Le roncier

[Sémirande]

//Qui pilote ?

[MdJ]

// le singe ? désolé : la chute d'une vieille blague stupide de réunion de famille :oops:

[Sémirande]

//En plus, je la connais, celle-là. Tu as le même modèle de famille que la mienne.

[Gurvan]

// Direction le bistrot SVP, ça ne me dit rien. Ou alors par MP si elle est trop "hard".

Monsieur Antillès avait demandé à Mademoiselle Chalmak de se mettre aux commandes, et il était installé en soutien à la console secondaire, configurée comme poste de tir.

Il avait eu avec sa coguildienne une de ces conversations discrètes par plot vertébral qu'ils affectionnaient tant, et il en avait profité pour lui expliquer les concessions qu'il avait faites : c'était ça ou traverser le Roncier tous seuls. Ce qui était vraiment hors de question. Il lui avait surtout bien précisé de ne pas utiliser l'émetteur microcom de son plot, mais la liaison filaire, et il avait lui même branché le câble de neurodérivation de sa console sur la prise externe à la base de sa nuque.

Conciliant avec l'Enseigne Detlef, mais point trop n'en faut, et la paranoïa de ses compagnons déteignait sur lui...

[khaadaric]

Monsieur Antillès sortit de ses quartiers suivi de l'Enseigne Detlef.

bla bla bla bla bla bla...

"L'enseigne Detlef a libre accès au pont de l'équipage, et accès sous la surveillance de Monsieur Orkalys au reste des locaux techniques du navire : soutes, hangars et machinerie. Pas d'accès au pont passagers jusqu'à nouvel ordre. La console tactique sur laquelle il est branché sur la passerelle et ce qu'il fait avec son matériel de communication ne doit faire l'objet d'aucune mesure de surveillance."[/i][/color] (Coup d'oeil à Khaadaric)

"En cas d'attaque, activation des combinaisons, des implants de combat et des armes personnelles, et passage de l'enseigne Detlef dans les effectifs de défense du navire, sous la responsabilité du chef de la sécurité."

"Je suis au carré dans le quart d'heure qui vient si vous souhaitez discuter de ces instructions."

"Merci de votre attention."
Il fit un signe au jeune officier de Tortuga et ils sortirent tous les deux de la passerelle.

Tu parles d'une surveillance, c'est un gros blaireau de mes deux cet enseigne, j'ai juste demandé à quoi servait un bouton, pauv' tache...pensa Khaadaric

[Sémirande]

Au loin le grondement cristallin du roncier augmentait en intensité. Ils se dirigèrent droit sur lui, à un petit 5 EAL de l’heure, certains navires avaient visiblement du mal à garder leur place dans le dispositif.

[In Petto]
"Tssssss." Mais il n'était en rien méprisant. Des dizaines de petites colonies existaient devant, aux limites du bras du Sagitaire. Elles possédaient le plus souvent un seul vaisseau, celui qui les avait amené, parfois des siècles auparavant. Leur colonie stagnait, le monde magnifique qu'ils avaient convoité leur résistait et ils végétaient. Ce navire était leur seul lien avec l'extérieur.

Viendrait-il à disparaitre que c'en serait fini d'eux. Mais l'entretien coûtait cher, et décennie après décennie il se dégradait. Ces gens vivaient donc dans la hantise de se retrouver isolés à la merci de marchands sans scrupules, de pirates, de tarés tels que les kiffish ou, pire, carrément seuls. Et ce serait la lente disparition. Mademoiselle Chalmak n'en avait jamais vu, mais des amis à elle s'étaient posés sur de telles colonies mortes. Les récits qu'elle avait entendu étaient à pleurer. Des villes aux rues vides que la végétation locale ne pouvait reconquérir. Des adieux désespérés gravés dans le plastacier. Des suicides collectifs pour échapper à des maladies terrifiantes. Et cette une vieille femme sous pérédène III qui avait fondé un monde écolo idéal et qui avait vu tout ses compagnons mourir autour d'elle. Absolument tous. Elle était à devenue à moitié folle, de solitude et de remord. Et des histoires comme celle-là, il y en avait tant !!!

Tout le monde ne s'appelait pas Stella de Solaria.

Certains des vaisseaux traînards devaient être dans ce cas de figure. Mademoiselle Chalmak secoua la tête, de pitié et de compassion.

L’enseigne Detlef recevait sur sa console des messages flash, textuels ; il attira leur attention sur un classe II « l’Olivine » qui avait tendance à empiéter sur leur trajectoire : laissez-lui un peu d’espace, ils ont un petit problème technique à bord actuellement. Augmentez un peu votre vitesse et positionnez vous devant lui s’il vous plait.

"A vos ordres, Monsieur."

Les chasseurs, par paire, s’assuraient qu’une bulle de 36 EAL était vide de tout navire autour d’eux.

[In Petto]
"Elles en ont dans le sous-tif, et ils en ont dans le calbute" se dit la Navyborg.

Ils arrivèrent enfin à la barrière irrégulière que représentait le roncier … dans un fracas épouvantable les cathédrales avec une fausse lenteur s’écrasaient dans une poussière d’encens aux notes discordantes.

[In Petto]
"Si tu crois m'impressionner" se dit-elle, bravache.

Le navire de tête s’engouffra dans une brèche de deux EAL de large suivi par l’ensemble de la flotte …

Elle suivit, tenant sa formation comme elle l'avait fait tant et tant de fois de par le passé. Mais au bout d'un moment, la pilote demanda : "Monsieur l'Enseigne Detlef, il serait peut-être pertinent que le Commandant aille prendre un peu de repos ? Qu'en pensez-vous ?"

[MdJ]

"Monsieur l'Enseigne Detlef, il serait peut-être pertinent que le Commandant aille prendre un peu de repos ? Qu'en pensez-vous ?"

Oui Madame : tout repos est bon à prendre dés que l'on en a l'occasion. Nous pouvons passer en quelques poignées d'heures, mais ... était-il un peu pale ? il eut un sourire un peu forcé ... ça se passe rarement comme ça.

[MdJ]

Elle comprit rapidement pourquoi.

Le roncier se referma sur eux, ils suivirent entre deux murs de cathédrales sonnantes en rouge et noir, un chenal à la largeur irrégulière.

Au bout d’une heure la densité se fit moins importante et plusieurs chenaux s’ouvrirent devant eux. Sur les indications de l’enseigne ils s’engagèrent dans une voie étroite qui avait tendance à se refermer imperceptiblement.

Leurs sens étaient mis à dure épreuve. Il y avait des endroits ou le triche lumière étaient une symphonie, un délice esthétique. Là c’était s’engouffrer au cœur d’un pandémonium fait de clameurs, de claquements sinistres, de bouffées de chaleurs aveuglantes qui laissaient un gout pimenté et amer dans la bouche.

Il fallut raccourcir les quarts, se relayer, voler du sommeil quand on le pouvait, fermer son esprit à double tour pendant ses périodes de repos. Ils n’étaient pas à la noce.

De temps à autre ils débouchaient dans un vaste espace dégagé, ou les parois ne semblaient pas se refermer sur eux, ou les cathédrales ne menaçaient pas de les broyer. Là ils faisaient des ronds, laissant les plus petits navires se ravitailler a bord de l’Amiral Benbow.

Les passagers, au départ excités et terrifiés s’étaient fermés à la perception, se contentant de projections holographiques moins inquiétantes.

L’enseigne Detlef sommeillait de temps à autre à son poste, vingt minutes, trente, sa console le réveillant régulièrement pour lui signaler un message prioritaire. Mais il ne se passa rien de notable jusqu’à la trente et unième heure.

Ils étaient dans une cuvette un peu au calme, certains navires se ravitaillaient, les autres tournaient en rond, attendant sur ordre …

Une fois de plus la console de Detlev tinta. Il lu le message et jura soto voce.

Il se retourna.

Nous avons un petit souci. Le chenal que nous devions emprunter s’est refermé. Nos éclaireurs sont à la recherche d’une autre voie … nous devons rester ici pour l’instant.

… Une heure s’écoula, deux …

Les messages se succédaient sur sa console et machinalement le l’enseigne avait commencé à se mordiller l’ongle du pouce … il reçut un autre message et soupira … et merde.

Nos éclaireurs ne trouvent rien pour l’instant, tous les navires consomment des masses d’antimatière pour rien et un bulletin d’alerte nous annonce une tempête en formation à 30 E.A.L.

Nous devons retourner en espace newtonien dans 10 minutes, en essayant de rester en formation … de rester ensuite sur batterie, le temps que les éclaireurs retrouvent une voie d’accès.

[Sémirande]

[Très calme]
[Professionnelle]
[Impassible]
"Passage en espace Newtonien à votre signal, Monsieur l'Enseigne Detlef" Voyant son air désolé, elle dit, mi-autoritaire, mi-compatissante : "Allez, reprenez-vous, Enseigne. Pensez que vous allez pouvoir prendre un douche, déguster un vrai repas et dormir tout votre saoul."

[Sémirande]

[Post Scriptum]
Peut-être commence-t-il à s'étonner de la voir toujours propre, tirée à quatre épingles, sans le moindre cerne...