Astrophobie

[Sémi Déhèmette]

[Encore un autre toubib ?]
C'était un humain, qui avait l'air très jeune (mais, évidemment...). Il était assis en attendant son réveil. "Philéas. Je suis chargé des problèmes comme le votre. Je puis rester ou partir si vous le désirez. Mais j'aurai de toute façon à m'entretenir avec vous." Avenant mais professionnel.

[Epstar Jdryk'll]

Epstar récupéra un verre d'eau à proximité et bu longuement avant de répondre. Il avait mal à la gorge.

Il reposa le verre et regarda l'homme.

Un problême comme le mien ? Je suis un problême ou j'ai un problême ? QU'EST-CE QUI M'EST ARRIVE PAR LES DIEUX ? Qu'est-ce qu'on m'a fait ?

[Sémi Déhèmette]

[Du tac au tac]
"ON ne vous a rien fait. Cela vient de vous. Et cela aurait été encore plus grave si vous n'aviez pas pris de Fricht, c'est ce stimulant vert pétillant, qui a neutralisé l'alcool que vous avez ingurgité. Dans le cas contraire, vous seriez devenu berserker, avec utilisation de vos ?. On aurait été biens, tiens ! Mais la vraie cause est au fond de vous même."
Il le laissa digérer une seconde, puis :
"Il ne s'agit pas d'un confessionnal, prêtre, mais... cela va mieux en le disant. "

[Epstar Jdryk'll]

... ?!

Ecoutez ... il vérifia qu'il était libre de ses mouvements en s'asseyant sur le bord de la couchette antigrav. Décidément ces stupides tenues d'hôpital étaient toujours aussi ridicules et humiliantes songea-t-il en contemplant ses pieds nus..

Ecoutez, monsieur ...

Bref, je ne suis pas astrophobe, mais vacuumophobe, c'est inscrit dans mon dossier médical.

C'est lié à un traumatisme subit dans mon enfance dont je pourrais éventuellement vous parler quand vous m'aurez montré vos diplômes de psy ... catrie.

Toujours est-il que j'ai été traité pour ça. J'ai effectué une longue thérapie la dessus pendant mes études ... J'ai même fini par faire des sauts orbitaux en fin de traitement. Vous savez quand on est lâché en combie antigrav depuis l'orbite avec rentrée dans l'atmosphère ... Bref, ce fut dur, ce fut lent, mais j'était guéri ... Tout au plus avais-je encore une inquiétude et des angoisses.

Rien qui ne m'ait empêché d'obtenir mon diplôme d'embarquement, me permettant, même si je n'étais pas membre de la guilde navyborg, de monter à bord d'un navire et d'y pratiquer une activité professionnelle.

Rien qui ne justifie la crise d'angoisse, de panique abjecte que j'ai subi là.

Il passa sur l'humiliation qu'il ressentait, il se souvenait assez bien de ce qui s'était passé.

Alors ... je vous le redis : il y a eu un facteur extérieur qui est venu modifier mon comportement. Ou j'ai subit quelque chose avant de monter à bord, sur Myrtill peut-être ou j'ai ingéré quelque-chose, respiré un truc ou peut-être une attaque psy ...

[Sémi Déhèmette]

[Sans se démonter]
"Oui, eh bien vous montrerez les vôtres, de diplômes, au prochain malade que vous soignerez, hein ? Ne jouez pas à cela avec moi.

Si vous voulez jouer sur les mots, la vacuumophobie est une variante de l'astrophobie. Là non plus, ne me la faites pas.

Quand à vos autorisations d'embarquer, elles peuvent parfaitement être résiliées ; ce que je commence à envisager tant vous êtes dans le déni.

Vous pourrez évidemment contester ainsi que vous en avez le droit, demander un collège d'experts Alliés, Impériaux ou Panzanopèdes s'il vous chante, je pense que la conclusion sera la même."

Un peu radouci.

"Il y a parfois des rechutes. Allez, je sais que c'est dur, surtout pour une personnalité comme la vôtre, mais redites-le."

[Epstar Jdryk'll]

[tac au tac]
Vous menacez toujours vos patients ? C'est votre méthode ?

... Il respira à fond, sept fois. Récupéra un peu d'eau dans le verre et avec le pouce s'en passa sur les lobes des oreilles : ça le rafraichissait et l'aidait à se concentrer. Un vieux truc qu'on lui avait appris quand il avait commencé à développer ses compétences psy.

Il reprit plus calmement.

Monsieur Philéas, j'ai subi aux cours des derniers jours de multiples traumatismes psy, dont je ne peux vous donner le détail actuellement ignorant votre niveau d'accréditation.

Sachez simplement qu'en plus de situations particulièrement stressantes, particulièrement déstabilisantes, on a essayé de me tuer par un assaut psy direct, j'ai été au cœur d'un phénomène psy global d'une puissance ... inimaginable, j'ai risqué physiquement ma vie. Je n'ai que peu de temps pour récupérer.

J'ai la charge de mes compagnons, de ma supérieure, de mes amis, de mes alliés. Ce n'est pas terminé.

Alors j'apprécierais beaucoup que vous ne me menaciez plus, que vous entendiez ce que je vous raconte au lieu de vous obstiniez sur ce que vous croyez savoir et tenir pour certain.

[Sémi Déhèmette]

[tac au tac]
Vous menacez toujours vos patients ? C'est votre méthode ?

"Mais qui menace qui ? Je ne vous ai exposé qu'un fait."

Monsieur Philéas, j'ai subi aux cours des derniers jours de multiples traumatismes psy, dont je ne peux vous donner le détail actuellement ignorant votre niveau d'accréditation.

Sachez simplement qu'en plus de situations particulièrement stressantes, particulièrement déstabilisantes, on a essayé de me tuer par un assaut psy direct, j'ai été au cœur d'un phénomène psy global d'une puissance ... inimaginable, j'ai risqué physiquement ma vie. Je n'ai que peu de temps pour récupérer.

"Des attaques mentales d'une portée inimaginable. Des assauts ? a effet de zone terrifiants. Des morts. Et cette histoire sur LulaB et de Zion sur laquelle tout le monde s'interroge, aux frontières de l'Empire. Et ces ordures que vous êtes allé affronter armé seulement du Verbe, en ne sachant pas si vous n'alliez pas vous retrouver avec la cervelle grillée en moins de deux. Ce n'est pas facile, je sais."

J'ai la charge de mes compagnons, de ma supérieure, de mes amis, de mes alliés. Ce n'est pas terminé."

"Vous vous trompez. Vous vous êtes donné cette charge. Vos pouvoirs ont été très utiles, certes, et par-delà votre incroyable arrogance, vos amis vous apprécient énormément. Leurs Excellences, pour ne citer qu'Elles, sont en train de ronger le blindage. Mais vous ne leur devez rien, et ils savent se débrouiller. Car réfléchissez un peu : qu'est-ce qui les fait rester à vos côtés ? La perspective d'avoir un excellent télépathe et non moins excellent guérisseur en cas de coup dur ? Ou bien l'amitié qu'ils vous portent ?

Quand à votre très remarquable supérieure... Eh bien rappelez-vous qu'un roi de jadis vivait dans un palais où les intrigues tuaient sans discernement. Ce roi adorait sa famille. Voyant que, malgré son pouvoir et son rang, elle allait succomber elle aussi, que croyez-vous qu'il fit ? Il confia sa femme et ses enfants au souverain du royaume ennemi voisin. Là, protégés par un code de l'honneur demeuré intègre, ils vécurent longtemps. Ne vous en faites pas pour madame Delgado, elle est en sécurité sur le VV. Nous y veillons."

Alors j'apprécierais beaucoup que vous ne me menaciez plus, que vous entendiez ce que je vous raconte au lieu de vous obstiniez sur ce que vous croyez savoir et tenir pour certain.

Une fois de plus, vous me faites un procès d'intentions. Vous savez parfaitement que si nous ne résolvions pas cette histoire d'astrophobie, je devrais vous interdire de vol. Pour votre sécurité, et pour celle de ces ouailles que vous mettez tellement en avant. Moi, je ne vois que les faits :
- Vous avez disjoncté
- Vous vous apprêtez à partir pour une mission qui vous sera confiée par vous-même, l'Alliance ; et même l'Empire si ma cervelle fonctionne correctement.
En tant que médecin, tant traditionnel que ?, je me dois de répéter : parlez-moi de tout cela. Et pas de faux-fuyant, s'il vous plait."

[Epstar Jdryk'll]

// Les médecins font généralement d'épouvantables patients : un de mes oncles était chirurgiens et lorsqu'il a eu besoin d'une intervention cardiaque ... je plaignais ses médecins.

Epstar écouta l'ensemble du speech, tiquant lors du conte ...

... Mais vous n'êtes pas mes ennemis. A moins que vous vous considériez comme tel. Nos états pourraient être en guerre que ça ne changerait pas.

Et concernant mes amis ... il n'y a pas de liens plus forts que ceux que l'on s'impose, qu'impose le respect, l'amitié, l'amour voire la haine.

Je DOIS le faire. Parce que, certes ce sont des adultes, certes ce sont des gens compétents, mais que je tremble pour eux.

Quand ils se blessent c'est moi qui saigne.

Et vous vous trompez en leur disant que je ne leur dois rien : je leur dois d'être ce que je suis. Toute vie, toute expérience, toute rencontre nous enrichie, nous construit ... nous fait mal parfois et ... dans de rare cas nous détruit. Mais eux me sont précieux. Le jour ou je ne croirais plus dans l'amitié, dans l'autre, dans la relation que j'ai avec eux, je serais mort. Je pourrais respirer, parler, mais à l'intérieur je serais mort.

Alors je ne peux pas les laisser y aller, je ne peux pas leur dire "ça a l'air dangereux, je vais rester là plutôt" ... Et au delà de ça, à chaque fois que nous avions besoin d'aide, il a fallu que l'on se débrouille : l'univers n'est pas bienveillant, il n'est pas malveillant, il est ce que l'on en fait, il est ce que nous en faisons en y projetant notre volonté et ...

Il reprit un peu son souffle.

... de comment nous le regardons, nous le comprenons, comment nous allons apprécier ce que nous trouvons sur notre chemin.

Il secoua la tête ... bref. Nous nous écartons du sujet.

Je vais résumer :

Vous avez vérifié par analyse qu'aucune trace dans mon sang, mes poumons, ma peau ne pourrait indiqué que j'ai absorbé d'une manière ou d'une autre une substance psychotrope ?

Vous avez vérifié qu'aucune onde psy suspecte, n'est venue me frapper ?

Vous avez vérifié que les ondes pys que j'ai subi n'ont pas créées des lésions à mon cerveau ? que je n'ai pas été à mon insu "programmé" à ce genre de crise ou pire ?

Si vous avez vérifié tout cela ... il est possible que vous ayez raison. Pouvez-vous me confirmer les examens que vous avez pratiqués sur moi ?

[Sémi Déhèmette]

... Mais vous n'êtes pas mes ennemis. A moins que vous vous considériez comme tel. Nos états pourraient être en guerre que ça ne changerait pas. ... / ... de comment nous le regardons, nous le comprenons, comment nous allons apprécier ce que nous trouvons sur notre chemin.

Il secoua la tête ... bref. Nous nous écartons du sujet.

Zzzzzzzz Zzzzzzzzz

Vous avez vérifié par analyse qu'aucune trace dans mon sang, mes poumons, ma peau ne pourrait indiqué que j'ai absorbé d'une manière ou d'une autre une substance psychotrope ?

Vous avez vérifié qu'aucune onde psy suspecte, n'est venue me frapper ?

Vous avez vérifié que les ondes pys que j'ai subi n'ont pas créées des lésions à mon cerveau ? que je n'ai pas été à mon insu "programmé" à ce genre de crise ou pire ?

Si vous avez vérifié tout cela ... il est possible que vous ayez raison. Pouvez-vous me confirmer les examens que vous avez pratiqués sur moi ?

Affirmatif sans être péremptoire, posé, clair ; en un mot : scientifique au bon sens du terme."Rien de tout cela, même pour les ? ; et croyez moi, s'il y avait eu quelque chose de ce style, avec le nombre de télépathes au m² qu'il y a en ce moment sur notre Lehouine, on s'en serait aperçus. Cela dit, oui, vous avez bien été empoisonné. Depuis des années. Epstar : depuis combien de temps buvez-vous ? Et depuis combien de temps le guérisseur que vous êtes n'a-t-il pas régénéré ses cellules hépatiques." Il lui montra les analyses. Et franchement : :worried: J'écrirais même : :o

//PS : :lol:

[Epstar Jdryk'll]

Vous voulez dire que j'ai un problême de foie ? Pour un prêtre voila qui n'est pas banal ...

... un ange passa.

... bon, ben voilà : un désordre hépathique lié à une consommation d'alcool répétée au cours des années.

Nous disons donc :

étiologie : excés systèmique consistant à une defaillance vicérale, plus précisément hépatique.

Le tout engendre un état confusionnel aigu renforcé par une affection psychique pré-existante déclenchée par des stimuli externes à savoir un état de tension, l'évocation d'une sortie dans l'espace, la présence de combinaisons spatiales dans un hangard potentiellement ouvert sur le vide.

CQFD : réparez moi ce foie et donnez moi mon bon de sortie.