Chasse sur le Continent Sauvage

[Sémi Déhèmette]

Grand merci à Epstarpour ses jolies images. C'est exactement ainsi que je voyais le continent sauvage de Vonda.

[Le petit matin]
Je suppose que tout le monde vient.

La bulle "12 places" du Méphisto pouvait évidemment couvrir les 4500 kilomètres séparant l'astroport du lieu de chasse, mais pas dans des délais raisonnables. Madame avait donc loué un de ces engins qui avait mené Monsieur Daykard et Nad Cyclamen à l'antenne de la Guilde Navyborg. Doñia Khélifa s'était proposée pour garder Chêne Liège et Yggdrasil : les panzanopèdes et M. Lohnsöme n'auraient donc pas à jouer les nounous (ce qui leur convenait tout à fait ...).

Ils décollèrent à la quatrième heure, tout ensommeillés. Le vol fut sans histoire, mais ils n'eurent pas la chance de voir les nuages s'écarter. Ils arrivèrent à la septième heure à la base tekno de Terre Blanche.


Il ne neigeait pas. On vint les accueillir, on leur offrit une boisson chaude (nettement moins bonne que ce que leur véhicule leur avait proposé, mais l'attention était généreuse). Une Tekno au visage d'ange caramel du nom de Samantha Lubin leur demanda de décliner leurs noms, et la nature de leurs armes.

Arrivée à Kolène Espéréro, Madame et Sémirande, elle se demanda visiblement si on ne se moquait pas d'elle.

- Madame avait son arc et un couteau de silex.
- Kolène Espéréro avait un épieu de bois durci. Il devait peser un âne mort, et pourtant il le tenait comme s'il était s'agit d'une canne à pêche. Lui aussi avait un couteau en silex.
- Sémirande avait le lance avec laquelle elle avait planté le lupoïde d'Akim, son couteau de silex qu'elle présenta comme étant un "klum". Et elle s'était achetée un arc. Un truc noir, lisse, sans viseur ni masselotte d'aucune sorte. Un longbow adapté à sa taille, accompagné de flèches de la même eau : noires, avec une pointe en pierre grise d'apparence redoutable.

Ils ne restèrent qu'une heure. Puis Madame prit brièvement la parole :
Bon, nous partons. A pied. En raquettes. C'est marche ou crève. Pas de ceinture de vol ou tout autre véhicule individuel ou c'est la porte. La nuit : igloo. Si l'un d'entre vous veut abandonner, il attend que l'on ait marché 3 heures avant d'appeler une bulle. A ses frais. C'est assez cher. Vous faites ce que je vous dit. Si je vous dis "silence" vous faites silence. Et si vous crevez, c'est en silence. Il y en a qui veulent rester ? Je ne leur ferai aucun reproche.
Ils partirent


Messieurs : en public ou en privé : vos actions et la liste de vos armes ...

[Epstar Jdryk'll]

Epstar, à ce ramage, préféra se pencher sur son sac pour que l’on ne voit pas son expression.

Dieux de l’infini, quel discours, d’une incroyable arrogance et d’une grande brutalité. Certes le milieu était brutal. Certes c’était la « cliente ». Certes …

Ils étaient tous là volontairement, conscient de la galère dans laquelle ils s’engageaient, au fait de leurs responsabilités.

« marche ou crève » quelle stupidité et quelle manière de présenter les choses.

Il termina de répartir correctement le poids dans son sac, vérifia que les couteaux étaient placé à droite sur sa hanche et l’autre sur la sangle gauche de son sac de manière à pouvoir atteindre une lame même avec un bras occupé et la tête en bas.

Il regarda l’équipement des autres, prêt à intervenir s’il voyait un manque.

Il vérifia une dernière fois son équipement demanda à la personne la plus proche de lui de vérifier le sien.

Puis il leva poliment la main :

Madame ? J’ai quelques questions avant de me taire : quelles sont les personnes qui ont les radios ? Quelles sont les modalités de communication et d’usage des radios ? A part les ours quelles sont les autres prédateurs et dangers de cette région ? La proie que nous pourchassons : est-ce un ours « spécifique » ou le premier que nous trouverons ?

Une fois les réponses obtenues (ou pas), il se mura dans son silence, se concentrant sur son rythme de marche, de respiration, veillant à respirer par le nez a travers son écharpe, presque insensible à la beauté sauvage du paysage. A la première pose il vérifia qu’il ne transpirait pas et après avoir posé une fourrure sur le sol, quel était l’état de ses pieds … Il invita les autres à vérifier aussi.

De temps en temps, reprenant son souffle, il sondait les alentours, à la recherche de présence animale, signalant éventuellement la chose, par signe si cette présence était proche, à Sémirande.

[khaadaric]

Madame ? J’ai quelques questions avant de me taire : quelles sont les personnes qui ont les radios ? Quelles sont les modalités de communication et d’usage des radios ? A part les ours quelles sont les autres prédateurs et dangers de cette région ? La proie que nous pourchassons : est-ce un ours « spécifique » ou le premier que nous trouverons ?

C'est un teddyjaw si je ne me trompes pas, et non ce ne sera pas n'importe lequel. Tu te rappelles la grosse bête que je vous avais montré en holo un peu plus d'une tonne, une grande gueule, des griffes énormes, qui court vite, ben c'est ça que l'on va dégommer ou........qui va nous dégommer.
Sur un ton légèrement moqueur.....
Et doc, si tu sens que tu t'essouffles trop vite, je peux te porter un sac....voir te soutenir. Comme le dit Madame, marche ou crève !!! ah aha ah ah ah aha ahhaaa aha ( rire un peu débile...qui va bien avec le personnage soit dit en passant )

[Epstar Jdryk'll]

Et doc, si tu sens que tu t'essouffles trop vite, je peux te porter un sac....voir te soutenir.

Pas de problème mon fils, je saurais me souvenir de cette proposition ... Il sourit.

Deux heures plus tard il ne souriait plus ... :evil:

[Sémi Déhèmette]

[Khrys Edelman]
"Je reste, chère madame. Ma forme physique ne me permettra pas de vous suivre." Et de se diriger vers la base, où leur guide avait déjà fui les rafales de neiges qui recommençaient, modérément il est vrai.

Ils se retrouvèrent donc à
- Madame
- Monsieur Kolène Espéréro
- Le Père Epstar Jdryk'll
- Mademoiselle Sémirande Chalmak
- Monsieur Itzak Abbart Daykard
- Monsieur Khaadaric Orkalys

[Sémi Déhèmette]

Madame ? J’ai quelques questions avant de me taire : quelles sont les personnes qui ont les radios ?

//Hors jeu : tu as un com NT5/6 ? Tu as une radio

Quelles sont les modalités de communication et d’usage des radios ?

"Comme vous voulez, du moment que cela reste modéré."

A part les ours quelles sont les autres prédateurs et dangers de cette région ?

"Il y a sept ou huit espèces d'ours que nous sommes susceptibles de rencontrer. Comme autres prédateurs ? Des Krakoukass, ce sont des reptiles volants. Des serpents des neiges. Il y a aussi les dangers géologiques : crevasses, éboulements, tremblements de terre, plutôt fréquents sur ce continent. Et puis les risques climatiques : tempêtes de neige, froid ... Enfin, tout ça tout ça." Une hésitation. "Mon Père... Etes vous vraiment sur de vouloir venir avec nous ? Nous en avons pour quatre jours minimum. Nous allons marcher six à huit heures par jour, voire dix si nous avons une belle journée, ce qui n'est pas exclu car nous sommes au début du printemps. Vous avez, je le sais, tenté de faire améliorer votre forme physique et n'avez pas eu le temps d'y parvenir." Elle s'arrêta de marcher et regarda le Prêtre dans les yeux "Alors ?"

La proie que nous pourchassons : est-ce un ours « spécifique » ou le premier que nous trouverons ?

"C'est un TeddyJaws, un vieux mâle solitaire que les Teknos ont nommé Knume, c'est vous dire ! Comme tout ce qui est trop vieux et en trop bonne santé, il devient agressif, violent, tue pour tuer : bref c'est un nuisible." Avec un sourire ironique. "Quand aux autres rencontres, eh bien nous avons le droit de tuer pour nous défendre : c'est tout !" Re silence. "Que décidez-vous ?"

[Epstar Jdryk'll]

Il écouta attentivement, reprenant son souffle.

Je sais que ce ne sera pas facile, mais … je ne manque pas de volonté. Et même si le physique compte, le moral et la volonté sont bien plus important.

Si je me suis laissé aller ces derniers temps, j’ai toujours été un peu rustique, en comparaison de beaucoup de nos condisciples galactiques.

Et … comment dire, je pense être capable de récupérer plus vite qu’aucun d’entre vous, des douleurs de la marche, du milieu.

Non, je ne suis pas sur de vouloir venir. Mais je dois le faire.

Parce que mes amis sont avec vous, parce que je suis guérisseur et prêtre et que l’un et l’autre peuvent vous être utiles.

Et puis je suis d’une insatiable curiosité rajouta-t-il en souriant.

[Sémi Déhèmette]

[Hausement d'épaules]

Et puis je suis d’une insatiable curiosité rajouta-t-il en souriant.

"Comme vous voudrez."
Ce fut tout.

[Sémi Déhèmette]

[Soulignons les évidences]
Bien, je suppose que vous vous doutez tous que cette première journée fut très très dure.

[La première journée]
Un petit vent se leva, et quelques flocons tombèrent. Leur couleur oscilla entre l'orange et le rouge sang, selon l'heure de la journée. En début de parcours, ils se retrouvèrent au milieu d'un vol de Mirls, minuscules oiseaux si bien adaptés au froid qu'ils restaient actifs tout l'hiver. Il y en avait des bleus des hautes glaces, des oranges des zones de plaines où poussaient les épais tapis de lichens, des verts qui vivaient au sein de ces mêmes lichens, des rouges adaptés aux étangs gelés sept mois sur neuf. Et c'est donc un tourbillon multicolore qui les accompagna plus d'une heure. C'était le début de la saison des amours. Le mélanges entre couleurs permettait un brassage génétique intense. Les petits sortiraient tout blancs, mais en quelques jours, voire en quelques heures, ils se choisiraient un habitat et changeraient de couleur. Cette dernière n'était cependant pas définitive. Si les conditions l'exigeaient, des rouges pouvaient devenir verts comme qui rigole.

Le nuage multicolore finit pas s'éloigner et ce fut comme si Maxime se cachait une seconde fois.

Vers la douzième heure, ils eurent une émotion. Un grand serpent des neiges se tenait sur une crête qu'ils longeaient pour arriver à un col. Mais le bestiau était visiblement repus, et ne bougea pas quand ils passèrent à 50 mètres à peine de son museau vorace. Il ronflait.

Après un rapide déjeuner, ils repartirent.

Cette remise en train fut très dure pour le Guérisseur, qui se concentrait régulièrement pour récupérer. Cela dit, la discipline psychique qu'il employait pour soulager le corps fatiguait quand même l'esprit.

Le détective vivait cela mieux que son aumônier, mais on sentait qu'il se concentrait pas mal sur la marche.

Le soldat, bon, eh bien, c'était un soldat, n'est-ce pas ? Il marchait deux pas devant Madame, regardant de droite et de gauche, attentif.

Madame avait du tenir une forme olympique, autrefois. Elle avait de beaux restes. Econome de ses mouvements, se déplaçant d'un pas souple, soulevant à peine la neige malgré ses raquettes, elle avait des allures de fauve. Cependant, on voyait bien qu'elle n'était plus ce qu'elle avait du être.

Kolène Espéréro fermait la marche. Il se retournait deux fois par minute pour éviter de se faire surprendre par un prédateur. Il était impressionnant de prestance, de force, de sureté de soi. C'était le genre de type qui énervait le quidam moyen au premier regard.

Sémirande avançait avec une régularité surprenante pour une si petite bonne femme plus habituée au confort aseptisé des astronefs qu'aux glaciers de Vonda. Elle ne parlait pas, ne fumait évidemment pas et regardait elle aussi de droite de gauche, sans cesse. Sa lance semblait l'encombrer mais elle n'en fit pas cas.

L'après-midi se déroula sans incident. Ce fut alors que la lumière déclinait qu'ils rencontrèrent leur premier oursoïde. Un troupeau d'une quarantaine de créatures rampantes surgit. Elles avançaient très vite, glissant, ou plutôt surfant sur la neige glacée. Leurs têtes allongées, cornues, étaient munies de six yeux dont deux étaient actuellement fermés. Il servaient la nuit... Elles portaient une sorte de carapace souple, pour l'heure plaquées à leurs corps, qui leur servaient à se protéger des grands froids. Mais elles ne ressemblaient pas pour autant à des escargots, loin de là.

Elles étaient poursuivies par un petit oursoïde à six pattes et six yeux, très rapide, qui laissait derrière lui un nuage de neige pourtant glacée. "Un Meskaria !" Il avisa le dernier des fuyard et se rua sur l'animal glissant. La bête poussa un sprint désespéré, l'oursoïde sauta sur elle... et la manqua. C'était fini. Les créatures filèrent derrière une butte et l'ours, dépité, regarda ailleurs. Il vit le groupe d'humains. Intéressé, il s'approcha un peu, renifla, trouva l'odeur à son goût et s'approcha, prenant son temps.

Ces messieurs font quoi ?

[khaadaric]

Restez sur vos garde, ce n'est pas ce petit teddy truc qui m'inquiète, c'est surtout de savoir ou se trouve la maman et le papa. Madame, on le chasse, on le fait fuir? on le mange ?