Le pays Maellou

[Sémi Déhèmette]

:clap:

[Epstar Jdryk'll]

... Il plissa les yeux.

Tout n'est pas entièrement faux dans ce que tu viens de dire mais ...

Il tendit la main en direction de khrys : tu me donnes un neutraliseur ? Tant qu'à faire des conneries autant les faire jusqu'au bout ... je vais prétendre que c'est un intrument médical pour le coup.

Effectivement tu détestes Sémirande pour ce quelle est devenu, ou tout du moins tu en as donné tous les signes. Pourquoi ?

Il écouta le réponse éventuelle et repris :

Par ailleurs tu ne peux pas être un loyal soldat de l'Empire et un traitre qui a assassiné ses supérieurs. Tu dois choisir, même si maintenant ça n'a plus beaucoup d'importance, entre ce que tu es. Là tu confonds Réputation et Honneur. La Réputation c'est ce que les autres savent de toi et je l'avoue, tu as si bien brouillé les cartes, que celle-ci n'est pas terrible. L'Honneur, c'est ce que tu sais de toi et là je laisse ça à ton appréciation.

Tout ça pour te dire que si tu as agi avec Honneur en tuant en état de légitime défense tes supérieurs c'est non pas parce que tu es un traitre, mais bien parce que ces hommes avaient décidé d'obéir à des ordres illégitimes ou pire avaient détourné un organe Impérial à leur profits et à leur fins. Les traitres ici ce n'est pas toi c'est eux. Accroche-toi à l'idée.

Enfin, si tu crois plus à l'Honneur qu'à la Réputation tu dois continuer à agir comme tel : le cloisonnement, le secret, l'obéissance aux ordres reçus c'est un truc qui n'a plus court dans la situation présente. Tu as été chargé d'une mission illégitime, on t'a manipulé, on a cru que tu ferais plus cas de ta Réputation que de ton Honneur. Et tu as choisi de ne pas obéir aveuglément. Alors maintenant, va jusqu'au bout, fais le choix de nous faire confiance, de nous considérer comme les alliés que te dicte l'Honneur et le respect des institutions Impériales que tu as fait le serment de défendre y compris contre elles mêmes, y compris contre ses ennemis de l'intérieur.

Il soupira ... mais tout ça n'a plus vraiment d'importance maintenant.

En envoyant ce message à Sémirande tu as fait une grosse bêtise. Sémirande est a la fois rationnelle, intelligente et ... paranoïaque. Presque pire que moi. On l'a beaucoup trahi, on lui a beaucoup pris. Et on continue.

Si elle doit nous sacrifier sur l'autel du devoir, elle le fera.
Si elle doit nous sacrifier pour sauver cette planète et les maéllous, elle le fera.
Si elle doit te tuer pour parvenir à ses fins, elle le fera.
Si elle doit mourir par devoir ou pour sauver des millions, elle le fera.

Elle est enfermée dans la "spirale du martyre", elle ne voit que sa mort se profiler à l'horizon, aucune porte de sortie, aucun espoir si ce n'est dans un au delà accueillant peut-être; et cela est poussé à la roue par la foi de milliers, de millions peut-être, d'indigènes qui font d'elle un instrument, un réceptacle de leurs prières, ne laissant que peu d'espace pour la femme qu'elle reste, que je connais et que j'aime ... Et que je déteste aussi parfois.

En envoyant ce message tu lui as confirmé ce qu'elle croit : que tu es un fou sanguinaire, que tu es un traitre qui a juré sa perte, que tu es notre ennemi. Mais elle ne cédera pas au chantage. Parce qu'elle sait ce qu'il y a en jeu.
Par contre si maintenant nous te conservons avec nous, nous allons au devant de sérieux problèmes : quand nous seront a nouveau réunis de quoi ça aura l'air si tu es avec nous ? Elle doutera de nos intentions, elle pensera que nous nous sommes ralliés à toi parce qu'au fond d'elle même elle doute pouvoir faire l'objet d'amour, elle pensera qu'elle a été trahi une fois de plus et cela brisera les dernières chances que nous puissions la sauver, la ramener vers la lumière, vers la vie, vers l'espoir, vers le rire et le verbe ...

Si tu as une suggestion pour sortir de cette impasse c'est le moment.

[Khrys]

Khrys avait suivi la joute verbale et l'échange de paralyseur d'une main vers une autre.

Il s'éclaircit la voix:
Hmm... si je puis apporter ma pierre à l'édifice, puisque chacun vide son sac.

En tant que responsable de l'équipage, je me dois de les protéger de tout danger, même interne.
Je l'ai fait pour Sémirande, en la forçant à se faire soigner, malgrès elle. Je ne pense pas qu'aujourd'hui elle m'en blâme.

Tu ne fais pas partie de l'équipage. Tu n'es qu'un représentant de mon client. Je ne sais pas si mon client a été manipulé, mais je suis tenu par contrat à suivre tes ordres. Maintenant, si mon équipage est en danger à cause de toi, j'ai deux choix:
- renégocier le contrat à la hausse
- rompre le contrat pour non-conformité et mise en danger d'autrui.

Je pense que mon patron préfère perdre un peu d'argent, que de voir mêlé sa société à des agissements plus que discutables.

Malheureusement, nous sommes isolés au niveau des communications interstellaires ce qui nous laisse l'entière responsabilité de nos choix.
La cliente t'a missionné pour sauver Sémirande. Soit.
Nous t'apportons la logistique, soit.
Mais n'attends rien de plus.
Quand aux menaces de mort sur nos personnes, il vaut mieux avertir les personnes concernées avant... sache qu'une plainte a été enregistré à ton égard. On verra ça plus tard avec la loi Impériale.

Et si par hypothèse, tu sauves Sémirande, je reverrais ma position.
Si dans une autre hypothèse, elle voit la mort par une de tes actions ou conséquences. Nos actions légitimes pour la sauver ne pourrons être prise à défaut devant l'Administration.

Je ne demande pas que tu sois mis sur une ile à l'abandon (quoique), mais tu devras d'abord nous restituer toute arme DARC en ta possession. Les dangers extérieurs ne sont pas technologiques ou sinon, tu as des informations que nous n'avons pas.

[khaadaric]

Tiens Khrys, prend ceci si tu veux, vue que c'est toi le "responsable".
Je te tends deux darc, qui ont l'air similaire mais..
Celui ci, à mon avis, il est destiné à tuer Sémirande lors de la cérémonie. Il a été modifié, regarde, la et la, il est diffèrent d'un darc classique. noté?
Votre plainte déposée de manière légale, j'avoue que je m'en tape car je suis comme Sémirande, je suis sur aussi d'y rester ici, par deux fois, on a essayé de me supprimer et je penses que l'autre con qui est dans sa baraque n'attend que ça. J'ai bien essayé de lui faire croire que j'étais de son bord mais je me méfie de ce serpent.

Je sors un des cigares que je viens de fourrer dans une poche de mon blouson, le met à la bouche sans l'allumer.

Si on récupère Sémirande, j'aurais réussi ce pour quoi je suis payé et je pourrais disparaitre, y'a aucun soucis la dessus, s'il n'y a que ça qui t'inquiètes Epstar, ton honneur et ton intégrité sera sauf, je ne suis qu'un client et j'ai toujours été traité en tant que tel.
Ce qui me rassure, c'est que je ne suis pas le seul manipulateur, j'étais pas censé savoir que vous l'aviez déjà trompé, sinon, c'est clair, j'aurais appliqué une autre tactique pour la faire revenir.
Epstar, ne me conforte pas dans ma logique de solitaire en me demandant mes suggestions pour sortir de cet impasse, j'en ai pas.
Mon soucis primaire la, enfin notre soucis devrais-je dire, c'est l'autre qui est dans la baraque, celui qui veut tuer votre amie. On fait quoi pour lui ? car tu as un plan bien sur ?

Contre toute attente, je me met à genoux face à khrys, je tends ma main gauche ( // mon laser est coté droit), poing fermé, paume vers le haut, sauf le petit doigt qui dépasse bien tendu et dans un geste rapide et soudain, je sors mes griffes coté droite et le coupe net à la base. (//aiiiieeeeeeeeeeeeeeeee.......ça pique)

Putain, ça arrache !!! tiens mon gars, attrape ! ( khrys, je te lance mon doigt tout en faisant la grimace ) je sais que mes méthodes ne sont pas orthodoxes mais elles ont fait leur preuve dans le passé. Tu as maintenant une partie de ma vie entre tes mains, le reste, pour assurer votre protection, vous l'avez aussi. J'ai confiance en vous, bien plus que vous en avez envers moi depuis que l'on se connait.
Je grimace trop pour continuer à parler... ;(

[Sémi Déhèmette]

:worried:

[Epstar Jdryk'll]

Epstar releva un sourcil quand Khaadaric fit une démonstration digne d’un yakuza de l’antiquité. Mais pas plus.

Mouais … fit il en regardant le moignon qui pissait le sang. C’est certain, ça, ça nous fait avancer.

Tu permets ? Recule de quelques pas, je voudrais vérifier quelque chose … et après je pourrais t’en dire un peu plus.

Il se dirigea tout en ne quittant pas des yeux le soldat vers la position qu’il occupait quelques secondes avant et se pencha au sol, ramassant l’étui à cigare et les cigares écrasés. Il tendit le tout à Gurvan.

Gurvan ? Il n’y a rien de technologique là dedans par hasard ? Genre un émetteur ? Autre chose ?

Pendant que Gurvan examinait l’objet.

Tu te plains que l’on t’ait fait des cachotteries. Certes. Tu as raison. Mais à ce stade tu en sais autant que chacun.

Si tu as des questions tu peux aussi les poser.

Si j’ai un plan ? Non pas vraiment. Là je navigue à vu et j’essaye d’improviser. Trop d’inconnu, trop de doute sur les factions nous faisant face pour faire un plan valable ci ce n’est … faire des tours du campement.

Je vais te raconter une histoire.

Il y a bien longtemps dans une tribu nomade de Regel un meurtre horrible eut lieu une nuit dans le campement. Une jeune fille avait été assassinée, égorgée, son sang avait été bu par les sables rouges.

Sa famille accusait son amoureux, qui n’était pas son fiancé officiel, la famille de l’amoureux accusait celle du fiancé … Bref une grande confusion régnait au sein du petit clan qui menaçait de se déchirer. Il fallait que justice soit faite. On alla mander un soufi, un sage, un éclairé qui vivait dans une tribu non loin et dont la sagesse était légendaire. On le fit venir et on lui demanda d’enquêter, de trouver le coupable et de le livrer à la justice populaire et expéditive de son clan.

Il accepta et se rendit dans le campement.

Il passa le premier jour à examiner les preuves. Mais celles-ci ne lui apprirent rien. Tout le monde possédait un couteau au campement, il ne fallait guère de force pour trancher une si fine gorge et les traces avaient depuis longtemps été piétinées.

Il passa la première nuit à discuter avec les familles et tous les membres du campement, buvant tasse de karo, sur tasse de karo, écoutant suspicions, doutes, accusations, ragot. Chacun avait sa petite idée, mais personne n’avait rien vu. Et au moins l’un d’entre eux mentait.

Au petit matin, contrairement aux usages il refusa de rendre à la famille le corps de la jeune fille pour que l’on la mette en terre. Il annonça au contraire que c’était cette jeune fille qui allait lui désigner son assassin.

Il fit harnacher son burkan, alla récupérer des cordes et à l’aide ce celles-ci mi en selle le corps sans vie de la jeune fille qu’il cala et immobilisa à l’aide des cordes. A ce stade les membres du clan commençaient à murmurer sur le manque de respect dont il faisait preuve.

Ces murmures se firent cris d’indignation quand, tenant les brides à la main, il commença à faire décrire à son brukan lesté de sa sinistre cargaison, un tour du petit campement sous le soleil levant.

Tous les habitants étaient sortis de leurs tentes, saisi d’effroi, de dégout et d’incompréhension au sinistre spectacle. Tout le monde croyait que le vieillard avait perdu la tête et il fallut toute l’autorité du chef du village pour éviter que les familles ne fassent un mauvais sort au saint homme.

Il boucla son tour sous les imprécations et les malédictions de la famille de la jeune fille, sous celles de son amoureux et celle de son fiancé.

Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il s’arrête là il enchaina un second tour, puis un troisième alors que le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, écrasant de sa chaleur le petit campement. Petit à petit alors qu’il continuait sa funèbre ronde les nomades reprirent leurs habitudes, leur routine, ne jetant qu’un œil dégouté au passage de celui-ci ; la vie était rude sur Regel et la survie une préoccupation de tous les instants.

Les familles des principaux intéressés furent parmi les dernières à rentrer s’abriter aux plus chaudes heures. Tous finirent par se détourner du spectacle, par pudeur, par amour, par rage.

A la fin il n’en resta qu’un.

Un qui regardait fixement ce spectacle, pas par amour, pas par rage, mais par peur ...

La morte avait désigné son bourreau.


Alors Gurvan ? Cet étuit, ces cigares ?

[Gurvan]

Il se dirigea tout en ne quittant pas des yeux le soldat vers la position qu’il occupait quelques secondes avant et se pencha au sol, ramassant l’étui à cigare et les cigares écrasés. Il tendit le tout à Gurvan.

Gurvan ? Il n’y a rien de technologique là dedans par hasard ? Genre un émetteur ? Autre chose ?

Monsieur Antillès dévisagea le Prêtre avec incompréhension. Ce n'était plus de la prudence, ça tournait à la paranoïa maladive. Lui et le Soldat devaient avoir un passif de conflits de la taille d'un Léhouine. Mais il s'exécuta et examina l'étui et les débris de cigares.

[Sémi Déhèmette]

[Tu l'as dit, bouffi !]
C'est une boîte de Myriam de Tréfolia, du haut de gamme. A 200 crédits pièce. Il y a une fonction "cave à cigares" (qui fonctionne toujours malgré le coup de talon) mais d'émetteur, de traceur, d'arme cachée : point !

[Sémi Déhèmette]

[Un oubli]
J'ai oublié de vous dire.
Monsieur Antillès a - courtoisement - intercepté le curieux DARC objet de tant de convoitises. Il l'a examiné attentivement, et a levé un sourcille perplexe...

[Epstar Jdryk'll]

C'est quoi que ce Darc ? Donc ?