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Quelques mois bien remplis
#1
Nous venons de .

Ici, les activités de Sémirande, Djal, Manchu et Gurvan pendant le séjour sur Vonda...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#2
[Libérée]
Après son éclat, Sémirande s'était tout de suite sentie mieux.
Sans ostentation, elle prit quelques distances avec ses compagnons, ne les voyants qu'aux repas de milieu de journée. Elle parla assez peu, se tenant aux conversations passe-temps, gardant un silence poli quand on parlait "boutique". Elle ignora superbement le félin, se contentant de ne pas lui répondre s'il advint qu'il lui adressât la parole, ce qui ne dut pas arriver souvent, sauf - peut-être - pour un "passez moi le sel" neutre lors d'un repas au restau NT2-3. Quand à elle, elle n'en avait pas besoin. Du sel.
Elle visita la passerelle, effectivement, et n'en tira rien de bien enrichissant, vu son niveau. Elle fut par contre formidablement intéressée par les maintiens de vie, qu'elle put voir lors d'une visite exceptionnelle, organisée parce que, par chance, une vingtaine de passagers très avertis en avaient fait la demande.
Elle fut pour le coup extrêmement impressionnée. La règle voulait qu'en cas de perte d'énergie, les systèmes de maintien de vie sur batterie puissent tenir une durée minimum bien définie : en l'occurrence 5000 heures pour le Nyarlapompète, comme tous les Classe V d'ailleurs. Cela posé, ce qu'on leur montra allait bien au-delà. Par des systèmes utilisant avec intelligence les techniques les plus sophistiquées, principalement la femto filtration, comme les plus anciennes.
Une des plus rustiques était des rangées de bacs couverts. Ils étaient emplis d'un liquide gras dans lequel baignaient des écorces d'arbres lointains. De minuscules créatures s'y ébattaient, se poursuivant, s'attrapant et se relâchant dans un cycle sans fin. Leur guide, un jeune (?) humain en attrapa une et leur montra cette nouvelle merveille de la nature, car cet espèce de ballonnet multicolore était fruit de l'évolution. Cela pouvait fixer une quantité ahurissante de CO.
Pour en revenir à notre propos, à la question très technique d'un passager (qui avait donc plus que des notions) leur cicérone répondit par une série de termes très techniques que Sémirande suivit bien (50% Pas mal, hein ?). Elle eut néanmoins confirmation de ce qu'elle avait entend par ailleurs. 50000 heures. Dis fois plus que la norme.

Elle digérait encore cela quand elle prit congé de ses compagnons, peu après l'arrimage.
#3
[Le cercle de l'Olive]
Sémirande n'accorda aucune attention à la descente. Non pas qu'elle en fut blasée : elle ne se lassait pas du spectacle de l'espace, des planètes, des ballets de lunes, de la poésie mathématique des mouvements rétrogrades, de la splendeur d'un lever de soleil en orbite.
Mais voyez vous, Vonda était en quelque sorte "chez elle". Et son arrivée sur ce monde qu'elle avait pour l'instant adopté avait provoqué un phénomène analogue à un "retour sur terre".
Franchement, elle se demandait comment cela allait se passer.
Elle avait été admise au Cercle de l'Olive un an avant la fin de sa période Guildienne. Elle avait eu à l'époque un ras-le-bol, le besoin de se fixer quelque part, de mener une existence tranquille, si toutefois cela pouvait avoir un sens pour quelqu'un de son niveau (1). Mais elle ne voulait pas vivre seule. Elle avait donc postulé dans plusieurs famille, et le Cercle de l'Olive... eh bien au début elle avait cru avoir touché le gros lot. Niveau intellectuel élevé, gros revenus, activités très intéressantes dans le domaine de la robotique (toutes branches confondues), protection "de l'Empereur" au vu des activités secrètes exercées ce qui assurait une paix royale ; sans compter quelques jolies perspectives de vie de couple.
Ils envisageaient d'acheter un Tracevide pour effectuer de façon autonome des allers-retour vers les chantiers astronavals. Elle avait signé à deux mains.
Sa dernière année de Guilde s'était écoulée de façon "aménagée" ; entre patrouilles de chasse et préparation à sa nouvelle existence. Elle avait bouffé de l'année-lumière à l'époque (cela dit pas autant que récemment). Et comme toujours, tout se passa bien jusqu'à cela se passe mal.
Une série d'incidents privés, des jalousies, des mesquineries, des histoires insensées. Ce n'était pas vraiment de sa faute, mais elle n'était pas toute blanche non plus. Elle avait trouvé un poste à la TSA, envisageant de divorcer au bout d'un an. Mais les circonstances en avaient décidé autrement. Et tant mieux finalement. Oui, malgré (et peut-être même grâce à) la forfaiture de Doña Khélifa : tant mieux. Elle s'était rapprochée de ces gens.
Mais il fallait voir une chose : durant ces deux années de vie de famille, que leur avait-elle amené, à part des histoires ? Pas grand chose. Pire, le cadeau qu'ils lui avaient fait (la modernisation de la programmation des logimecs de la classe que le malheureux Chubby) avait été gâché par Khrys. Ah lala, celui-là !!! Et son corps de cyborg était maintenant aussi cassé que le prix auquel elle l'avait eu.
Sémirande soupira. Le Cercle était une affaire commerciale en même temps qu'une famille. Il fallait que chacun de ses membres paye son écot, sinon cela ne pouvait pas marcher évidemment. Pour l'argent, cela irait. Mais pour la présence ? L'affectif ? La reconnaissance du fait qu'ils se soient occupés de Sorbier ?
Une violente appréhension saisit la jeune femme. Et s'ils la priaient de partir ? Comment allait-elle se débrouiller, avec cette enfant qu'elle connaissait si peu mais aimait déjà tant ?
"Et merde" dit-elle à voix haute. "Merde, merde, merde."
Le voyage en fuseaujet dura une demi-heure. Il faisait grand jour, et il n'y avait pas de précipitations. Un pâle soleil éclairait même la ville. Dans le hall, elle était attendue ; mais ne l'apprit qu quand Sorbier, déboulant à toute vitesse, l'envoya dinguer contre un logimec porteur.
C'est en portant sa fille dans ses bras que Sémirande Rosa Chalmak revint dans ce laboratoire-usine-villa-communauté qui était encore, l'espérait-elle, "chez elle".


1) soyons modeste :lol:
(à suivre)
#4
Le séjour à bord du Nyarlapompette fut exquis…

Vonda fut annoncée par les commissaires de bord et l’approche planétaire fut relayée en grande pompe sur les écrans TriD du pont principal… La foule des passagers s’y pressait gaiement pour porter le traditionnel toast d’honneur à l’équipage…Une heure plus tard le classe V s’était amarré à la Station Relais.

Djal fit ses adieux à la douce Mirna et débarqua, le cœur gorgé de soupir… Il réserva son transit pour la capitale, récupéra ses bagages et se dirigea vers la douane… Les formalités réglementaires accomplis, il s’engouffra dans le ferry orbital 42 avec quelques cent autres voyageurs. Pendant la descente il réserva une chambre convenable dans un des nombreux hôtels de la capitale et écouta distraitement les commentaires touristico-pédagogiques du logimec animateur…

Ce ne fut qu’une fois dans sa chamvre qu’il envoya un communico à Gurvan, Sémirande, Manchu et Virik Kiikti…

« On se retrouve demain ! Je vous offre le repas chez « Fun’Pizz » un gastrofood sympa en bordure de l’astroport… J’ai lu qu’ils y préparaient les meilleurs pizzas con’carne du secteur, sans compter leur desserts top fun… On discutera de nos projets, du tracevide et du Lilith, et de toutes nos idées géniales… A+…»

Djal brancha Sixuit et se connecta sur la toile du secteur via le log fournit par l’hôtel…

Il prospecta les nombreuses écoles officielles et privées de la capitale… Il en répertoria méticuleusement les stages… et il en étudia méthodiquement les contenus… Après quelques minutes, il se connecta aux secrétariats distants de celles qu’il avait près sélectionnées… Il téléchargea les formulaires d’adhésion et les CGV…
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."
#5
[Réunion ? Vous avez dit réunion ?]
A la proposition de monsieur Gorda de faire une réunion dans une Pizzéria, Sémirande Chalmak répondit : "Pourquoi pas, pour mieux se connaitre. Cela dit, je ne vous cache pas que j'apprécierais qu'elle soit brève et n'aborde pas encore de sujet technique. Je puis vous en donner la raison : mon corps me fait souffrir, et j'ai hâte de faire un diagnostique approfondi ; or je n'ose pas y aller tant que vous avez quelque chose à me dire. J'ai bien peur qu'ils ne m'immobilisent un petit moment."
#6
Djal reçu le message suivant quelques minutes plus tard. Monsieur Djal, je serai présent à votre réunion. Veuillez me préciser l'heure exacte. Ma présence est néanmoins soumise aux impératifs de service. Salutations. Virik Kiikti
#7
[Funiculaire céleste]

Tandis que leurs compagnons s'égayaient comme une volée de moineaux dans le hall de l'astroport orbital, Gurvan Antillès et Manchu Le Fu échangèrent quelques mots et se dirigèrent de concert vers le comptoir d'une agence de location de bulles. Leur choix se porta sur un engin à six places, et après avoir encaissé un acompte, l'employée humaine leur octroya un mini-guide robotique qui les mena jusqu'au parc à véhicules.

Ils embarquèrent, l'ex-commandant du Méphisto apparia son plot au navimec de bord et programma la destination d'une pensée. L'engin s'éleva d'un mètre et glissa en direction du tube de sortie. Il s'accrocha à un chariot maglev disponible, qui fila vers l'ascenseur orbital. Quelques minutes plus tard, leur véhicule s'insérait dans le trafic des cabines de passagers et des massives nacelles-cargos automatiques qui commençaient la longue descente vers la surface. Tandis que son chariot maglev s'agrippait à l'un des six rails qui parcouraient la face Est de la tour géosynchrone, la bulle pivota dans son berceau de sorte que la tête de ses occupants soit orientée vers l'astroport et leurs pieds vers le sol. La vitesse monta rapidement et se stabilisa à 50.000 kilomètres par heure.

La surface vers laquelle s'enfonçait la bulle était encore plongé dans la nuit, mais les deux navyborgs purent admirer le terminateur de la face éclairée s'avancer vers le fil d'araignée en nanotubes de carbone le long duquel leur engin glissait. La descente ne prit qu'une trentaine de minutes, que Gurvan et Manchu mirent à profit pour réserver des chambres au Sidéral, le principal hôtel de l'astroport sol de Tonka City. Ils commençaient à ralentir perceptiblement pour pénétrer dans les basses couches de l'atmosphère de Vonda lorsque le jour se leva sur l'archipel volcanique où se situait le terminal planétaire de l'ascenseur, encore à 100 kilomètres en contrebas.

La bulle se détacha de l'ascenseur spatial à environ 3000 mètres d'altitude et s'inséra dans le couloir aérien menant à la capitale. L'engin mit une heure pour parcourir la distance de 3700 kilomètres qui séparait la base de l'ascenseur orbital et Tonka City. Parvenu aux abords de l'astroport sol, il descendit en une longue courbe jusqu'à l'aire d'atterrissage située sur le toit de l'hôtel. Les deux coguildiens se séparèrent pour prendre possession de leurs chambres et vaquer à leurs occupations personnelles, non sans avoir convenu de se retrouver pour le déjeuner.

Djal reçut confirmation du pilote et du mécanaute, avec un petit message supplémentaire de Gurvan que tous reçurent en copie :

"Tu peux compter sur nous. Merci pour l'invitation. Manchu et moi auront des informations de première main sur le Tracevide."

(A suivre)
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#8
[Coursier du vide]

Après le déjeuner, Gurvan et Manchu se rendirent à la capitainerie de l'astroport. Ils déclinèrent leur identité et n'eurent même pas à préciser le but de leur visite. Vraisemblablement, un message hyperondes envoyé depuis le temple de la Connaissance Totale sur Viala les avait précédé. L'officier responsable leur remit un datapad qui contenait les titres de propriété du Tracevide. Monsieur Antillès lança la lecture et parcourut rapidement le document : l'appareil restait la propriété officielle de l'Eglise de la Connaissance Totale mais Lucifer Transports en avait l'usage exclusif et était autorisée à modifier ses caractéristiques et spécifications techniques, mais à ses propres frais.

L'officier se proposa de les guider jusqu'au silo où leur engin les attendait, et ils empruntèrent le réseau de trottoirs roulants qui perçait le sous-sol du tarmac comme les galeries d'une armée de taupes prises de folie. Il les laissa à l'entrée du hangar et leur souhaita un bon vol.

Les deux navyborgs pénétrèrent dans le silo. Le Tracevide reposait sur son trépied d'atterrissage. Il avait une silhouette élancée, un long museau à l'aspect agressif, et la section habitable était vraisemblablement positionnée vers l'arrière de la coque, où deux renflements abritaient les propulseurs Varlet. Gurvan et Manchu grimpèrent à bord par l'échelle de coupée qui se déploya sous le ventre du navire à leur approche. Ils jetèrent un bref coup d'oeil à la soute -- dix tonnes, avec des panneaux mobiles qui s'ouvraient comme les élytres d'un insecte -- et continuèrent de grimper jusqu'à la cabine.

Cinq sièges profilés étaient disposés en éventail devant la grande console de pilotage en croissant de lune, surplombée par la verrière d'observation à champ de force. Et c'était tout.

"Confort type 1", fit Monsieur Le Fu. Il connecta son plot vertébral, consulta la check-list. "Le plein est fait."

"Prends les commandes, démarre les antigravs et les Varlets, j'appelle le Contrôle du Trafic."

Gurvan s'installa à côté de Manchu, apparia son plot au système de bord et accèda aux contrôles du transcom.

oO( Ok... Tu t'appelles Desdémone, et ça c'est ton immatriculation actuelle... )

[ Contrôle Vonda, ici A12S-Macbett-TV-9008316. Demande autorisation de décollage pour vol d'essai intrasystème ]

[ A12S-Macbett-TV-9008316 Desdémone, vecteurs de départ à suivre, vous êtes autorisés à décoller ]

Manchu lança une série de commandes. Quatre ailerons profilés se déployèrent à l'avant et à l'arrière du navire qui s'éleva sur ses répulseurs tandis que son trépied d'atterrissage rentrait dans son logement. Le Tracevide grimpa à la verticale, émergea du silo et continua sur sa lancée. Il pivota de sorte que son nez pointe vers le ciel et grimpa en quelques minutes jusqu'à l'Espace.

"Il va bien, j'ai l'impression", dit l'ex-commandant du Méphisto d'une voix enjouée. "On saute jusqu'à Maxime VI."

Manchu hocha la tête, concentré sur les commandes de pilotage mais souriant. Les Varlets changèrent d'harmonique, le point de Vérité se forma et le Tracevide effectua sa brève translation dans le Triche-Lumière. Il ressortit trente secondes plus tard et deux milliards de kilomètres plus loin. La sixième planète du système de Maxime était une sous-jovienne aux bandes nuageuses bleutées. Le vaisseau redémarra à un millier de klicks, et après une poignée de minutes de vol, il glissait au-dessus de l'une des nombreuses petites lunes qui gravitaient aux alentours.

L'engin tomba comme une pierre dans l'atmosphère ténue du planétoïde, décéléra jusqu'à l'arrêt complet à quelques dizaines de mètres de la surface et termina la descente aux antigravs, comme une plume portée par la brise. Gurvan déploya l'échelle de coupée, activa sa combinaison-champ et se leva :

"On va faire un tour ?"

________________________________________________________________________________________________________

Ils revinrent à Vonda en fin d'après-midi, après une incursion jusqu'au nuage d'Oört du système et un ravitaillement en antimatière à la station extrasystème.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#9
[Le cercle de l'Olive (deuxième)]
Elle ne vit pas en arrivant qu'un nouveau bâtiment avait été construit, tout occupée qu'elle était à bavarder avec Sorbier, la si disgracieuse et pourtant si jolie petite NAD. L'inévitable question "tu vas rester maintenant" arriva bien plus vite qu'elle ne le prévoyait. Une brusque détermination traversa la jeune femme.
On sait que Sémirande Chalmak était un être plein de contradictions. Elle n'arrangea pas cela en décidant "comme çà" de précipiter l'explication qu'elle appréhendait tant ; elle la pilote de chasse capable d'attendre des heures voire des jours un ennemi, un évènement, un ordre qui n'arriveraient peut-être jamais.
Il n'était pas encore midi et les gens travaillaient. Il y eut néanmoins un comité d'accueil plutôt sympathique ; sans Doñia évidemment. "On se verra au déjeuner" Sémi opina du chef, touchée mais pressée d'abréger : ils auraient tout le temps de se parler.
Ces retrouvailles à peines achevées, elle ramena sa fille en classe et fonça sans préparation aucune, sans argumentaire en tête, au bureau de Diomède Dranson. Diomède, dont le vote valait celui d'un autre, qui n'avait théoriquement pas plus d'influence que le plus nouveau des nouveaux venus ; mais sans qui rien ne se décidait. C'était comme cela.
Elle n'avait pas prévenu, mais comme la porte de son labo s'ouvrit à son arrivée, on pouvait supposer qu'elle ne dérangeait pas.
  • "Diomède, Il faut que je te parle."
  • "Bien sur, Sémirande, mais crois-tu que la présence de tes valises soit indispensable, hummm ?"
lui répondit le grand costaud d'une laideur remarquable - et plutôt agréable. Car les bagages automatiques que la jeune femme avait achetés à bord du Nyarlapompète - des longfield en cuir naturel blanc dis donc - l'avaient suivis. Confuse, elle les renvoya les superbes logimecs (car c'en étaient) vers le deux-pièces qu'elle allait occuper avec Sorbier durant son séjour.
Elle s'assit toujours avec la même difficulté et Diomède fronça les sourcilles ; mais il ne dit rien.
"Voilà, je n'ai pas été très présente ces derniers temps. Il se trouve que..." Sémirande commença à conter quelques-unes de ses aventures et mésaventures. Au bout de quelques minutes, un petit logimec en forme de soucoupe s'approcha de Diomène Dranson. Il portait un câble. L'homme laid brancha une extrémité derrière sa tête, tandis que la petite soucoupe portait l'autre bout à la navyborg, qui fit de même. Ils ne prononcèrent plus un mot.
Le temps passa. Ils n'allèrent pas déjeuner, discutant à la vitesse de la pensée ; cela dit, ce fut Sémirande qui parla le plus. Elle se vida littéralement. Finalement, en fin d'après-midi, un silence s'installa. Une longue période de médiation commune, qui eut parue interminable à un observateur. Ce fut Diomède Dranson qui rompit cette sorte de communion :
"Bien. Tu vas proposer cela aux autres. Je t'appuierai."
Si elle avait eu encore un cœur, elle l'aurait senti bondir dans sa poitrine. Au lieu de cela, un faisceau complexe de rétroactions vint enrichir le plaisir intellectuel qu'elle éprouva. Elle n'avait pas perdu au change. "Merci, oh merci." Il venait de lui faire savoir qu'il la considérait toujours comme faisant partie du Cercle. En fait, elle gambergeait peut-être un peu trop côté pessimisme, allez savoir. Mais chaque être a ses petites angoisses.
Elle passa à l'atelier de robotique, afin de prendre un calmant pour ses douleurs dans le bassin. Elle tomba sur la toute jeune Idoora, qui l'informa du fait qu'elle était seule, et ne pouvait la satisfaire pour l'instant. "Tu peux attendre jusqu'après l'AG de ce soir où je les fais revenir ?" Sémi lui dit que cela pouvait bien attendre cinq heures de plus. "Je vais te faire faire un diag' alors. Au fait, qu'est-ce que tu veux nous annoncer ?" Sémirande le lui dit. Eh bien oui : Indoora était comme une jeune sœur. Qui en ouvrit des yeux ronds "Ah eh bien ça alors..."
Tout en continuant à discuter, la navyborg passa sous un grand portique et y resta cinq minutes, le temps que son corps soit scanné en profondeur. Puis elle s'assit près du petit génie qui avait redonné un long avenir à de vieux robots promis à la casse. Elle brancha les sept prises qui lui étaient tendues. Les deux pipelettes papotaient toujours.
Indoora vérifia les données collectées, et lbéra Sémi : "A toute..."
Sorbier et elle mangèrent. Sémi la coucha, lui lut l'histoire et partit sur la pointe des pieds à son Assemblée Générale, un DoudouMek veillant sur son précieux poussin.
La grande salle en gradins circulaire était déjà presque pleine quand elle entra, le ventre de nouveau mordu par l'angoisse d'être incomprise. On avait du penser à ce qu'elle éprouverait car la lumière baissa immédiatement, sauf autour d'elle, gladiatrice armée de mots perdue au milieu d'une arène high-tech.

"Voilà je..." miracle. Les mots se mirent à couler naturellement, et ses angoisses partirent avec eux.

Cela se passa comme cela se passa.

Deux heures plus tard, elle rentrait, épuisée, toujours voletante dans ce harnais qu'elle ne supportait plus. Presque arrivée devant son connapt, elle entendit une voix masculine venant de derrière elle, et qu'elle ne connaissait pas : "Eh, vous ! Vous ne comptiez pas rentrer tranquillement chez vous comme cela non ?"
#10
[Fun'Pizz]

Manchu commanda un double hambourgeois aux pétales fromagères accompagné de bâtonnets de tubercules frits et arrosé d'un Nuka-Cola à la cerise.(1)

Fidèle à lui-même, Gurvan commanda un assortiment de tapas et des galettes à la viande et aux légumes grillés, qu'il comptait expédier au fond de son gosier à l'aide des trois décilitres de weissbier contenus dans la chope qui trônait devant lui.

Et vous ?

__________
(1) : un double-cheese frites cherry-coke, quoi...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)


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