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Le Lilith prend l'Espace
#1
... Nous venons de là

Maril 2 Prime 1505 CS (11505 AD)

[Retrouvailles]

L'Honorable Khrys Edelman, Acheteur de grade 4 de la Hanse des Marchands, emprunta un paquebot de Classe V type Céphéïde pour rejoindre le reste de l'équipage sur Vonda. Il débarqua dans la dernière semaine de Dime 1504 et passa les fêtes de fin d'année avec eux.

Cela faisait déjà trois semaines que Sémirande avait reçu un appel correspondant au signal de Messieurs Skriblllz et Skrublllz. Et lorsqu'elle avait pris la communication, quelle n'avait pas été sa surprise de voir non pas deux mais trois panzanopèdes se matérialiser dans la fosse de projection holographique. Les mécaniciens venaient d'arriver au terminal spatial de l'ascenseur orbital. Ils présentèrent le nouveau venu à la commandante avec leur cordialité coutumière :

Skriblllz : "Bonjour commandante. Nous avons plaisir à reprendre notre collaboration. Je vous présente l'ingénieur de bord Skroblllz."
Skroblllz : "Enseigne Skroblllz, troisième mécanicien, à vos ordres commandante."
Skrublllz : "Nous vous transmettons ses références. Au revoir."

Il avait été ultérieurement décidé que les trois mécaniciens se rendraient au chantier astronaval Tcherepkine pour se familiariser avec la machinerie et les systèmes du Lilith, et superviser les ultimes aménagements, réglages et inévitables problèmes de dernière minute.


[Au boulot]

Ils reçurent un message des panzanopèdes dans les derniers jours de 1504 CS : les vols finaux effectués par les équipages d'essais du chantier étaient concluants, les inspecteurs du Département Espace & Communication de la Loge Tekno et de la Guilde Navyborg avaient rendu un rapport favorable. Le B3A -- Bureau des Affaires Astronavales de l'Alliance -- avait délivré le certificat d'immatriculation du vaisseau, qui sillonnerait bientôt l'Espace et le Triche-Lumière sous le nom de A12S-Viala-C1-3170241 Lilith. D'ailleurs, le transfert de propriété du Tracevide et le changement de port d'attache avait également été effectué, et leur petit coursier rapide s'appelait officiellement A12S-Viala-TV-5293444 Gerfaut. Il restait encore quelques jours de travail sur le Classe I avant qu'il puisse quitter le chantier, mais il était maintenant tout à fait possible de gagner le bord pour prendre possession des lieux, s'acclimater aux équipements et contrôler l'avitaillement.

Une antique tradition humaine voulait que la dernière soirée de l'année qui se terminait soit l'occasion de festivités se prolongeant jusqu'à la vingt-cinquième heure voire au-delà, et que le premier jour de la nouvelle année soit chômé. Les membres d'équipage du Lilith passèrent donc le Lure 1 Prime à se remettre des débordements de la nuit précédente... Du moins ceux qui ne possédaient pas d'implant régène pour dissiper les effets de l'alcool, des stimmos et autres substances euphorisantes consommées à cette occasion.

Ils embarquèrent avec armes et bagages à bord du Gerfaut dans la matinée du Maril 2. Le Tracevide parcourut pour la dernière fois les 12 années-lumières qui séparaient le système de Maxime de KRZ-754. A peine quelques secondes après la retranslation en Espace newtonien, le Contrôle du Trafic Spatial leur fournit des vecteurs d'approche qui leur faisaient délaisser le complexe administratif sous dôme, but habituel de leurs visites, pour les grappes de cages de radoub. La vitesse du petit navire diminua progressivement jusqu'à quelques dizaines de kilomètres par heure à l'approche de la cage n°42, qu'il aborda par le nadir. Il remonta lentement le long de la dérive ventrale du Lilith, longea l'aile tribord, survolant les baies d'observation derrière lesquelles la verdure du jardin botanique était visible. Il décrivit une large courbe qui le fit passer devant le Classe I, puis autour de l'aile bâbord abritant les cabines passagers, dont les verrières à champs de force étaient opacifiées. Il termina sa trajectoire curviligne à la poupe du vaisseau, devant la barrière immatérielle scellant le hangar. Sémirande fit pivoter le Gerfaut sur son axe de lacet, et il rentra dans le Lilith à reculons avant de s'immobiliser dans son berceau de lancement.

A vous.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#2
Virik avait passé ces dernières semaines et mois en allers et en retours entre le guet impérial, les tribunaux, diverses prisons et centres pénitentiaires. L’affaire qu’on lui avait confiée nécessitait beaucoup de paperasse électronique, des témoignages, des confrontations. Il n’eut guère le temps de s’ennuyer, suivant de loin les progrès de la construction.

Son rare temps libre il le consacra aux cours qu’il donnait gratuitement au sein de l’église de la Glorieuse Volonté. Des cours d’arts martiaux ouvert à ceux désireux d’améliorer leurs talents dans ce domaine.

La technique que pratiquait Virik était plus axée sur l’aspect martial que sur l’aspect art.

Il s’agissait d’éliminer son adversaire, vite, bien, par tous les moyens nécessaires en s’adaptant aux conditions du combat. Dominer, vite et fort. Pas de fioriture, pas d’élégance forcée, mais une tactique impitoyable faisant appel aux faiblesses de l’adversaire, à sa rapidité, à sa capacité à rester calme et à ce que l’on trouvait sur le terrain. Vaincre et survivre, car le reste était bon pour les poètes et pour le grand âge.
C’était donc un mélange.
Un mélange de coups, de prises visant à handicaper ou tuer, de la connaissance des points faibles espèce par espèce et des moyens de les atteindre qu’il enseignait et pratiquait dans le dojo de bois laqué et de simulacrums semi-holographique.

Il leur enseigna ce qu’il pouvait, à sa manière, abaissant le niveau de sécurité des installations afin qu’ils reçoivent une bonne secousse en cas d’erreur, ne dédaignant pas en infliger aussi et en recevoir par les élèves les plus doués.

Il ponctua ses cours de courtes interventions verbales, expliquant le pourquoi de tel ou tel foulure ou de telle ou telle cote fêlée ou carapace enfoncée.

Vous ne vous battrez jamais dans un dojo. Ce sera dans une rue, dans un sous sol, dans une chambre, dans une forêt, dans un véhicule.

Votre adversaire ne vous préviendra pas, ne vous avertira pas. Tenez-vous prêt, toujours attentif. Ne croyez pas ses paroles. Ne le fixez pas dans les yeux. Regardez ses mains, ses tentacules, ses pattes. Elles tuent : pas les paroles et pas les yeux.

Votre adversaire ne vous affrontera pas noblement, un contre un, face à face. Il n’y a pas de règle, car ce n’est pas un jeu. Votre victoire est la survie, votre défaite la mort. Pas de seconde chance, pas de pitié à espérer.

Votre adversaire trichera. Pratiquez les mêmes règles. Agissez vite, profitez de ses erreurs, laissez lui en commettre, piégez le si vous pouvez et surtout méfiez vous : il fera de même.

Le niveau de ses élèves était variable, certains étaient doués, d’autres moins et il modula son enseignement afin de ne pas causer de blessure trop graves à ces derniers.
Il fut récompensé de ses efforts par un affrontement, une démonstration entre lui et le maître d’arme de l’église, un haecar répondant au nom de maître Jomir.
L’haecar était considéré comme un expert reconnu dans l’art du Klangtu, un art martial fait d’esquives, de feintes et au style aérien. La démonstration ne dura que quelques minutes. Des minutes d’une rare intensité devant des élèves que les professeurs adjoints durent maitriser afin qu’ils n’interviennent pas, affolés par l’affrontement qui se déroulaient sous leurs yeux.
Virik eut une épaule démise, deux doigts retournés. Son adversaire quant à lui avait reçu de profondes lacérations à la tête qui lui avaient noyés les yeux d’un flot de sang rose et avait eut une rotule brisée. Ils acceptèrent d’un commun accord de cesser à ce stade leur affrontement avant d’être évacué en direction de l’infirmerie de l’église qui n’avait rien à envier à certaines installations hospitalières.
Alors qu’on les soignait ils convinrent de s’accorder des séances d’entrainement privés : ils avaient à apprendre l’un de l’autre.

C’est néanmoins sans déplaisir qu’il reçut la convocation pour le départ programmé du Lilith : Le Gerfaut l’attendait et avec lui des perspectives intéressantes.

Comme a son habitude il n’avait que peu de choses à transporter. Rien qu’il ne pouvait porter par ses propres moyens : son sac, sa gibecière et son caisson sécurisé.

Il mit ce dernier dans les soutes du Gerfaut avant de prendre place dans un des quatre sièges passagers après avoir salué poliment chacun des membres d’équipage présent. Il donna à Sémirande du « Commandante » et à Khrys du « Président ».

Il passa la première partie du vol plongé dans ses pensées, observant le trafic spatial dense autour de leur station de départ et leur jeu de fluctuation mathématique complexe qui n’enlevait rien à la beauté du ballet de coques luisant dans la lumière du soleil et de l’éclat stroboscopique des feux de positionnement.

Il observa beaucoup moins longtemps le triche lumière. Une odeur qu'il trouvait désagréable de fleur coupée marquait par instant le chemin qu’ils suivaient. Il se ferma à la pseudo perception, avant de se lever et d’aller se chercher une tasse de thé à l’autocook installé en arrière de la cabine. Il en profita pour commander une assiette de bouchées protéinées pour Gédéon après avoir obtenu l’assentiment de son ‘maitre’ et de proposer de faire le service pour ceux qui le souhaitaient.

Assiette de bouchées posée au sol avec un bol d’eau à proximité, il se plongea pendant la courte traversée sur un texte sur sa tablette. Il lisait une compilation des plus fameux discours des Empereurs au cours des Ages. Intéressant, fondateur pour comprendre ce qu’était l’Empire, comment il s’était construit et explicant ses apparentes incohérences.

A la sortie du Triche Lumière il observa la coque noire alors qu’ils cerclaient doucement autour dans une visite guidée qui ne devait rien au hasard. Il apprécia les lignes acérées qu’il n’avait vu qu’en hologramme jusque là, l’élégance de l’ensemble et dut réfréner un sentiment de bonheur naïf à la vue du vaste jardin.

Tout ceci n’était pas à lui, ce n’était qu’un lieu ou il passerait quelques temps. Il ne possédait rien et même sa vie n’était qu’un rêve dont la mort l’éveillerait. Ne pas s’attacher, ne pas croire dans les illusions. C’était cela sa voie.

Les clamps magnétiques en place, la pression équilibrée ils purent enfin descendre et poser les pieds pour la première fois sur le tout nouveau navire de la compagnie. Il laissa ses compagnons passer les premiers, récupérant son caisson dans la soute, notant au passage qu’un siège antigrav, encore emballé, y était aussi stocké. Pour un handicapé sans doute ?

Il descendit à son tour, posant le pied sur le pont en plastacier du hangar, levant les yeux vers le vaste plafond dont la structure lisse et gris clair légèrement luminescente éclairait l’ensemble de la scène sans ombre.

La visite les attendait, mais il avait une demande et une question à formuler. Il inclina les oreilles en direction de Sémirande et de Khrys : Commandante, Président, je souhaiterai faire monter à bord une hélimob de service que le Guet de Vonda a fait transporter à la station à mon intention. Il s’agit pour moi de disposer d’un véhicule individuel permettant mon autonomie de déplacement, sans utiliser les moyens de la compagnie. Par ailleurs pouvez-vous m’indiquer la cabine que vous souhaitez m’affecter.
#3
Khrys avait prit une chambre et l'avait reconfiguré pour les besoins professionnels. Bien que très luxueuse, la pièce était totalement fonctionnelle.

Les retrouvailles furent conformes à l'attendu:
- Les mécanos de bord s'étaient cloné.
- Sémirande le taquinait toujours sur son costume.
- Virik était toujours ... si ExoTique.
- les nouveaux embauchés avaient l'air sympas.

Khrys chargeait déjà toutes les données qu'il avait collectés les jours précédents sur Tréfolia. Grâce à cette petite mine de données, il allait pouvoir appâter le client. Il avait lancé quelques annonces à divers entreprises d'explorations, des clients qui faisait dans l'investissement à risque, des laboratoires d'ExoBiologie en recherche de nouveauté, et même quelques attentes de la Hanse des Marchands qui était toujours prête à de nouveaux marchés et de nouveaux produits.

Khrys descendit au salon de l'équipage. Celui-ci était quand même bien mieux que celui du Mephisto.

... Alors comme cela, vous désirez faire monter à bord un véhicule individuel. Mmm... bien sûr, vous voulez stocker ce véhicule dans la cale. Est-ce que les statuts d'un représentant d'un actionnaire sont les mêmes que l'actionnaire? Cela dit, je suis sûr qu'au bout d'un échange de messages avec Epstar, celui-ci me demandera de vous l'autoriser. Bref... J'espère que cela ne gênera pas les futurs clients. Au pire, vous revendrez votre hélimob, n'est-ce pas? Ou sinon, vous pourrez toujours demander une ligne de crédit afin de couvrir les frais de transport en cale?
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#4
Khrys Wrote:... Alors comme cela, vous désirez faire monter à bord un véhicule individuel. Mmm... bien sûr, vous voulez stocker ce véhicule dans la cale. Est-ce que les statuts d'un représentant d'un actionnaire sont les mêmes que l'actionnaire? Cela dit, je suis sûr qu'au bout d'un échange de messages avec Epstar, celui-ci me demandera de vous l'autoriser. Bref... J'espère que cela ne gênera pas les futurs clients. Au pire, vous revendrez votre hélimob, n'est-ce pas? Ou sinon, vous pourrez toujours demander une ligne de crédit afin de couvrir les frais de transport en cale?
"Laisse tomber Khrys. J'ai moi-même monté ma Sapètoku. De plus, il faudra bien une petite distraction à ce monsieur, autrement il risque de s'ennuyer."
#5
Ignorant l’insulte volontaire et infantile que lui faisait Sémirande en parlant de lui à la troisième personne alors qu’il était présent, il se concentra sur Khrys.

Ce n’est nullement mon véhicule, c’est celui du service et je ne peux le vendre. Néanmoins il est prévu de faire transporter celui-ci au prix habituel du fret. Vous recevrez une avance si nécessaire.

Quant à mes quartiers ? Où puis-je m’installer ?

Par ailleurs puis-je vous demander quel client vous comptez associer à une mission d'exploration ? Avez-vous quelqu'un en vu ?


Cette dernière question n'était nullement une mise en cause, mais une vraie interrogation.
#6
Parfait, si ce n'est pas votre véhicule personnel, alors la solution est évidente, le propriétaire paiera a tarif du fret.

Quant à un éventuel client, je n'ai pas encore de contrat, mais j'ai fait des annonces sur des cibles de marchés potentiels


Khrys consultât son Com si par hasard une annonce avait fait mouche...
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#7
Au moment de monter dans le Tracevide pour rejoindre le chantier, Cuperno se présenta tel que quelques mois plus tôt, alors qu'il voulait quitter Vonda. Si Gorm était là, il aurait tout de même constaté quelques changements importants.

Il était vêtu d'une tenue de voyage simple et pratique, la même qu'il portait dans sa doudoune, les odeurs en moins comme avait pu le vérifier Sémirande. Il portait un sac à dos volumineux, une grosse mallette métallique et un sac en bandoulière. C'est sa nouvelle solde de gestionnaire de bord "à l'essai" qui lui avait permis ce dernier ajout à la fois esthétique et déjà fort bien rempli.
Contrairement à son précédent départ, le sac à dos était ouvert. Gédéon laissait paresseusement sa tête dépasser, observant la scène les yeux mi-clos.

Autre changement notable : le regard de Cuperno. Il était cette fois rayonnant, sûr de lui.

C'est donc chargé comme une mule sacarii que Cuperno monta à bord du Gerfaut. Il empila ses affaires près de sa place, comme s'il craignait qu'on puisse lui subtiliser quelque chose.
Pendant tout le trajet il alterna entre rêveries béates et manifestations d'enthousiasme volubiles.
Gédéon en profita pour s'endormir pour de bon.


En arrivant près du Lilith, Cuperno était aux premières loges. On aurait pu croire qu'il avait conçu le vaisseau lui-même à la manière dont il le regardait. Il ne rata rien de la manœuvre d'approche.
Alors que le Gerfaut s'amarrait, il reprit son sac en bandoulière, son sac à dos et sa mallette, prêt à débarquer, à investir leur nouveau royaume.
Gédéon s'éveilla en baillant, contraint de contempler l'intérieur du Tracevide quand tout le monde attendait l'ouverture du sas.

Cuperno descendit et se rendit directement à la cabine qui lui avait été attribuée.
Il posa ses affaires et rejoignit le reste de l'équipage, admirant le Lilith comme si c'était la première fois. Il expliqua néanmoins à Khrys les subtilités de certains aménagements à bord.
Pendant les jours qui allaient suivre, on allait croiser Gédéon un peu partout sur le vaisseau. Il semblait inspecter chaque recoin de sa nouvelle demeure, et s'éclipsait nonchalamment à chaque fois qu'il était aperçu, comme si la présence d'autrui le dérangeait.
C’était devenu un jeu que de l’apercevoir et de deviner où il pouvait bien se trouver.
#8
Cuperno Wrote:Il posa ses affaires et rejoignit le reste de l'équipage, admirant le Lilith comme si c'était la première fois. Il expliqua néanmoins à Khrys les subtilités de certains aménagements à bord.

Khrys écouta avec amusement les conseils de Cuperno. Celui-ci ne savait pas qu'il avait une expérience dans ce domaine, même s'il n'avait pas de diplome pour l'attester. Ce jeune avait l'air de prendre son rôle au sérieux et c'était là l'essentiel. De plus, ce qu'il racontait était sensé, apparemment la Guilde l'avait bien formé.
Khrys devait déléguer sa fonction première de Commissaire de Bord, et désormais de diriger le secteur commercial et financier de l'entreprise.

Je vais vous faire confiance, mon jeune Cuperno. Nous verrons comment vous vous en sortez avec les clients récalcitrant. Mais n'hésitez pas à me rendre compte, à deux, nous aurons plus d'idées.

Khrys lui raconta quelques anecdotes sur ce qu'il s'était passé cette dernière année, sans pour cela briser le sceau du silence imposé sur certains évènements. Le ton était léger.
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
#9
Virik voyant qu’on ne lui répondait pas quant à la sa cabine et que l’équipage s’égayait à bord, décida d’aller explorer de son coté.

Il se promena dans le navire, empruntant les couloirs au sol moquetté de gris perle, aux couloirs dont les murs tout en rondeurs irradiaient d’une douce lumière pastel.

Il visita les salons, les jardins, la grande salle et sa grande verrière qui s’ouvrait non seulement sur les étoiles mais aussi sur deux magnifiques jardins. Celui situé à bâbord abritait des maisons individuelles, des igloos de haute technologie que l’on pouvait faire tourner sur eux même pour que leur baie de force face aux étoiles ou au jardin.

Ses pas le portèrent dans la suite armateur, immense, luxueuse, avec toutes les facilités nécessaires et dont les murs s’ornaient de reproductions d’œuvres d’arts et de bibelots.

Le grand jardin dans l’aile tribord était planté d’espèces venant de cent mondes choisis pour leur capacité à cohabiter. Il s’approcha en direction du bassin piscine, s’accroupit et y plongea la main. L’eau était tiède. Idéale pour qui souhaitait nager. Il remonta le sentier et trouva refuge dans une petite cabane de rondins dont un des murs s’ouvrait sur l’espace. Il prit le temps de se commander un thé alors qu’une brève averse programmée noyait le paysage.

Il continua son exploration, passant par tous les niveaux pour se familiariser avec ce lieu, son architecture et ses recoins. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à une dizaine à bord, l’on pouvait facilement trouver un endroit ou s’isoler.

Partout la fonctionnalité qui avait présidé à la conception faisait place au luxe discret NT6+, les couleurs pastel neutres s’égaillant parfois de quelques touches de matière naturelles mariées avec grâce et délicatesse aux éléments technologiques.

Il passa saluer les mécaniciens dans la grande salle des machines et prit le temps d’une visite guidée de la salle ultramoderne … intéressant. Il remercia ceux-ci et acheva son tour par la passerelle, vide à l’ instant où il pénétra. Un vaste espace dont les consoles étaient pour l’heure encore recouvertes de leur film de protection tel des linceuls posés sur des pierres tombales. Il resta sur le pas de la porte. Ce n’était pas son lieu. Il fit demi tour et remonta par le tube de monté … croisant au passage un Gédéon qui visiblement non content de faire lui aussi le tour du propriétaire empruntait le flux antigrav descendant avec beaucoup de plaisir.

Il finit par renoncer à s’installer dans la suite armateur. Trop vaste, trop luxueuse à son gout et lui préféra une demeure igloo, la première et la plus proche du grand hall de réception.

Il fit tourner celle-ci jusqu’à avoir une vue sur les étoiles que l’on devinait à travers les structures du chantier. Il modifia la gravité, la température, la couleur de la lumière et la composition du sol. Les autres aménagements attendraient. Il étala à plat son manteau sur le lit, restant en kilt, verrouilla sa mallette coffre au sol dans un placard et put enfin prendre un peu de repos.

Il s’assit confortablement et entreprit de reprendre sa lecture. Elku Cincin L’Empereur malgré lui, fondateur de la troisième dysnastie … le discours de l’union.

Quote:Je ne veux pas être empereur.

Je ne veux ni conquérir, ni diriger.

Je veux aider les êtres dans la mesure du possible.

Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres sont ainsi faits.

Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre univers est bien assez riche, il peut nourrir tous les êtres. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l'avons oublié.

L'envie a empoisonné nos esprits, a barricadé l’univers de haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang.

Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes.

Les machines qui nous apportent l'abondance nous laissent dans l'insatisfaction.

Notre savoir nous a fait devenir cyniques.

Nous sommes inhumains à force d'intelligence, nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez.

Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d'humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités, la vie n'est plus que violence et tout est perdu.

Les varlets, les hyperondes nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté, que dans la fraternité, l'amitié et l'unité des êtres.

En ce moment même, ma voix atteint des milliards d’êtres à travers la galaxie, des milliards d'hommes, de femmes, d'enfants désespérés, victimes d'un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m'entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n'est que le produit éphémère de l'habilité, de l'amertume de ceux qui ont peur des progrès qu'accomplit la communauté des êtres.

Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu'ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que les êtres mourront, la liberté ne pourra pas périr.

Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu'il faut faire et ce qu'il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces êtres-machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.

Vous n'êtes pas des machines !

Vous n'êtes pas des esclaves !

Vous êtes des êtres, des êtres avec tout l'amour de l’univers dans le cœur.

Vous n'avez pas de haine, sinon pour ce qui n'est pas fait d'amour.

Soldats ne vous battez pas pour l'esclavage mais pour la liberté.

Il est écrit dans l'Evangile néo-catholique orange : "Le Royaume de Dieu est dans l'être ", pas dans un seul être, ni dans un groupe être, mais dans tous les êtres, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir : le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur.

Vous, le peuple, vous avez le pouvoir : le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde d’être qui donnera à chacun l'occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n'ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s'affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer l’univers, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l'avidité, avec la haine et l'intolérance. Il faut nous battre pour construire un univers de raison, un univers où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur.

Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
#10
Une fois les manoeuvres d'amarrage achevées, il se déplia bruyamment en se dégageant des inconfortables sièges qui équipait le tracevide...

"On est arrivé ? Chouette... en ture pour de nouvelle avenroute !"

Il donna un coup de main à Cuperno qui s'était chargé comme une mule bicéphale Aldérarienne... Lui-même, n'ayant emporté que sa sacoche fourre tout...

Le seul perfectionnement visible de son équipement, signe de sa récente fortune, était un pod antigrav qu’il avait bricolé sous le socle de son fidèle Sixuit... Le petit ordinateur NT6 flottait maintenant à quelques centimètres au-dessus de l'épaule gauche de Djal... Un câble data déroulant en poly cristal, était branché sur la douille neurale de son plot vertébral... Djal préférait largement ce type de liaison à toute autre connexion PV par micro-onde... c’était rassurant... direct... inviolable...

Une fois à bord du Lilith, Djal s'octroya une cabine au pif et y posa son sac... Il se dirigea vers l'ingénierie du vaisseau pour y saluer ses coguildiens panzanopèdes et se réserva une console technique en y aposant un autocolant fluo "I Love SpaceGum" oO(un de moins à coller... il m'en reste sept...) Il se rendit ensuite dans la salle de l'ordinateur central… Une merveilleuse sphère positronique…

"Coucou, c'est papa... Dis moi, tu aimes les SpaceGum ?" oO(plus que six...)

Djal se connecta à la source informatique du bord... Enfin, il était chez lui...

Il checka ensuite les systèmes de communication TriD oO(du bon matos... pour sûre... )"

Puis il se rendit au jardin et y croisa ses compagnons

"Pas mal, hein ! La grande classe... On pend la crémaillère ce soir ? Je me charge de la musique… Qui fait la bouffe ? Et n’oubliez pas vos maillots… »
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."


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