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Après la bataille Eron regarda un long moment les planèles reprendre leur migration jusqu’à ne devenir que de petit points à l’horizon. Il reporta ensuite son regard sur la flottille pour voir si d’autres navires n’avait pas été trop gravement touché, admirant au passage le rodéo aérien auquel se livraient les aérostiers.
Il rejoignit en suite ses camarades sur la passerelle.
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Ce fut donc d'un pas chancelant et avec l'aide de Djal que Virik s'en fut de nouveau vers sa cabine. Il n'assista pas à la fin des échanges commerciaux avec Avestama et les autres corvelles de la Ronde, tandis que les Calfateurs prenaient soin de réparer les quelques dommages faits à l'enveloppe de Temuera par les planêles qui n'avaient pas été interceptées. Les avaries n'étaient que superficielles, aucun ballonet n'avait été touché, et les systèmes automatiques d'isolation et d'équilibrage de pression avaient rempli leur office sans faillir.
Lorsque l'hatani sortit de sa cabine, Temuera avait repris sa route depuis une paire d'heures. Il put aller visiter la volière de la cité-dirigeable, où les jeunes planêles capturées à la fin de l'attaque avaient rejoint quelques congénères en cours de domestication. Virik apprit ainsi que les créatures les plus dociles -- un très faible pourcentage -- servaient de montures, mais il s'agissait essentiellement d'apparat lors de certaines grandes cérémonies telles que la commémoration de la Descente. La plupart servaient à la défense de la cité-dirigeable lors d'attaques, ou étaient parfois cédées à d'autres aérostats pour la chasse au zeplin, bien que là aussi cette pratique ne soit pas des plus répandue.
Deux jours plus tard, Vraïm Ocano invita de nouveau ses hôtes à le rejoindre dans le poste de commandement de Temuera. Les vieux écrans à tube cathodique, massifs et imprécis, dégageaient une odeur de chaud et éclairaient les visages de leurs opérateurs d'une faible lueur verdâtre. Le va-et-vient incessant des doigts sur les claviers en matière plastique produisait un cliquetis en bruit de fond, au-dessus duquel retentissaient des ordres brefs échangés d'un poste à l'autre ou prononcés dans des micros. Le capitaine de Temuera montra l'un des moniteur à l'affichage bombé, puis désigna les baies vitrées :
"Nous avons détecté des frègues de chasse. Nous aurons le contact visuel dans une demie-heure."
Trente minutes plus tard, ils virent effectivement trois grosses cités-dirigeables se découper sur le fond de nuages derrière les grands panneaux d'observation. Longues chacune d'un demi-kilomètre, elles semblaient suivre à peu de distance une sorte de nuage aux curieux reflets irisés et changeants. C'est lorsqu'ils se furent rapprochés qu'ils réalisèrent qu'en fait de nuage, ce qu'ils avaient devant les yeux était une masse grouillante d'animalcules... Animalcule à l'échelle immense d'Ophius, car la plupart étaient grosses comme une main humaine. Le capitaine Ocano montra un écran de vision téléscopique dont l'opérateur avait poussé le grossissement au maximum et sur lequel on pouvait distinguer des créatures translucides, à la forme allongée et cillée, ressemblant vaguement à des calmars.
"Des diaphes. Candrama, Haridassa et Vohurima suivent cette nuée depuis une semaine. Là où il y a des diaphes, il finit par y avoir aussi un zeplin... Nous allons commercer puis les suivre quelques temps, en espérant que vous pourrez assister à une chasse. J'ai contacté le capitaine Baltagui de Vohurima, et il m'a donné son accord."
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
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Virik s'était mis volontairement en retrait. L'idée d'une chasse ne l'intéressait pas, surtout pas dans ces conditions. La simplement pensée de devoir ressortir à l'extérieur lui faisait plisser le museau et plaquer les oreilles. Mais sa mission était de suivre les passagers, les membres d'équipage et d'assurer leur sécurité.
La question restait, en fonction des conditions de cette chasse, si sa présence serait une aide ou un risque complémentaire.
Pour l'heure il se tenait donc coi, bras croisés sous son manteau, s'efforçant de garder les oreilles droites, mais espérant secrêtement que les membres d'équipage et les passagers renonceraient à cette sortie.
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Djal observa ce curieux nuage aux reflets irisés et mouvants... "Des diaphes ! curieux animalcules... Je suppose que les zeplin s'en nourrissent...". Djal étudia encore un moment le banc de diaphes qui dérivait au grès des courants atmosphériques... Les trois frègues de chasse à sa traîne...
"Comment se passe une chasse au Zeplin ? Utilisez vous des planêles dociles pour poursuivre l'animal ? J'aimerai bien voir ça..."
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."
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Eron regardait avec attention tous ce qui se passait au poste de commandement. Il se demandait ce qu’il se passait quand ces antiquités tombaient en panne et qu’on ne trouvait plus de pièces détachées. Passait-on à un système encore plus archaïque ? la seule issue de ce monde était il une lente mais inexorable régression technologique ? n’y avait il pas quelque part des cités dirigeable dédiées à la recherche pour essayer de palier au manque de matière première ?
Eron savait par exemple qu’il était possible de synthétiser des matériaux à partir de bactéries. Pouvait il poser la question directement au capitaine Ocano. Il faudrait qu’il pose la question à Jarid Moray.
Il en était la de ses réflexions quand la potentielle chasse au zeplin fut annoncée.
oO(Ah ah encore un peu d’action en perspective)
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Djal Gorda Wrote:"Comment se passe une chasse au Zeplin ? Utilisez vous des planêles dociles pour poursuivre l'animal ? J'aimerai bien voir ça..."
oO(peste) Il sentit son poil se hérisser imperceptiblement. Il n'avait pas dit qu'il voulait participer cependant. Peut être que l'on pouvait observer la chasse depuis une confortable plateforme ?
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"J'espère que nous allons tous pouvoir y assister, Maître Gorda", répondit le capitaine Ocano. "Mais d'abord, je vous propose de m'accompagner pour aller rencontrer le capitaine Baltagui."
Il donna quelques ordres brefs puis tourna les talons, suivi de Jarid Moray et de ses collaborateurs. Gurvan se tourna vers ses compagnons et haussa les sourcils et les épaules, avant de leur emboîter le pas.
Ils descendirent dans les niveaux inférieurs de la cité-dirigeable, jusqu'aux magasins de stockage. Au fur et à mesure de leur progression, ils sentirent les ponts vibrer sous leurs pas tandis que l'aérostat géant manoeuvrait pour se rapprocher des trois frègues de chasse. Ils parvinrent à destination, marchèrent encore quelques minutes au travers des entrepôts, immenses cavernes de toile où s'affairaient déjà les équipes de transbordement. Il s'arrêtèrent finalement devant un grand sas de chargement, dont le capitaine Ocano manoeuvra lui-même le mécanisme.
De l'autre côté, s'étendait la plate-forme par laquelle ils avaient fait leur entrée dans Temuera quelques jours plus tôt. Elle était prolongée par une passerelle de corde et de planches de nacrel entourée d'un boyau de toile, assez larges pour qu'on puisse s'y déplacer en marchant normalement. On aurait dit l'un de ces tubes d'accès utilisés dans les astroports impériaux, mais en bien plus primitif évidemment. La passerelle menait vers la plus grosse des trois frègues, celle qui leur avait désigné sous le nom de Vohurima, et leur guide s'engagea dessus sans hésitation. Les cinq alliés s'entre-regardèrent un instant, puis suivirent le mouvement, ainsi que Monsieur Antillès.
Une délégation de quelques individus les attendait sur la plate-forme d'arrivée, s'inclina devant eux, puis leur montra leur propre sas. Lorsque les nouveaux arrivants furent à l'intérieur et que le compartiment eut été rempli d'air respirable à la pression convenable, tous retirèrent leurs masques à oxygène.
"Capitaine Baltagui", dit le capitaine Ocano en sortant de sa veste matelassée une fiole remplie d'un liquide huileux de couleur jaune-vert.
"Capitaine Ocano", répondit un homme râblé portant une barbe noire aussi broussailleuse que son crâne était glabre, tout sortant un flacon similaire d'une poche de sa soumane.
Ils se rapprochèrent l'un de l'autre, inclinèrent le buste, échangèrent leurs fioles, s'inclinèrent de nouveau, puis se donnèrent l'accolade. Le capitaine Baltagui manoeuvra enfin le sas-tambour d'accès et ils firent leur entrée dans le dirigeable de chasse.
"Très intéressant... Il s'agissait de la coutume de partage de l'huile de cail", indiqua l'ethnologue azzari sotto voce.
"Bienvenue à tous sur Vohurima", déclara-t-il en lançant un regard circulaire sur ses hôtes, s'attardant quelque peu sur Virik Kiikti et Norj Pal'Kis. "Vous plairait-il de m'accompagner dans mes quartiers ?"
[roll=]Tous les accompagnants m'envoient un jet de 4D que j'interpréterai comme il me sied [/roll]
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Eron suivi la petite troupe au travers des hangars et assista aux échanges de politesses rituels.
Il décida qu’il resterait tranquillement en retrait, derrière son commandant.
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Virik se maintenait sur ses gardes en accompagnant le petit groupe.
Le propre d'une trahison était justement de surprendre sa victime aprés lui avoir donner tous les signes d'amitié et de confiance.
Il s'était donc tenu en arrière, légèrement en retrait de manière à avoir une vue d'ensemble, des protagonistes tout en restant adossé à la paroi.
Il avait croisé les bras sous son manteau, posant une main sur l'interrupteur de sa combinaison énergétique et l'autre sur la garde de son poignard.
Il observait ... attendant.
// C'est possible de faire un petit coup de 6ième sens, sens du danger ?
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La petite troupe se mit en route à la suite des capitaines Baltagui et Ocano, parcourant les coursives de Vohurima en direction de la cabine du maître des lieux. Ils croisaient peu d'habitants de la frègue de chasse, et comprirent au bout de quelques minutes que leur guide les faisait passer par des galeries secondaires. Lui et Vraïm Ocano étaient en grande discussion, négociant les termes de l'échange commercial entre leurs deux aérostats.
Virik déploya ses antennes PSI, plissant machinalement le nez comme sa psychée suivait la piste des événements futurs en essayant de démêler l'échevau des possibles. Il ressentait un certain malaise, mais il n'arrivait pas à déterminer si c'était celui qu'il avait ressenti depuis qu'il avait mis le pied sur ces cités-dirigeables ophiusiennes, ou bien si c'était quelque chose de plus menaçant et immédiat.
Ils parcouraient une coursive déserte longeant l'enveloppe lorsque l'oeil d'Eron Azad fut attiré par un détail incongru dans la paroi externe de la galerie. Il avança de quelques mètres, puis revint sur ses pas pour examiner de plus près de quoi il s'agissait. Une tâche sombre marquait l'enveloppe, à peu près de la taille de deux mains. Elle se prolongeait vers le haut et vers le bas, suivant une ancienne ligne de pliure de la toile, et suintait une sorte d'humeur translucide qui dégageait une odeur acide, lui piquant les narines. Eron regarda vers le bas, et constata qu'une des traverses du plancher en contact avec l'étrange liqueur semblait être rongée. Il posa un genou au sol et allait approcher sa main de la tâche lorsqu'une poigne solide lui attrapa l'avant-bras et le retint.
"Signes de brèche ! Vos respirateurs, vite !" tonna le capitaine Baltagui à la cantonnade.
Des bruits de pas martelèrent le sol : Vraïm Ocano courait vers l'extrémité de la galerie d'où ils étaient venus tout en mettant son masque, tandis que leur hôte faisait de même en direction de l'autre extrémité et leur ordonnait de le suivre sur un ton qui n'admettait pas de réplique.
Ils parvirent au bout de la coursive et virent leur guide manipuler des valves et un lourd volant pour fermer l'accès et isoler la galerie menacée. Il y eut un léger froufroutement, et soudain la toile se déchira d'un seul coup à l'endroit où Eron avait repéré la tâche suintante. Les gaz atmosphériques d'Ophius s'engouffrèrent, se mélangèrent à l'air. Une diode écarlate se mit à clignoter sur le poignet du capitaine Baltagui et tous remarquèrent qu'il portait le même analyseur d'atmosphère que Vraïm Ocano.
"Le vilgaz a absorbé tout l'oxygène ambiant", déclara le capitaine de Vohurima d'une voix rendue chuintante par son masque. "Ne vous inquiétez pas, on va venir nous chercher", ajouta-t-il.
Plusieurs longues minutes s'écoulèrent dans un silence pesant. Puis au bout d'un bon quart d'heure, une certaine agitation devint perceptible de l'autre côté du panneau étanche que le capitaine Baltagui avait verrouillé. Un durée identique s'écoula encore avant que ledit panneau ne pivote sur ses gonds, révélant un individu muni d'un respirateur. Le capitaine fit signe à Eron de passer le premier avec un hochement de tête. Quelques minutes plus tard, tout le groupe se trouvait en sécurité dans la coursive de l'autre côté du sas temporaire mis en place à une vitesse record, en compagnie du capitaine Ocano qui avait réussi à verrouiller l'autre accès de la galerie condamnée et à donner l'alerte.
"Une tache d'humeur de verlichen", expliqua ce dernier au groupe. "Ca arrive parfois, lorsque de l'humidité s'accumule et fait proliférer un parasite spongiaire. L'équilibre symbiotique est rompu, le champignon du verlichen se met à phagocyter l'algue qu'il contient et à produire cette liqueur corrosive. Le Maître Calfateur va passer un sale quart d'heure..."
Ils parvirent enfin dans les quartiers du capitaine Baltagui. Il désigna diverses chaises, bancs, coffres à ses hôtes, les invitant à s'asseoir, puis servit à tous ceux qui le voulaient thérouge, infusion, voire vodka de bulbe de chivre. Sur sa table de travail reposait une fleur de cail, un cail incomplètement formé qui présentait une structure déchiquetée évoquant les roses des sables que l'on rencontrait sur certains mondes désertiques chauds.
Il échangea quelques mots avec le capitaine Ocano puis s'adressa à eux :
"Vous souhaitez observer une chasse, je crois. Les vigies de nos trois frègues confirment toutes que le volume du banc de diaphes se contracte, et que l'augmentation de pression est propice. L'arrivée d'un zeplin est imminente. Voulez-vous rester à bord de Vohurima pendant les deux prochains jours ?"
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