2012-08-22, 10:02 AM
Une mise au point s'impose aussi de mon côté avant de clore ce sujet pour ne plus JAMAIS y revenir.
Bien que remontant presque aux tous débuts de l'arrivée du JdR en France, mon cursus de rôliste est relativement court, et je m'en vais en faire un petit résumé ci-dessous. Je date d'une époque héroïque où la profondeur psychologique des personnages, et la raison pour laquelle ils maraudaient ensemble, on s'en tapait, pourvu qu'il y a ait un monstre à massacrer derrière chaque porte. C'est peut-être pour ça que j'ai laissé faire, ayant d'autres soucis IRL et espérant naïvement que tout ce bordel finirait par se tasser de lui-même, ignorant que j'étais du fait que les sources du ressentiment remontaient à bien avant mon arrivée sur le forum. Est-ce même l'une des causes de la fuite du tout premier MJ ? Peut-être pas la principale, mais ça a probablement joué. Ou pas. Allez savoir.
Bref...
A la manière de l’histoire de l’Empire...
1977-1983 : L'exploration
- 1977 : La scène qui me marque le plus, c'est celle de Chiquetabba (eh oui...) dans un couloir de l'Etoile Noire qui gueule sur un petit droïd-boite-à-chaussures, lequel fait demi-tour et file sans demander son reste. En même temps, je n’avais que 9 ans.
- 1980 : "Je suis ton père", le choc. Star Trek le film (on m’offre la maquette de l’Entreprise avec des dizaines de petites loupiottes pour éclairer la soucoupe). Mais aussi Galactica, Star Crash et autre Battle Beyond the Stars...
- 1983 : Une des premières sorties "en ville" avec mes parents et ma frangine. Pizzeria puis séance de 14h00 pour voir le dénouement de la saga et apprendre que Luke a aussi une soeur...
Entrée en Seconde aussi. Un mercredi midi, en allant à la cantine, un copain me parle d'un jeu qu'il a pratiqué chez ses cousins pendant les vacances, avec des donjons, des dragons, des PO et des XP. Le doigt dans l'engrenage...
1984-1985 : La colonisation
- 1984 : Le pote en question a chez lui un Casus Belli. On y parle d'un film tiré d'une oeuvre et aussi adapté en jeu de plateau (pas de rôle, encore). Dune, ça s'appelle. Je vais voir le film, et me plonge dans les bouquins.
Même année, Casus parle d'un jeu à sortir, situé au 116ème siècle, permettant de jouer différentes "classes" d'aventuriers du futur, avec des Guildes qui ressemblent dans l'esprit aux diverses Institutions et Ecoles du Cycle de Dune que je suis en train de dévorer. J'achète le bouquin de règles (chez un libraire...) dès sa sortie, et paf, même s'il n'y a rien dedans sur les voyages spatiaux, je tombe en amour, comme disent les caribous.
Pendant ce temps, nos guerriers, elfes, tinigens et autre clercs charcutent du gobelin et du kobold dans des souterrains tout en évitant des hordes de cubes gélatineux... C'est souvent mon perso qui ne termine pas le donjon (et pourtant il ne porte jamais de maillot rouge...)
Premier essai sur "Les pirates de Gion" : pas terrible. MJ trop gentil pour le niveau de bourrinisme des joueurs.
- 1985 : Classe de première. Y en a d'autres comme nous ! Début de campagne de Cthulhu aux intercours (les Fungis de Yuggoth).
J’achète “Frontières de l’Empire” et je m’essaye de nouveau sur "L'astéroïde" avec d'autres joueurs que mon cercle habituel : fiasco. Ils pensaient que c’était comme Space Opera et Traveller, mais en français. Pas assez de carrières militaires...
1986-1987 : L'Expansion
Essais avec Mega (MJ trop timide, pire que moi), avec Paranoïa (gros délire). Et puis un pote amateur d'espionnage attaque des scénars JB007 tiré de ses lectures de SAS, qu'on alterne avec du dungeon crawling sur D&D (base et expert).
Je me plonge dans la lecture d'autres cycles (Fondation, Marée stellaire / Elévation) et auteurs majeurs (AC Clarke), tout ceci saupoudré de Fleuve Noir Anticipation.
Sortie des Encyclopédies Galactiques, grosse baffe. J'y retrouve une foultitude de références aux classiques de la SF que j'ai lu jusque là. SF, pas fantasy (je n'arriverai au bout du SdA qu'après la sortie des films). Mais je n'arrive pas à convaincre mon groupe de ré-essayer Empire...
1988-1989 : La Chute
- 1988 : Sortie de Star Wars en VF. Enfin des sabres-laser, des ET en caoutchouc et des planètes en carton-pâte, et surtout pas d'histoire tordue : moi vois impérial, moi blaste. On s'amuse quand même bien, et on alterne donc D&D, JB007 et SWd6. Mais les parties se raréfient, entre les étudiants qui franchissent le Channel, ceux qui vont en province...
- 1989 : ... et ceux qui commencent à bosser, comme moi.
1990-2007 : L'Interrègne
Je continue malgré tout mon abonnement à Casus V1 jusque vers le milieu des années 90, ainsi qu’à acheter parfois des jeux dont le thème m'intéresse, mais plus de partie jusqu'à pas d'heure chez le pote qui a un appart'.
Vie maritale, mariage, premier gamin, quatre boites différentes mais le même job dans le même bureau (ou presque) -- c'est à ça que tu sais que tu bosses dans les années 90. Deuxième gamin en 2000.
Côté médias, Hypérion et ses suites, les romans de la Panstructure de Laurent Genefort, les effets spéciaux digitaux des productions hollywoodiennes (de Terminator à Matrix en passant par Jurassic Park et Forrest Gump, j'aime tout, je suis bon public), et puis la nouvelle trilogie Star Wars que j'apprécie autant que l'originale.
2008-aujourd’hui : La “renaissance”
- 2008 : 40 berges, un quintal, moins de cheveux. Mais EG is alive on the ouèbe ! Je me replonge dans les PDF des bouquins de mon adolescence, que j'avais revendus (via les PA de Casus) 18 ans plus tôt.
- 2009 : Putain, y-z'écrivent vraiment super bien ces gens-là... Leurs aventures sont palpitantes, leur vision de l'univers d'EG est fidèle à l’original avec des développements ultra-intéressants. Si je m'inscrivais sur leur forum ?
Voila. Si vous avez tenu jusqu'ici, déjà, merci.
Maintenant que vous savez tout ça, si lancer votre propre imaginaire dans une aventure sans fioritures psychologiques, ni (trop) d'interrogations métaphysiques, avoir des vertiges cosmiques devant les merveilles et les mystères d'un Espace pas aussi vide qu'on le croit, passer d'un environnement bizarre à un autre au gré d’un fil conducteur ténu voire capillotracté, avec un MJ contemplatif qui a le nez dans les étoiles depuis son enfance et qui en matière de JdR, ne connait pas grand chose d'autre que le dungeon crawling ou le poutrage de stormtroopers dans des scénarios one-shots, qui recycle ses lectures et scènes de cinéma préférées plus qu'il n'invente d'idée originale, qui compte sur les joueurs en verve pour compléter sa narration lorsqu'elle est en berne, bref, si tout ceci ne vous rebute pas, on continue.
Vous êtes prévenus.
Bien à vous,
Stéphane
Bien que remontant presque aux tous débuts de l'arrivée du JdR en France, mon cursus de rôliste est relativement court, et je m'en vais en faire un petit résumé ci-dessous. Je date d'une époque héroïque où la profondeur psychologique des personnages, et la raison pour laquelle ils maraudaient ensemble, on s'en tapait, pourvu qu'il y a ait un monstre à massacrer derrière chaque porte. C'est peut-être pour ça que j'ai laissé faire, ayant d'autres soucis IRL et espérant naïvement que tout ce bordel finirait par se tasser de lui-même, ignorant que j'étais du fait que les sources du ressentiment remontaient à bien avant mon arrivée sur le forum. Est-ce même l'une des causes de la fuite du tout premier MJ ? Peut-être pas la principale, mais ça a probablement joué. Ou pas. Allez savoir.
Bref...
A la manière de l’histoire de l’Empire...
1977-1983 : L'exploration
- 1977 : La scène qui me marque le plus, c'est celle de Chiquetabba (eh oui...) dans un couloir de l'Etoile Noire qui gueule sur un petit droïd-boite-à-chaussures, lequel fait demi-tour et file sans demander son reste. En même temps, je n’avais que 9 ans.
- 1980 : "Je suis ton père", le choc. Star Trek le film (on m’offre la maquette de l’Entreprise avec des dizaines de petites loupiottes pour éclairer la soucoupe). Mais aussi Galactica, Star Crash et autre Battle Beyond the Stars...
- 1983 : Une des premières sorties "en ville" avec mes parents et ma frangine. Pizzeria puis séance de 14h00 pour voir le dénouement de la saga et apprendre que Luke a aussi une soeur...
Entrée en Seconde aussi. Un mercredi midi, en allant à la cantine, un copain me parle d'un jeu qu'il a pratiqué chez ses cousins pendant les vacances, avec des donjons, des dragons, des PO et des XP. Le doigt dans l'engrenage...
1984-1985 : La colonisation
- 1984 : Le pote en question a chez lui un Casus Belli. On y parle d'un film tiré d'une oeuvre et aussi adapté en jeu de plateau (pas de rôle, encore). Dune, ça s'appelle. Je vais voir le film, et me plonge dans les bouquins.
Même année, Casus parle d'un jeu à sortir, situé au 116ème siècle, permettant de jouer différentes "classes" d'aventuriers du futur, avec des Guildes qui ressemblent dans l'esprit aux diverses Institutions et Ecoles du Cycle de Dune que je suis en train de dévorer. J'achète le bouquin de règles (chez un libraire...) dès sa sortie, et paf, même s'il n'y a rien dedans sur les voyages spatiaux, je tombe en amour, comme disent les caribous.
Pendant ce temps, nos guerriers, elfes, tinigens et autre clercs charcutent du gobelin et du kobold dans des souterrains tout en évitant des hordes de cubes gélatineux... C'est souvent mon perso qui ne termine pas le donjon (et pourtant il ne porte jamais de maillot rouge...)
Premier essai sur "Les pirates de Gion" : pas terrible. MJ trop gentil pour le niveau de bourrinisme des joueurs.
- 1985 : Classe de première. Y en a d'autres comme nous ! Début de campagne de Cthulhu aux intercours (les Fungis de Yuggoth).
J’achète “Frontières de l’Empire” et je m’essaye de nouveau sur "L'astéroïde" avec d'autres joueurs que mon cercle habituel : fiasco. Ils pensaient que c’était comme Space Opera et Traveller, mais en français. Pas assez de carrières militaires...
1986-1987 : L'Expansion
Essais avec Mega (MJ trop timide, pire que moi), avec Paranoïa (gros délire). Et puis un pote amateur d'espionnage attaque des scénars JB007 tiré de ses lectures de SAS, qu'on alterne avec du dungeon crawling sur D&D (base et expert).
Je me plonge dans la lecture d'autres cycles (Fondation, Marée stellaire / Elévation) et auteurs majeurs (AC Clarke), tout ceci saupoudré de Fleuve Noir Anticipation.
Sortie des Encyclopédies Galactiques, grosse baffe. J'y retrouve une foultitude de références aux classiques de la SF que j'ai lu jusque là. SF, pas fantasy (je n'arriverai au bout du SdA qu'après la sortie des films). Mais je n'arrive pas à convaincre mon groupe de ré-essayer Empire...
1988-1989 : La Chute
- 1988 : Sortie de Star Wars en VF. Enfin des sabres-laser, des ET en caoutchouc et des planètes en carton-pâte, et surtout pas d'histoire tordue : moi vois impérial, moi blaste. On s'amuse quand même bien, et on alterne donc D&D, JB007 et SWd6. Mais les parties se raréfient, entre les étudiants qui franchissent le Channel, ceux qui vont en province...
- 1989 : ... et ceux qui commencent à bosser, comme moi.
1990-2007 : L'Interrègne
Je continue malgré tout mon abonnement à Casus V1 jusque vers le milieu des années 90, ainsi qu’à acheter parfois des jeux dont le thème m'intéresse, mais plus de partie jusqu'à pas d'heure chez le pote qui a un appart'.
Vie maritale, mariage, premier gamin, quatre boites différentes mais le même job dans le même bureau (ou presque) -- c'est à ça que tu sais que tu bosses dans les années 90. Deuxième gamin en 2000.
Côté médias, Hypérion et ses suites, les romans de la Panstructure de Laurent Genefort, les effets spéciaux digitaux des productions hollywoodiennes (de Terminator à Matrix en passant par Jurassic Park et Forrest Gump, j'aime tout, je suis bon public), et puis la nouvelle trilogie Star Wars que j'apprécie autant que l'originale.
2008-aujourd’hui : La “renaissance”
- 2008 : 40 berges, un quintal, moins de cheveux. Mais EG is alive on the ouèbe ! Je me replonge dans les PDF des bouquins de mon adolescence, que j'avais revendus (via les PA de Casus) 18 ans plus tôt.
- 2009 : Putain, y-z'écrivent vraiment super bien ces gens-là... Leurs aventures sont palpitantes, leur vision de l'univers d'EG est fidèle à l’original avec des développements ultra-intéressants. Si je m'inscrivais sur leur forum ?
Voila. Si vous avez tenu jusqu'ici, déjà, merci.
Maintenant que vous savez tout ça, si lancer votre propre imaginaire dans une aventure sans fioritures psychologiques, ni (trop) d'interrogations métaphysiques, avoir des vertiges cosmiques devant les merveilles et les mystères d'un Espace pas aussi vide qu'on le croit, passer d'un environnement bizarre à un autre au gré d’un fil conducteur ténu voire capillotracté, avec un MJ contemplatif qui a le nez dans les étoiles depuis son enfance et qui en matière de JdR, ne connait pas grand chose d'autre que le dungeon crawling ou le poutrage de stormtroopers dans des scénarios one-shots, qui recycle ses lectures et scènes de cinéma préférées plus qu'il n'invente d'idée originale, qui compte sur les joueurs en verve pour compléter sa narration lorsqu'elle est en berne, bref, si tout ceci ne vous rebute pas, on continue.
Vous êtes prévenus.
Bien à vous,
Stéphane
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)