Djal Gorda Wrote:Djal s'était rué par l'escalier et s'était approché au bord du parapet... On aurait pu pensé qu'il voulait sauter...
Djal fût doublé par une mini-tornade de poils fauve rendue indistincte par la vitesse.
Virik, lorsqu’il avait vu Sémirande basculer par-dessus le parapet, s’était mis à courir. Les chances étaient faibles, le danger énorme … il se courba, attrapant au passage l’enrouleur du grappin qui était resté là, comptant les pas qui restaient jusqu’au vide.
Trois pas. Il libéra du pouce le frein de l’enrouleur.
Deux pas. Il crocheta à l’aveugle l’enrouleur à son harnais, les yeux fixés sur son objectif qui plongeait vers le sol.
Un pas. Madame Sémirande avait disparue à sa vue, happée par le vide … il se jeta en avant, en un kong jump, ses mains attrapant le bord du parapet, ses pieds griffus alors qu’il basculait dans vide la tête la première, donnant l’impulsion en direction de la silhouette qui tombait vers les nuages en contrebas.
Le grappin lui retransmettait sur sa gemme synthéviseur les mètres restant avant la fin de bobine, les chiffres virtuels ambrés se superposaient avec l’image bien réelle de la cyborg.
250 mètres. Madame Sémirande chutait devant lui, la distance se réduisait. Ce qui faisait la différence de vitesse s’était l’impulsion que Virik avait donné initialement : en absence d’atmosphère aucune friction ne pouvait les aider à combler la distance.
200 mètres. Virik plongeait toujours, le sang battant une charge guerrière à ses tempes, les babines retroussées, les yeux mi-clos, toute son attention retenue par sa cible qui s’approchait.
150 mètres. Il pouvait presque la toucher. Il tendit les bras. Ses griffes sortirent de leurs gaines*.
100 mètres. Il embrassa madame Sémirande, refermant bras et jambes sur elle, griffes sorties, crochetant littéralement la femme gluante. Il libéra brièvement une main pour appuyer sur le frein d’urgence.
Le frein protesta contre la double charge mais commença à emplir sa tache. Le harnais mordit dans la chair de Virik heureusement protégée par son abesto militaire. Mais cela eut aussi pour effet de les rabattre vers la paroi en un mouvement pendulaire qui chassa à l’impact, pour ceux qui en possédaient, l’air de leurs poumons et fit venir des étoiles dans leurs yeux.
80 mètres. Virik avait refermé encore plus si c’était possible sa prise sur madame Sémirande en une étreinte qui n’avait rien d’équivoque et évoquait celle d’un prédateur s’étant saisi de sa proie.
La paroi défilait toujours, les faisant rebondir, frottant contre sa combinaison champ, lui arrachant des étincelles d’énergie polarisée.
60 mètres. Le frein chauffé au rouge, le câble tendu comme corde d’arc, la chute commença à se ralentir.
40 mètres. Ils s’immobilisèrent. Rebondissant légèrement en raison de l’élasticité du filin. Sur l’affichage holographique le lance grappin signala une malfonction définitive. Le fidèle engin était mort : trop de chaleur, trop de poids. Il était bloqué. Ils n’avaient plus qu’à attendre les secours pendus à leur câble.
De Virik. Je l’ai. Guidez les secours vers nous s’il vous plait monsieur Djal. Virik avait gardé les oreilles plaquées en arrières. Cette simple phrase lui avait fait postillonner des bulles de sang et il sentait maintenant plusieurs points douloureux se rappeller à son bon souvenir.
//*(Les griffes qui sortent ne font pas « chlink ! » mais elles devraient)