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Petite visite au guet sur Vonda
#11
Virik Kiikti compulsait les dossiers et les informations qu'il avait réunis jusque là :
  • L'expéditeur du matériel détourné était une société du nom de Vulture Industries, basée sur Delta d'Agrippine. L'entreprise en question n'était pas au mieux de sa forme économiquement parlant, et certains rapports d'experts de la brigade financière impériale faisaient état d'une baisse spectaculaire de la qualité de production due aux réductions de coûts drastiques, avec pour conséquence une chute des commandes. Cette société était apparemment entraînée dans un cercle vicieux qui ne pouvait qu'aboutir à la liquidation à plus ou moins brève échéance.
  • Le dénommé Jonathan Carvet, responsable des expéditions terrestres de l'astroport de Loiselle, semblait avoir récemment bénéficié de revenus importants lui ayant permis de s'offrir une bulle de course. Soit il avait reçu une promotion et l'augmentation de salaire afférente, soit il arrondissait ses fins de mois...
  • L'individu qui avait renseigné la police baronniale au sujet de la cargaison détournée s'appelait Eibonn Mac Hammel. C'était un dealer de yériwé, lui même toxicomane. Il était déjà connu des services de la Garde Territoriale, avait été arrêté à plusieurs reprises. Il avait révélé le détournement du matériel militaire et l'emplacement où la police pourrait le retrouver dans l'espoir d'obtenir une remise de peine. Il attendait son jugement en détention préventive, au centre pénitentiaire de Thulé.

Comment Ser Kiikti procède-t-il ?
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#12
Virik éteignit la console. Il était arrivé à la limite de ce que l’étude des dossiers pouvait révéler de l’affaire. Il lui fallait maintenant se confronter aux êtres … mais inutile de se révéler trop tôt.

Il se leva et se dirigea dans les couloirs encore vides du guet impérial vers le parking des bulles. Le soleil se levait, les rayons rouges du soleil de Vonda lançaient des ombres épousant les buildings couverts de neige, zébrant la ville endormie de traits d’obscurité.

La bulle s’éleva dans l’atmosphère calme.

Direction l’île de Thulé. Le centre pénitentiaire était situé dans l’hémisphère sud dans le crépuscule permanent de l’ombre polaire. Un ancien centre scientifique creusé par les ingénieurs de la loge pour des expériences biologiques dans la zone la plus isolée de la planète. Abandonnées, il avait été transformé il y a quelques années en centre pénitencier où les prisonniers en attente de procès patientaient, dans une relative liberté, avec des centaines de kilomètres de glace comme mur d’enceinte.

Il consulta le plan de vol. Il avait presque deux heures de vol. Il était temps de prendre un peu de repos : la bulle naviguait en automatique. Il s’inclina dans le siège, opacifiant la verrière de force. Il plongea dans le sommeil. Un sommeil vigilant, superficiel … Attentif.
#13
Un changement subtil à bord de la bulle réveilla Virik Kiikti. Sans doute la modification de pressurisation interne tandis que l'appareil perdait de l'altitude à l'approche de son but. L'hatani jeta un coup d'oeil à l'extérieur : l'océan était en train de laisser place au relief tourmenté de l'île de Thulé, recouvert de l'inévitable manteau de neige rosée. La bulle poursuivit ainsi sa descente pendant vingt minutes, délaissant les agglomérations côtières pour s'enfoncer au coeur de l'île. Elle survola enfin une dépression circulaire, un immense cirque recouvert de glaciers, au centre duquel s'élevaient les bâtiments austères du centre pénitentiaire.

La bulle se posa sur le parking visiteurs, situé à deux bons kilomètres des corps de bâtiments principaux et protégé par un dôme à champ de forces. Virik vit une silhouette humanoïde sortir d'une antique chenillette et s'approcher de son véhicule. L'Être était chaudement vêtu et coiffé d'une capuche bordé de synthéfourrure, ce n'est donc que lorsqu'il s'adressa à lui que l'hatani réalisa qu'il s'agissait d'une humaine :

"Lieutenante Zorin. Je suis la sous-directrice de la prison. Le capitaine Lakryma nous a prévenu de votre visite. Que pouvons-nous faire pour vous ?"
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#14
Virik avait allumé sa combinaison énergétique et était sorti dans le froid. Le détail du paysage se perdait dans le crépuscule permanent, le ciel bas se confondant avec le sol.

Il salua d’une inclinaison d’oreille la femelle humaine. Lieutenante. Je suis l’officier de police Virik Kiikti. Je sollicite une entrevue avec le prisonnier actuellement sous votre garde le dénommé Eibonn Mac Hammel.

Il désigna la chenillette qui attendait.

Mais peut être pourrions nous discuter de cela dans vos bureaux dans des conditions de température acceptables ?
#15
"Bien sûr. Montez, je vous en prie..." répondit la lieutenante Zorin.

Elle se mit aux commandes de la chenillette, pianota sur quelques touches et posa la main sur le joystick de direction. Un bourdonnement de moteur électrique s'éleva, l'engin se mit en branle, pivota de 90° sur lui-même et traversa le parking visiteurs. L'insonorisation du véhicule était meilleure que ce que laissait présager sa conception préhistorique, car le vacarme produit par ses chenilles articulées était quasiment inaudible à l'intérieur de la cabine. L'engin traversa le champ de force et accéléra sur le matelas de neige en direction des bâtiments de la prison.

Il y parvint en moins de deux minutes, s'engagea sur un plan incliné et entra dans un garage souterrain dont la porte coulissante se referma derrière elle. La lieutenante Zorin la gara et invita Virik Kiikti à l'accompagner. L'humaine repoussa sa capuche en arrière et ouvrit sa parka, dévoilant un visage bistre aux traits peu avenants et une silhouette d'haltérophile, ce qui évidemment ne fit ni chaud ni froid à l'hatani.

L'identité de Virik fut vérifiée avant de pénétrer dans l'enceinte de la prison. Il suivit sa guide dans le puits antigrav de montée puis dans un dédale de couloirs, jusqu'à la porte d'une petite salle située dans la zone des parloirs : la pièce était aveugle, peinte en gris, comportait une table en plastex (grise), deux chaises dans la même matière (et de la même couleur).

"Installez-vous, je vous fais amener le prisonnier tout de suite."

Moins de cinq minutes plus tard, une deuxième porte s'ouvrit en face de celle par laquelle Virik était entré, et un individu déguingandé encadré par deux gardiens aux trognes revêches entra à son tour en traînant les pieds. L'un des gardes marmonna quelque chose comme "On est de l'autre côté, appelez au cas où..." puis ils sortirent, laissant l'hatani seul avec le prisonnier. Celui-ci alla s'asseoir sur une chaise et posa ses avants-bras sur la table. Il était grand, décharné comme une momie et pâle comme un mort. Ses yeux qui paraissaient globuleux tant son visage n'avait plus que la peau sur les os étaient cernés de tâches bleu foncé. C'était un signe distinctif des consommateurs de yériwé au dernier stade d'intoxication.

Eibonn Mac Hammel adressa un regard vide, même pas interrogatif, à Virik Kiikti.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#16
Virik resta assis fixant l’homme, le mourant, de ses yeux qui ne cillaient pas.

Le lieu évoquait une tombe. Une tombe grise, impersonnelle, technologique ou venait mourir les espoirs et les attentes. Un subtil moyen de torture pour une civilisation qui se targuait de respecter les êtres et leur intégrité tant physique que mentale.

Il avait besoin de réponses, il avait des questions à poser, mais rien ne pressait. Que restait-il de l’esprit de cet être ? Quels étaient les leviers qui n’étaient pas encore brisés ?

Il respira avec calme, l’oreille tendue, à l’écoute du ronron de la climatisation qui fournissait un air tiède et aseptisé. Un air que l’on n’avait nulle difficulté à imaginer gris.

Il se concentra, étendant ses sens, essayant de toucher en surface l’esprit de l’homme qui lui faisait face. Il n’avait nullement l’intention de dépasser les prérogatives qui étaient celles imposées par la charte œcuménique. Cela ne se justifiait pas. Mais l’écoute des sentiments, des flux superficiels des pensées de l’homme pendant leur discussion serait un plus.

Il parla d’une voix calme et monocorde.

Je suis l’officier de police Kiikti. J’enquête sur la disparition de la cargaison et sur ses auteurs. J’aimerai savoir comment vous avez eu cette information. Qui vous a renseigné ?
#17
Eibonn Mac Hammel se redressa un peu sur sa chaise, plongea son regard toujours inerte dans celui de Virik Kiikti. Sa voix était curieusement bien plus assurée que ce à quoi l'hatani s'était attendu en voyant son état physique :

"J'étais dans un bar de Loiselle. J'ai entendu un type en parler. Taille moyenne, jeune, avec un badge des services astroportuaires sur son blouson. Il était complètement parti... A mon avis, il n'y avait pas que de l'alcool dans tous les verres qu'il avait éclusé. Du Cristal P6 aussi, et du pas coupé... Il était avec un autre gusse, petit, râblé, presque aussi grande gueule que lui. Il lui a parlé de la cargaison et lui a donné l'adresse de l'entrepôt. Le petit râblé l'a engueulé, lui a dit de la mettre en veilleuse et ils sont sortis."

Ser Kiikti laissa les effluves mentales de son interlocuteur imprégner son être, déchiffrant les vibrations et les remous subtils captés par ses antennes PSI. Pas de signe de nervosité ni de duplicité. Eibonn Mac Hammel était sincère.
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(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#18
Virik gardait les oreilles droites, tournées en direction de son interlocuteur. Attentif.

Seriez-vous capable de les reconnaitre ? Il prit dans son havresac sa tablette et appela le portrait de Jonathan Carvet et melangea celle-ci à d'autre portraits choisis aléatoirement.

Il posa la tablette sur la table et la tourna en sa direction. Pendant qu'il l'observait il continua à le questionner : Avez-vous noter quelque chose de particulier quant à l'autre, le rablé ? Un accent particulier ? Des vètements de coupe étrangère ?
Comment se nommait le bar en question ?
#19
Eibonn Mac Hammel se pencha au-dessus de la table, regardant les portraits défiler sur la tablette. Il posa un doigt squelettique sur l'écran souple lorsque le visage de Jonathan Carvet s'afficha :

"C'était lui. Le jeune employé de l'astroport bourré et shooté au P6."

Il laissa le reste des visages défiler, puis ajouta :

"L'autre n'y est pas. Il n'avait pas de signe particulier. Une voix un peu nasillarde, peut-être. Il n'arrêtait pas de dire "Ok, Ok, Ok". Le jeune l'a appelé... Téo, il me semble. Le bar s'appelait Club Albedo.39"
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(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#20
[usual suspects]

Récupérant sa tablette il appela les bases de données de la police de Loiselle. Il rechercha les suspects déja fichés appartenant au crime organisé et répondant à la description suscinte qu'en avait fait monsieur Eibonn.

Il lui tendit ensuite la tablette pour une présentation des suspects si ce n'est habituels, tout du moins probables ...

Vous reconnaissez votre homme ?


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