Le roncier

[Gurvan]

Gurvan baissa les bras qu'il avait levé au-dessus de sa tête quand le garde l'avait mis en joue.

Il quitta la passerelle, remonta la coursive jusqu'au puits antigrav, obliqua sur sa droite, et suivit la courbe jusqu'à la cabine qui avait été attribuée à l'enseigne Detlef. Il jeta un bref regard aux deux corps affalés au sol, s'agenouilla près de chacun d'eux, vérifia que la décharge infrasonique reçue à courte portée par Khaadaric ne lui avait pas occasionné des blessures.

Pour Sémirande, impossible de savoir. Il supposait... espérait que l'organisme cybernétique du Premier Pilote protègeait son encéphale et sa colonne vertébrale des effets secondaires d'un faisceau paralysant. Il lui prit la main, mais pas pour prendre son pouls, et ferma les yeux un instant.

"Non mais qu'est-ce que tu m'as fait, là ? A quoi ça rime ?" songea-t-il.

Puis il se leva et fit face au Lieutenant Commander Hunt, le visage impassible.

[MdJ]

Le Lt. Cmd. Hunt lui faisait face, la porte de la cabine était fermée et elle avait récupéré l'arme de l'enseigne qu'elle portait maintenant en bandoulière.

Les deux corps avaient étés mis en position latérale de sécurité et on avait placé sur leur armes internes des bouchons de sécurité.


La voix de la femme se fit douce, presque maternelle. La dichotomie entre son apparence farouche et celle-ci était presque inquiétante.

Capitaine Gurvan, qu'est ce qui se passe ici ? Votre responsable de la sécurité a abattu votre pilote. Celle-ci avait son arme visiblement sortie. Il nous a ensuite menacé ...

[Gurvan]

Gurvan répondit d'une voix lasse :

"D'après ce que j'ai vu sur le circuit trivid intérieur, lorsque vous avez parlé à l'enseigne Detlef et que vous l'avez suivi dans sa cabine pour le réconforter, Mademoiselle Chalmak a mis le canon de sa prothèse arme dans sa bouche et allait sans doute faire feu, mais Monsieur Orkalys est arrivé juste à temps pour l'en empêcher. Comme il ne savait pas ce qui s'était passé avant le geste désespéré de notre pilote, il est devenu menaçant. Je suppose que j'en aurais fait autant."

Il mit les mains dans ses poches, secoua la tête. Sa voix s'érailla :

"En ce qui me concerne, j'ignore complètement ce qui est passé par la tête de Sémirande. Je... Je ne comprends pas..."

[MdJ]

Elle le regarda un instant.

Toujours gentiment :

Vous en avez vu des durs pas vrai ? On en est tous là.

Lasco, accompagnez l’enseigne sur la barge. Sergent Dahlo, je vous aide à transporter ces gens à l’infirmerie de bord.

La passagère dormait profondément, assommée par des tranquillisants que l’autodoc lui avait administrés.

On sorti la civière pour khaadaric et l’on mit dans le second autodoc Sémirande. Ce dernier possédait une programmation cyborg et contenait le dossier médical de tous les membres d’équipage.

Sergent : restez là. Maintenez les en sommeil tant que je n’ai pas fait un point.

Commandant ? Vous m’accompagnez sur votre passerelle s’il vous plait ?

Une fois arrivée elle posa une fesse sur une console éteinte et croisa les bras sur sa poitrine.

Je ne sais pas ce qui a conduit ce geste de votre membre d’équipage, mais croyez bien que je le regrette.

Tout ce que j’ai fait c’est d’avertir mon neveu. Arne, a perdu sa fiancée, une pilote de chasse, Alia : elle était d’alerte dans le cockpit de son chasseur quand nous avons émergé. La météorite qui a éventrée notre coque …

Elle leva un doigt, inclinant légèrement la tête : Un instant s’il vous plait. Ok, rassemblez les équipes et retournez à bord. Je reste pour l’instant sur le méphisto avec le sergent Dahlo.

Oui, comme je disais la météorite a éventrée son hangar et broyé son appareil. Elle grimaça imperceptiblement, son regard se perdant dans le vide par delà la verrière du poste de pilotage. Nous ne l’avons pas encore désincarcéré. Nous avons d’autres priorités pour l’instant.

Arne est un gentil garçon, mais sa formation d’officier n’a pas été facile. C’était sa première traversée en solo et … Bref, ça n’a plus d’importance. C’est comme ça. Elle haussa imperceptiblement les épaules.

Comment puis-je vous aider monsieur Antillès ?

[Gurvan]

Gurvan eut un sourire en coin et fit un geste vague vers l'espace et le champs d'astéroïdes :

"Et bien à vrai dire, on a risqué un saut TL dans ce merdier pour venir vous porter assistance, donc je pourrais vous retourner la question. Lorsque Khaadaric et Sémirande n'auront plus besoin de soins médicaux, nous pourrons accueillir deux blessés. Nous avions commencé à re-configurer le pont passagers et nous préparions une dépressurisation pour accueillir des réfugiés valides, ou légèrement blessées, en combinaison spatiale.

"Ceci dit, il semblerait que nous allons également avoir besoin d'aide. Nos autodocs vont réparer les dommages physiques, mais il y aurait bien besoin d'un guérisseur d'âme. Un de vos aumoniers, par exemple. Ou un psy."

"Pour le reste... Il ne nous reste plus que 20 AL, soit quatre heures de route à la vitesse de croisière du convoi. Je pourrai piloter le navire sans problème jusqu'à Tortuga."

Monsieur Antillès se tourna vers la grande baie d'observation, et ajouta à voix basse, sans regarder Lisa Hunt :

"Vous transmettrez nos condoléances et nos excuses à Monsieur Detlef."

[MdJ]

C’est généreux et il se pourrait bien que nous acceptions votre offre.

Nous avons perdu douze membres d’équipage, nous avons huit blessés graves et dix blessés légers. Notre infirmerie de bord ne dispose que de quatre médiblocs. Les blessés légers sont actuellement soignés et quelques uns … des cas intermédiaires … ont été mis en hibernateur.

Ce dont nous avons besoin actuellement c’est aussi de mécaniciens : le choc a vrillé la structure du navire. Nous sommes sortis de la tolérance des varlets et il faut que nous les rééquilibrions. Bref, on est pour l’instant encalminé ici, on a perdu un quart de notre puissance de feu, la moitié de notre personnel d’intervention et de nos capacités de tac-com et on n’a plus que deux chasseurs.

D’où le déploiement des mines. C’est la procédure de la flotte dans ce genre de situation.

D’ailleurs ... Elle régla son communicateur. Durandal ? Ici Hunt : désactivez la mine présente sur le Méphisto et réintégrez là au dispositif, ils sont clair. Vous pouvez me passez le doc ? Merci.

Doc ? On a deux autodocs sur ce navire et ils les mettent à votre disposition. Oui ? Je savais que ça vous ferait plaisir. Quand ? Elle interrogea Gurvan du regard … je dirais dés maintenant.

Elle revint vers le commandant : il faut que je vous le dise. Même s’il l’a sans doute fait de manière maladroite et stupide, Arne ne faisait qu’obéir aux ordres : juste avant que nous créions notre point de vérité un de nos chasseurs a repéré un navire inconnu dans le coin. Un petit navire, un tabron ou un transistel. Nous ne sommes pas seuls dans le coin.

Elle se redressa.

Bon, on va mettre votre passagère sur la civière et réveiller vos membres d’équipage. Une navette avec deux blessés graves seront à bord dans dix minutes.

Et non, hélas nous n’avons pas de psy à bord : le capitaine Bn’So doit avoir des bases, mais il est pas mal occupé.

Nous restons en contact : je vous laisse gérer votre problème d’équipage. Si vous avez besoin de quoi que ce soit contactez-moi. Je laisserais des instructions pour qu’on vous passe en priorité. Elle lui jeta un petit module juste avant de se diriger vers la sortie : ça c'est pour déverrouiller les bouchons de sécurité que nous avons mis sur votre responsable de la sécu et votre pilote.

A bientôt. Et ... elle se retourna sur le pas du sas ... je transmettrais à Arne.

[Khrys]

Khrys rassurait au mieux les passagers, d'ici le rodéo dans les astéroïdes, de là des détonation dans le secteur de l'équipage... :?

D'une voix tranquille:
Ne vous inquiétez surtout pas, nous avons l'équipage le mieux entrainé que vous puissiez rencontrer. Nous avons à notre bord une section de sécurité. Que pouvons-nous craindre? N'est-ce pas? Bah, tant que vous restez ici dans les quartiers des passagers, vous n'avez pas à vous soucier du reste :mrgreen:

[Gurvan]

Avant que le Lieutenant Commander Hunt n'ait quitté le navire, Monsieur Antillès la retint d'un geste. Il activa l'intercom et sélectionna le circuit de la salle des machines :

"Messieurs, nous allons rester ici quelques temps. Vous pouvez procéder aux réparations sur la coque. L'un d'entre vous se mettra ensuite à disposition du chef ingénieur de la Durandal afin de l'assister pour le recalibrage de leurs moteurs Varlet."

Il mit la puce de déverrouillage des scellés de prothèses arme dans sa poche et se dirigea vers l'infirmerie.

[MdJ]

"Messieurs, nous allons rester ici quelques temps. Vous pouvez procéder aux réparations sur la coque. L'un d'entre vous se mettra ensuite à disposition du chef ingénieur de la Durandal afin de l'assister pour le recalibrage de leurs moteurs Varlet."

Compris. Nous allons jouer ça. Aux dés.

[Sémirande]

STOP.... (Même le MdJ).

Action privée en cours.

Il va y avoir un bref conseil d'équipage dès que les deux belles à l'autodoc dormant seront réveillé(e)s.

Attendre le prochain post de Gurvan Antillès.