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Vol d'essai
#1
[Le hangar se vida]
Tout le matériel présent dans le hangar fut déplacé dans un bâtiment voisin.
Mademoiselle Chalmak venait de replier le Gerfaut, qui partit aussi pour ce même édifice. Monsieur Antillès put vérifier que son bébé avait été plié, transporté et rangé dans un box bien scellé selon les règles de l'art.

Rassuré, il rejoignit la Navyborg qui regardait leur vieux / nouveau vaisseau. "Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si beau" dit-elle. Elle ne demanda pas si l'énergisation s'était bien passée : elle le savait, bien sur.

"Vamos ?" Ses lèvres n'avaient pas bougé, évidemment. "Messieurs Skriblllz et Skrublllz, nous commençons la procédure de test point zéro."

Les deux pilotes montèrent à la passerelle. "Prends le plot" émit Sémirande à son collègue. Elle-même s'allongea sur le fauteuil de tir, et se connecta en double. Monsieur Antillès commença la Check-List détaillée, que sa jeune commandante effectuait elle-même point à point. Cela dura une heure et il n'y eut pas de loupé. Monsieur Orkalys hésita une seconde, et "entendit" sa commandante lui "dire" "Eh bien vas-y, ne sois pas timide !" Monsieur Antillès envoya un ordre à la salle des machines, et les deux génératrices à antimatière envoyèrent leur anti-fer liquide vers ces curieuses chaudières à thermocouple d'une complexité effroyable qu'étaient les moteurs Varlet. La puissance monta en flèche, et mademoiselle Chalmak fit une courte prière à la mémoire de Sachiel Qruze : il aurait été heureux de voir ça...

Monsieur Antillès brancha les antigravs, et le Méphisto s'éleva de soixante centimètres. D'une impulsion mentale, il le fit s'avancer sur le tarmac, quasiment désert, l'astroport d'Amarzèle étant composé à 99% de structures "en silo".

Il demanda les autorisations, les obtint et monta, lentement comme le voulait cette procédure spéciale. Mais même à 600 km/heure, on est vite dans l'espace. "Tu peux mettre la transparence ?" demanda Sémi. La coque disparut d'un coup. C'était magnifique. Les Navyborgs disaient que l'on ne se blasait jamais.

"On va jusqu'à l'étoile Francesca, à 6, et on revient. Allez ! Lance-le ! Comme la dernière fois !"

Monsieur Antillès sourit et...
#2
Tous ses sens artificiellement élargis par la neurodérivation, Gurvan avait d'abord vu la surface du tarmac s'enfuir sous lui, puis l'astroport était devenu une tâche grise dans le damier bariolé d'Amarzèle-Ville, la cité était devenue une flaque de couleur sur la courbure de Viala, le ciel avait viré à un indigo profond où les étoiles s'étaient allumées une à une.

Il entendit Sémirande lui dire de mettre la gomme...
... et entama la surgyration. Une des caractéristiques des moteurs hyperluminiques était qu'ils n'avaient pas de tuyères d'échappement ou d'évents pour éjecter le plasma comme à l'époque des Mange-poussières. Un vaisseau Varlet était assez peu spectaculaire... sauf quand il créait un point de Vérité.

Le Méphisto s'éloignait à vitesse croissante de Viala en faisant des tonneaux, lorsqu'une corolle pourpre s'ouvrit comme une gerbe lumineuse à l'arrière du navire. Devant le Transistel, une autre fleur d'un bleu électrique se déploya, et l'Espace se mit à miroiter. Les vagues d'énergie s'enroulèrent à la manière d'un diaphragme sur le pourtour du point de Vérité, tandis qu'un disque de noirceur absolue se dilatait en son centre comme une pupille.

Le Méphisto franchit l'interface. Les étoiles disparurent, les instruments de vol se turent. Le Triche-Lumière présenta ses mélodies de couleurs odorantes à leur Psychoperception. Gurvan plaça le vaisseau sur la Route, et émit à l'intention de sa coguildienne via son plot vertébral :

"Et voila... La dernière fois que nous avons quitté Viala et que je t'ai demandé comment je m'en sortais, tu m'as répondu que tu ne donnais jamais ce genre d'avis avant la fin du voyage. J'attendrai donc le vol de retour, chère collègue..."
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#3
[Mais...]
Bien qu'elle soit toujours partagée entre le délire Psychoperceptif et la surveillance des systèmes au moyen de son plot, Sémirande avait ouvert ses yeux de cyborg, stupéfaite... "Eh... On va pas un peu vite, là ?"

La confirmation vint de monsieur Skriblllz (à moins que ce ne fut Skrublllz) "Vitesse nominale à 16 point 997, soit zéro point 991 de plus qu'avant la refonte. Au revoir."

Ce devait être la vitesse originelle du navire. C'était stupéfiant. Mais cela arrivait parfois. Sémirande eut un sourire, referma les yeux, se pelotonna dans son fauteuil un peu comme le faisait Makzinéro et reprit sa surveillance des systèmes.
#4
Vingt et une minutes de vol suffirent au Méphisto pour rejoindre l'étoile Francesca.

Le vaisseau de la TSA quitta le Triche-Lumière à 5 UA de la primaire du système, une minuscule naine rouge comme la Galaxie en comptait tant. Elle n'était accompagnée que d'une planète jovienne deux fois grosse comme Sol Cinq, une énorme boule de gaz brun-orangé, elle-même entourée d'un large anneau planétaire de roche et de glace et d'une ribambelle de lunes. Pour le reste, des poussières, des astéroïdes, et un nuage cométaire peu étendu.

Gurvan fit le point pendant plusieurs minutes, établissant soigneusement la corrélation entre l'Espace et le Triche-Lumière. Il lança une commande mentale, passa de nouveau les Varlet en mode C+, pour une fraction de seconde. Le Méphisto ressortit dans l'espace périlunaire de la géante gazeuse. Le Navyborg demanda la puissance nominale à la salle des machines. Le vaisseau accéléra en quelques secondes jusqu'à sa vitesse espace de croisière de 56000 kilomètres par seconde. Monsieur Antillès et mademoiselle Chalmak croisèrent plusieurs petites lunes grises grêlées de cratères, une autre couverte de glace que la lumière de l'étoile teintait de rose. Le Transistel plana quelques temps au-dessus des panaches volcaniques du planétoïde le plus proche de la géante, un globe brunâtre veiné de grenat, dont le coeur en fusion était secoué en permanence par les marées gravitationnelles. Le pilote survola l'anneau planétaire brillant comme un collier de diamants, puis passa au travers. Cela lui rappela cet autre anneau, dans le système de Tau Agrippine, des années auparavant. Dans une autre vie, pour ainsi dire.

Son visage s'éclaira soudain tandis qu'il levait les yeux vers les étoiles et identifiait les constellations et les amas. Il se tourna vers sa commandante :

"Tu me fais confiance ? Je voudrais bien te montrer quelque chose. C'est à 85 AL environ, on en aura pour cinq heures."

Au hochement de tête de Sémirande, Gurvan déclencha de nouveau la surgyration. Le Méphisto pirouetta au-dessus de la géante gazeuse dans un bref et intense panache d'énergie et créa un autre point de vérité.

Trois cent deux minutes plus tard, leur navire quittait de nouveau le Triche-Lumière, au large d'une étoile moyenne de type G2, qui n'était connue sur les répertoires astrographiques de l'Empire et de l'Alliance des Douze Soleils que sous la suite de chiffres de ses coordonnées galactiques. Un nouveau saut de puce plus tard, et il flottait au-dessus d'un monde anonyme, brillant d'un éclat blanc-bleuté car recouvert de glaciers des pôles à l'équateur.

Souriant à l'interrogation muette de Sémirande, Gurvan fit plonger l'astronef dans l'atmosphère ténue. Ils survolèrent des plaines de neige qui s'étendaient à perte de vue, jusqu'à une faille recouverte d'une légère brume. Une véritable entaille dans l'écorce planétaire, encadrée entre deux hautes falaises, qui devait bien faire cinquante kilomètres de long, cinq de large, et au moins deux de profondeur.

Et là, au creux de cette vallée... Le sol dépouillé de neige, une végétation luxuriante, des arbres aux formes élancées, des cours d'eau. Un jardin tropical entretenu par la géothermie.

Le Méphisto se posa dans une clairière, non loin de la taverne. Les deux navyborgs débarquèrent, le pilote faisant les honneurs du lieu à sa commandante. L'aubergiste reconnut monsieur Antillès et détailla Sémirande sans vergogne :

"Salut Gurvan ! Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Eh, tu sais les choisir !"

Le pilote se tourna vers sa coguildienne :

"On mange un morceau et on repart ? Ce coup-ci, je te laisse le plot..."
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#5
[Alors là]
Mademoiselle Chalmak éclata de rire. "Pour ce qui est de manger, en ce qui me concerne : certainement pas. Mais pour une pause-propergol, alors là : oui, oui et mille fois oui ! Je vais me prendre un bidon, on ne sait jamais."

Les deux Panzanopèdes restèrent à bord, évidement ;( .

On pouvait sentir un vent tiède monter "d'en bas". Sémirande s'arrêta pour regarder autour d'elle et éclata de nouveau de rire. "Sur aucune carte hein ?" Elle suivit monsieur Antillès et l'aubergiste et entrèrent dans l'établissement. Murs de pierre verte, toit de feuilles d'une plante aquatique quelconque (des sortes de Victoria amazonica), avancée aux piliers de bois et au sol en caillebotis... Charmant. Hum. La pierre était recouverte de stradiglass, et elle aurait parié que le toit avait un traitement de même nature, mais compatible avec le végétal. La terrasse était protégée, aussi. Une petit système hydroélectrique alimentait le tout, mais notre Navyborg aurait également parié gros qu'il y avait une génératrice à antimatière prête à démarrer en un dixième de seconde, un générateur d'écran, des lasers lourds et tout et tout. Normal, ICI Big Grin "Pas un mot à Khrys Edelman, on est d'accord, Gurvan ?"

L'aubergiste avait une mixture qui lui convenait. Pour ceux que cela intéresse, cela ressemblait à une glace avec de la crème fouettée dessus, et en "mangeant" le mélange ses remarquables papilles (supérieures à celles de son ancienne langue humaines par certains côtés) lui retransmirent des goûts que l'on aurait pu rapprocher de la mangue et de la chantilly.

Ils parlèrent boutique un moment. Monsieur Antillès voyait une Sémirande qu'il ne connaissait pas. D'ailleurs Sémi se surprenait elle-même. Elle y réfléchit une seconde. Hum... Ce type était le premier avec qui elle avait certaines affinités depuis longtemps, voilà pourquoi elle se sentait si à l'aise.
- Pétrus Alcaline était un brave homme, honnête, travailleur et généreux, mais il ne pourrait pas devenir un ami, tout simplement.
- Ariana ? Elle avait flashé sur cette soldate meurtrie par la vie, et s'était prise un râteau de première, dont elle souriait maintenant. Mais à l'époque...
- Casey Lano ? Un macho qui ne pensait qu'à la sauter, un menteur qui avait bidonné des pannes pour se faire mousser, un lâche, un typr à virer de la Guilde d'urgence.
- Deltar Kirlek ? Gentil bourin.
- Itzak Abbart Daykard ? Un type ambigu, un peu effrayant, capable du meilleur... et du pire !
- Sachiel Qruze ? Le pauvre... Prisonnier d'un carcan de règlements qui l'aidaient et l'enfonçaient tout à la fois.
- Arcus Bala ? Pourquoi était-il parti ? Enfin, il n'aurait jamais fait un ami...
- Ikaar Lohnsöme ? Qu'était-il venu faire ici, par les dieux de l'infi |(
- Le Père Jdryk'll ? Un Etre précieux, ô combien, un ami, oh que oui ; mais avec lequel elle n'aurait jamais que des relations de confrontation idéologique et de rivalité intellectuelles : c'est d'ailleurs ainsi que se tissaient parfois des liens durables entre certains Etres. Jusqu'à présent, ils avaient constamment été alliés, et il faudrait une situation bien tragique pour que ça change. Elle se promit de tout mettre en oeuvre pour que cela n'arrive jamais.
- Khrys Edelman ? Insupportable poseur, cupide, manipulateur, menteur... Et capable de s'interposer sans arme entre des innocents et une brute du Pacte d'Airain armée jusqu'aux dents. Pour les premiers qualificatifs, il l'amusait. Pour le second, elle l'aimait et le respectait.
- Monsieur Orkalys ? Une brute. Un Psychopathe schizophrène. Un type à enfermer et à soigner. Elle avait peur de lui, PEUR ! Tant qu'elle serait commandante, il pouvait toujours demander à bosser pour la TSA ! // :lol: :wink:

L'homme en face d'elle lui plaisait à plus d'un titre.
- il avait l'air normal, et l'était certainement Big Grin
- il ne la ramenait pas
- il aimait les machines sans les vénérer à l'excès
- il avait de l'humour lui aussi,
- il n'allait certainement pas lui faire le numéro du séducteur (d'ailleurs, les penchants de la Navyborg n'avaient pas changé avec le départ de Simblo, loin de là. Toujours aussi lesgousse :tmi: )

"Tu sais." dit-elle "J'ai encore fait modifier mon corps, dans le sens de la simplification. Entre autres choses, j'ai fait démonter ces waldos de qui me permettait de tirer avec des arcs puissants comme des obusiers. Cela me déséquilibrait, augmentait mon poids et revenait cher en maintenance. Mais ma vue, mon ouïe, mon odorat sont augmentés. J'ai également un sens du goût légèrement supérieur à un humain standard, mais pas autant qu'un critique gastronomique tant soit peu compétent. Mon toucher est supérieur aussi. Parait que je ressentirai mieux les caresses." Elle rit encore. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas été si heureuse.

Edit : modification Vous savez ==> Tu sais
#6
semirande chalmak Wrote:"Pas un mot à Khrys Edelman, on est d'accord, Gurvan ?"
"Khrys comment ?" dit monsieur Antillès avec un air ahuri parfaitement imité.

Gurvan avait commandé un plat de nouilles cuisinées à l'asiatique selon une recette multi-décamillénaire, qu'il arrosa d'une chope de bière blanche. La conversation avec sa collègue était agréable. Bonne chère, bonne compagnie, et le top de la technologie astronavale pour courir l'Espace, que demander de plus ?

Il l'écouta énumérer la liste de collaborateurs de la TSA, passés et présents. Il lui raconta les épisodes marquants de sa propre carrière : Pulsar Médias, la catastrophe de Perséphone. Le Service Cosmodésique de l'Alliance. Les années de prospection pour le Consortium Minier des Agrippines.

Il termina ses nouilles et son jus de houblon, désigna du doigt un de ces curieux fruits-lampions dans la coupe placée entre lui et Sémirande. Le petit faisceau laser de son antigrav de table découpa l'espèce de kiwi bioluminescent en rondelles qu'il porta à sa bouche. La saveur rappelait celle d'un agrume avec un arrière-goût floral similaire à celui du litchi.

semirande chalmak Wrote:Mon toucher est supérieur aussi. Parait que je ressentirai mieux les caresses.

A ces mots, l'esprit de Gurvan se mit à rêvasser et il revit Manouchka se déhancher langoureusement sur scène. :$ :inlove:

Il secoua la tête pour chasser les images mentales qui devenaient plutôt sensuelles, consulta le chrono de son persoc :

"Bon, je crois qu'il est temps de repartir. Comme promis, à toi le plot."
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#7
[Immédiatement]
"Yops."

La suite ce soir...
#8
[Départ de nulle part]
Le Méphisto redécolla du pré, se faufila dans la faille sur 10 km, mit prudemment le museau dehors puis s'élança vers les étoiles. Sémirande créa un point de vérité au ras de l'atmosphère, et obliqua directement sur Viala, à 83. La machine fonctionnait à la perfection, aussi monsieur Antillès et elle-même reprirent leurs habitudes ; ce qui veut dire : veille, veille, veille et si tu as un moment : veille encore. Bien leur en prit.

Cela se produisit au détour d'une superbe symphonie belle, mélodieuse, émouvante. Une dissonance surgit d'un coup. En auditif, cela donnait un grognement. En visuel, une sorte de raie-manta d'un millier de tonnes standard. Et cette chose créa un point de vérité et disparut.

La réaction de Sémirande fut... L'alarme combat sonna, la passerelle passa au rouge le tout en et elle fit un virage à angle aïgu en direction du Point de Vérité encore visible. Elle donna calmement les ordres suivants :
"Machines, convertisseurs à 110%. Ecran à puissance de combat. VOUS COUPEREZ TOUT SAUF LA PRODUCTION D'ENERGIE QUAND JE VOUS LE DIRAI. Second, armez les lasers. Fleur au repos, je répète : fleur au repos."

Que fait monsieur Antillès ? Je précise : pas le temps de discutailler.
#9
Installé à la console de tir, Gurvan lança une série de commandes mentales, dérivant une partie de l'énergie produite par les réacteurs à antimatière vers les trois tourelles laser UV, programmant les systèmes d'acquisition de cibles de l'infotir pour qu'ils s'activent dès que les senseurs ne seraient plus aveugles et sourds, à la sortie du point de Vérité que Sémi n'allait pas manquer de créer.

"Tourelles parées. Infotir paré. Fleur au repos." déclara-t-il d'une voix calme.
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
#10
[C'est partiiiiiiiiii !]
La tête de Sémirande était à faire peur. Elle avait maintenant la même expression que lui avait vue monsieur Orkalys quand elle avait manqué de tuer la blonde dans la forêt de Nan-Chay. Elle sortit, au plus près du point de vérité. "Alarme au tir" dit-elle avant même de sortir du Triche-Lumière. Elle créa un point de vérité. Le Méphisto n'en était pas encore défait qu'il encaissait un tir de Fleur de la Mort. Aussitôt, sous le regard effaré de son second, elle coupa l'écran, la propulsion, l'énergisation de la verrière "passagers". Un nuage de vapeur et d'objets s'échappa du Transistel, qui tournoyait lentement sur lui-même.

Elle prenait un risque terrible.

Mais pas tant que ça...

La "raie-manta" n'était qu'à trente secondes lumière. Elle avait accéléré pour être à portée de son adversaire quand l'information "supraluminique" perçue par ses tireurs se serait évaporée, ce qui était très rapide. Quand les photons émis par le Méphisto l'atteignirent, les Etres qui le menaient crurent avoir effectué un coup critique.

"Allez, viens, ducon, un Skiff pareil, ça ne se refuse pas..."

Les génératrices du Méphisto tournaient à fond. Les batteries étaient à 105%. La "raie-manta" ne bougeait toujours pas. Mais ce glaçon de commandante navyborg n'en sourit que de plus belle.

"Ta mission avant tout hein ? Mais ton état major commence à te regarder comme un couard. Alors, plutôt que de te comporter comme un commandant responsable, tu vas le faire"

Batteries du Méphisto à 107%. La "raie-manta" s'avança, et fut bientôt derrière le Transistel.

"Tu veux tirer dans les moteurs, hein ? Oui, mais s'ils divergent ? Et puis tu regardes notre coque. De l'or sigma, rien que ça. Sans doute des petits vaniteux de richards d'humains, confortés par la proximité de Viala, qui pensaient que tu allais détaler ; ah mais toi tu ne fuis pas. Et qui sait quelles richesses peuvent se trouver dans les cales d'un vaisseau d'or ? "

Batteries à 109%. La "raie-manta" mit en avant lente et s'approcha. Du plus en plus près. Elle manoeuvra pour se trouver "sous" la coupole inférieure, certainement pour y chercher un point où forer un trou.

"Tu enverrais bien quelqu'un vérifier, mais tu es pris par le temps. Si encore tu étais passé par la verrière avant, crétin."

Batteries à 111%. Là, le sas tout neuf ! L'endroit idéal. Cela cèderait facilement. La "raie-manta" baissa son écran et ouvrit sa "gueule". De petites silhouettes vaguement humanoïdes, en combinaisons NT5 s'affairaient autour d'un appareil circulaire.

"DANS LA GUEULE : FEU. Ecran à fond." Sémirande Lança les Varlets deux secondes plus tard. Une seconde avant qu'il ne soit trop tard.

Monsieur Antillès disposait de quatre canons laser à UV : les deux anciens dans les "winglets", et les deux nouveaux à l'emplacement de l'ancien sas. Il n'y avait à cet instant pas d'énergie disponible pour eux, depuis les génératrices isolées pour que l'on ne détecte pas leur fonctionnement. Mais ces térawatts nécessaires étaient dans les batteries. Il tira. Quatre traits violacé entrèrent directement dans le vaisseau ennemi ; CAR C'ETAIT UN ENNEMI. Ils trouvèrent la soute et...

L'écran du Méphisto monta et ses Varlets se lancèrent. Le capitaine cochon dut comprendre, l'espace d'un instant, qu'il avait été joué. Peut-être ordonna-t-il d'ouvrir le feu, mais ce fut le feu qui ouvrit son vaisseau. Un feu terrible, une boule monstrueuse qui ne laissa RIEN de la "raie-manta".

Les Varlets du Méphisto n'étaient pas encore bien montés en puissance. L'onde de choc rattrapa le Transistel, qui virevolta et en perdit un instant sa gravité artificielle. Des objets volèrent. Mais l'écran tint bon. Il revint en ligne de vol.

"Messieurs : on s'éloigne d'une année-lumière et on ressort. Gurvan : message au commandement conjoint A12S / Empire Galactique pour l'opération "Myrtil".
Quote:"Venons de détruire navire logistique Kiff. Il posait des points de ravitaillement dont des capsules d'AM sans système de sécurité, je répète, sans système de sécurité. Voici les coordonnées (longue suite de chiffres). Nous cachons quelques heures au cas où un essaim serait dans le secteur."
"Signe. Tu as la double nationalité.

Le Méphisto alla se cacher une AL plus loin. Il ne fit pas de mauvaise rencontre.


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