2015-12-20, 10:40 PM
[hrp]Nous venons de là[/hrp]
Théo se cala dans son siège antigrav, levant une main vers sa nuque pour la masser doucement.
Douze jours. Ca faisait douze jours qu’ils avaient quitté Masters.
Il jeta un coup d’œil aux voyants de la console holographique et se connecta via son plot vertébral aux systèmes de bord. Tout était normal, désespérément normal. Ils flottaient en espace profond, à des années lumières de la moindre étoile. Ils dérivaient dans le grand néant, à peine éclairés par des rares photons provenant de soleil lointains.
Les seuls éveillés à bord étaient lui et Bruhuk. Il se connecta au système de surveillance interne. Le Ballik était en train de vérifier que la marchandise était bien arrimée. Les caisses d’armes s’alignaient dans la cale, empilées avec soin, verrouillées magnétiquement à la structure du pont. Tout était là : ils avaient trouvé comme promis au point de rendez-vous l’ensemble de l’armement qui les attendait sagement emballé dans une immense bâche mimétique.
Tous les autres dormaient. Ce n’était pas tant que c’était épuisant : c’était répétitif et fastidieux. Ils avaient entrepris sur les indications de Kald de se lancer dans un programme d’exploration systématique du secteur de prospection. Pour chercher quoi ? C’était le grand mystère, mais c’était de toute évidence suffisamment discret pour ne pas avoir été détecté par aucune expédition déjà faite dans le secteur.
L’excitation des premiers jours avaient laissé place à l’ennui, aux espoirs déçus, aux déceptions.
Ils faisaient des micro-sauts dans le T.L. de quelques semaines lumières, émergeaient, calculaient avec soin leur position dans l’espace normal et ensuite c’était l’attente : Kald collectaient, analysait les données optiques, hertzienne, gravitationnelles parfois pendant plusieurs heures, avant de déclarer qu’ils devaient de nouveau faire un saut … De temps en temps il fallait se détourner pour aller voir de plus prêt un écho, une anomalie. Et à chaque fois c’était la déception : fragment métallique moderne provenant d’un varlet de passage, reste d’une antenne météorologique abandonnée depuis longtemps mais sans rapport avec la flotte perdue, simple écho fantôme, météorite dérivant dans l’espace. Rien. Rien jour après jour.
La réserve d’antimatère diminuait doucement, d’ici deux jours il faudrait renter à Masters : ça leur laissait encore 10% de marge de sécurité pour un vol direct et ils avaient décidé ne de pas descendre en dessous de ce seuil.
Chacun s’était occupé comme il avait voulu : entrainement au combat, maintenance poussée de systèmes de bord faits par Brise, nettoyage complet. Inventaire. Remise en charge des armes. Vérification des protocoles de sécurité. Mais le temps semblait maintenant s’étirer : ils étaient loin de tout, loin de toute ligne commerciale et n’avaient pas croisé le moindre navire depuis qu’ils prospectaient.
Théo soupira, ne parvenant pas à chasser la raideur de sa nuque. Il se demandait s’il ne devrait pas passer voir Dom. Il était presque certain que ce dernier classerait sa gêne dans la catégorie psychosomatique et lui donnerait une poudre de perlimpinpin sous une forme pharmaceutique avancée. Il se leva et alla au distributeur de boisson. Son doigt hésitait sur la forme de caféine à ingérer quand la voix tranquille de Kald résonna sur la passerelle : Monsieur Calderon ? Je crois que vous devriez réveiller tout l’équipage : je pense avoir trouvé quelque chose d’hautement atypique.
*****************************************************************************************************************************************
Il fallut moins de 20 mns pour que tout l’équipage se retrouve sur la petite passerelle, se serrant et se servant des consoles verrouillées pour poser une fesse paresseuse.
Certains baillaient encore, ou consommaient leur dose de sulfate de cuivre pour tenter de se réveiller.
Madame, messieurs, nad, je crois avoir isolé un artéfact intéressant à 128 jours lumière de notre position.
L’holo-projecteur diffusa une image du secteur galactique et zooma en direction de leur position. Une petite sphère jaune signalait leur position. L’image, au grossissement presque maximum se décala légèrement … sur rien. Rien ? Non pas tout à fait. Au centre de la zone ils finirent par deviner une anomalie. Certaines étoiles semblaient masquées … Kald, avec une mise en scène digne d’un bonimenteur de foire, précisa l’image : un masque sphérique noir masquait les étoiles. C’était furtif, presque imperceptible, mais c’était bien là.
Rogue … fût le mot qui vint spontanément à l’esprit de Théo et qui franchit ses lèvres sans qu’il n’en ait vraiment conscience.
Ce chuchotement tomba néanmoins dans l’oreille électronique de Kald : Oui monsieur Calderon, c’est bien un des noms que l’on donne à des planètes nomades, expulsées de leur orbite par des phénomènes cataclysmiques ou lors de le la mort de leur étoile. Celle-ci a un diamètre moyen de 10.925 km et un albédo extrêmement faible, la rendant presque invisible.
Une image néanmoins apparue : celle d’une sphère grise, presque noire, couverte de cratères immenses et parcourue de crevasses profondes.
Cette projection est purement informatique, à partir d’éléments fragmentaires que j’ai put percevoir. L’objet spatial ne dégage aucune énergie, et aucun rayonnement électromagnétique. Il n’a aucun satellite et dérive dans l’espace à une vitesse constante de 800 km/secondes. Je n’ai noté aucune balise active à sa surface et nous sommes trop loin pour que je puisse détecter en visuel des traces de campement ou de d’installation minière.
Théo se cala dans son siège antigrav, levant une main vers sa nuque pour la masser doucement.
Douze jours. Ca faisait douze jours qu’ils avaient quitté Masters.
Il jeta un coup d’œil aux voyants de la console holographique et se connecta via son plot vertébral aux systèmes de bord. Tout était normal, désespérément normal. Ils flottaient en espace profond, à des années lumières de la moindre étoile. Ils dérivaient dans le grand néant, à peine éclairés par des rares photons provenant de soleil lointains.
Les seuls éveillés à bord étaient lui et Bruhuk. Il se connecta au système de surveillance interne. Le Ballik était en train de vérifier que la marchandise était bien arrimée. Les caisses d’armes s’alignaient dans la cale, empilées avec soin, verrouillées magnétiquement à la structure du pont. Tout était là : ils avaient trouvé comme promis au point de rendez-vous l’ensemble de l’armement qui les attendait sagement emballé dans une immense bâche mimétique.
Tous les autres dormaient. Ce n’était pas tant que c’était épuisant : c’était répétitif et fastidieux. Ils avaient entrepris sur les indications de Kald de se lancer dans un programme d’exploration systématique du secteur de prospection. Pour chercher quoi ? C’était le grand mystère, mais c’était de toute évidence suffisamment discret pour ne pas avoir été détecté par aucune expédition déjà faite dans le secteur.
L’excitation des premiers jours avaient laissé place à l’ennui, aux espoirs déçus, aux déceptions.
Ils faisaient des micro-sauts dans le T.L. de quelques semaines lumières, émergeaient, calculaient avec soin leur position dans l’espace normal et ensuite c’était l’attente : Kald collectaient, analysait les données optiques, hertzienne, gravitationnelles parfois pendant plusieurs heures, avant de déclarer qu’ils devaient de nouveau faire un saut … De temps en temps il fallait se détourner pour aller voir de plus prêt un écho, une anomalie. Et à chaque fois c’était la déception : fragment métallique moderne provenant d’un varlet de passage, reste d’une antenne météorologique abandonnée depuis longtemps mais sans rapport avec la flotte perdue, simple écho fantôme, météorite dérivant dans l’espace. Rien. Rien jour après jour.
La réserve d’antimatère diminuait doucement, d’ici deux jours il faudrait renter à Masters : ça leur laissait encore 10% de marge de sécurité pour un vol direct et ils avaient décidé ne de pas descendre en dessous de ce seuil.
Chacun s’était occupé comme il avait voulu : entrainement au combat, maintenance poussée de systèmes de bord faits par Brise, nettoyage complet. Inventaire. Remise en charge des armes. Vérification des protocoles de sécurité. Mais le temps semblait maintenant s’étirer : ils étaient loin de tout, loin de toute ligne commerciale et n’avaient pas croisé le moindre navire depuis qu’ils prospectaient.
Théo soupira, ne parvenant pas à chasser la raideur de sa nuque. Il se demandait s’il ne devrait pas passer voir Dom. Il était presque certain que ce dernier classerait sa gêne dans la catégorie psychosomatique et lui donnerait une poudre de perlimpinpin sous une forme pharmaceutique avancée. Il se leva et alla au distributeur de boisson. Son doigt hésitait sur la forme de caféine à ingérer quand la voix tranquille de Kald résonna sur la passerelle : Monsieur Calderon ? Je crois que vous devriez réveiller tout l’équipage : je pense avoir trouvé quelque chose d’hautement atypique.
*****************************************************************************************************************************************
Il fallut moins de 20 mns pour que tout l’équipage se retrouve sur la petite passerelle, se serrant et se servant des consoles verrouillées pour poser une fesse paresseuse.
Certains baillaient encore, ou consommaient leur dose de sulfate de cuivre pour tenter de se réveiller.
Madame, messieurs, nad, je crois avoir isolé un artéfact intéressant à 128 jours lumière de notre position.
L’holo-projecteur diffusa une image du secteur galactique et zooma en direction de leur position. Une petite sphère jaune signalait leur position. L’image, au grossissement presque maximum se décala légèrement … sur rien. Rien ? Non pas tout à fait. Au centre de la zone ils finirent par deviner une anomalie. Certaines étoiles semblaient masquées … Kald, avec une mise en scène digne d’un bonimenteur de foire, précisa l’image : un masque sphérique noir masquait les étoiles. C’était furtif, presque imperceptible, mais c’était bien là.
Rogue … fût le mot qui vint spontanément à l’esprit de Théo et qui franchit ses lèvres sans qu’il n’en ait vraiment conscience.
Ce chuchotement tomba néanmoins dans l’oreille électronique de Kald : Oui monsieur Calderon, c’est bien un des noms que l’on donne à des planètes nomades, expulsées de leur orbite par des phénomènes cataclysmiques ou lors de le la mort de leur étoile. Celle-ci a un diamètre moyen de 10.925 km et un albédo extrêmement faible, la rendant presque invisible.
Une image néanmoins apparue : celle d’une sphère grise, presque noire, couverte de cratères immenses et parcourue de crevasses profondes.
Cette projection est purement informatique, à partir d’éléments fragmentaires que j’ai put percevoir. L’objet spatial ne dégage aucune énergie, et aucun rayonnement électromagnétique. Il n’a aucun satellite et dérive dans l’espace à une vitesse constante de 800 km/secondes. Je n’ai noté aucune balise active à sa surface et nous sommes trop loin pour que je puisse détecter en visuel des traces de campement ou de d’installation minière.