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Délires méc(h)aniques
#1
A l’issue de la visite, Sémirande rejoignit directement sa (belle) cabine. C’était un bungalow qui donnait sur un petit jardin, qu’elle avait choisi au cœur de l’hiver ; sans doute pour se préparer à ce qui l’attendait sur Vonda, où il « caillait velu » lui avait-on dit.
Elle enfila un pyjama d’intérieur, pestant une fois de plus sur le fait de n’avoir pas ses jambes. Franchement, elle commençait à mal le vivre. Oui, n’en déplaise aux « naturalistes » fanatiques, qui voyaient dans les cyborgs des machines sans âme que la perte d’un boulon ou deux ne gênait pas plus que cela, comme aux « mécanistes » tout aussi fanatiques qui voyaient le cyborg de l’avenir comme une âme désincarnée que la perte d’un boulon ou deux ne gênait pas plus que cela.
Ses jambes lui manquaient. Le balancement de la marche, la caresse sensuelle de la soie sur sa peau, la course, activité qui imposait une grande coordination entre la chair et la machine. C’est une chose de ce genre qui faisait qu’elle n’avait pas particulièrement cherché à faire de conquête depuis leur retour. En fait, elle les avait même évitées.
Une fois de plus, elle se demanda si elle avait bien fait de se faire cybernétiser. Mais ça, c’est la question qu’elle se posait quand le spleen la rattrapait.
Bouh, idées noires…
Sémirande fit un signe de conjuration appris sur Myrtil, et qui lui était resté. Bon, autant bosser un peu, cela lui changerait les idées. Elle hésita à appeler Djal et Manchu, mais dans ce cas, elle devrait également convoquer le félin ; et franchement elle n’y tenait pas.
Et puis, cette tête de mule aux idées bien arrêtées voulait être sure d’elle, cette fois. Sa bévue des chasseurs lui était restée sur l’estomac.
Elle commença à appeler les fichiers de « Lilith », mais les referma aussitôt. Elle s’aperçut aussitôt qu’elle n’avait pas envie de ça. Pas d’inspiration pour cela. Bon…
Elle ressortit donc les projets « formec ». Par jeu, elle aligna les modèles disponibles, des petits « Formecs » de base aux gigantesques « Gundam » et « Evangélions ». Même le mythique « Goldorak » s’aligna à côté de ses frères.
« Bon, qu’est-ce qu’il nous faut dans le fond ? » Elle commença à faire des allers & retours dans la pièce, passant devant les projections sans les regarder, absorbée. « Exploration, surveillance, travaux de défrichage, de terrassement… Normalement, un trois mètres suffirait. Mais on part en espace inconnu. On peut être amenés à se poser n’importe où, sur les mondes les plus pourris qui soient. Et là… Plus l’outil est gros, mieux cela vaut ».
Elle s’arrêta, examinant les bases de données, tentant de trouver un fil conducteur dans le fatras d’opinions divergentes dont elle prenait connaissance. Elle arriva à une conclusion ; dont elle reconnaissait elle-même le côté partial influencé par son désir secret. Cela concernait l’exploration et seulement l’exploration. En gros : sur les mondes où seuls les « petits » méchas se justifiaient, ils restaient dans le hangar à 60% du temps. Sur les sites où il fallait du gros, le mécha sortait tout le temps.

« L’ennui, c’est pour le caser. Si je commence à leur remplir la soute avec un mecha, ils vont râler (surtout Khrys). Eh mais… »
Une idée commença à germer dans la tête un rien mégalomane de la jeune femme. Elle rappela les plans de Lilith, fit un gros plan sur la dérive (qui contiendrait le gros de la soute), allongea un peu l’arrondi..
« Un quinze mètres au moins ».
#2
[Oui, sauf que...]

Un formec d'exploration était sensé résister aux environnements les plus hostiles : zéro absolu du vide spatial, radiations dures, flux de particules, températures infernales de planètes à effet de serre, gaz délétères, fluides corrosifs, pressions atmosphériques ou hydrostatiques de plusieurs dizaines de millions de newtons par mètre carré. Et là, les coûts de conditionnement augmentaient géométriquement avec la taille de l'engin à équiper.

Au bout de quelques minutes de réflexion, Sémirande revit ses ambitions et finit par se fixer sur plusieurs modèles de dix mètres et de cinq tonnes, des mécaniques déjà fort impressionnantes à côté desquelles l'antique robot de manutention du Méphisto aurait ressemblé à un jouet.

Les spécifications techniques et les équipements de son mecha idéal s'affichaient sur les holos de la navyborg :
  • Une pile atomique pour l'alimentation en énergie,
  • Une protection de sécurité résistante jusqu'à 500 atmosphères,
  • Des membres articulés pour la locomotion principale,
  • Des plaques de répulsion accueillant des souches antigravs améliorées,
  • Un propulseur autonome à souche ionique pour les déplacements orbitaux,
  • Des manipulateurs de précision, avec un désintégrateur sur le bras droit,
  • Un cybercockpitt pour un mécanaute doté d'un plot vertébral,
  • Un alimenteur individuel pour les opérations de longue durée,
  • Un minicom et un enregistreur TriD pour les communications,
  • Un champ de forces civil pour une protection supplémentaire,
  • Un compartiment logistique pressurisé de 90 kilos : bien que ce soit en principe interdit, le formec pourrait au besoin accueillir un passager supplémentaire.

L'engin irait chercher dans les 2,3 millions de crédits...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)


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