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Le Lilith prend l'Espace
#51
oO( me planquer, pfff... si on n'est pas en sécurité dans son propre vaisseau, où va-t-on!?)

Khrys se rendit calmement dans sa chambre. Ceux qui le côtoyait récemment ne savait pas que son costume lui conférait une bonne défense. Sous ses allures de dandy, Khrys était pragmatique. Son costume de cuir blanc avait une doublure en abestos.
Il avait toujours une petite paire de gants fin et transparents, mais blindés dans sa poche et dans sa mallette.
Et dans une de ses bottes, était dissimulé une vibrodague qu'il avait déjà utilisé dans le passé.

Une fois dans sa chambre, il fit le tour de la situation.
Avec deux compagnons robotiques, et son fauteuil antigrav à champs de force, que pouvait-il lui arriver?
Il décida donc d'activer son fauteuil...
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#52
[Deuxième phase]
"Sortie TL sept secondes... TOP."
On dit souvent : "Attends une seconde !" à quelqu'un que l'on veut faire patienter. Cela peut être long une seconde. Elle peut toucher à l'éternité. Alors sept...
Bien que Cyborg, Sémirande n'avait jamais bloqué les tics et micro-expressions que que son corps robotique reproduisait à merveille. C'était possible, bien sur, mais compliqué à mettre en place, et ce pouvait être assez pénible à la longue. Et surtout : elle ne le désirait pas.
Deux hommes sur la passerelle, les seuls qui pouvaient voir son visage, purent donc mesurer, si toutefois leur tâche leur en laissa le loisir, à quel point elle n'avait pas l'air de plaisanter. "Sortie : TOP" reçurent-ils par leur PV. Mais en fait, le signal transmis avait été bien plus riche en information que cela. Il comportait un compte à rebours, une demande d'initiation de séquence de tir (toutes armes), et une indication de l'endroit où ils allaient émerger. Il n'y avait pas trente-six possibilités.
Le nuage de Oort, bien sur.
Ils étaient à 123 UA du chantier. KRZ-754 était un lumignon à peine plus brillant que les étoiles les plus proches. Et encore...
Ils n'avaient rien en vue en passif, leurs détecteurs actifs étant pour l'heure stoppés.
"Tactique : recherche objectif." dit sobrement la commandante. Qui en profita pour essayer la transparence. Un procédé très classique rendit donc la coque transparente. Les consoles elles-mêmes disparurent ; c'était déjà moins fréquent mais encore bien connu. Mais là où il y put se rendre compte qu'il y avait un très net progrès, ce fut quand monsieur Gorda vit que l'autocollant "I [Image: Heart.gif] spacegums" s'effaçait progressivement. Il était recouvert par des nanomachines dont la fonction était de faire en sorte que la transparence soit irréprochable. Cela avait coûté cher à l'installation, et continuerait à valoir "bonbon" en consommables et en entretien (qui ne pouvait se faire qu'en NT6+). Mais cela avait son petit cachet.

Sémirande attendit la réponse de ses co-guildiens.
#53
Monsieur Le Fu lança les pods de senseurs d'une commande mentale.

A l'extrémité des ailes du Lilith, des panneaux s'escamotèrent, et les éjecteurs électromagnétiques propulsèrent deux capsules coniques au bout d'un câble monofilament, qui stoppèrent à 100 kilomètres du navire une seconde plus tard. Des batteries d'antennes et d'instruments de détection se déployèrent aussitôt autour des deux pods. Le vaisseau disposait à présent d'un interféromètre multi-spectre de deux cents kilomètres de diamètre. Cinéthéodolites optiques, senseurs spectroscopiques, radars passifs et capteurs gravimétriques se mirent à scruter l'Espace jusqu'à 30 secondes-lumière de la position du Lilith.

Manchu lança les routines d'analyse. La réponse s'afficha sur son écran trivid en quelques instants.

"Masse de 5000 tonnes au 245, azimuth 20. Orbite hyperbolique, distance 0,01 UA, delta-v 72 km/s. Cible acquise. Feu sur votre ordre, commandante."
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#54
"Trône" s'éveilla. Il se mit à flotter à une hauteur où son propriétaire pourrait s'y asseoir sans déséquilibre.

Après les échanges protocolaires classiques, le logimec spécialisé dans le confort de son passager demanda:
Est-il possible d'enlever l’incrustation dégradante sur ma carrosserie toute neuve? Il me semble que sa présence est tout à fait incongrue, et n'est pas conforme à votre image.

Trône n'était pas si tape à l'oeil, mais ses fonctionnalités étaient dans ce que Khrys attendait de lui: ergonomie adaptable, connectivité à la Toile, écrans et claviers holographiques déployable à volonté. Ajouté à cela, un écran de force lui permettait de mettre en sécurité son propriétaire. Son déplacement, se faisait grâce un générateur Antigrav individuel pouvant lui servir de véhicule d'appoint, pas d'une célérité très élevée, mais suffisamment rapide pour voyage sur de courtes périodes. Au pire, il était capable de passer de la haute atmosphère jusqu'au sol telle une capsule de survie. Sous le siège, un petit compartiment pouvait recycler/filtrer de l'eau, et mini-cook de survie capable à l'aide de matière organique de fabriquer une nourriture de survie.

Khrys se sentait rassuré... et le vaisseau passa un court moment dans le Triche-Lumière.
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#55
"- Systèmes de maintien de vie nominaux, RAS."

Cuperno avait dors et déjà programmé différents scénarii de secours, au cas où la passerelle, ou un des passagers resté dans sa cabine se trouverait en difficulté. Relocalisation, confinement, voir évacuation, tout était déjà planifié, et sauf cas imprévu, tout s'executerait automatiquement.
#56
Virik respirait calmement. Patiemment.

Son esprit se scinda.

Une partie restait attentive, écoutant, observant, sensible au moindre changement de situation au retour en espace newtonien, aux modifications du régime du varlet et aux étoiles qui tourbillonnaient par la verrière.

L’autre le ramena à Shaban, un jour de pluie. La terrasse couverte était balayée par le vent froid et humide alors qu’en contrebas les arbres jiïju se courbaient sur les bourrasques, agitant leurs branches sous un ciel d’un gris de plomb.

Il y avait là maitresse Iluma qui, assise sur la pierre centrale, entourée de ses élèves, affutait son sabre, imitée par les apprentis hatanis qui faisaient de même avec leur sabre d’entrainement.

De temps à autre elle se levait, venant corriger un geste qui n’avait pas la précision de l’angle requis.

C’était une activité dédiée à la réflexion, un acte répétitif qui en concentrant la main sur un acte, laissait à l’esprit la capacité à s’évader dans un voyage intérieur. Mais Virik avait interrompu sa tache. Il observait le rideau de pluie qui venait par moment masquer totalement la forêt, rendant invisible le village de Shabanïa.

Une pichenette sur l’oreille le ramena à sa tache. Il leva les yeux en direction de maitresse Iluma qui s’était approchée en silence. Cette dernière s’accroupit, posa la main sur la sienne et corrigea imperceptiblement le mouvement de la pierre d’affutage qui glissait sur l’acier. Virik courba les oreilles d’embarras. Tu rêvassais vairon ? La voix de maitresse Iluma était grave, mais nullement sévère. Souviens toi que sous la pluie on peut soit courir le plus vite possible, soit s’élancer et s’abriter sous les arbres, les avancées des toits qui bordent le chemin. De toute façon tu seras mouillé. Mais si tu te prépares à l’idée d’être trempé, tu ne seras en fin de compte que peu contrarié par l’arrivée de la pluie.

Virik était prêt. Il attendait.
#57
[Pan !]
"Feu à volonté. Rentrez les sondes. Paré à faire mouvement." En vraie situation de combat, Sémi aurait bougé le vaisseau de suite, et l'interféromètre aurait été purement et simplement abandonné. Mais ce n'était pas le moment d'ajouter des dépenses aux dépenses, n'est-ce pas ?
Lilith se mit en route. Elle était à un peu plus de 26" de sa cible, mais elle ne l'atteignit qu'au bout d'une trentaine, à cause des zig-zag que sa pilote lui imposa dans le but de tester les Infotirs.
C'était un classe V qui n'avait pas eu de chance. Une infime erreur à l'énergisation de la coque avait eu raison de tous ses espoirs d'envol. Le chantier l'avait envoyé en orbite hyperbolique, afin qu'il serve de cible d'exercice.
"Lasers : trois tirs. Feu." Et les tourelles conventionnelles crachèrent leur venin de lumière, ajoutant une blessure à celles que des dizaines d'autres qu'eux avaient déjà infligé à cette pauvre coquille vide.

Cela dit, tout autour, dans un rayon de 50 UA; il y avait des êtres et des machines qui travaillait, et dur !!!

Il a été dit plus haut que KRZ-754 possédait un nuage de Oort, ce qui fera sourire les gens instruits, qui savent qu'un tel système ne peut pas en posséder ; et de fait KRZ-754 n'en avait effectivement pas.

Mais voilà : l'étoile solitaire s'était au fil des siècles un peu rapprochée d'une K2 répondant au doux nom de TTR-081 ; et cette dernière avait une jolie collection de comètes. Inévitablement, il serait arrivé un moment où quelques-unes des vieilles mémères auraient changé de camp, tombant vers l'étoile rouge et son précieux chantier, rendant la calibration des Varlets aléatoire voire impossible. Aussi avait-on envoyé des myriades de sondes semi-intelligentes, soit par poussée initiale soit en les déposant sur place. Chacune d'elle prenant son autonomie, elles commencèrent par se coller aux astres glacés même peu ou pas dangereux, et ce afin de faire le plein. Puis elles se détachèrent, parcourant le vide et les siècles à la recherches d'autres corps cométaires, menaçants ceux-là.

Quand un de ces corps indésirable était repéré, une ou deux sondes s'y collaient, et lui imprimaient une lente mais constante poussée : seulement quelques grammes ; mais sur des siècles ces quelques grammes envoyaient la comète au diable.

Des Etres vivants s'activaient ici aussi ; de ces humbles tâcherons dont on ne remarquait l'importance que quand ils cessaient de travailler. Ils réparaient, remplaçaient, ajoutaient ou re répartissaient les matériels. A une demi UA une de ces équipes qui s'affairait trouva le temps de passer un salut à Lilith. Sémi lui répondit immédiatement quelque chose de gentil.

"Cessez le feu." Lilith repassa en TL sans que personne n'en fut prévenu. Le navire prit la direction de Macbett, à pleine vitesse.

Ce fut horrible.

Sémirande ne lâcha pas on équipage, lui imposant une attention de tous les instants. Pas de pause repas, pas de sommeil, utilisation des commodités des combinaisons pour les besoins physiologiques. Elle les fit atteindre MacBett en leur faisant éviter toutes, absolument toutes les rencontres ; comme si ce petit coin d'espace Impérial quand même pas trop mal défendu était devenu un territoire ennemi. A un moment, ils repassèrent même en espace newtonien, armes prêtes à tirer malgré le risque énorme de bavure que cela impliquait. Folie ? Quelle folie ? Qui est le plus fou ? Celui qui teste ses compagnons avant l'épreuve ? Ou bien celui qui se contente d'espérer qu'ils se comporteront bien quand viendra ladite épreuve ?
Lilith arriva à MacBett avec trois heures de retard ; seulement trois petites heures en dépit des tours, détours, embuscades, manoeuvres d'évitement parfois très brutales auxquels elle s'était livrée.

"Tu prends la suite Khrys ?" furent les premières paroles de la commancante depuis de longues heures, et qu'elle prononça une fois le navire à quai dans un confortable silo.

//Quelqu'un sait à quoi ressemble cette MacBett ?

Edit : une ou deux répétitions, deux ou trois tournures... la routine quoi

Re-édit : c'était vraiment trop mauvais :-(
#58
[hrp]
Sémirande Wrote://Quelqu'un sait à quoi ressemble cette MacBett ?
Je vais vous en dire plus. Mais je vais devoir faire un petit retour arrière...
A ce soir :hai:[/hrp]
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#59
Virik s’était installé, restant au point qu’il avait choisi au départ, couvert par le champ de dissimulation holographique, rechargeant sur une prise de pont son armure quand s’était nécessaire.

Durant les presque deux jours que dura le vol il s’était astreint à un sommeil polyphasique, de courtes siestes, de 15 à 20 minutes toutes les deux heures, quand son attention se relâchait trop.

Il avait mangé sur place, utilisant les bâtonnets de viande séchée de sa besace et dédaignant la pate nourrissante que lui proposait le système de recyclage intégré de son armure de combat, n’acceptant de celle-ci que de l’eau.

Il resta donc sur place, signalant toutes les deux heures qu’il était toujours en faction, faisant travailler ses muscles et changeant de position régulièrement afin d’éviter l’ankylose ou les problèmes circulatoires.
#60
Ces quarante-trois heures de traversée qui en devinrent quarante-six à force de tours, détours et contours, furent donc un enfer pour l'équipage du Lilith.

Et pour l'un des hommes du capitaine Bligh -- pardon, Chalmak -- plus que pour les autres.

La douleur fugitive qui avait vrillé le crâne de Manchu Le Fu alors qu'il s'installait à son poste sur la passerelle refit son apparition au cours du voyage. Au fur et à mesure que les heures de vigie et de pilotage se succédaient sans relâche, les douleurs brèves devinrent céphalées, se prolongèrent petit à petit. Les anti-douleurs et les antalgiques à large spectre que Khrys Edelman vint lui administrer le soulagèrent... au début. Puis de moins en moins. Mais il endurait en silence.

Le Lilith était à six heures de sa retranslation dans l'Espace cislunaire de Macbett lorsque Madame Chalmak, qui se trouvait dans la salle de repos attenante à la passerelle et attendait que le polyperco ait terminé d'infuser son thé vert, entendit l'alerte rouge retentir et sentit le vaisseau faire un soubresaut. Elle laissa la Psychoperception l'envahir : le ruban de soie bleuté de la Route s'éloignait imperceptiblement. Encore vingt secondes et le Lilith allait déraper dans l'Espace sous forme d'une pluie de particules à haute énergie.

Elle se précipita dans le poste principal. Son cri de reproche s'arrêta au seuil de ses lèvres. Le siège qu'occupait Manchu deux minutes plus tôt était vide. Le navyborg gisait au sol, recroquevillé sur lui-même. Le flot de bile qu'il avait vomi avait été évacué par sa combinaison-champ et formait une flaque nauséabonde.

Dix secondes avant le dérapage. Pas le temps de réfléchir. Elle enjamba le corps de son coguildien et s'installa aux commandes à sa place. Elle redressa la trajectoire du navire, le ré-aligna en douceur sur la Route, tout en demandant à Khrys et Djal de s'occuper de Monsieur Le Fu.

Le second pilote fut rapidement transporté au pont supérieur et placé dans l'un des deux autodocs de l'infirmerie. Les scanners médicaux entrèrent en action, les programmes d'analyse et de diagnostic commençèrent à afficher des colonnes de données sur les moniteurs holovids. Les secondes s'écoulèrent, interminables. La voix atone du médecin-robot s'éleva au bout d'une demie-minute, ce qui était un délai absolument inhabituel :

"Diagnostic impossible. Activité cérébrale chaotique et influx neurologiques incohérents. Transmissions synaptiques fortement perturbées. Une hospitalisation d'urgence dans un établissement spécialisé est recommandée. Le patient va être placé en hibernation pour ralentir la dégradation de son état."

Une couche de cristaux se forma presqu'instantanément sur les parois du sarcophage médical où reposait Manchu Le Fu.

Madame Chalmak dût donc assurer elle-même la dernière partie du voyage vers Macbett.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)


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