Estébois

[Sémirande]

[Cool]
Elle s'arrêta net, prit une ciga... la remit dans le paquet et dit, de ce ton assez didactique qu'elle affectait quelques fois et qui en irritait plus d'un.
"Je ne te critique pas sur tes choix. Tu ne pouvais pas prévoir la prise de la station pas ces abrutis, pas plus que je ne l'aurais pu. Ce que je te reproche, Gurvan, c'est

• Premièrement d'avoir envisagé de nous laisser en panne d'antimatière dans le TL. On ne fait pas cela, sauf atroce nécessité.
• Deuxièmement, tu as oublié que nous étions recherchés par l'Empire. Veille qui veut vivre(1), Gurvan.

Quand à ce boulot... Tu le fais très bien. Je ne critique pas tes décisions. Je voulais mettre l'accent sur tes imprudences.
Sois tranquille, j'en ai commis tellement moi-même que le fait que je sois là aujourd'hui à te parler est... la preuve de l'existence des dieux de l'Infi et de la bienveillance fondamentale des Etoiles."

1) IN "La plongée des Corsaires d'Hermos" :mrgreen:

[Gurvan]

Le visage de Monsieur Antillès s'éclaira :

"Et bien disons que c'était un malentendu... Je n'ai pas envisagé sérieusement de tomber en panne sèche dans le TL, ni de faire appel aux Spationautes. Juste des blagues foireuses pour rendre moins lourds les emmerdements qui nous tombent sur le paletot les uns après les autres. Quant aux Etoiles, pourvu qu'elles puissent t'entendre..."

Se tournant vers l'hypercom configuré sur le panneau trivid le plus à droite de sa console :

"Bon, ils nous répondent, les Estésylvains ?"

[MdJ]

// J’arrive, j’arrive …

les Estésylvains finirent par répondre. Toujours la même voix féminine, fatiguée avec peut être (peut être) une pointe d’agacement pointant le bout de son nez.

De contrôle Estébois à Méphisto : le Kht'y est un classe I Karia immatriculé dans l’amas de Gion. Nos officiers sont tous pas mal occupés « Monsieur ». Quelle est la nature de l’urgence ?

Le plan de vol leur était parvenu : un court saut les amènerait à proximité de la station il faudrait ensuite effectuer l’approche finale en se servant du seul navordi du Méphisto. L’ordinateur d’approche de la station était en panne ou non disponible.

[Gurvan]

Gurvan amena les codes de chiffrement sur la console de communication et demanda l'établissement d'une liaison cryptée avec la station d'Estébois.

Lorsqu'il eut reçu la confirmation, il déclara simplement :

"Contrôle Station Estébois, de Méphisto. Nous avons réussi à fuir Jonction en étudiant le dispositif de sécurité mis en place par la flotte kiffish. Nous disposons de données tactiques cruciales pour la réussite d'une contre-attaque par les forces cygniennes. Nous souhaitons les négocier contre un plein d'antimatière. Méphisto, terminé"

[MdJ]

Une voix tomba dans le communico. Je prends premier maître. Ici le lieutenant Tawnee. La voix était masculine, grave. Désolé Méphisto, nous sommes à cours de personnel. Je vous recevrais à votre arrivée. Nous verrons ce que nous pouvons faire pour vous. Contrôle Estébois terminé.

//... J'enchaine, mais n'hésitez pas à faire un petit retour en arrière pour discuter entre vous si nécessaire.

Le dernier saut, une simple incursion de quelques secondes dans le triche lumière, une soupe jaune citron qui bruissait comme du papier froissé, les emmena à proximité du soleil orangé ... devant eux, a moitié couvert par la nuit tournait Estébois. Verte, couvrant une vaste portion de leur horizon. sous leurs yeux un vaste cyclone s'enroulait dans son atmosphère. Il ne devait pas faire bon de se trouver à la surface. Par acquis de conscience ils interrogèrent l'ordinateur météorologique : des vents de 280 à 315 km/heures ... sale temps pour ceux qui se trouver sous celui-ci.

Moteurs à une fraction de sa puissance, le Méphisto se dirigea en direction de la station. Simple tête d'épingle en orbite haute elle s'agrandit petit à petit.

C'était une station de taille modeste, à peine trois cent mètres de diamètre, en matière composite grise. Une soucoupe enflée en son centre qui pouvait accueillir sur son pourtour extérieur jusqu'à six navires et disposant en son centre d'une forme de radoub pouvant accueillir un classe IV.

Il y avait foule : la forme était occupé par un navire de guerre. A sa surface ils virent les silhouette en scaphandre propulsés qui travaillaient en toute hâte, aidés par quelques formecs spécialisés. On remettait visiblement les moteurs en place ... Quant aux six emplacements d'accostage ils étaient occupaient par huit navires de tonnages divers, dont deux s'étaient amarré à couple d'un autre navire, faute de place.

Ils se glissèrent en douceur en direction du Kht'y, un classe I marchand, dont la coque gris mat, presque noir, évoquait un gros scarabée nocturne, au repos. Une ligne typiquement Karia. A la dernière minute celui-ci éclaira sa coque, indiquant à l'aide de faisceaux laser les points d'amarrage et d'ancrage.

Avec la délicatesse d'une feuille voltigeant dans un doux zéphyr le Méphisto s'approcha et s'amarra. Le verrouillage coque à coque résonna dans la structure du transistel [Clank- Clang- Clank] au fur et à mesure que les verrous se mettaient en place.

... Ils vérifièrent : tout allait bien. Les voyants de verrouillage étaient au vert, la tension était dans les normes et la pressurisation des sas étaient équilibrée : il ne restait plus qu'à ouvrir la porte.

[Gurvan]

Avant de quitter la passerelle, Gurvan avait envoyé un message au capitaine du Kht'y, lui adressant ses salutations, le remerciant d'avoir accepté le couplage de leurs navires, et s'excusant par avance des désagréments engendrés par leur intrusion à son bord. Il commença et termina par les quelques formules de politesse qu'il connaissait en Karia, essayant de les prononcer du mieux possible.

Il prévint Jilm Baser qu'ils venaient d'apponter à la station orbitale d'Estébois, passa à sa cabine prendre un sac à dos avec les babioles habituelles (quelques vêtements de rechange, y compris la ceinture dont la boucle abritait Aragorn, son couteau de ranger acheté sur Tortuga avec une cellule énergétique de rechange, cent mille crédits en gemmes et billets) et attacha le boitier de sa combinaison-champ NT6 à sa taille.

Il vérifia par acquit de conscience que l'atmosphère de l'autre côté de la porte du sas était à base de nitrox et que la pression était dans les normes, ajustant machinalement les réglages de sa tenue étanche, puis fit un signe de la tête à ses compagnons pour leur indiquer qu'il allait ouvrir le panneau étanche.

// EDIT : quelques fautes de grammaire

[Sémirande]

[Sourire]
Voyant son commandant procéder aux vérifications dictées par des millénaires de malheurs et de leçons tirées, Sémirande Chalmak laissa échapper un petit rire.
"Ah, je n'ai plus tous ces soucis-là, moi. Tu sais, vous devriez tous se faire Cyborg, on ferait du transport de marchandises sous stase et on en parlerait plus". Elle mit une claque sur l'épaule de son co-guildier. "Si ton corps est aussi bien fait que le mien, peut-être que Manouchka apprécierait, va savoir ?
Allez, on peut y aller ?"

[Gurvan]

Rappelons que Madame Chalmak étant de taille plutôt inférieure à la moyenne, et Monsieur Antillès atteignant presque le mètre quatre vingt quinze, cette simple tape sur l'épaule demanda à la première pilote du Méphisto de se mettre sur la pointe des pieds et de lever son bras presque à la verticale au-dessus d'elle. Son coguildien se tourna vers elle et lui fit un clin d'oeil :

"Entre les optiques artificielles et la pompe osmotique installées par l'A12S, la prothèse arme et la prothèse répar, j'en suis quasiment un, de cyborg. Mais je pense que Manouchka préfère que certaines pièces restent d'origine..."

Gurvan ouvrit la porte du sas.

[MdJ]

Le sas glissa.

De l’autre coté de celui-ci le sas du navire karia fit de même révélant une coursive de section hexagonale plongée dans l’obscurité. C’était une architecture intérieure typiquement karia : les plaques d’acier bleui étroitement ajustées était disposées dans des motifs géométrique simples avec à leur jonctions des photophores faiblement éclairées qui diffusaient chichement leur lumière.

Une silhouette massive se détacha de l’obscurité, s’approchant à grands pas chaloupés. Un Karia qui au vu des peintures qui ornaient sa carapace était un des officiers du bord. L’équivalent d’un commissaire de bord dont le vrai titre était « régulateur de ruche » pour ceux qui parlaient le karia.

Il s’approcha à quelques pas d’eux et laissa tomber ses tentacules en signe de paix et de bienvenue alors que son voxtrad traduisait la série de cliquetis qui sortaient de sa fente buccale.

Bienvenue humains. Je vais vous guider. Suivez votre guide, suivez- moi. Je vais vous mener à la lumière extérieure. Sans plus de cérémonie il tourna les talons et s’engagea dans le boyau.

L’atmosphère humide, chaude, avec une légère odeur fongique qui régnait au delà du champ de confinement atmosphérique du Méphisto, les saisie lorsqu’ils firent un pas dans le couloir.

Le lourd karia les mena à travers le navire jusqu’à l’autre sas … toutes les portes qu’ils croisèrent sur le chemin étaient soigneusement vérouillées. Son tentacule effleura la commande du second sas extérieur, le lecteur optique reconnu ses anneaux de commande et déverrouilla celui-ci.

Ils furent presque repoussés en arrière par le bruit et la lumière qui s’échappaient de l’autre coté : le petit quai d’accostage était occupé sur toute sa surface par une foule compacte, des humains pour la plupart, des familles avec des enfants, vêtus simplement, voir pauvrement, qui squattaient chaque cm2 disponible : certains s’étaient monté des tentes de fortune, d’autres étaient couchés sur des sacs de voyages, quelques enfants jouaient entres des adultes à la mine grave qui avaient levé les yeux vers eux en voyant le sas s’ouvrir … le Karia leur fit signe d’avancer : contactez nous quand vous aurez besoin de remonter à votre bord. Il referma le sas rapidement.

Ils firent quelques pas et virent, fendant la foule, escorté par deux soldats portant l’uniforme de la flotte républicaine un lieutenant, petit, râblé, au crane dégarni et aux traits légèrement orientaux.

Il salua : Lieutenant Tawnee. Commandant Antillès ? Pouvez-vous me suivre rapidement vous et vos hommes : nous arrivons à l’heure de distribution des rations et ce serait mieux de ne pas rester dans le coin.

Il les mena d’un pas rapide, zigzaguant entre les biens, ballots, gens couchés, campements improvisés en direction d’une porte barré du mot « Douane » qui se trouvait à une vingtaine de mètres. Les soldats semblaient nerveux et ne se détendirent qu’une fois la porte refermée derrière eux.

Ils pénétrèrent dans un local administratif, des petits bureaux automatisés, avec une minuscule salle de réunion ou ils s’enfermèrent. Les soldats restèrent dehors.

Après avoir proposé un café de synthèse le lieutenant s’assit : Bien. Madame, messieurs ? Vous avez parlez d’informations tactiques de première importance. Pouvez-vous m’en dire plus ?

[Gurvan]

Gurvan posa devant le Lieutenant Tawnee son nanordi dans lequel il avait pris soin de charger diverses séquences TriD illustrant son propos :

"Nous étions à l'accostage à Jonction et attendions de pouvoir ravitailler lorsqu'un ordre d'évacuation a été diffusé en raison d'une collision imminente avec une grosse unité de la flotte cygnienne en perdition, la Spatha. Des équipages kiffish se trouvaient déjà dans la station et commençaient à engendrer des troubles. Nous avons pû évacuer et nous nous sommes portés au secours du navire cygnien. Nous n'avons pû sauver qui que ce soit car la flotte kiffish a alors fait son apparition et la Spatha s'est sabordée. Les Kiffs ont exigés que tous les navires qui avaient évacué la station mettent en panne et se soumettent. Nous avons désobéi et avons été pris en chasse dans le TL par deux chasseurs. Nous avons émergé et avons réussi à détruire les deux appareils kiffish. Notre vaisseau a été assez sérieusement endommagé pendant le combat et nous avons sauté jusqu'à RG 73801/33392/4314 où nous nous sommes réfugiés pour réparer. Pendant que nous travaillions à remettre en état le navire, nous avons étudié les communications kiffish et en avons déduit l'organisation tactique mise en place autour de Jonction. C'est là..."

Monsieur Antillès exhiba une aiguille de données sur laquelle il avait enregistré le modèle mis au point par Jilm Baser.

"Nos cuves à antimatière nous assurent encore trois jours de vol, mais nous avons besoin de faire le plein pour continuer notre voyage. Nous aimerions aussi faire consolider certaines de nos réparations de fortune, si possible."