Horizon de nuages

[Gurv Hemmedeji]

La voix d'un guetteur s'éleva de l'un des haut-parleurs de la timonerie :

"Les huit... non, neuf niveaux inférieurs de Haridassa ont été aplatis sous la poussée du zeplin. Il ne contrôle plus son allant... Il est en train de perdre son palier."

En clair, l'aérostat géant n'était plus capable de maintenir son altitude et il partait à la dérive. Les écrans téléscopiques confirmaient les rapports vocaux. L'inclinaison de la cité-dirigeable en perdition s'accentuait imperceptiblement, des points noirs, sous son intrados en charpie, représentaient des débris en train de tomber en pluie.

Les pensées de Norj Pal'Kis continuèrent de chuchoter dans l'esprit de Virik :

oO( ... C'est la règle : en l'absence de pacte d'entraide, un ballon incontrôlable est condamné et peut donc être attaqué. Ils vont récupérer ce qui est récupérable, en particulier les Antiques. Ceux de Candrama, l'autre frègue, vont faire de même. Ils reproduisent le comportement des planêles : lorsque l'une d'entre elles se blesse, les autres la dévorent pour la survie de l'espèce ... )

[Virik Kiikti]

Toujours mentalement Virik continua sa conversation, il tenait à avoir une précision avant de prendre sa décision ... Merci de ces précisions. Qu'en est-il des habitants et membres d'équipage ? Leur destin dans ce genre de pillage ?

[Gurv Hemmedeji]

"Plus aucune réponse de Candrama à nos signaux de télémétrie", déclara un opérateur de la timonerie assis devant un antique communicateur hertzien.

"Candrama se rapproche de Haridassa", dit en écho la voix d'un autre guetteur, rendue nasillarde par le système électro-acoustique qui la retransmettait depuis son poste de vigie.

L'azzari remua la tête de gauche à droite, et Virik comprit probablement la signification de ce geste avant que les phrases mentales transmises par l'ethnologue ne lui parviennent :

oO( ... Parfois, des rescapés sont recueillis par les groupes de prise. La plupart des occupants ne survivent pas à une telle catastrophe. Quant à ceux qui résistent aux commandos d'assaut ... )

Les images qui se formèrent dans l'esprit de l'hatani étaient sans équivoque.

Des vibrations et des soubresauts agitèrent brièvement le pont de Vohurima. Une autre voix tomba d'un haut-parleur :

"Nous sommes amarrés à Haridassa. Tube de liaison en place. Premier groupe de prise en route."

Le capitaine Baltagui s'éloigna vers la sortie du poste de commandement et avant de franchir le seuil, se tourna vers Ser Kiikti, Monsieur Azad et Madame Chalmak, auquels Monsieur Antillès avait emboîté le pas, les regardant d'un air interrogateur.

[Sémirande]

Sémirande, qui n'avait évidemment rien suivi de l'échange Ψ, avait regardé avec attention la scène qui se déroulait au loin tout en écoutant ce qui se disait, jusqu'au moindre murmure, grâce à ses excellentes oreilles ; et ceci dans la mesure de sa connaissance des langues employées évidemment.
A l'air interrogateur du capitaine Baltagui elle répondit en se mettant en route vers la sortie, tout à son idée de venir en aide à ceux qui mouraient en bas.

[Virik Kiikti]

Virik releva les oreilles et croisa les bras sans bouge d’un pouce de son emplacement actuel.

Il s’exprima à autre et intelligible voix, s’assurant que celle-ci porte aux oreilles de ses compagnons.

Capitaine Baltagui, mon offre d’aide portait sur une opération de secours à destination des habitants et équipage du navire endommagé … mais je viens de comprendre à l’usage des termes « groupe de prise » que vos intentions sont toutes autres. Je pensais qu’un « pacte d’entraide » vous liait à l’ Haridassa. Ce n’est visiblement pas le cas.

Je ne veux en aucun cas participer à l’assaut que vous préparez, cela est contraire à ma morale et mes usages. Je retire donc mon aide d’assistance physique.

Je ne saurais que vous adresser une prière pour que vous traitiez les naufragés le plus humainement possibles. Je sais vos ressources limitées et le risque vital que ceci vous imposerait, mais je suis ouvert à toute négociation pour trouver une solution qui garantisse la vie de ces personnes.

Avez-vous une proposition ?

Le ton était neutre, nullement revendicatif.

[Djal Gorda]

Djal n'en revenait pas... ils allaient nécrophager la citée dirigeable... Les lâches... Les traitres...
"Appelons la Lilith pour sauver ces gens, capitaine... je vous en pris !" Djal s'adressait à Gurvan...

[Sémirande]

"Appelons la Lilith pour sauver ces gens, capitaine... je vous en prie !" Djal s'adressait à Gurvan...

[PV - Neutrinos - vers Djal, Eron et Gurvan]
"Je tente un truc. J'ai besoin d'avoir les coudées franches."

[Comédie]
Sémirande écarquilla soudainement les yeux, se courba légèrement tout en mettant une main sur son ventre. Elle tremblait. Elle chancelait. "Où sont les toilettes, vite. VITE !!!"

[Gurv Hemmedeji]

"Appelons la Lilith pour sauver ces gens, capitaine... je vous en pris !" Djal s'adressait à Gurvan...

Gurvan s'était figé, lui aussi, une expression de soudaine compréhension sur le visage. Il regarda à l'extérieur, réfléchissant à toute vitesse et à haute voix :

"Ces cités-dirigeables de chasse abritent un milliers d'habitants environ. Deux mille pour la galliote du capitaine Ocano. Leurs marges ne les autorisent à embarquer que quelques dizaines d'occupants supplémentaire, une centaine pour la galliote. Le Lilith n'a pas de grappin et de toute façon la masse de cette frègue serait trop importante... Mais peut-être qu'avec des câbles monofilaments..."

Capitaine Baltagui,
[...]
Avez-vous une proposition ?

Le ton était neutre, nullement revendicatif.

"Nous perdons du temps. La loi du ciel est ainsi. Haridassa est condamnée. Ceux de Candrama ne vont pas faire de sentiments." dit Jahol Baltagui d'une voix tout aussi neutre. "Je savais que je n'aurais pas dû vous faire monter à mon bord. Je ne l'ai fait que par amitié pour Ocano."

Il fit un signe à plusieurs hommes d'approcher, tout en s'adressant à un opérateur radio :

"Ramenez-les au sas principal et donnez-leur des bouées-parachute", ordonna-t-il aux premiers, "Appelez Temuera et dites-leur de venir les chercher.", dit-il au second.

"Où sont les toilettes, vite. VITE !!!"

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y avait les mêmes commodités sur ce ballon dirigeable que sur la passerelle d'un vaisseau Varlet, et un homme d'équipage lui montra une porte, à l'autre bout du poste de commandement.

[Sémirande]

En clopinant vers les toilettes, livide, Sémirande émit encore :
[PV - Neutrinos ==> Gurvan, Eron et Djal]
"Oubliez le remorquage par la un Varlet : cette Haridasse est trop lourde. Mais vous pouvez tenter de passer Lilith par dessous et de récupérer des personnes sur son extrados. Et demandez aux Alliés de s'affoler un peu, aussi. Je suis certaine qu'ils ont le matos qu'il faut."
Sémi espérait qu'un des Panzanopèdes savait piloter un minimum. Normalement oui, mais savait-on jamais...
Une fois aux toilettes, Sémirande regarda les possibilités d'en sortir en forant un trou, mais pas par l'extérieur. Pas encore.

[Eron Azad]

Eron ne savait que dire ou que faire. Que ce soit Virik, Semirande ou Djal, chacun avait exprimé une idée qu'il avait envisagé. La solution avec le Lilith était la plus prometteuse mais que faire ensuite des rescapés?

Demander à chaque citées dirigeable de la planète d'en accueillir sa part?

Ses réflexions furent interrompues lorsqu'un des séides du capitaine Baltagui s'approchait de lui. Étant en totale infériorité numérique il semblerait qu'il allait devoir s'initier à la bouée parachute.

S'adressant à Djal Je crois qu'on va l'avoir finalement notre séance de Skysurf

S'adressant ensuite à Gurvan Vu les dommages subis et une fois la fregue consciencieusement pillée par nos amis ici présent n'est il pas possible qu'elle soit remorquées?