Nan-Chay & Akim : le prêtre et le mécano en ballade.

[Sémi Déhèmette]

Il y a une chose qui, depuis le début de l'ère des télécommunications n'a jamais changé. Et cette chose, c'est "clac - tuuut tuuut tuuut tuuut !

[Epstar Jdryk'll]

... Et bien, on a été coupé ... les communications passent mal sur cette planète.

Il fit un clin d'oeil ses compagnons qui l'observaient d'un oeil rond :

A votre avis j'essaye de nouveau ? :mrgreen: Non ? Ils ne savent pas ce qu'ils perdent.

Il riait sous cape en rangeant son communico : au moins ils auraient un sujet de discution quand ils retrouveraient les belles aux bois dormant. Une fois la bourde faite, autant rire jusqu'au bout de celle-ci.

Bon, on va où ? Pour manger une spécialité locale, hein, pas un truc de touriste galactique ...

[Sémi Déhèmette]

[Préparation au départ]
Ils allèrent manger dans une cantine de mineurs, à quelques distances de là. Une viande hachée grillée, quelques légumes odorants, une sauce onctueuse, le tout arrosé d'un vin ... euh ... voyons ... modeste mais honnête et on était prêt pour la journée.

Les mineurs n'avaient pas moins de vingt ans, et pas plus de soixante. Quoique, avec la Pérédène ...

Ils retournèrent au temple à la septième heure (ah oui : Gil les avait envoyé paître comme l'avait fait Sandaahr Fénilara). Ils eurent néanmoins droit au Raktagino. Après cela, il n'y avait plus qu'à retourner au Cobra ; ce qu'ils firent, raccompagnés par les deux jeunes prêtres. Ils y arrivèrent à la neuvième heure.

Makzinéro, lovée dans son fauteuil de pilotage très confortable dormait encore. Monsieur Fénilara venait d'émerger de derrière son paravent, et jeta un regard rancunier au Prêtre, mais s'approcha pour venir aux nouvelles.

Makzinéro se retourna langoureusement, se leva encore complètement à poil :evil: , commença à descendre les escaliers, se souvint d'un truc et porta précipitamment la main à son pendentif. Aussitôt, un voile de lumière couvrit sa nudité. Elle courut enfiler un truc en marmonnant un Excusez-moi.

Re-Raktagino.

Makzinéro ni madame ni mademoiselle demanda alors : Quand pourrons-nous partir pour Akim ?

[Epstar Jdryk'll]

Epstar avait pris dans la cantine trois petits déjeuner à emporter, un pour Gil, les deux autres pour l'équipage du Cobra. Il avait aussi acheté deux bouteilles de vin, une pour tout de suite et une autre ... pour la soif ?

Il était assis en train de boire un verre de ce vin, qui bien qu'effectivement modeste laissait à entendre qu'ils produisaient sans doute d'autres crus de meilleur qualité localement. Il nota de faire une recherche quand ils reviendraient ici avec les enfants.

Il redressa la tête à la question de Makzinéro et relevant un sourcil.

Quand vous voulez répondit-il
Il rajouta : je dois juste parler une seconde avec mon frêre et ma soeur, en privé s'il vous plait. Ils s'isolèrent derrière un des paravents mobile.

espace privé

[Sémi Déhèmette]

[Précision importante]

Il était assis en train de boire un verre de ce vin, qui bien qu'effectivement modeste laissait à entendre qu'ils produisaient sans doute d'autres crus de meilleur qualité localement ...

Ouais, eh bien c'est à souhaiter, parce que celui-là, il est plutôt du genre "gros rouge qui tache ..."

[Décollage]
Ils partirent vers la neuvième heure, après le plein. Il y avait pas mal de monde pour les regarder décoller. Ce n'était pas tous les jours qu'un tel bijou passait par là.

"On en a pour une dizaine d'heures," dit Makzinéro "Vous avez tout le temps de vous reposer, nous arriverons au milieu de la nuit. Oh, au fait, sauf incident, nous repasseront à portée de la Toile dans trois heures trente sept exactement, et ce pour une durée d'une heure environ."

Le Cobra dévorait le Triche-Lumière. Epstar Jdryk'll réalisa que Cyclamen et lui étaient les seuls passagers ce ce yacht de luxe. Cyclamen était fasciné par ce qu'il voyait, sentait, touchait. La vitesse du vaisseau paraissait avoir réveillé quelque chose en lui. Il était en extase ...

[Epstar Jdryk'll]

Merci … Ma Dame (clin d’œil en détachant bien les deux môts) Makzinéro.

Pourrez-vous, au moment où nous retrouverons le contact, nous retransmettre le discours de l’Agora ? Je suis curieux d’en savoir la teneur.

Merci de vos efforts et de votre aide dans le cadre de ma mission. Me permettrez-vous de vous inviter à boire un verre quand nous serons de retour sur Triple Grâce ? Je vous proposerais bien de boire celui de l’amitié dés maintenant, mais je pense que c’est contradictoire avec vos responsabilités …

Soupir.

Dommage, mais ce n’est que partie remise. Ajouta-t-il avec une petite courbette un peu exagérée et un sourire.

Il se dirigea vers Cyclamen qui les yeux légèrement exorbités et avec un sourire d’extase semblait regarder à travers la coque.

Il se posta auprès de lui et se concentra sur « l’extérieur ».

Chez lui le triche lumière se révélait par touches successives, de plus en plus complexes, un peu comme un opéra.

Le rideau s’ouvrit sur l’obscurité, l’attaque d’un violon, accompagnée bientôt des notes rugueuses d’une contrebasse aux cordes pincées et d’un parfum de caramel.
Lumières … progressivement la coque disparue, ne laissant que l’adolescent à ses cotés ; ils flottaient maintenant dans des nuages de pétales de roses aux couleurs de l’aube, alors que le grondement un peu piquant d’orgues géantes résonnait, légèrement assaisonnée de parfums de vieux whisky.
La vitesse dessinait autour d’eux des vagues purpurines, les orgues déformées par un effet doppler de son imagination, les entraînant à travers des nuages de sucre candy qu’ils traversaient en les faisant éclater.

Il se surprit à se lécher les lèvres pour en retrouver le goût fantôme déjà disparu.

Etait-ce cela que Makzinéro ressentait ? Une perte totale de réalité, ce rêve éveillé permanent ? Se demanda-t-il brièvement en notant sa propre mimique. Serait-elle passée de l’autre coté du miroir ? Croit-elle que l’espace 3D se goûte et se sent de la même manière qu’ici ?

Il haussa mentalement les épaules. Qui était-il pour dire où était la réalité ? Où était la vérité ? Pour tracer des lignes dans le sable ?

Il se retourna légèrement vers Cyclamen avec un sourire en coin.

Il est des fois ou le mot « beau » est bien fade et « magnifique » trop pompeux, pas vrai ?

Profite en bien, mais n’oublie pas de revenir, fit-il avec bonne humeur.

[Sémi Déhèmette]

Merci … Ma Dame (clin d’œil en détachant bien les deux môts) Makzinéro.

Pas de réaction.

Pourrez-vous, au moment où nous retrouverons le contact, nous retransmettre le discours de l’Agora ? Je suis curieux d’en savoir la teneur.

Une petite précision : l'évènement de l'Agora ne concerne que l'entreprise de madame Norjansk. Peut-être intéresse-t-il par ailleurs quelques pressyborgs spécialisés dans l'économie, voire quelques people, mais rien de plus. Cela dit, le discours devrait effectivement être disponible en différé.

Merci de vos efforts et de votre aide dans le cadre de ma mission. Me permettrez-vous de vous inviter à boire un verre quand nous serons de retour sur Triple Grâce ? Je vous proposerais bien de boire celui de l’amitié dés maintenant, mais je pense que c’est contradictoire avec vos responsabilités …
Soupir.
Dommage, mais ce n’est que partie remise. Ajouta-t-il avec une petite courbette un peu exagérée et un sourire.[/i]

Elle s'arrêta, considéra le Guérisseur cinq looooongues secondes, et dit ceci :
"Vous comptez me séduire ? Je vous préviens que je ne suis pas un cadeau. Rares sont les hommes qui ne fuient pas en se mordant les doigts de m'avoir approchée. Et puis ..." un léger sourire, assez ambigu "Je suis vénale que vous n'en avez pas idée. Une vraie croqueuse de Koros. Pas les ET, hein. Les bijoux ..." Et de monter, de sa démarche dansante, vers son fauteuil de pilotage.

[Epstar Jdryk'll]

Epstar la regarda prendre place, sachant qu'elle savait, qu'il la regardait.

Après avoir parlé à Cyclamen il se dirigea vers un siège attrapa une tablette de donnée et chargea la posologie du médicament des enfants ...

Il se surprit à chantonner à voix basse une vieille rengaine tout en lisant les informations :

...
When I grew up and fell in love
I asked my sweetheart what lies ahead
Will there be rainbows day after day
Here's what my sweetheart said

Que sera sera
Whatever will be will be
The future's not ours to see
Que sera sera
...

version de Doris Day

[Sémi Déhèmette]

[Posologie ..]
Le Guérisseur regarda donc avec attention la posologie de ce fameux PsyRest. Il y passa du temps, lisant et relisant la documentation à laquelle il n'avait accès que de par sa fonction.

Bon. Dame Della Notché avait bien choisi son produit. C'était la plus efficace, la moins agressive, la mieux connue des saépites disponibles ; et de très loin. Les doses prescrites étaient tout fait appropriées. Dernier point : le fabricant. Il s'agissait des labos Doïtchev, Vonda. Bon, l'Empire est vaste, certes, mais dans ce coin d'univers, Doïchev était un point d'ancrage, une référence, un monument même. C'étaient des gens on ne peut plus sérieux, une bonne boîte d'agro alimentaire sans plus mais d'excellents pharmaciens. La Rolls des potards. Le mètre étalon de la pilule. L'Impératrice du patch.

Monsieur Epstar Jrdyk'll était un peu déçu. Il avait espéré ... quoi au juste. Un problème de posologie ? C'eût été rassurant, même pour lui, le libertaire. Mais non. Le médicament était bon, et l'ordonnance de l'Aristocrate de TF aussi.

[Réveil]
"Bieeeeen, dis donc. Tu es doué, tu sais ?"

Le Guérisseur redescendit brutalement de son Olympe médicamenteux. Makzinéro venait de s'adresser à Nad Cyclamen. Elle avait redressé son fauteuil. Fénilara vidait précipitamment son Raktagino dans le petit évier situé près de son poste de travail. Il jeta le gobelet, et revint à son fauteuil. Il prit une petite clef qui pendait autour de son cou, ouvrit un volet avec et tapa un code, activant on ne savait quelle fonction ... eh bien si, finalement : on savait laquelle car la lumière passa de l'orange reposant à un bleu encore plus reposant, mais un poil plus stressant(1), et une voix synthétique s'éleva : "Regagnez vos fauteuils et sanglez vous - Regagnez vos fauteuils et sanglez vous". En gros, cela voulait dire : "Assis et vos gueules". Cyclamen se rendit à son siège sans qu'on ait à l'en prier, et s'harnacha. Le Cobra avait légèrement dévié de son cap vers Tribord Nadir, et avait effectué une lente rotation en x. La voix de Makzinero s'éleva de nouveau : "Ils en ont bien après nous. Vas-y Sandaahr, la gomme. N'ayez pas peur, monsieur Jdryk'll : on est là. Cyclamen : ouvre bien les yeux, et admire."

Le Cobra effectua un Zig, puis un Zag, stoppa et reparti en arrière, puis de nouveau vers l'avant, à pleine vitesse.

A vrai dire, le Guérisseur ne se demandait plus ce qui se passait ; et ce d'autant plus qu'une gerbe lumineuse passa le long de leur flanc, monstre de flammes amères d'où émanait un parfum malsain, mais tellement enivrant.

Son monde bascula. Le Cobra venait de faire un saut de carpe d'une brutalité inouïe, tournoyant sur lui-même en x tout en ripant en y. Ce faisant, une seconde gerbe mortelle et parfumée gronda, frustrée et inoffensive, sur le côté.

Monsieur Epstar Jdryk'll, Guérisseur assermenté de l'Eglise de la Liberté Cosmique, regarda autour de lui, cherchant l'origine de tout cela. Pas d'odeur particulière sauf celle des gerbes mortelles, pas de goût suspect sauf celui des gerbes mortelles, pas de sensation désagréable, sauf celles des gerbes mortelles, pas de visuel non plus, à part des gerbes mortelles ! Rien, rien, rien que des gerbes mortelles ! :evil: . Il revint donc à la réalité du vaisseau. Sandaahr Fénilara affichait une expression farouche, ses doigts voltigeant sur les touches, et son esprit en faisant certainement cent fois plus grâce à son plot vertébral. Makzinero ni-madame ni-mademoiselle jubilait, sourire aux lèvres, en extase, lançant son vaisseau de babord de tribord de zénith de nadir, esquivant sans jamais quitter son cap, rapprochant malgré tout de sa destInation : Akim. Cyclamen, surexcité, criait des encouragements, comme s'il était dans un stade.

Epstar aurait bien bu quelque chose, mais ...

C'est alors qu'il Perçut ... En visuel, deux points blancs s'approchèrent, se positionnèrent et .. les dépassèrent. Un coup pour rien. Ils ne pouvaient tirer que dans l'axe et ... Minute. L'un pivota en z, tentant tout de même de pointer son canaonde. Il tira trop vite et rata. Le Cobra passa tout près de lui, bête feulante et superbe. Le premier Tabron venait de perdre la manche, tandis que le second essayait de revenir en course.

Le Cobra affecta de se diriger vers une sorte de ... "nuage ?", "bouillon ?", "Pâtée ?" où il aurait pu plonger pour échapper à ses poursuivants ; au risque d'y laisser sa peau. Les Tabrons firent un ciseau pour lui couper le passage. Mais Makinéro reprit tout simplement son cap.

A chaque minute, les réservoirs des deux fauves se vidaient, tandis que le ventre du Cobra était encore confortablement plein. Chaque minute gagnée ...

Les deux Tabrons vrombirent leur parfum vénéneux en deux cercles coupants comme des conques de Marine. Makzinéro ni-madame ni-mademoiselle les laissa venir, pila, en choisit un et lui fonça dessus. La belle ordonnance d'attaque en fut rompue. Le second tira bien, manquant de toucher son congénère (il ne s'en fallut pas de beaucoup). Ce fut la fin. Ils avaient du dépenser pas mal d'antimatière pour rattraper le Cobra, et mieux valait renoncer. Monsieur Epstar Jdryk'll les "sentit" faire demi tour. Il aurait pu jurer avoir ressenti l'espace d'un instant la frustration et le dégoût des deux pilotes pirates.

Le Cobra reprit son cap, le garda dix minutes, puis fit un ou deux crochets, des fois que d'autres poursuivants ne se manifestent. Il n'y en eut pas.

Sandaahr referma son boîtier, la lumière repassa à l'orange et ils purent se détacher. La réaction de Cyclamen fut d'une spontanéité désarmante : il fila vers Makzinero qui avait de nouveau allongé son fauteuil, se ravisa (il savait déjà que l'on ne dérangeait pas un pilote en fonction). Il alla voir Sandaahr, avec qui il échangea longuement. Puis il revint vers le Guérisseur, des étoiles dans les yeux. Il s'assit en silence et reprit sa contemplation du Triche-Lumière.

Monsieur Epstar Jdryk'll vit que Makzinéro souriait. Il aurait juré l'entendre ronronner.

1) Si, si : c'est possible.

[Epstar Jdryk'll]

Cette fille ne faisait qu'un avec son appareil, son art et l'excitation de la chasse ... c'en était presque effrayant.

Lui avait besoin d'un verre. Il tapota l'épaule de cyclamen en passant et alla au bar se servir un verre de ... Il était tenté par un verre de vin, mais ça aurait été "gâcher" dans son état d'esprit actuel.

Il se rabattit sur une bouteille de cognac de Greensleeves.

Le verre ballon remplit au quart du liquide vert olivine, commanda au synthétiseur un jus de fruits et rejoignit Cyclamen avec les deux verres. Il garda pour lui celui d'alcool et posa devant l'adolescent le jus.

Il garda le verre au creux de sa main, laissant doucement le liquide se réchauffer.

Il bascula dans la perception du Triche Lumière et conserva un instant le silence.

Il prit doucement la parole : Cyclamen, tout ça te plait à ce point ?