Le roncier

[Gurvan]

Monsieur Antillès fit son entrée dans l'infirmerie, les sourcils froncés, le visage fermé.

Khaadaric venait de se lever de la civière où les hommes de la Durandal l'avaient allongé un peu plus tôt. Il s'approcha, échangea quelques mots avec le Soldat, passa la puce de déverrouillage le long de son bras cybernétique, réactivant son paralyseur. Il lui pressa le bras, lui fit un signe de tête.

Tandis que la passagère endormie était déposée délicatement dans la civière, Gurvan se tourna vers sa coguildienne assise sur le bord de l'autodoc. Il la dévisagea longuement. Il espéra qu'elle pourrait lire dans ce regard toute la compassion qu'il essayait de faire passer. Il ne lui parlerait pas de son geste de désespoir. Il espéra aussi qu'elle comprendrait que quand son moral était au plus bas, son commandant devenait un ami à même de l'écouter et de la réconforter.

Il poussa un soupir et déclara sur un ton presque enjoué :

"Bon, la belle au bois dormant, assez lézardé, debout ! On a deux blessés graves de la Durandal qui arrivent dans dix minutes."

Il n'avait pas passé la puce de déverrouillage des scellés le long du bras de la jeune femme.

[Sémirande]

[Se voulant neutre, mais ne réussissant qu'à être un peu triste]
"Alors réunion d'équipage expresse de sept minutes selon le principe une minute par Etre puis une minutes de plus pour le Commandant, qui décidera ?"
Elle se débrancha soigneusement, descendit de sa couche, et se mit à marcher vers la salle de réunion tandis que son Commandant convoquait immédiatement l'équipage.
Ils la trouvèrent en train de siroter un café. Elle avait l'air triste.

[MdJ]

Les deux panazopèdes entrèrent et allèrent se servir des boissons énergétiques à la chlorophylle.

Il s'accrochèrent à la table avec leur verre et demandèrent :

Bonjour, bonsoir. Quel est le but de cette réunion ?

[khaadaric]

Khaadaric rentra le dernier dans la salle de réunion.
Il ne cessait pas de devisager Sémirande sous toutes ces coutures (//et boulons).
Je parlerais en avant dernier, voir le dernier si le commandant me le permet.
On t'écoute Sémirande, tu as une minute. Top.

[Gurvan]

Gurvan alla se servir un café au polyperco, et mit sa tasse dans l'autocook en murmurant "Brandy...". Il but une longue gorgée, debout devant la baie d'observation, attendant que tout ses compagnons soient réunis dans le carré. Puis il se retourna, et déclara :

"Nous allons traiter des blessés graves en provenance de la Durandal dans les autodocs. J'ai demandé à l'un de nos deux mécanos d'aller assister leur équipe d'ingénierie dès que nos propres avaries de coque seront réparées. Ils ont eu de gros dégâts, et ils doivent rééquilibrer leurs Varlet. Beaucoup de blessés, des morts aussi... Dont la fiancée de notre officier de liaison Detlef."

[Khrys]

Khrys arriva aussi rapidement qu'il pu... enfin, si les passagers n'allaient pas lui demander pour la n-nième fois si c'était grave, s'ils arriveraient vivant à Tortuga, si le cours de la bourse ne s'éffondrait pas... les questions existentielles habituelles.


Khrys s'installa alors que le premier prit la parole... fit un sourire du style : ok, j'suis en retard mais je fais ce que je peux.
Mais ne troubla pas plus le cercle des orateurs.

[Sémirande]

[Ma minute]
"

• Je suis mécanicienne niveau II, donc théoriquement non-qualifiée pour des navires comme la Durandal.
• Mais j'ai passé trois ans à calibrer des Varlets, aux chantiers de Roberto, Flint et surtout Vaéra, où sont développés le fin du fin.
• J'étais chargée de causer les pannes les plus improbables, les agressions les plus sévères ; et je participais aux réunions de travail pour les remettre en route.
• De plus, j'ai travaillé des années comme pilote de chasse sur l'Impératrice Isabelle, plus connue sous le nom de La Massacreuse : c'est presque la copie conforme de la Durandal, mille tonnes en moins mais c'est un détail.

A moins que les gens de la Durandal n'aient besoin de mécanos plus qualifiés, cas auquel je m'inclinerais, je sollicite l'honneur d'y être détachée pour leur venir en aide. Mais au vu de ce que je sais faire, ils devraient être intéressés. Tu peux leur faire passer mon CV n°2, Commandant.

Pour ce qui est de piloter le Méphisto, un niveau 5 comme toi suffira amplement.

Monsieur Edelman, qui est médecin et télépathe, pourrait m'accompagner pour servir d'infirmier et repérer les gens incarcérés. Si la Durandal le désire, évidemment. J'ai dit."


//Et ça, je ne le bidonne pas : c'est dans mon CV original :mrgreen:

[khaadaric]

Ma jambe droite ne cesse de bouger, j'essaie de la contrôler pour masquer ma nervosité mais tout tentative s'avera inutile..
Sans attendre une réponse de l'un de mes comparses, je me leve d'un coup, au risque de surprendre Khrys qui vient de s'assoir à coté de moi. Il me faut pas moins de 5 secondes pour faire trois aller retour en direction de Sémirande, en soufflant par les narines comme le ferait un taureau blessé.
Avec ma main gauche, je ne cesse de me la passer sur la bouche puis le menton........encore un signe d'inconfort intellectuel.
Au dernier aller en direction de Sémirande, je lève ma main droite et pointe mon index en l'air, comme le ferait un petit pour poser une question. JE plonges mes yeux dans ceux de Sémirande.
Il te reste 15 secondes de paroles pour m'expliquer pourquoi. Ton geste.
sans s'en rendre compte, khaadaric élève la voix, l'émotion, la tristesse, la nervosité, tout y passe.
Si j'arrive un centième de secondes trop tard, on devient quoi ?
Je me retourne vers Gurvan et khrys, puis les deux mécanos...je m'en retourne vers ma chaise et dit à voix basse, comme à moi meme.
et moi ? je deviens quoi sans toi...

[Khrys]

L'avis du médecin :mrgreen:

Sémirande est poussée par un soif inétanchable d'action, ce qui peut, dans un paroxisme maniaco-dépressif, la pousser à l'autodestruction. Je ne suis pas assez poussé en psychothérapie, mais il faudra une analyse profonde de sa personnalité pour comprendre le geste désespéré. Déni de la mort et refus de la réalité, c'est une possibilité. On pourrait même avancer qu'une version extrême du "pinces-moi je rêve" puisse expliquer ce geste. Mais il est vrai que c'est un peu alambiqué.
Sémirande, il faudrait vous contenter de piloter et de ne plus agir en tant qu'agent de sécurité à bord. J'ai toujours su que vous étiez plus à l'aise au pilotage qu'à la gestion des émotions.

Si vous voulez que je vous accompagne sur le Durandal, il faudra méditer cela:
Une vie gâchée peut en gâcher d'autre.

Ha, autre chose, qui s'occupera des passagers en mon absence ?

[Gurvan]

Monsieur Antillès avait écarquillé les yeux en observant le manège de Khaadaric et lorsque le Soldat l'avait regardé avant de retourner s'asseoir, lui avait fait un signe, la main à plat devant la gorge...

Laisses tomber, n'insistes pas

... Puis un moulinet de l'index...

On en reparle ensemble plus tard

Il écouta le froid discours scientifique du médecin et déclara :

"On est bloqués ici pour quelques temps. Le vaisseau est sur infopilote. Je vais me rendre au pont passagers et rester avec eux. Je propose que Khaad reste à bord également. Par contre, il semblerait qu'avant de créer son point de Vérité, la Durandal a repéré un autre navire, de petite taille. Nous ne sommes pas donc seuls dans le secteur. Par conséquent, si nous devons partir en urgence, je souhaite que vous puissiez revenir très rapidement. Je vais leur demander si nous pouvons venir bord à bord et relier les sas des vaisseaux par un tube de transit. S'ils refusent, j'exigerai de me rapprocher à une cinquantaine de mètres, pour que vous puissiez faire le trajet en AEV."