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Petite visite au guet sur Vonda
#41
Alors qu'il se dirigeait vers le terminal des fuseaujets suborbitaux, le persoc de Virik émit le tintement modulé de réception d'un message texte.

Il jeta un oeil sur l'écran du minicom : un message crypté. Il pressa la dalle tactile, qui reconnut ses paramètres biométriques et décoda le texte. Il venait du quartier général du Guet et était signé par le capitaine Lakryma.

Il le lut rapidement : les services de police de Loiselle venaient de découvrir un cadavre dans un appartement. L'adresse était située à quinze minutes de bulle-taxi de l'astroport.

La victime était un certain Téo Ghetz.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#42
Hummmm. Voilà un évènement surprenant. Il continua à marcher comme si de rien n’était tout en continuant à réfléchir. Il y avait quatre possibilités.

La première était que le décés de Téo Ghetz n’avait rien à voir avec son affaire. Overdose ? Règlement de compte ? Accident domestique ? Qui pouvait dire …

La seconde qu’il s’agissait d’un piège qui lui était destiné. S’il avait été repéré l’on avait peut être exécuté monsieur Téo pour s’assurer qu’il était bien un membre des forces de l’ordre et qu’il se précipiterait là bas. Ou on avait simulé le décès de monsieur Téo. Ca revenait au même.

La troisième que les frères Luponi étaient en train de faire le ménage : ils éliminaient les pistes permettant de remonter à eux.

Dans les deux premières hypothèses chercher à ce stade à en savoir plus nécessiterait qu’il fasse voler en éclat sa couverture. Inacceptable à ce stade et générateur de tension avec les forces de police locales. De plus si monsieur Téo était bien mort, il ne tirerait pas grand-chose d’une inspection en personne : il voyait mal les frères Luponi agir par eux-même.

Restait la troisième hypothèse … et si cela s’avérerait juste les suivants (ou le précédent) sur la liste était monsieur Jonathan et monsieur Eibonn. Ce dernier était certes en prison, mais celles-ci regorgeaient d’assassins susceptibles de lui régler son compte.

Il était temps d’agir.

Les longues heures d’étude des dossiers de l’astroport, du personnel, des plans allaient payé maintenant.

Conscient qu’on pouvait le surveiller, que le réseau de tri-vi de sécurité pouvait le suivre et être piraté, il se dirigea vers une borne pour réserver un billet de retour pour la capitale. La prochaine navette était dans 50 minutes. Pendant qu’il pianotait il se concentra, cherchant à étendre à se placer dans un état de préscience volontaire pour faire face à un éventuel danger. Ca ne durerait pas longtemps, mais c’était suffisent pour ce qu’il voulait faire.

Réservation en poche il se rendit aux toilettes d’un pas tranquille conscient qu’il pouvait être suivi. Deux années auparavant un prisonnier en cours de transfert avait réussi à s’échapper brièvement en se glissant par une trappe technique qui menait, après une courte reptation jusqu’à un boyau conduisant au tarmac. L’administrateur de l’astroport, considérant que c’était un évènement exceptionnel avait refusé de sécuriser la trappe.

Quelques minutes plus tard il était dehors, combinaison énergétique allumée, se déplaçant à catimini entre les congères, utilisant au mieux les zones aveugles de la surveillance triD qu’il avait étudié lors de son enquête sur le détournement des marchandises.

D’après son planning monsieur Jonathan devait être en poste actuellement : il connaissait quasiment par cœur son emploi du temps et ses déplacements habituels. S’il était la prochaine cible il en aurait le cœur net et pourrait peut être agir.

Il fit une pause à l’approche du bâtiment administratif et en profita pour envoyer une requête au capitaine Lakryma lui demandant de placer sous surveillance rapprochée monsieur Eibonn, afin de le protéger.

Bon … où était monsieur Jonathan ?
#43
Sur le parking du bâtiment administratif, un engin parmi les autres détonnait. Au milieu les bulles de modèle standard se trouvait un appareil au carénage aérodynamique brillant d'une teinte chromée aux reflets irisés, doté de verrières à champ de force polarisées et de plaques de répulsion sur-dimensionnées. Vraisemblablement, Jonathan Carvet était bien à son poste.

Le pelage des bras de Virik se dressa très légèrement. Ce n'était pas le froid glacial de Vonda qui déclenchait cette réaction, l'hatani étant isolé par le halo énergétique de confinement de sa combinaison-champ. Il ouvrit ses perceptions, déploya ses antennes PSI. Rien de précis ne se dessina dans son esprit, mais il lui semblait bien que son sixième sens venait de se réveiller...
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#44
Comme le lui enseignant la voie hatani, il prit sa décision en trois respirations. La voie était celle de l’action, sans moyen détourné. Le cœur peut fléchir, l’occasion manquer et fin de compte tout peut échouer.

Il se glissa, après un regard panoramique aux points hauts à la recherche d’un tireur éventuel, en direction du glisseur de luxe, progressant à croupetons, restant au dessous de la limite de vision d’un éventuel occupant.

Il jeta un coup d’œil rapide au glisseur et à la neige qui l’entourait.

Il regarda le capot moteur, regardant si la neige s’était déposer sur celui-ci ou si au contraire on l’avait utilisé récemment. Il observa le sol aussi, à la recherche de traces de pas dans la neige fraiche. Il existait une possibilité non négligeable pour que l’on ait saboté le véhicule, via des explosifs ou par une bête panne programmée.

L’inspection fut rapide : si ce n’était pas là c’était à l’intérieur du bâtiment administratif que cela se passait. Il se concentra amplifiant ses perceptions, à l’affut de ce qui se passait dans celui-ci, guettant la fenêtre du bureau 06B où officiait son témoin potentiel.
#45
Virik Kiikti Wrote:Il se glissa, après un regard panoramique aux points hauts à la recherche d’un tireur éventuel, en direction du glisseur de luxe, progressant à croupetons, restant au dessous de la limite de vision d’un éventuel occupant.
Les sommets des immeubles alentour semblaient "clairs", ainsi que les humains des services de sécurité se plaisaient souvent à dire. Pourtant la teinte de leur ultra-béton était plutôt gris foncé. Encore une curiosité de langage de ces bipèdes quasiment imberbes...

Virik Kiikti Wrote:Il regarda le capot moteur, regardant si la neige s’était déposer sur celui-ci ou si au contraire on l’avait utilisé récemment.
Il n'y avait pas de neige sur l'appareil. Mais ce n'était pas forcément l'indice d'une utilisation récente : même moteurs en veille, cette bulle de luxe générait un champ de force léger à même d'empêcher tout élément étranger -- poussière, pluie, neige, souvenirs laissés par des volatiles -- de ternir la rutilance de sa carlingue. Cependant, la couche de poudreuse qui couvrait le sol était un peu plus épaisse sur le pourtour de l'engin.

Virik Kiikti Wrote:Il observa le sol aussi, à la recherche de traces de pas dans la neige fraiche.
Des empreintes quasiment effacées cheminaient en direction du bâtiment administratif... Et là... D'autres, plus fraîches, partaient de l'arrière de l'engin où se trouvaient les plaques de propulsion et la trappe d'accès à la centrale à fusion. Elles partaient à l'opposé du bâtiment, et se perdaient entre deux engins de l'autre côté de l'allée.

Virik Kiikti Wrote:Il se concentra amplifiant ses perceptions, à l’affut de ce qui se passait dans celui-ci, guettant la fenêtre du bureau 06B où officiait son témoin potentiel.
La fenêtre en question était éclairée. Parfois l'intensité de la lumière diminuait brièvement : sans doute Jonathan Carvet devait-il se déplacer dans son bureau, ou bien il avait un invité qui passait devant l'éclairage. Aucune sensation menaçante ou inquiétante ne lui vint tandis qu'il se concentrait sur le bureau 06B.
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#46
Sabotage !

Il sortit sa tablette et tapa à la va-vite « véhicule piégé, ne pas utiliser, danger de mort » et pressa sur le bouton qui permettait de sortir un petit feuillet plastique qu’il colla sur la portière.

Il entreprit de suivre les traces fraiches dans la neige : le saboteur n’était pas loin.
#47
Virik suivit les empreintes de pas dans la neige. Elles traversaient deux rangées de véhicules et s'arrêtaient... devant une place de parking vide.

Raté !

Il jeta un nouveau coup d'oeil panoramique autour de lui. Une intuition soudaine lui fit lever la tête. En un éclair, il eut la vision d'une grande silhouette vaguement anthropoïde, dégingandée, aux membres minces. L'Être se tenait sur une corniche à mi-hauteur du bâtiment faisant face à l'hatani, c'est-à-dire à une vingtaine de mètres de distance et à une dizaine de mètres au-dessus de lui. Un hélimob flottait le long de la corniche, verrière ouverte. C'était le bourdonnement sourd de ses répulseurs Mhyd qui avait attiré l'attention de Virik.

L'individu pointa un objet dans sa direction. Froufroutement. La nuée de fléchettes projetées par effet Gauss déchiqueta le capot du glisseur près duquel il se tenait.

Que fait Virik ?
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#48
Virik se jeta au sol derrière le compartiment moteur de la bulle stationnée, seule pièce mécanique pouvant offrir une protection contre les traits mortels.

Tout en plongeant il pécha dans sa gibecière quelques feuilles de laopa et les porta à sa bouche.

Les feuilles libérèrent leur parfum astringent et légèrement sucré familière. Il respira profondément. La drogue pénétra dans son organisme, augmentant son rythme cardiaque, accélérant ses perceptions et ses connections synaptiques.

Le flocon de neige, dérangé par la salve, qui flottait devant son œil sembla s’immobiliser.

Le laopa, drogue naturelle adaptée à son organisme, utilisée depuis des éons par son peuple, aux effets semblables au speed, venait de faire effet.

Sa main trouva la commande de sa ceinture de vol, il se redressa, feinta vers la droite alors qu’il volait au raz du sol à la verticale exacte de l’hélimob, avant de faire une chandelle pour remonter sous celle-ci, interposant l’engin volant entre lui et son adversaire …

Son intention était de réduire là distance, de pouvoir affronter au contact le tireur. Mano à mano.
#49
Tandis qu'il rasait le sol jusqu'au pied du bâtiment où se trouvait le tireur, Virik entendit un second froufroutement, rendu plus grave et plus long par son état de perception modifiée par la drogue. Les pointes adamantines propulsées à vitesse hypersonique lacérèrent le bas de sa cape.

Il se redressa comme prévu, l'hélimob à son aplomb, et orienta les vecteurs de son harnais antigrav pour grimper à la verticale le long de la façade. En regardant au-dessus de lui, il vit que l'Être terminait de poser un pied dans l'habitacle de l'hélimob. Sa main ne tenait plus le pistolet Gauss à fléchettes et était en train de plonger sous sa propre cape. Virik eut la vision de membres minces et osseux, d'un interminable visage sans nez à la bouche sans lèvres et garnie de dents pointues, avec des yeux oranges aux pupilles fendues et deux fines antennes cornées pointant hors du front.

[hrp]En raison de son ingestion de pseudo-speed, Ser Kiikti a l'initiative pour ce round.

Décris moi tes actions et envoie moi éventuellement une série de jets à 5D dont je prendrai le nombre qui m'intéresse.[/hrp]
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#50
Le temps que Virik effectue une cabriole pour passer au-dessus de l'hélimob, son adversaire avait déjà ramené sa deuxième jambe à l'intérieur de l'habitacle. Sa main aux longs doigts semblables à des pattes d'araignée avait sorti une courte poignée à l'extrémité de laquelle flottait une petite sphère rouge.

L'hatani identifia sans mal l'arme. Ses deux bras fouettèrent l'air en un mouvement tournant. Une seule de ses mains put agripper la manche de son adversaire, qui échappa ainsi à une fracture ouverte. La poignée lui échappa, dévidant librement son fil monomoléculaire. Virik se recroquevilla sur lui-même.

oO( Un fouet monofilament... ) eut-il à peine le temps de penser.

Nuage de gouttelettes roses. La dernière phalange de son quatrième doigt gauche commençait à tomber au sol.

Mais sa main droite était déjà partie, atteignant son adversaire au tronc. Il pivota souplement sur lui-même, son pied décrivant une courbe gracieuse pour finir par s'écraser sur le côté du visage de l'Être dans une explosion de fluides vitaux bleuâtres. Nouveau pas de danse, main projetée vers le front de l'adversaire, une griffe en avant. Celle-ci s'enfonça de quelques millimètres, à l'endroit précis visé par l'hatani.

L'Être commença à s'avachir dans l'habitacle de son hélimob. La phalange de Virik rebondit sur la corniche en laissant une traînée de sang pâle sur la couche de givre. L'hélimob commença à donner du gîte. Son adversaire allait tomber.

Sa perception et donc ses réflexes toujours démultipliés par le laopa, il le rattrapa avant que son véhicule ne bascule, et le posa inanimé sur le rebord de la corniche. Il put enfin l'observer de près. Un karmairk.

Une vague de douleur commençait à irradier de sa main blessée.
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