de Virik, il le salua sans montrer d'émotion particulière.

- Enchanté de faire votre connaissance. On m'a déjà beaucoup parlé de vous. J'espère que vous allez bien ?

Tout en dévisageant poliment le nouvel arrivé, Cuperno ne pût s'empêcher de jeter un regard à Sémirande, cherchant déjà à comprendre le genre de relation qui existait entre ses deux personnes qui pourraient bien jouer un rôle déterminant sur son proche avenir.

Il reprit ensuite très vite ses activités mondaines, avec un plaisir non feint.


Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)