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L'hôpital Alliance
#1
[Accueil]
Il arriva très vite à la chambre.

Madame, cheveux blanchis, vieillie, allongée sur une gravichair, ne semblait pas aller trop mal. Kolène Espéréro lui tenait la main gauche. Conzuella Delgado, assise sur un champ de force opaque (ce qui devait devoir dire qu'elle était toujours nue) lisait à l'entourage le Grimoire aux Mystères, livre Saint d'une civilisation perdue, certainement pas disparue, mais à laquelle on ne savait l'attribuer. Ishatika Kaménéwakata no Taméko s'était trouvée un copain (un jeune type discret et un peu intimidé) et avait l'air resplendissant.

Tous se turent quand il entra. Quelque chose lui mit la puce à l'oreille dans leur comportement.

Il se retourna. Mademoiselle Chalmak, en tenue de vol simple, sirotait un de ses poisons violents. « Pardonnez-moi Mon Père » Sluuuurp ! « Je consomme pas mal de micromachines à acides aminés. Trop, en fait. Faudra que j’aille me faire régler, cela peut devenir embêtant »
#2
L'infi conspire parfois à la réalisation de nos désirs.

Il sourit avec chaleur, salua tout le monde individuellement, essayant de trouver un môt pour chacune et chacun, commençant à madame et terminant par le copain de Ishatika. Arrivé à Sémirande ... il avait hésité, ouvert les bras, attendant qu'elle fasse éventuellement le premier geste ...

Puis il s'assit à proximité du lit de madame, lui pressa brièvement la main : notre navire, comme vous le savez, subit actuellement une visite complête et quelques "améliorations", il cligna brièvement l'oeil en direction de Sémirande, qui j'en suis certain seront de la plus grande utilité.

Je suis certain que mes compagnons seront ravis de vous savoir toutes et tous ici. Me permettez-vous de les avertir de votre présence ? Le vous était collectif, pas simplement une marque de respect.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#3
[Le Salut]
Mademoiselle Chalmak lui prit les deux avant-bras dans un geste fraternel.

A demain |-)
#4
Big Grin Quand elle lui prit les avant-bras elle vit bien qu'intérieurement ça le faisait rigoler. Elle était son compas dans la tempête, toujours à donner le même cap.

Haaa, ma très chère capitaine, vous n'avez pas besoin d'un réglage, aucune modification de votre gyroscope interne à ce que je vois Wink


Au fait ... tant que je vous ai sous la main toutes les deux : il désigna du doigt la jeune et jolie Ishatika Kaménéwakata no Taméko ... vous m'avez joué un tour de cochon sur Myrtill, vous vous êtes bien moqué de moi en organisant votre évasion.

Il était évident qu'il plaisantait et qu'il ne leur en tenait pas rigueur ... vous avez pas honte de vous moquer d'un pauvre prêtre qui ne cherche qu'à faire son devoir ? Tssss.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#5
Monsieur Antillès entra dans la chambre de Madame quinze minutes après l'appel du Père Jdryk'll.

Il y avait foule.

Il présenta ses respects à la supérieure d'Epstar, dont il avait fait la connaissance sur le Van Vogt.

Eut un Salut Miss... Jeune homme... pour mademoiselle Taméko et son boyfriend, avec un regard de reproche démenti par son sourire.

Se tourna vers le premier Pilote, les deux doigts joints sur le front dans son habituel salut. Il avait fait couper la crinière qu'il arborait en tant qu'Esteban Calvert sur Tréfolia, et elle put voir que ses cicatrices avaient été réparées.

"Content de te... vous revoir, Sémirande."

Il attendit timidement sa réaction, espérant aussi qu'elle ou Epstar allaient le présenter à la cliente et son compagnon.
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#6
... Ha oui, c'est vrai, il n'avait jamais vu Madame, se dit-il en le voyant jeter un coup d'oeil vers elle et vers lui.

Madame, Monsieur, je vous présente Gurvan Antilles, notre ... pilote (premier ? si Sémirande reprenait les rênes, second ? ) ... Il vient d'être titularisé officiellement. Gurvan, je te présente Madame Norjansk et Monsieur Esperéro, notre employeur et passager.

Et au fait Gurvan : tu dois pas ton coup toi ?
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#7
[Une joie un peu triste]
Il est délicat pour une déhèmette de décrire la façon dont eurent lieu les discussions entre tant de monde. Parfois l'un ou l'une parlait et tout le monde l'écoutait. Parfois, fatalement, il y eut des conversations simultanées. Mais en gros, tout le monde entendit ce que dit tout le monde.

[Le récit de Sémirande]
"Moi, il n'y a qu'une chose importante à dire, mais j'y viendrai plus tard."
Elle ménagea une de ses énervantes pauses destinées à appuyer ses propos. Cependant, un petit quelque chose disait à tous que ça l'était vraiment, important.
"Après que j'ai enfin réussi à prendre congé, Ishatika m'a laissée dans un camp de regroupement de réfugiés, Maellous dissidents pour la plupart. J'ai été estomaquée de voir à quel point notre souvenir était vivace chez eux : c'était comme si je m'étais absentée quelques heures et que Simblo n'allait pas tarder à nous rejoindre.
Nous avons décidé d'aller affronter le Kome Batt le plus intelligemment possible, parce qu'ils étaient forts, à ce moment-là, ces bourrins. Les détails importent peu, mais alors que nous nous regroupions par toutes petites unités proches les unes des autres, et commencions à avancer vers la fondation Impériale : Pouf ! Un miracle ! Le Ghestalt s'évanouit en quelques heures. Dans le doute, on a continué. On voulait savoir.
Pour le reste, comme ils vous l'on dit sur le VV, il ne fallut pas deux jours à une ethnologue Smark qui connaissait bien le pays Sbroll pour me trouver. Je lui ai demandé de me laisser continuer jusqu'à la clairière, en lui expliquant que ce serait un bon moyen de boucler la boucle. Comme c'est une femme intelligente et qui connait son boulot, elle fut d'accord."

Sémi eut un sourire.
"Cela dit, j'ai l'impression que cette solution ne lui déplaisait pas, et qu'elle me l'aurait suggérée de toutes façons. Bref. Les autorités militaires de l"A12S voulurent bien sur me cueillir tout de suite, mais savez-vous qu'ici quand un spécialiste des sciences de l'Etre dit « non ! » à un militaire, ce dernier a intérêt à avoir des arguments en plastacier pour passer outre. J'ai donc pu continuer sans encombres, rejointe par des Smarks... des Humains, des Malachites, des Glypto, des Tanura !" Elle eut un petit rire. "Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Enfin je crois que c'était plutôt dans les dix ou douze. Je vous dis pas ce que la faune sauvage dangereuse a pris comme coups de paralyseurs, les insectes parasites ou tueurs comme nanomachines et les plantes empoisonnées comme défoliants spécifiques. Autant pour l'écologie. Bah ! Ils sont déjà en train de tout remettre en état !
J'ai rencontré mes copines d'il y a dix ans. C'est elles qui m'ont dit ce que vous aviez fait."

Alors, sous les yeux effarés des membres de la TSA présents, elle fit le même salut qu'Ishatika Kaménéwakata no Taméko leur avait infligée à la cafèt' de l'Alfred Elton Van Vogt.
"Merci pour avoir risqué vos vies, votre santés, vos honneurs et vos carrières pour nous."
Elle se releva lentement, avec dignité.
"J'ai... enfin... il y a eu une cérémonie pour Simblo, au cours de laquelle j'ai quitté Myrtil, peut-être pour toujours. Je suis allée sur le Van Vogt comme il était convenu, j'ai répondu à leurs questions, on m'a envoyée ici et j'en ai profité pour aller implorer le pardon des proches des deux élèves-pilotes que j'ai tués il y a dix ans. Ils m'ont bien accueillie. Il y a beaucoup de gens qui valent mieux que moi dans cet univers je trouve."
Elle respira un grand coup.
"Et maintenant, la grosse saloperie. Le DARC. Quand je l'ai vu, quand j'ai pu les aider à décortiquer les circuits, on s'est aperçus que c'était une télécommande possédant tous les codes de sécurité de mon corps robotique. Le type qui aurait eu ça dans les mains m'aurait cloué le bec et fait marcher vers ce putain de tumulus de merde, et en me faisant afficher une mine réjouie en plus. C'était du boulot du cercle de l'Olive. Et pour faire un tel travail, il faut entrer son code perso. Non, ce n'était pas celui d'Andre, mais de Doñia Khélifa al Rassaoud, ma marraine, mon amie, ma sœur. Jalouse de moi pour une sordide histoire de fesses datant de l'époque de mon entrée dans le Cercle de l'Olive. Elle avait ravalé sa haine toutes ces années. Elle a tout avoué à la Garde Territoriale." Sémirande haussa les épaules. "Je ne porterai pas plainte. J'ai écrit à Diomède(1). Je lui ai demandé d'être ma voix auprès de ma famille. Je lui ai demandé de garder Doñia et ses enfants au sein du Cercle. Ishatika m'a bien aidée, d'ailleurs. Ils ont accepté. Elle repart avec un statut à zéro. Mais je crois qu'elle fera tout de même un peu de prison. Elle s'en tire bien."


1) Il s'agit bien sur de Diomède Dranson, le "chef" du Cercle de l'Olive, et pas de la planète Diomède.
#8
Epstar Jdryk'll Wrote:Madame, Monsieur, je vous présente Gurvan Antilles, notre ... pilote (premier ? si Sémirande reprenait les rênes, second ? ) ... Il vient d'être titularisé officiellement. Gurvan, je te présente Madame Norjansk et Monsieur Esperéro, notre employeur et passager.

Gurvan baissa la tête avec déférence en direction de Dame Norjansk et de son jeune et parfait ami. Il se souvenait que les membres de la Commission Myrtil leur avaient indiqué que c'était un bioroïde.

"Madame Norjansk, Monsieur Esperéro, enchanté. Second pilote Antillès, à votre service."

Epstar Jdryk'll Wrote:Et au fait Gurvan : tu dois pas ton coup toi ?
"Je crois en effet que c'est la tradition. Si nous pouvons passer une soirée dans un bar avant de partir, la première tournée sera pour moi. Voire la deuxième..."

Puis il écouta avec attention le récit de mademoiselle Chalmak.
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#9
semirande chalmak Wrote:[Une joie un peu triste]
Il est délicat pour une déhèmette de décrire la façon dont eurent lieu les discussions entre tant de monde. Parfois l'un ou l'une parlait et tout le monde l'écoutait. Parfois, fatalement, il y eut des conversations simultanées. Mais en gros, tout le monde entendit ce que dit tout le monde.

Il avait écouté les conversations, sans trop intervenir.

semirande chalmak Wrote:[Le récit de Sémirande]
"Moi, il n'y a qu'une chose importante à dire, mais j'y viendrai plus tard."
Elle ménagea une de ses énervantes pauses destinées à appuyer ses propos. Cependant, un petit quelque chose disait à tous que ça l'était vraiment, important.
"Après que j'ai enfin réussi à prendre congé, Ishatika m'a laissée dans un camp de regroupement de réfugiés, Maellous dissidents pour la plupart. J'ai été estomaquée de voir à quel point notre souvenir était vivace chez eux : c'était comme si je m'étais absentée quelques heures et que Simblo n'allait pas tarder à nous rejoindre.
Nous avons décidé d'aller affronter le Kome Batt le plus intelligemment possible, parce qu'ils étaient forts, à ce moment-là, ces bourrins. Les détails importent peu, mais alors que nous nous regroupions par toutes petites unités proches les unes des autres, et commencions à avancer vers la fondation Impériale : Pouf ! Un miracle ! Le Ghestalt s'évanouit en quelques heures. Dans le doute, on a continué. On voulait savoir.
Pour le reste, comme ils vous l'on dit sur le VV, il ne fallut pas deux jours à une ethnologue Smark qui connaissait bien le pays Sbroll pour me trouver. Je lui ai demandé de me laisser continuer jusqu'à la clairière, en lui expliquant que ce serait un bon moyen de boucler la boucle. Comme c'est une femme intelligente et qui connait son boulot, elle fut d'accord."

Sémi eut un sourire.
"Cela dit, j'ai l'impression que cette solution ne lui déplaisait pas, et qu'elle me l'aurait suggérée de toutes façons. Bref. Les autorités militaires de l"A12S voulurent bien sur me cueillir tout de suite, mais savez-vous qu'ici quand un spécialiste des sciences de l'Etre dit « non ! » à un militaire, ce dernier a intérêt à avoir des arguments en plastacier pour passer outre. J'ai donc pu continuer sans encombres, rejointe par des Smarks... des Humains, des Malachites, des Glypto, des Tanura !" Elle eut un petit rire. "Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Enfin je crois que c'était plutôt dans les dix ou douze. Je vous dis pas ce que la faune sauvage dangereuse a pris comme coups de paralyseurs, les insectes parasites ou tueurs comme nanomachines et les plantes empoisonnées comme défoliants spécifiques. Autant pour l'écologie. Bah ! Ils sont déjà en train de tout remettre en état !
J'ai rencontré mes copines d'il y a dix ans. C'est elles qui m'ont dit ce que vous aviez fait."

Souriant légèrement à l’évocation de la foule hétéroclite se dirigeant vers la fondation …

semirande chalmak Wrote:Alors, sous les yeux effarés des membres de la TSA présents, elle fit le même salut qu'Ishatika Kaménéwakata no Taméko leur avait infligée à la cafèt' de l'Alfred Elton Van Vogt.
"Merci pour avoir risqué vos vies, votre santés, vos honneurs et vos carrières pour nous."
Elle se releva lentement, avec dignité.

Fut épouvantablement gêné en la voyant répéter l’attitude de la jeune Ishatika. Cette fois il ne fit pas le clown, mais lui tendit la main pour l’aider à se relever.

Il lui chuchota imperceptiblement sachant son ouïe amplifiée : Sémirande, entre amis il n’y a pas de dettes de ce genre. On donne, c’est tout.

semirande chalmak Wrote:"J'ai... enfin... il y a eu une cérémonie pour Simblo, au cours de laquelle j'ai quitté Myrtil, peut-être pour toujours. Je suis allée sur le Van Vogt comme il était convenu, j'ai répondu à leurs questions, on m'a envoyée ici et j'en ai profité pour aller implorer le pardon des proches des deux élèves-pilotes que j'ai tués il y a dix ans. Ils m'ont bien accueillie. Il y a beaucoup de gens qui valent mieux que moi dans cet univers je trouve."

Oui, j’ai vu la cérémonie en Tri-di : ça été retransmis même sur Tréfolia. Neutre.

C’était bien d’être allé les voir. Pour eux et pour toi. Quant à ce que tu vaux et sur les gens qui valent mieux que toi, je pense que ce sont … des bêtises. De quelle échelle pourrait-on se servir ? J’ai vu des connards de militaires pour qui je ne valais pas un paquet de chips rance, des prêtres qui voyaient en moi un outil de mort qu’il fallait pointer. Des connards. Seul l’avis de mes amis, le regard de ceux qui comptent pour moi m’importe. Et pour moi tu comptes.

semirande chalmak Wrote:Elle respira un grand coup.
"Et maintenant, la grosse saloperie. Le DARC. Quand je l'ai vu, quand j'ai pu les aider à décortiquer les circuits, on s'est aperçus que c'était une télécommande possédant tous les codes de sécurité de mon corps robotique. Le type qui aurait eu ça dans les mains m'aurait cloué le bec et fait marcher vers ce putain de tumulus de merde, et en me faisant afficher une mine réjouie en plus. C'était du boulot du cercle de l'Olive. Et pour faire un tel travail, il faut entrer son code perso. Non, ce n'était pas celui d'Andre, mais de Doñia Khélifa al Rassaoud, ma marraine, mon amie, ma sœur. Jalouse de moi pour une sordide histoire de fesses datant de l'époque de mon entrée dans le Cercle de l'Olive. Elle avait ravalé sa haine toutes ces années. Elle a tout avoué à la Garde Territoriale." Sémirande haussa les épaules. "Je ne porterai pas plainte. J'ai écrit à Diomède(1). Je lui ai demandé d'être ma voix auprès de ma famille. Je lui ai demandé de garder Doñia et ses enfants au sein du Cercle. Ishatika m'a bien aidée, d'ailleurs. Ils ont accepté. Elle repart avec un statut à zéro. Mais je crois qu'elle fera tout de même un peu de prison. Elle s'en tire bien."

A l’évocation du complot au cercle de l’olive il fut saisi d’une angoisse rétrospective, de regrets, d’inquiétude pour l’avenir. Il songea à André, le suspect habituel, aux enfants qu’ils avaient laissé là bas et aux risquent qu’ils avaient peut être courus … quoique Il y avait les autres et … si ça se trouve Doñia Khélifa ne serait jamais attaqué à des enfants. Mouais, on pouvait toujours compter sur l’instinct maternel d’un assassin envers les enfants de sa rivale.

Les enfants vont bien ? C’était sorti tout seul … Il se reprit. Et toi par rapport à ta famille ? Ca va ?
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
#10
[Le récit d'Ishatika Kaménéwakata no Taméko]
Elle leva ses dix-sept printemps, adoptant un peu dans la position qu'aurait un élève au tableau, et, d'un ton plutôt formel qui devait cacher un léger trac, raconta ce qui lui été arrivé.
"J'ai évidemment aidé Sémirande à partir parce qu'elle me l'avait demandé. Ne prenez pas cela comme une excuse mais comme un acte assumé : quand une femme comme elle vous demande un tel service, eh bien on le lui rend ou on change de métier." La navyborg eut l'air un peu gêné. "Je l'ai déposée et suis retournée à ma mission. Environ 24h00 plus tard, j'ai vu débouler ma directrice de stage, un peu furibarde. Elle m'a remplacée et m'a dit de filer directement à Manticore. J'y étais attendue, on m'a collée dans un chasseur bi-place et en moins de cinq minutes j'étais dans la forteresse de combat. Je me suis faite remonter les bretelles... bon, ça je vous en ai déjà parlé quand je vous ai croisés à la cafèt'. C'est après que ça s'est gâté pour moi. Après la cérémonie.

Je ne sais pourquoi cela a eu lieu. Sans doute les Smarks tribaux m'ont-ils vu à un moment ou à un autre parler à notre Prophétesse. Je ne sais pas ce qui s'est raconté, mais quand j'ai voulu reprendre le boulot le surlendemain, eh bien je me suis tout de suite rendue compte qu'un processus de sanctification était en cours. Et la sainte.... c'était moi..

J'ai averti ma directrice de stage, j'ai filé à la fac et m'y suis planquée deux jours (je ne pouvais même pas aller chez mes parents : le connapt était assiégé). Mon père est passé me prendre avec sa bulle, et il m'a emmenée à Olympia. Le lendemain, on m'a fait prendre un vaisseau en partance pour Viala. Et... Eh bien il semble que je ne pourrai plus retourner chez moi avant un moment.

J'ai été accueillie par la famille de Thörn, que je connais depuis longtemps... Ils adorent Myrtil et y viennent souvent en vacances."
elle eut un regard vers le jeune homme timide. C'était déjà plus le regard d'une femme amoureuse que celui qu'on réserve à un flirt de passage. Manifestement, Thörn intégrait parfaitement tout ce qui se disait. Ils apprirent plus tard qu'il étudiait le droit politique et commercial galactique. "Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. Il faut que je passe aux facultés. Je suis un peu déboussolée."

Elle avait l'air de déprimer un brin.


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