2010-05-23, 03:34 PM
[Un voyage bref mais édifiant]
//L'Honorable MdJ m'a demandé de conter l'histoire : je m'y emploierai donc de mon mieux.
Le Méphisto passa dans le Triche-Lumière à l'instant précis où le compte à rebours calé sur l'heure d'autorisation des Panzanopèdes tomba sur "zéro".
Il n'y eut guère de temps pour de longues réflexions, vous vous en doutez bien. Mais une micro pensée traversa l'esprit de la Navyborg :
[In Petto]
"Si je change de métier, il ne faudra pas que je me fasse voyante..."
La tempête, elle, se présentait sous forme de courants d'une substance verte lumineuse d'apparence épaisse mais qui se comportait de façon très fluide. Elle coulait le long de l'édifice, l'entourant, l'enserrant, sans le toucher. Il en émanait un parfum inconnu, subtil et divin.
La vue, l'odeur, les couleurs, même le son : tout cela était plutôt joli. Mais très dangereux.
Le Méphisto plongea dans la tempête et fut brusquement déporté sur un côté. Rien que les gravité artificielle ne pusse compenser, heureusement, mais c'était chaud.
Il y avait un problème. Comment remonter cela. En une fraction d'éternité, mademoiselle Chalmak vit l'endroit où ils devaient sortir. C'était tout près. Mais si loin. Et le tempête, fort heureusement peu agressive pour les sens, était puissante, trop pour leurs moteurs pourtant au top. Le Méphisto allait se faire drosser contre quelque chose, comme un bête navire océanique. C'était fichu...
"Les bords..." C'était le Commandant.
Il avait raison. Le "courant" était nul sur les bords. Se pouvait-il que ?
Mademoiselle Chalmak vit quelque chose qui ressemblait à un orifice béant dans la Cathédrale, et plongea dedans.
Oh, dieux...
Mille fois sanctifiés soyez vous pour créer de telles merveilles !
C'était inouï, à pleurer toutes les larmes de son corps devant tant de beauté et d'harmonie. Connaissez-vous le « In Paradisum » du Requiem de Fauré ? La nef était emplie de quelque chose qui y ressemblait. L'intérieur de la Cathédrale n'était meublé que de lumière : celle de la tempête "dehors", et celle qui en émanait en propre.
O, stopper, rester ici un moment,
Oublier la vie terrestre,
Se gorger de cette beauté...
Et d'un acte tout sauf funeste
Choisir d'y demeurer...
Oui, mais ce genre de lieu, si proche du paradis, n'était pas pour les vivants.
Ce fut un des actes les plus durs de la vie de la Pilote que de ne point altérer sa trajectoire, sa vitesse dans le simple but de faire durer si peu que ce fut ce moment divin. Elle obliqua, évita une perle lumineuse qui sentait le jasmin, repéra une sortie. Elle n'était pas exactement où elle l'aurait espéré, mais cela irait.
Le Méphisto fila vers une des chapelles rayonnantes où le bouillonnement de la tempête était visible par une ouverture en ogive. Le vaisseau lui même émettait un son de soprano. C'était troublant.
Le Transistel sortit par là où le courant vert de la tempête lui-même semblait ne pas oser entrer, de peur de profaner ce lieu. Immédiatement, le Méphisto fut déporté. Mais dans le bon sens cette fois. Mademoiselle Chalmak en remit même une couche en accompagnant le mouvement. Et ce fut le courant de la tempête lui-même qui la mena à son point de vérité.
"Sortie."
Le Méphisto quitta le Triche-Lumière. Il était toujours dans le champ d'astéroïdes, mais la densité en était beaucoup plus faible. Et sa vitesse par rapport au mouvement dit "Brownien" était quasi nulle.
Fin d'alerte collision. Déblocage des cabines. Gardez vos scaphandres.
Mademoiselle Chalmak appela le jeune soldat "Enseigne Detlef, vous pouvez venir m'engueuler, s'il vous plait ?"
//L'Honorable MdJ m'a demandé de conter l'histoire : je m'y emploierai donc de mon mieux.
Le Méphisto passa dans le Triche-Lumière à l'instant précis où le compte à rebours calé sur l'heure d'autorisation des Panzanopèdes tomba sur "zéro".
Il n'y eut guère de temps pour de longues réflexions, vous vous en doutez bien. Mais une micro pensée traversa l'esprit de la Navyborg :
[In Petto]
"Si je change de métier, il ne faudra pas que je me fasse voyante..."
- Pour un petit début de tempête : raté.
- Pour une Cathédrale encore lointaine : raté.
La tempête, elle, se présentait sous forme de courants d'une substance verte lumineuse d'apparence épaisse mais qui se comportait de façon très fluide. Elle coulait le long de l'édifice, l'entourant, l'enserrant, sans le toucher. Il en émanait un parfum inconnu, subtil et divin.
La vue, l'odeur, les couleurs, même le son : tout cela était plutôt joli. Mais très dangereux.
Le Méphisto plongea dans la tempête et fut brusquement déporté sur un côté. Rien que les gravité artificielle ne pusse compenser, heureusement, mais c'était chaud.
Il y avait un problème. Comment remonter cela. En une fraction d'éternité, mademoiselle Chalmak vit l'endroit où ils devaient sortir. C'était tout près. Mais si loin. Et le tempête, fort heureusement peu agressive pour les sens, était puissante, trop pour leurs moteurs pourtant au top. Le Méphisto allait se faire drosser contre quelque chose, comme un bête navire océanique. C'était fichu...
"Les bords..." C'était le Commandant.
Il avait raison. Le "courant" était nul sur les bords. Se pouvait-il que ?
Mademoiselle Chalmak vit quelque chose qui ressemblait à un orifice béant dans la Cathédrale, et plongea dedans.
Oh, dieux...
Mille fois sanctifiés soyez vous pour créer de telles merveilles !
C'était inouï, à pleurer toutes les larmes de son corps devant tant de beauté et d'harmonie. Connaissez-vous le « In Paradisum » du Requiem de Fauré ? La nef était emplie de quelque chose qui y ressemblait. L'intérieur de la Cathédrale n'était meublé que de lumière : celle de la tempête "dehors", et celle qui en émanait en propre.
O, stopper, rester ici un moment,
Oublier la vie terrestre,
Se gorger de cette beauté...
Et d'un acte tout sauf funeste
Choisir d'y demeurer...
Oui, mais ce genre de lieu, si proche du paradis, n'était pas pour les vivants.
Ce fut un des actes les plus durs de la vie de la Pilote que de ne point altérer sa trajectoire, sa vitesse dans le simple but de faire durer si peu que ce fut ce moment divin. Elle obliqua, évita une perle lumineuse qui sentait le jasmin, repéra une sortie. Elle n'était pas exactement où elle l'aurait espéré, mais cela irait.
Le Méphisto fila vers une des chapelles rayonnantes où le bouillonnement de la tempête était visible par une ouverture en ogive. Le vaisseau lui même émettait un son de soprano. C'était troublant.
Le Transistel sortit par là où le courant vert de la tempête lui-même semblait ne pas oser entrer, de peur de profaner ce lieu. Immédiatement, le Méphisto fut déporté. Mais dans le bon sens cette fois. Mademoiselle Chalmak en remit même une couche en accompagnant le mouvement. Et ce fut le courant de la tempête lui-même qui la mena à son point de vérité.
"Sortie."
Le Méphisto quitta le Triche-Lumière. Il était toujours dans le champ d'astéroïdes, mais la densité en était beaucoup plus faible. Et sa vitesse par rapport au mouvement dit "Brownien" était quasi nulle.
Fin d'alerte collision. Déblocage des cabines. Gardez vos scaphandres.
Mademoiselle Chalmak appela le jeune soldat "Enseigne Detlef, vous pouvez venir m'engueuler, s'il vous plait ?"