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Avant la course
#21
Virik écouta le commandant.

Bien.

Il fit taire ses objections, ses alarmes aussi.

Il trouvait le comportement de madame Sémirande suspect, surtout le fait qu’elle ait quitté le bord par un moyen peu conventionnel, ce qui laissait à penser qu’elle n’entendait pas être interceptée, questionnée ou simplement vue. Avait-elle envisagée de faire une sortie courte et revenir ni vue ni connue … cette sortie s’était-elle soldée par une mauvaise rencontre ? Toutes les hypothèses étaient envisageables à ce stade. Le commandant choisissait de mettre ce comportement sur le compte d’une saute d’humeur. On ne pouvait qu’espérer qu’il ait raison et que l’on ne retrouve pas leur pilote en pièces détachées au marché noir des cyborgs.

Notant que le commandant souhaitait se rendre en personne chez les fournisseurs …

Je souhaite vous accompagner si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Je vous donne l’adresse de l’armurier Lepape et nous nous y rendons de manière séparée ? Mon hélimob n’a que deux places et je souhaite le conserver pour avoir un moyen de transport rapide en cas d’urgence.
#22
En entendant la liste des contacts proposés par Virik, Cuperno stoppa net ses propres recherches.

"- M. Virik, je vous suis. À vous la sécurité, à moi les négociations."

Interrompu par le prési-commandant :

"- Super, je sens que cette sortie va être intéressante ! Commandant, je vous accompagne ?"

Il se retourna vers Gédéon, se demandant si une petite sortie ne lui ferait pas du bien à lui également, mais l'animal semblait avoir deviné la question non formulée : il prit rapidement la tangente.

"- Très bien, à trois, on devrait s'en sortir."

Équipé pour parer à toute éventualité, Cuperno quitta sa chambre pour rejoindre ses compagnons de shopping.
#23
Ne vous inquiétez pas pour les moyens de transports. Trône est conçus pour être utilisable comme une mini-bulle NT6. Je peux donc vous accompagner. Cette petite merveille a le confort d'un fauteuil de massage, et les fonctionnalités d'un fauteuil de PDG d'entreprise. Je peux continuer des transaction tandis que Trône m’amènera de façon sûre à la destination. C'est un vrai plaisir.

Oh, Cuperno, je ne vous gênerais pas dans vos négociations, je ne serais là qu'en appui, avec mes logimecs si vous en avez besoin.
Viriik, vous pouvez nous accompagner, j'espère que vous pourrez nous faire accéder à du bon matériel, d'une façon tout à fait légale, n'est-ce pas? Wink


Khrys vérifia que les commandes de ravitaillement et d'avitaillement étaient en cours. Cuperno faisait bien son boulot, c'était rassurant. 8)
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#24
// Rédigé avec l’aimable autorisation de notre bien aimé Hémmedéji

Virik attendit que Cuperno le rejoigne pour démarrer son hélimob. Il avait choisi une peinture mimétique blanche, passe partout, prenant soin de ne pas faire apparaître les marquages de police.

Il sortit à petit vitesse du hangar, mis au point mort et attendit que le fauteuil présicommandentiel* le rejoigne. L’iris tissé dans la coque noire se referma, laissant la coque aussi lisse et noir que le jais poli.

Ils n’avaient pas loin à aller : la plateforme des services de police et de douane des Agrippines était située à une petite centaine de mètres.

La plateforme en forme de croissant était presque déserte si on omettait une bulle antigrav hors d’âge, aux couleurs de la sécurité du territoire, dont la peinture s’écaillait par endroit laissant apparaître les matériaux composites de sa coque.

Ils garèrent leurs véhicules et entrèrent à pied ainsi que leur enjoignait le panneau holographique décliné dans les quatre principales langues des Aggripines.

Les portes en matériaux semi-transparents s’effacèrent. A l’intérieur ce n’était pas mieux. Les aspibots avaient fait de leur mieux, mais la moquette usée jusqu’à la corde, les éclairages non remplacés, les filtres environnementaux saturés, achevaient de faire du lieu une grotte technologique.

Un puits de lumière attirait l’attention : sous les projecteurs d’un logimec de surveillance réformé dont l’œil à facette avait été démonté, quatre hommes disputaient une partie de pazak dans une guérite de verre blindé, laissant les volutes de leurs cigarettes dessiner un cône de lumière bleuté.

Ils étaient en uniformes de la police des frontières, qu'ils portaient de façon plus ou moins débraillée. L'un d’entre eux se retourna à leur entrée. Il jeta un dernier coup d’œil à ses cartes avant de les coucher sur la table. Il récupéra son ceinturon sur le dossier de sa chaise, le passa à son épaule et après quelques mots qui provoquèrent l’hilarité de ses compagnons, sortit du local de sécurité.

Il leur fit signe de l’index et du majeur de s’approcher en leur désignant un box non loin. Il les y précéda, passant derrière un comptoir. Dans un coin, un antique logimec palpeur de NT4 semblait prendre la poussière … Il commença par exiger de voir leurs papiers, entrant les informations dans une petite console portable avec lenteur, demanda le but de leur visite, où ils se rendraient, s’ils voyaient une objection à être fouillé … C’était volontairement désagréable, à la limite de l’illégalité sans jamais en franchir les bornes. Et cela durait, les secondes se faisaient minutes, les minutes heures, ce qui les obligeait à subir les relents d’alcool et de mauvais tabac de leur interlocuteur.

N’y tenant plus, même si cela heurtait ses convictions profondes, Virik fit mine de fouiller dans ses poches à la recherche des certificats de vol de son hélimob et ce faisant posa sur la table trois billets de cent crédits qui tombèrent malencontreusement de l’autre coté du comptoir. La botte du policier bougea à peine. Trente secondes plus tard, ils étaient dehors, carte de circulation dument enregistrés et hologrammes des services douaniers apposés.

Enfin affranchis de ces contraintes, libres, ils se rendirent en direction du secteur III de l’astroport. Ils survolèrent les rues à faible vitesse … Partout le constat était le même : les infrastructures urbaines publiques étaient dans un état pitoyables, rafistolées quand elles n’étaient pas simplement hors service, abandonnées faute de moyens, moyens qui étaient détournées par la corruption rampante et systématique. Les installations privées quant à elle étaient par contraste d’un luxe presque insolent, tape à l’œil, attirant le chaland à grand renfort de couleurs vives, d’holoprojections aguichantes, d’images subliminales … Ils se dirigèrent vers un grand bâtiment en plastibéton gris noir lissé, dont le toit piste s’ornait du slogan « GUNS ! GUNS ! GUNS ! Lepape vous rend égaux depuis trois générations »

Virik et Cuperno descendirent de leur véhicule le laissant à la garde d’un cerbère karia qui portait la peinture de carapace des Fils de Fenrir, un groupe de mercenaires réputé.

Le tube de descente les mena dans un vaste hall sur le pourtour duquel, protégés par des murs de force militaires, des vendeurs humains, malachites, pouzdoum, karia, échangeaient avec quelques clients. Les murs étaient littéralement couverts d’armes et d’armures, sur cinq niveaux, ce qui obligeait les vendeurs, lorsqu’un client le demandait, à se servir de leur ceinture de vol pour présenter l’article demandé.

Enfin une place se libéra, un vendeur malachite, en salopette militaire camouflée, leur demanda d’une voix flutée d’approcher : Honorables clients, venez, approchez, venez dire à votre ami Panazol l’objet de votre venue dans notre modeste boutique.

// et maintenant je laisse la place aux autres …

* qui rappelons-le possède l’aérodynamisme et la grâce d’un cracoucas qui a raté une marche ;-) .
#25
[la descente]
L'hélimob mit Trône a rude épreuve, mais le voyage se termina dans le confort habituel. Khrys engagea des centaines de micro-transactions financière, achetant quelques tonnes d'or ici, le revendant quelques secondes plus tard à un cargo venant d'arriver dans la station, l'argent, le tungstène, le palladium et le platine connurent ces mêmes transactions dans la même brièvetés. Les bénéfices étaient dans le vert, il suffisait d'attendre que les centaines d'autres d'ordres trouvent leurs clients.

C'est donc avec surprise que Khrys constata qu'il était arrivé au sol et que le fauteuil si confortable se relevait pour qu'il puisse en descendre. Tout s'était passé dans le silence. Le champs de force de la mini-bulle était une merveille de technologie: elle l'avait protégé des effets thermiques et mécaniques de la forte vitesse, et sans le déranger de sa concentration.

Arrivé devant les gardes, il attendit son tour assit quand il aperçut quelques gestes bien connus:

Virik Kiikti Wrote:N’y tenant plus, même si cela heurtait ses convictions profondes, Virik fit mine de fouiller dans ses poches à la recherche des certificats de vol de son hélimob et ce faisant posa sur la table trois billets de cent crédits qui tombèrent malencontreusement de l’autre coté du comptoir. La botte du policier bougea à peine. Trente secondes plus tard, ils étaient dehors, carte de circulation dument enregistrés et hologrammes des services douaniers apposés.

Laissant s'esquisser un léger sourire, il ne dit mot devant les gardes et passa avec le reste du groupe en direction de la boutique.
Puis avant d'entrer dans la boutique il lança à Viriik:
Je vois que vous avez de l'expérience avec ce genre de contrôles. Wink Mais c'était grassement payé pour des gardes de cette condition. Enfin, cela nous a permit de gagner du temps.

// si la boutique est suffisamment large pour que je puisse rentrer avec Trône, je le fais. Sinon, celui-ci se compacte, et me suis du mieux de ses capacités.
// Je mets a dispo globule pour l'expertise du matériel (estimation). Hermès étant occupé sauf si les transactions sont terminées.
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#26
Khrys Wrote:Puis avant d'entrer dans la boutique il lança à Viriik:
Je vois que vous avez de l'expérience avec ce genre de contrôles. Wink Mais c'était grassement payé pour des gardes de cette condition. Enfin, cela nous a permit de gagner du temps.

Même si ses moustaches restèrent immobiles, le ton de sa voix quand il répondit était incontestablement amusé : ... et le temps étant selon votre échelle de valeur de l'argent, je vous transmettrai ma demande de remboursement de ces frais engagés ... Il se tint ensuite coi, attendant que Cuperno ou Khrys mènent les transactions : somme toute c'était le domaine dans lequel ils excellaient.
#27
Khrys pointa l'ExoTique du doigt, puis croisa les bras.
Vous ne perdez pas votre temps non plus Wink
Vu que c'est pour le bien de l'entreprise, vous êtes crédité en retour.

La transaction fut réglée la seconde suivante.

// merci de mettre à jour la comptabilité, je ne suis toujours pas sur mon PC chéri :mrgreen:
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#28
[hrp]
Khrys Wrote:// si la boutique est suffisamment large pour que je puisse rentrer avec Trône, je le fais. Sinon, celui-ci se compacte, et me suis du mieux de ses capacités.
Ce n'est pas l'échoppe d'Ulmer sur Our (pour les connaisseurs), c'est un grand hall ainsi que l'a décrit Virik. Donc si tu tiens à y rentrer sur ton Trône, tu peux.

Khrys Wrote:// Je mets a dispo globule pour l'expertise du matériel (estimation). Hermès étant occupé sauf si les transactions sont terminées.
Globule n'a pas la compétence Estimation, il est plutôt fait pour le protocole et l'administration (cf sa fiche dans le dossier DropBox de ton personnage). C'est Hermès qui possède cette compétence. Tu peux mettre en attente les transactions et l'utiliser pour estimer les achats.[/hrp]
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#29
[hrp]Oups, voilà ce que c'est de poster loin de sa base de donnée Big Grin

-> Si les transactions sont enregistrées à la Hanse, on considère qu'Hermès est disponible. A moins qu'il puisse utiliser deux fonctions différentes en parallèle. Ce qui est fort possible, au CXVIe siècle :geek:[/hrp]
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#30
C’est donc accompagné du très laconique Eron Azad que Djal débarqua tel un pied tendre souriant, dans le district surpeuplé de « Bet ».

Djal observa le taxi robot qui les avait déposé, Eron et lui, sur une zone de transit souillée d’huile de moteur.
C’était un véhicule trapu et robuste, fait pour fonctionner jour et nuit. Sa carrosserie, au lustre noir, avaient été matinée par les pluies acides, les impuretés, la pollution et par un manque flagrant d’entretien.
La voiture était surmontée d’un gyrophare hors d’usage qui, s’il avait fonctionné, indiquait aux clients sa disponibilité.
Sur ses portières escamotables était peint en blanc, maculée de coulures de crasse : l'indicatif 42-1000-534.
Comme la plupart des véhicules publics de Prias son aspect générale était à peu prés potable mais ne supportait pas une minute d’un examen attentif…
La caisse était corrodée, la banquette fatiguée, l’holo-video était hors d’usage, le timbre de l’ordi-chauffeur grésillait inopinément ce qui rendait incompréhensible certains mots.
En outre, le bâti inférieur vibrait à l’atterrissage et sa turbine surmenée stridulait anormalement…

Le taxi robot disparut donc rapidement, plongeant dans la circulation frénétique de la ville. Djal se tourna vers Eron.

« Eron, tu sens cette odeur ? Ça sent… la Chance… non ? Aller, viens on va faire un tour dans… dans… » Djal fit mine de chercher, puis il raidit son doigt en direction du Tee-Tee Twister… « …dans cet honorable temple du pari mutuel… »

Djal s’avança. Sourire sur la face et yeux grand ouvert, il contempla la façade tape à l’œil du bar PMU.

« J’adore… », Lâcha t-il…

Un holoscreen diffusait une pub triD de courses de Gongöns… Un présentateur sportif échevelé et surcaféïné hurlait ses commentaires sans respirer une seconde… Les clameurs passionnées des turfistes se fendaient d’un insoutenable « …aller, aller… oui, oui, oui, OUI…. »… Les Gongöns semblaient surgir de l’écran et piétiner les badauds…

Avant même d’entrer, Djal fut assaillit par des promesses de gains hallucinants. Les bookmakers de rue l’invectivaient et le hélaient sans vergogne. « Hé, p'tit ! Tu veux devenir riche… viens » ; « gain garantis, chez M’o y a pas d’perdants… » ; « Les meilleurs cotes, les meilleurs profits… » ; « Et, toi… télécharges les mises à jour certifiés de chez Ksint&Co… toutes les statistiques, les rapports de courses… »… et ainsi de suite…

Un jeune gringalet vint à leur rencontre. Il était fagoté de la célèbre tenue des bookmaker de rue : pantalon noir, chemise blanche aux manches remontées, maintenues au dessus du coude un brassard, et un chapeau melon sur lequel était enfiché un minuscule calepin numérique et un crayon optique... des écrans holographiques étaient tatoués sur ses avant bras. Sur celui de droite un écran retransmettait une course de Polypes d’Achenar… Sur son avant bras gauche défilait les statistiques, les cotations live, les ordres de courses et des infos encodées que seul le crypto-cristalin greffé dans son œil droit pouvait lire…Le jeune homme portait un terminal de paiement auriculaire à sa ceinture et un estim-kit pour palier à toutes transactions de la main à la main (or, diamants...). Pour parfaire son profil, il portait un impressionnant thermique dans un holster de rapidité, plaqué sous l'aisselle gauche.

« Bonjour, je m’appel Gregorio… C’est la première fois, hein ? Je peux vous aider… je connais « Bet » comme ma poche… ok ?»

Djal qui avait vu arrivé le jeune lascar de loin, lui sourit :

« Je suis de passage… Je suis ici pour la Grande Course de Gravis Jet… en attendant, j’me ballade… »

// La suite : Arrow.
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."


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