[Kolène Espéréro]
Le bioroïde arriva de sa démarche souple et sportive. Il avait laissé sa bulle à 20 kilomètres de là et avait couvert le reste en courant. Il arriva en sueur, quand même, mais pas essoufflé.
Enervant Enervant Enervant :envy:
"Merci" dit-il en prenant le beignet.
"Il est tout beau dites-donc." Il parlait du Méphisto. Le Prêtre et le marchand se retournèrent.
Il n'y avait plus sur le navire qu'un ou deux logimecs chargés de vérifier que rien n'avait été oublié, et l'astronef apparaissait donc dans son intégralité.
Sa forme générale n'avait que peu changé : la coupole des deux canons lasers arrière venaient en contrepoint de celles que Sémi avait fait installer sur TF. C'étaient des armes très modernes : on ne voyait pas de tubes, remplacés par des sortes de lentilles-miroirs orientables dissimulés par des carters opaques... pour des yeux normaux s'entend.
Il était très légèrement plus svelte (quelques centimètres) grâce au traitement reçu par les fils constituant la coque (suppression du nickel au profit de l'or sygma, plus lourd mais tellement plus fin).
- L'accès de l'équipage se faisait par suppression de la
chambre 6, remplacée par un vrai sas, contenant de plus des rangements pour des matériels qui jusqu'à présent avait été stockés un peu partout : dans la cale supérieure, dans la salle de repos de l'équipage, et même sur le pont passagers.
- Cette salle de repos était maintenant entièrement modulable, agréable, chaude et accueillante. On pouvait y tenir une réunion de travail puis, en quelques instants, la transformer en une salle de restauration ou de jeu, en un salon de détente : c'était du beau.
- L'emplacement de l'accès
passagers n'avait pas changé : il se faisait par la verrière avant, sauf qu'un escalator antigrav était maintenant en place. Un sas virtuel permettait d'accéder ou de quitter le navire même si les deux milieux étaient différents, par exemple Conditions "
Joviennes" dans le vaisseau et "
hermiennes côté soleil" dehors.
Autrement, comme il a été dit plus haut, sa couleur variait entre le vieil or et un gris platine ; le tout avec une patine du plus bel effet. D'ailleurs, par petits groupes, des curieux venaient jeter un cout d'œil par la porte grande ouverte du hangar (sans jamais y pénétrer évidemment). Les commentaires étaient assez admiratifs.
Kolène Espéréro se détourna du Méphisto, faisant face aux quatre hommes :
"Madame a obtenu de l'A12S que ses dernières volontés lui soient accordées.
- Nous ferons très brève escale sur Sombre Lumière, une des nouvelles colonies Extro de l'A12S. C'est sur la route, un détour de quelques AL seulement" précisa-t-il au pilote.
- Nous arriverons sur Marine même, et pas sur Tao. Nous nous poserons à l'astrodrôme sous-marin de Kassaïou, Il y aura des procédures d'approche extrêmement rigoureuses, mais ce n'est pas moi qui vous apprendrai cela à vous, monsieur Antillès.
- Madame se rendra ensuite aux Noirs, dans les Etats-Fumée, sur un catamaran local. Elle m'a chargée de vous dire que si vous voulez l'accompagner, vous serez les bienvenus.
Nous reviendrons sans elle. Elle mourra là-bas. J'en suis le premier désolé, mais c'est sa volonté et, d'après elle, la meilleure chose à faire pour éviter encore des ennuis ; et c'est une femme qui a toujours su de quoi elle parlait. Vers le Prêtre
"Est-ce clair ?" Sans lui laisser le temps de répondre, il lui précisa :
"Le docteur Estévalhinaho désire vous voir pour vous transmettre son dossier, sous couvert du secret médical."
Puis il se tourna vers la marchand :
"Vous pouvez acheter une cargaison pour Marine si cela vous chante. Mais rien d'interdit. Je vous préviens que j'ai demandé - et obtenu - l'inspection du Méphisto par les douanes avant son décollage auprès de votre commandante." (Il aurait pu dire cela de façon plus aimable, n'est-ce pas ?)
Au soldat :
"Vous et moi l'escorterons jusqu'au bout. Quand elle nous dira de partir, nous partirons. OK, Khaad ?"
A tous
"Avez-vous des questions ?"
Pendant ce temps, mademoiselle Chalmak tournait au-dessus d'un volcan en activité, et montait, montait, montait... Elle riait aux éclats, heureuse de n'être plus poursuivie par la peur, heureuse que sa conscience soit libérée de ces poids qui plombaient sa vie jusqu'à présent, heureuse des pardons qui lui avaient été accordés, heureuse que Simblo repose en paix... Heureuse de vivre, tout simplement.