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Le dernier vol de Madame
#81
Khrys avait totalement confiance en Gurvan pour ce qui est d'accompagner la cliente. Mais il prit la place d'Epstar pour l'accompagner, il connaissait le maniement des combinaisons, et avait des bases de médecine dans le cas où la cliente se sentirait mal.

Ok, Epstar, je prend la relève. Je m'occuperais bien de la cliente, au pire, je te demanderais conseil Wink
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#82
Khrys Wrote:Ok, Epstar, je prend la relève. Je m'occuperais bien de la cliente, au pire, je te demanderais conseil Wink

[laconique]
Compris
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#83
[Fleurs dans le ciel]
Madame marchait entre Monsieur Antillès et monsieur Edelman. Le sol, qui était aimanté, était également muni de nanocrochets qui permettaient d'y marcher sans semelles métalliques. Mademoiselle Chalmak suivait, quelques pas derrière. Consciente du fait que le Prêtre allait bientôt perdre sa patiente de vue "directe" (ne serait-ce qu'à cause des obstacles), elle lui envoya un de ces messages silencieux, apanage de ceux qui possèdent le plot vertébral : "Mon Père, je vous envoie l'image par mes yeux, en plus de votre logimec ?". Le Prêtre put donc, s'il le désirait bien entendu, suivre la balade de sa patiente du point de vue de la commandante. Bon, cela n'avait pas la précision des prothèses TriD des pressyborgs, mais la définition était quand même remarquable. Autre chose. C'était bizarre de voir ses semblables comme si on mesurait 1m59... :lol:

Madame s'extasiait au fur et à mesure qu'elle marchait parmi ces fleurs poussant sur le sol d'une comète brisée, et sans la moindre atmosphère :
Devant une plantes plumeuse de couleur rouge, haute elle dit "Oh, une Farassi de Tuckot. Elle n'a pas ses roses pastels, évidemment, mais même là-bas ils ont parfois du mal à les conserver en culture." Une des "tulipes" lui arracha cette réflexion plutôt curieuse : "Des protéines comme s'il en pleuvait. Et quand vous pensez que c'était un poison violent à l'origine. Il paraît qu'elle vient de Notre Sainte Mère la Terre, vous savez ?" Messieurs Antillès et Edelman échangèrent un regard. Elle s'arrêta longuement devant une espèce de cucurbitacée d'une laideur repoussante, caressa amoureusement une sorte de mousse grisâtre... et tout à l'avenant.

Ce n'est qu'au bout de trois bons quart d'heures qu'ils virent leur premier Extro.

C'était un humain, mais il donnait une impression de lourdeur, de sur poids démentis par sa démarche légère et dépourvue d'inertie. Ses narines étaient pincées, et la bouche fermée. Ses yeux, légèrement exorbités, étaient polarisés. Il n'avait pas de paupière, et se baladait aussi vêtu que Sémirande Chalmak : Short, chemisette à poches et... ah non : lui avait des sortes de chaussures fermées, alors que la commandante portait ses sempiternelles sandales, encore plus légères que d'habitude. Il n'avait pas plus de combi NT6 que mademoiselle Chalmak. Cela lui permit d'entamer une conversation silencieuse, que la Naviborg relaya, sans doute par courtoisie.
Le type : "Cyborg ?"
Sémi : "Sémirande. Extro ?"
Le type : "Mouloud, enchanté. C'est vous qu'avez une autorisation d'visite exceptionnelle ?"
Sémi, adoptant le parler de son interlocuteur : "Savais pas qu'elle était exceptionnelle. On reste deux plombes, pas plus."
Mouloud : "Tu parles ! Pour avoir le droit d'venir ici, faut qu'elle soit branchée dans l'domaine. C'est qui ?"
Sémirande le lui dit. Le type hocha la tête et prit congé.

Le Prêtre eut ceci en différé, car leur discussion semi-informatique avait duré... trois secondes.

Des questions ?
#84
semirande chalmak Wrote:Consciente du fait que le Prêtre allait bientôt perdre sa patiente de vue "directe" (ne serait-ce qu'à cause des obstacles), elle lui envoya un de ces messages silencieux, apanage de ceux qui possèdent le plot vertébral : "Mon Père, je vous envoie l'image par mes yeux, en plus de votre logimec ?"

Oui. Merci.

Il ne dit rien pendant la visite ... Il observa avec attention l'être qui venait à leur rencontre. Une évolution de l'espèce humaine ... Génétique ou chirurgicale ? Avoir choisi pour des enfants aurait été ... dérangeant. Il se demanda si cette nouvelle branche de l'humanité était capable de passer d'un milieu à l'autre et s'ils devaient faire des retours dans un milieu atmosphérique avec une gravité minimale. Un plot pour communiquer ? Il se demanda pourquoi ils n'étaient pas allé plus loin ... les jambes dans l'espace ne servait à rien, mais une paire de bras et de mains supplémentaires oui. Même chose pour le plot ... la télépathie aurait été une solution plus élégante d'un point de vue de continuité génétique.

Il garda tout ça pour lui et continua d'observer, attentif à sa patiente.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#85
Gurvan regardait autour de lui avec fascination. On avait beau être un navigateur du Triche-Lumière chevronné, il est des spectacles qui remplissent d'émerveillement, et monsieur Antillès plaignait le Père Jdryk'll de ne pouvoir vivre ce moment qu'au travers des prothèses visuelles de Sémirande.

L'Espace, partout autour, vertigineux, avec son poudroiement d'étoiles qui ne scintillaient pas. Ces morceaux de comète qui basculaient dans l'infini. Cette chaussée synthétique qui serpentait entre des corolles démesurées, poussant dans le vide sur le substrat organique de la boule de neige sale. Et cet Extro : un cyborg ? un post-humain génétiquement modifié ?

"Je pense que malgré vos accréditations, ils ne nous montrent qu'une partie de Sombre Lumière, Madame. Cela n'en est pas moins extraordinaire. J'espère pouvoir revenir ici un jour et visiter l'ensemble de la Colonie. Je suis certain qu'il y en a bien plus à voir."
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#86
//Et si les Etres les plus
//* Evolués
//* Adaptés
//* Choquants
//* A plaindre
//* Admirables
// (barrer les mentions inutiles)
//... ne se montraient tout simplement pas ?
// eh ! :wasntme:
#87
Khrys respecta la prouesse technologique... mais se demandait quel niche commerciale cela pouvait toucher? A par des Etres hyper-fortunés, ces plantes n'avaient aucun avenir.

Malgré tout, il accompagna sereinement Madame Norjansk, surveillant de temps à autre les paramètres de ses signes vitaux sur son synthéviseur en réseau avec le logimec d'Epstar ; livingstone.
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#88
Khrys Wrote:Khrys respecta la prouesse technologique... mais se demandait quel niche commerciale cela pouvait toucher? A par des Etres hyper-fortunés, ces plantes n'avaient aucun avenir.
D'aucun diraient que M. Edelman était maintenant un homme du passé :wasntme:

Khrys Wrote:Malgré tout, il accompagna sereinement Madame Norjansk, surveillant de temps à autre les paramètres de ses signes vitaux sur son synthéviseur en réseau avec le logimec d'Epstar ; livingstone.
Monsieur Jdryk'll laisse-t-il l'accès à ces données au Commissaire ?
#89
... un accès limité aux datas principales, pas à la base de donnée concernant leur passagère.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#90
[Balade]
La promenade de Madame dura donc deux heures ; enfin : deux heures douze. Ils ne virent pas d'autres Extros. Le Père Jdryk'll resta donc sur sa faim quand à ses interrogations sur les quaddies télépathes anaérobies horriblement mutilés à leur naissance.

Les quatre Etres revinrent donc à leur vaisseau. Madame arborait un grand sourire. Mais ce n'était "plus çà". Outre la transformation physique, un changement moral avait eu lieu. Il y avait quelque chose de cassé en elle.

Elle remonta s'asseoir dans son salon transparent, sur sa chaise-longue antigrav, sa tasse de café non loin d'elle, regardant s'éloigner Sombre Lumière avant les dix heures de voyage supralimineux ; les dernières de sa vie.

Monsieur Antillès reçut l'autorisation de se poser aux Magnons, tout près d'une des rares stations touristiques autorisées - sous quelles conditions draconiennes tant pour les voyagistes que pour les clients - sur cette planète ultraprotégée.

(à suivre)


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