... de Viala

[Sémirande]

De plus, au risque de me répéter, pourquoi prenons nous le risque d’un combat que nous pouvons éviter ?

[Méprisante]
"Parce que j'attache une grande importance à la qualité de mon sommeil, Ser Kiikti."

[Eron Azad]

Eron se tourna vers Djal, "Je crois me rappeler que même serieusement endommagé par la balise gigacom, l'un des deux tracevide a continué à tirer. tu as qu'a partir du principe qu’ils sont jusqu'au boutiste."

[Virik Kiikti]

Virik ne répondit pas à la provocation. La colère était comme le vent, elle passait sur lui, à travers lui.

Savoir quand se battre, quand fuir, quand attaquer, quand se défendre est une question d'intelligence et de circonstances.
Ici, en l'état de ce que j'entends, le compte n'y est pas.

La qualité de votre sommeil n'est pas une raison suffisante pour entrainer ce navire et cet équipage dans une mission de combat dangereuse voir suicidaire.

Il ne rentrerait pas dans le jeu des provocations, de l'égo, des points marqués et perdus.

Néanmoins je suis prêt à ce que nous étudions ensemble les possibilités tactiques.

De mon point de vue, nous devrions nous diriger en direction du navire de la division Novae dés que possible afin de nous mettre sous leur protection et leur offrir nos services, nos renseignements pour ce qu'il conviendra de faire. Ce qui n'empêche pas de prévoir que le Gerfaut puisse servir pendant cette fuite de navire de sauvetage, plus rapide, avec à son bord l'équipage non essentiel aux opérations de combat.

[Sémirande]

[Dégoutée]
"Continuez sans moi, moi il m'emmerde."
Sémirande sortit.

[Gurv Hemmedeji]

Monsieur Antillès interpela Madame Chalmak avant que la porte coulissante de la passerelle ne se soit refermée sur elle. Le ton était légèrement agacé et un brin de sarcasme y était également détectable :

"Eh bien, prendre ses aises avec la discipline et quitter une réunion avant que l'officier supérieur ne vous en ait accordé l'autorisation, voilà un comportement qui ressemble assez peu à celui d'une simple employée... Puisque tu nous quittes, Sémirande, remonte donc au hangar, prends le Gerfaut et va faire une reconnaissance en direction du gros porteur pirate. Approche-t-en autant que possible sans te faire repérer. Quand tu reviendras, les réparations du Lilith seront terminées, et nous déciderons s'il convient d'attaquer les deux Tracevides pirates en attente."

Il esquissa un sourire :

"La séance est ajournée."

[Virik Kiikti]

Virik ne tourna même pas une oreille en direction de la porte.

Pouvons-nous néanmoins continuer à tenter d'établir quelques éléments tactiques et lever quelques incertitudes dans la mesure du possible ?

Par exemple l'autonomie habituelle d'un trace-vide est connue. Si nous considérons que leur plein a été fait sur leur navire mère nous pouvons estimer la quantité de carburant restant à bord et l'autonomie restante ?

De même l'analyse des images des traces-vides que j'ai donné à monsieur Djal nous permettra peut être de savoir si ceux-ci transportaient d'autres cryo-chambres.

Est-il possible que ces deux trace-vide aient laissé en espace newtonien des émetteurs destinés à nous tromper quant à leur position réelle pour nous attirer dans un piège. A-t-on décodé leur signal sommes nous en mesure d'écouter la teneur de leurs conversations ? S'il s'agit d'un signal répété, il est possible que ce soit un piège.

Même chose pour leur navire mère. si le signal de celui-ci reste invariable, il est possible que ce soit une sonde en espace newtonien, si le signal varie il est possible qu'il s'agisse d'un navire secondaire donnant un vecteur d'approche destiné à détourner notre attention ou celle des Novae de la position réelle de leur navire.

Il plissa les yeux ...

Mais la mission de reconnaissance de Madame Sémirande lèvera cette incertitude, même si je crains pour sa vie. Elle sera dans un navire non armé, avec une vitesse certes raisonnable, mais insuffisante pour distancer des chasseurs, en train d'espionner un navire lourdement armé.

Il se retourna à moitié pour vérifier que les portes étaient fermées. D'ailleurs ne souhaitez-vous pas que je l'accompagne afin de la protéger en cas d'abordage ou de capture du Gerfaut ?

[Khrys]

"La séance est ajournée."

Khrys qui se contenait jusque là, sorti son ordinateur NT6, et ouvrit une fenêtre holographique.
Il affichât les données statistiques des actes de piratage de la région, les routes commerciales, et les routes possibles entre les différents systèmes. Il essaya de trouver si l'attaque était une embuscade ou plutôt un acte isolé commun dans le secteur.

[Sémirande]

[Vraoum]
Sémirande riait encore en grimpant dans le Gerfaut.
Elle s'y était rendue sans même prendre le temps de se changer, ravie de passer à autre chose.
C'était la première fois qu'elle reprenait un vaisseau seule depuis... Depuis...
Elle bloqua le souvenir toujours sensible et initia la procédure de décollage.
Si monsieur Kiikti comptait embarquer, ce fut une porte de sas fermée qu'il trouva comme le petit vaisseau se déhalait.

Bon, ne pas arriver depuis la direction de la balise, évidemment. Elle obliqua de quinze degrés environ, cela suffirait.

Tous sens aux aguets, elle se concentra sur le milieu ambiant. Elle eut tout de suite, un mauvais pressentiment. Son vaisseau était trop stable, sur une "route" trop droite, et les "voiles de mariée" qu'elle traversait régulièrement lui semblaient très minces, et de plus en plus éloignés les uns des autres. Oh, ce n'était pas le "grand bôtan" pour utiliser une expression argotique de naviguant, mais espérer se cacher ici était illusoire.
Ses yeux se froncèrent légèrement comme s'écoulaient les minutes. Elle approcha d'un dernier voile, plus épais, mais pas totalement opaque. Elle creva l'obstacle et déboucha sur une vaste zone dégagée. On y "voyait" loin, et ce loin était supérieur à la distance de Perception de la jeune femme.
"Aïe"
C'était un Classe IV, ça elle en était sure. Elle ne pouvait pas en "voir" les détail de si loin, mais au vu de sa vitesse, il avait gardé les moteurs de la coque de base. Cela impliquait que beaucoup, beaucoup de place avait été laissée disponible pour du petit matériel supplémentaire ; du genre batteries de Fleur de la Mort, Tabrons de poursuite ou même chasseurs.
Pas la peine d'insister. Elle passa le bref message suivant :

−·−· ···· ·· · ··− ··· · ·−−·− ·−−· ·− ·−−· ·− −−· ··− ·−· ···− ·−·−·− −·−· ···· ·· · ··− ··· · ·−−·− ·−−· ·− ·−−· ·− −−· ··− ·−· ···− ·−·−·− −·−· ·−·· ·− ··· ··· · ·· ···− · −· ·− ·−−· ·−−· ·−· −−− −·−· ···· · ·−·−·− −·−· −−− −−·− ··− · −·· · −··· ·− ··· · ·−·−·− ·−−· ·−· −−− −··· ·− −··· ·−·· · −− · −· − −−· ·−· −−− ··· ··· · ··· ·−· ··−·· ··· · ·−· ···− · ··· −·· · ··−· −−− ·−· −·−· · −·· · ··−· ·−· ·− ·−−· ·−−· · ·−−·− −··· −−− ·−· −·· ·−·−·− − · ·−· −− ·· −· · −−·· −····− ·−·· · ··· − −−− ··− − −·· · ··· ··− ·· − · −−− ··− ·−· · −· −−− −· −·−· · −−·· ·−·−·− ·−−− · −·· ··−·· −·−· ·−· −−− −·−· ···· · ·−·−·−

et retraversa le "Voile de..."
"Merde..."
Voile de merde était le terme approprié.
Le trou minuscule qu'elle avait percé pour sortir de ce "Voile" s'agrandissait selon une mécanique ondulatoire ; en d'autres termes le trou s'élargissait de façon circulaire. La vitesse de l'onde devait bien atteindre les 30 EAL/H. Mais il y avait pire. Les "voiles" secondaires qu'elle avait traversés sans autre incident se déchiraient eux aussi, selon le même processus et en partant du même endroit que le Grand Voile.
"Autrement dit, il y dix secondes j'étais en short, et maintenant je suis quasi à poil." Elle se garda bien de rapporter son observation dans ces termes :

·−−· ···· ··−·· −· −−− −− ·−··− −· · ··· −− ·− ··· −−·− ··− ·− −· − ··· · −· −·· ··−·· −−· ·−· ·− −·· ·− − ·· −−− −· ·−· ·− ·−−· ·· −·· · ·−·−·− ··· ··− ·· ··· ·−−·− −·· ··−·· −·−· −−− ··− ···− · ·−· − ·−·−·−

Demi-tour, direction le centre des cercles qui s'élargissaient et...
Une pensée horrible lui monta à l'esprit tandis qu'une onde de peur atroce envahissait son être.
"Et si c'était... une sorte de... Spire ! Oh par les dieux, par les dieux."
La mort inéluctable, par refus de s'alimenter, par neurasthénie, par dilution de son Etre. Elle avait vu ce que cela faisait, et une panique noire la saisit.
Fort heureusement un brin de raison subsista au milieu de cette tempête émotionnelle. Ceux qui avaient tués une Spire avaient immédiatement été envahis par un désespoir immense, par une irrépressible envie de renoncer ; alors qu'elle ne ressentait qu'une envie de vivre farouche, ainsi qu'une peur à réveiller un fonctionnaire Priman. Un peu rassérénée, elle s'employa à sauver sa peau.

[Axl Brison]

Après quelques silences sur les aspects techniques sur lesquels je ne peux me prononcer, je m'approche de Krys pour voir avec lui ce que lui indique son ordi

Elle a l'air aussi coincée qu'un logimec sémi non ? Il faut absolument lui retrouver sa joie de vivre...
Bon alors qu'avons nous là ? Tu pense que l'ordi a des infos sur les stratégies pirates ?

[Gurv Hemmedeji]

[Khrys & Axl]

Des actes de piraterie, dans cette région de la Bordure : il y en avait !

La balise gigacom où le Lilith avait trouvé refuge était localisée dans une portion d'Espace neutre au coeur de ce secteur galactique. Au Nord, les Agrippines et leurs ressources minières. Au Sud, l'Alliance des Douze Soleils et les besoins en matières premières de ses mondes de haute technologie : Viala, Macbett et Diomède. A l'Est, l'Autorité Baronniale de Kerzut et les grands centres de production industrielle de Tréfolia, Vonda, Styx et Anatolia. Les Routes du Triche-Lumière étaient quotidiennement empruntées par les navires de transport de la Minière Agrippines et d'autres compagnies plus petites pour approvisionner leurs clients alliés et impériaux. Et au Nord-Est, la poudrière de la Confédération de l'Amas de Gion, avec ses systèmes humains et karias empêtrés depuis des décennies dans leurs conflits permanents, et ses colonies laissées en friche où nombre de fraternités pirates étaient florissantes, utilisant des astroports abandonnés et des arsenaux clandestins pour lancer des raids sur les convois minéraliers ou les navires commerciaux qui transportaient les produits finis vers le Centre de l'Empire.

Grâce à l'idenfication du caisson d'hibernation de Mademoiselle Brison, Ser Kiikti avait déjà déterminé que les deux Tracevides auxquels le Lilith s'était colletés et leur porteur faisaient probablement partie de la Libre Fraternité des Têtes Dures de Kazack, une flotille plus ou moins autonome mais également rattachée, selon les opportunités et les intérêts, parfois aux Francs Mercenaires de Gion, parfois à la Compagnie des Libres Faiseurs de Profits, parfois aux Ecumeurs Stellaires d'Hermios. Une véritable nébuleuse de la flibuste spatiale, aux alliances et aux coalitions aussi changeantes qu'éphémères. Alors, de là à déterminer ce qui avait mis ceux-là sur la route du Lilith... Pur hasard ? Informations données par un indicateur (erronnées en l'occurence, vu que le navire de Lucifer Transports voyageait à vide) ? Erreur d'identification ? Bien malin qui aurait pû le dire...

[Gurvan]

La console de communication retranscrivit les messages de Sémirande dès que les premières salves de tachyons parvinrent aux récepteurs à hyperondes.

Le premier message disait :

>CHIEUSE À PAPA GURV.CHIEUSE À PAPA GURV.CLASSE IV EN APPROCHE.COQUE DE BASE.PROBABLEMENT GROSSES RÉSERVES DE FORCE DE FRAPPE À BORD.TERMINEZ-LES TOUT DE SUITE OU RENONCEZ.JE DÉCROCHE.

Et le second :

>PHÉNOMÈNES MASQUANTS EN DÉGRADATION RAPIDE.SUIS À DÉCOUVERT.

oO( Et autant pour l'attaque surprise... )

[Sémirande]

Elle se ruait en avant, avalait les jours et les mois-lumière, s'éloignant du Classe IV pirate.

Qui continuait d'avancer tranquillement à son allure de ministre, sans s'écarter de sa trajectoire. S'il avait repéré le Gerfaut au milieu des voiles diaphanes en cours de résorption, il n'en manifesta pas le moindre signe.

Bientôt, elle ne le Perçut plus. Elle était certaine qu'aucun vaisseau n'avait quitté le bord du porteur avant qu'il ne se perde au-delà de sa Psychoperception.