Le dernier vol de Madame

[Sémi Déhèmette]

L'envie...j'ai pas envie de ça maintenant, voila tout. Le moment est vraiment mal approprié pour penser fric.

"Mais oui. Mais c'est vrai, çà..." La voix de la commandante était d'un seul coup très douce. Pas chargée d'une once de menace, pas doucereuse , attention ! Non : elle s'était faite douce, comme si elle était vraiment le reflet de ses sentiment. Certes, on ne pouvait pas savoir avec les cyborgs, et comme elle en était consciente, elle se leva de devant le sac qu'elle était en train de fermer, et se dirigea vers ce Soldat-Bourrin-Psychopathe-Frappadingue dont elle avait tant peur, et lui dit, droit dans les yeux, de ce regard de machine à la fois impersonnel mais qui pouvait être si émouvant : "Mais c'est vous qui avez raison, monsieur Orkalys. Ce n'est pas le moment. C'est tellement déplacé, à un point que c'en est indécent."

Elle alla au marchand, se planta devant lui et dit : "Je ne porterai pas votre métal moins précieux à mes yeux que l'étain dont étaient faits les bols que j'ai livré une fois sur un monde frappé par un cataclysme, et dont une majorité d'habitants n'avaient même plus de quoi puiser l'eau ; je ne le porterai pas donc parce que ce que ce n'est pas le moment, ainsi que le représentant de notre cliente nous l'a fait remarquer.

J'ai refusé pour une raison personnelle. J'aurais du refuser pour cette autre raison, qui est éthique.

J'ai commis une faute."

Elle alla vers le prêtre, et le toisa du haut de son mètre 59 : "Et vous aussi."

Se tournant vers le marchand : "Commissaire de bord, vous me laissez tout cela ici, ainsi que tout ce que vous aviez en tête de passer d'ailleurs. Nous aurons largement le temps de faire du commerce « après ». Cela s'appelle un ordre, mais vous le savez déjà, n'est-ce pas ? D'ailleurs, j'en informerai les douanes."

Se tournant vers Maître Bourrin : "Ceci vous convient-il comme cela, Monsieur ?"

[Epstar Jdryk'll]

...
Elle alla vers le prêtre, et le toisa du haut de son mètre 59 : "Et vous aussi."
...

Tu crois ? Amusant que tu me fasses la leçon ... j'ai posé mes conditions, parce que je dois bien çà à Khrys et cela n'interfère nullement avec notre devoir ou notre mission.

Nous pourrions épiloguer sur le sens de la vie, mais çà, çà nous ferait perdre vraiment du temps que madame Norjank pas.

Il baissa la voix pour n'être entendu que pas elle et de son ouïe amplifiée.

Alors je vais obéir à tes ordres, mais ce sera sans doute l'une des dernières fois. Et c'est la dernière fois que je te permet de me juger en publique.

[Sémi Déhèmette]

[Tout aussi basse]
"C'est entendu. Et pour faire bonne mesure, cessez définitivement vos procès d'intention à mon égard, réservez votre paternalisme à ceux que cela intéresse, et vouvoyez-moi tant que suis encore votre commandante, ce qui, je vous rassure, ne sera sans doute pas le cas longtemps." Avec un grand sourire, elle lui colla une petite claque amicale dans le dos et retourna à son sac.

[Khrys]

Estomaqué !

Une crise d'autorité comme cela, je m'en rappellerais...
Bon, alors oublions tout cela, mais de retour sur le Mephisto tu recommanderas à tout l'équipage de porter le harnais pour moi...
Mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'intuition que de retour au Méphisto, je ne pourrais pas descendre ma cargaison...

En tout cas, tu ne peux pas m'interdire de porter sur moi, de la monnaie locale, ou échangeable localement. :^)

[Epstar Jdryk'll]

Il rendit son harnais à Khrys en levant imperceptiblement un sourcil.

Il retourna à son sac lui aussi et le mit à l'épaule.

"... procès d'intention" ? c'était l'hopital qui se foutait de la charité.

Il maugréa quelques secondes. Elle parvenait toujours à le faire démarrer au quart de tour. Il se demanda si elle ne le faisait pas à dessin. Ca le calma.

Soupir ... Ca allait lui manquer. Ils allaient tous lui manquer. Même Khaadaric, qui avait bien besoin de faire la paix avec ses démons intérieurs.

Il se présenta devant les douaniers.

[Gurvan]

Gurvan assujettit son sac à dos sur son épaule, passa devant Khaadaric avec un hochement de tête appréciateur, eut un regard neutre pour le Marchand, et emboita le pas du Prêtre dans le tunnel à champ de force en direction du poste de Douane.

[khaadaric]

Se tournant vers Maître Bourrin : "Ceci vous convient-il comme cela, Monsieur ?"

Merci, au fond, on se ressemble pas mal tous les deux...

[Sémi Déhèmette]

... mais de retour sur le Mephisto tu recommanderas à tout l'équipage de porter le harnais pour moi...

Du tac au tac : "Je choisis de penser à un dysfonctionnement des mes oreilles très performantes de cyborg"

En tout cas, tu ne peux pas m'interdire de porter sur moi, de la monnaie locale, ou échangeable localement. :^)

"Pas le moins du monde. D'ailleurs..." elle montra une jolie petite bourse en peau de Chourouha "J'ai pris ce dont j'avais besoin sur Viala, à l'Alliance Ethnique. Ca m'a coûté 2% de frais, mais il y a des garanties en béton..."

Manifestement, elle avait décidé d'être odieuse

Tous passèrent les douanes sans problème (à moins que vous ne tentiez quelque chose de vraiment illégal, mais personne ne m'a rien dit de tel en privé, alors...)

Arriva le tour du "Tas de Ferraille". "Bonjour. Sémirande Louise Motoko Rosa Chalmak, Cyborg intégral. Mes fibres musculaires sont totalement artificielles, et ne peuvent pas être confondues avec celles d'un être humain. J'ai du sang bioroïde blanc. Voici mes principales caractéristiques :
- Vue très améliorée
- Ouïe très améliorée
- Odorat amélioré
- Goût légèrement amélioré
- Toucher très amélioré
- Couleur d'épiderme réglable. Je vais d'ailleurs passer du Noir(1) au basané avant de quitter ce camp de vacances.
- Scaphandre NT6 intégré
- Prothèse réparation orientée astronautique, mais avec quelques possibilités de polyvalence
- Prothèse arme. Canon blaster léger.
- Ma masse réelle est de 120 kilogrammes-masse, mais je possède une unité antigrav destinée à ramener mon poids à 50 kilos sous 1G. J'ai passé l'épreuve "Mimertie" qui me permet de dissimuler mon poids réel, avec un taux de réussi de 89,3%.
- Cette unité antigrav ne me permet pas de voler sous 1G.
- Tous mes moyens de télécommunication sont intégrés.
- Mes systèmes ne peuvent pas être partiellement désactivés, aussi voici la déclaration sur l'honneur que j'ai rédigée avant de quitter Viala."

Les deux types examinèrent tout cela soigneusement, tandis que la couleur de la "peau" de la commandante changeait peu à peu. Puis un des deux dit : "Eh bien allez-y, puisque tout est tellement en règle." Mais ils la regardèrent partir avec une certaine curiosité, voire un peu d'appréhension.

Madame les attendait près du puits antigrav. "Ils prévoient une tempête de deux jours à partir de demain. Soit on trouve un voilier qui part cette nuit, ce qui n'est pas impossible car la marée monte encore quatre heures et on ne peut quitter la passe qu'avec le jusant, soit je passe deux jours ici, et vous trouvez une auberge : pas question de dormir dans ce camp de vacances branchouille."

Messieurs ?

1) Sémirande fait référence au "Noir" de ceux qui ont passé de longues années dans le Triche-Lumière, comme les parents de Dorée par exemple.

[Epstar Jdryk'll]

En tout cas, tu ne peux pas m'interdire de porter sur moi, de la monnaie locale, ou échangeable localement. :^)

"Pas le moins du monde. D'ailleurs..." elle montra une jolie petite bourse en peau de Chourouha "J'ai pris ce dont j'avais besoin sur Viala, à l'Alliance Ethnique. Ca m'a coûté 2% de frais, mais il y a des garanties en béton..."

Manifestement, elle avait décidé d'être odieuse

… Il montra du doigt la petite officine automatisée appartenant à la Banque de Commerce et de Développement de L’Alliance.

Ce genre d’officine bancaire était obligatoire dans tous les lieux d’entrée de voyageurs, sinon comment imaginer qu’un quelconque commerce fût possible et que Marine puisse disposer des devises nécessaire à son développement ?

Il alla y changer une somme conséquente en ducas, de petits coquillage ornés de pierres semi ou précieuse en fonction de leur valeur « faciale ». Heureusement c’était une échelle de valeur décimale. Pas très compliqué en définitive. Il bénéficierait d’un taux moins bon que celui de Sémirande, mais guère éloigné, ce qui au sein d’un système bancaire intégré n’était pas surprenant. Ça évitait les porteurs de valise qui ruinaient en deux coups de cuillère à pot une monnaie et l’économie qu’elle soutenait.

Si Khrys ne le faisait pas, il changea aussi une somme d’argent dans une transaction séparée destinée à leur voyage et à l’affrètement du cata. Il prévu largement, tirant sur son compte, mais adressant une note de frais à la TSA sous le nom « frais afférents au voyage de madame Norjank sur Marine ». Sémirande avait dit qu’elle avait prévu ce qu’il lui fallait à elle, avait-elle dit. Madame voyageait visiblement léger.

Il mit les coquillages ayant la plus grande valeur autour de son cou dans un petit sac en cuir retenu par une cordelette et le reste de ses devises dans une petite bourse au fond de son sac.

Madame les attendait près du puits antigrav. "Ils prévoient une tempête de deux jours à partir de demain. Soit on trouve un voilier qui part cette nuit, ce qui n'est pas impossible car la marée monte encore quatre heures et on ne peut quitter la passe qu'avec le jusant, soit je passe deux jours ici, et vous trouvez une auberge : pas question de dormir dans ce camp de vacances branchouille."

Il redressa la tête et s’adressa à Khrys :

… Hummm ? On n’avait pas contacté des marchands locaux pour affréter un navire et le préparer au départ ? Si ils ont réussi on devrait pouvoir partir avec la marée … Il s’agit juste de les contacter et de vérifier ce qu’ils ont trouvé … Il faut que l’on puisse éviter de se retrouver coincé par la tempête.

[Khrys]

Cette monnaie est trop volumineuse pour emporter de grosses sommes, mais la somme nécessaire pour payer les charges d'un catamaran et de son équipage seront bien facturée à la cliente!


Khrys regarda quel volume "coquillage" prennent 10000 crédits ?