[La suite]
Ils devisèrent agréablement une bonne heure tous les quatre. Cyclamen avait oublié son coup de spleen, Fénilara leur parla de Prima, qu'ils ne verraient certainement jamais, Makzinéro montra son génie dans l'art de tenir des propos plaisants sans toutefois livrer quoique ce soit d'elle, de son travail ou de sa patronne. Le Guérisseur fit de la Magie, et tout le monde rit de bon coeur, dans une plaine froide, sous la lumière d'une jovienne et des étoiles, à deux cent mètres de leur Cobra, au repos. Cela dit, Makzinéro et Monsieur Fénilara avaient leurs armes sur eux.
Ils allèrent se reposer quelques courtes heures, puis se levèrent pour voir le soleil se lever. Ils décollèrent aux antigravs et mirent le cap sur le campement qu'ils atteignirent au bout de deux heures trente de vol.
Une dizaine de très grosses caravanes sur chenilles étaient arrêtées en cercle. C'étaient des engins monumentaux, composés d'une plate-forme et de chenilles en métal sur lesquels étaient construits des palais d'opérette en bois, tout de pastels et de clochetons. Ils étaient armés de gros lasers antiques, mais les silhouettes qui s'affairaient dans le camp ne semblaient pas plus stressées que cela. Ils durent attendre qu'une grosse barge pataude surchargée de billes de bois (construction ? chauffage ?) ne se pose sur un emplacement qui rappelait celui de Caltradazome, et ne rampe ensuite vers une caravane sur des roues ... impressionnantes. Ils allèrent donc se poser à leur tour, après quinze minutes d'attente. Cela dit, c'était bien pour faire plaisir aux Akims qu'ils ne n'étaient pas posé à ailleurs : il y avait des milliers d'hectares disponibles !
Ils étaient attendus par un curieux bus découvet, mi antigrav mi engin roulant. Cinq types très costauds, torse nus et tatoués comme des guerriers NT1 les accueillirent, la mine sombre.
(a suivre)
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Super ! se dit Epstar avec humeur, en voyant le bus arriver vers eux et en notant la présence des semi barbares à demi nus à l'arrière.
Il se demanda avec un pincement de coeur, s'il voulait vraiment confier un enfant à ses gens.
Il jeta un coup d'oeil à la température extérieure : avec le lever du jour la température était remonté légèrement au dessus de zéro. Ou ces types avaient été modifiés génétiquement ou ils se tartinaient le corps avec de la graisse animale ...
A quoi devait-il s'attendre ? Si ça se trouve à une épreuve quelconque, histoire de prouver sa virilité et ce genre de clowneries. Si c'était ça il allait leur dire merci et tourner les talons. En plus il avait un fond de gueule de bois lancinant qui venait de faire son apparition sournoise.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
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Une idée de frappa soudainement.
Il grommela un bref s'scusez-moi, r'viens avant de se précipiter récupérer son abesto qui était roulé au fond de son sac. Il dressa le paravent et se changea rapidement, mettant à même la peau la néo-soie, avant d'enfiler à nouveau ses vêtements.
Il revint ensuite avec les autres en s'assurant que le boitier de la combie NT6 etait bien à sa ceinture.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
[Les pires craintes ...]
Le bus les emmena au milieu du cercle de caravanes. Les cinq "peaux-rouge" restèrent dans le bus, attentifs. Les quatre voyageurs descendirent. Le sol était sec. Une herbe rase mais abondante, ayant la consistance de la mousse sans en être formait un doux tapis, où il aurait été bon de faire la sieste, s'il n'avait fait si froid (quoiqu'avec une combi NT6 ...)
Un petit attroupement se formait. Des "peaux-rouge", des femmes en jupes longues et vestes de laine : tous avaient des têtes de croque-morts. Pas d'enfants, pas d'ados.
Un grand type se détacha du groupe. Un colosse. Une barraque. Un géant. Pantalon de cuir à lacets, veste sans manche de cuir également ... Il avait un gros coutelas le long de la jambe ; presque un sabre ! Bref ...
Il se dirigea vers les quatre impériaux ... Quatre ? Sandaahr Fénilara et Epstar Jdryk'll se tournèrent légèrement. Ni-madame ni-mademoiselle avait reculé de cinq bons mètres, et emmenant Nad Cyclamen avec elle. Sa belle petite langue toute rose léchait ses lèvres à toute vitesse.
Monsieur muscles se pointa devant les deux hommes, dévisagea le prêtre, dévisagea le mécanicien, le prêtre, le mécanicien , le méca ... Eh bien non. S'adressant à monsieur Epstar Jdryk'll, et lui tint à peu prèc ce language : "Eh homme. Si tu veux rester, il faut me vaincre à la lutte."
Un grand grand silence envahit l'assembl ... euh non. Pardon. Silencieuse, elle l'était déjà, l'assemblée.
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O Pitié ! Il retint de justesse un «Je ne veux certainement pas rester sur votre planète pourrie».
Ca promettait d’être compliqué
A la place, gardant un visage de marbre il répondit.
Je ne suis pas un chasseur, mais shaman et guérisseur ; je soigne, je béni … et maudit.
Après un instant de pose.
Je viens de fort loin pour m’entretenir avec votre chef, je n’ai aucun conflit et je ne souhaite pas me battre avec vous.
Voulez-vous vraiment m’affronter ?
Tout en attendant la réponse il colla dans un coin de sa tête une note mentale : la prochaine fois que tu viens à Akim, louer les services d'un lutteur Karia.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
[Glacial ...]
L'homme regarda le Guérisseur du regard du prédateur face à une proie qui ne savait pas à qui elle avait à faire. Ses yeux étaient d'un bleu profond, du même bleu que ce ciel sans nuage dans lequel la jovienne avait disparu sous l'horizon, laissant place au soleil.
Le temps s'était figé. Les lèvres de l'homme amorcèrent un rictus.
Le rictus s'élargit.
Devint un mauvais sourire.
Qui se mua en un énorme éclat de rire.
Et tout le monde se mit à se bidonner, devant trois Etres médusés. Trois, parce que Makzinéro se marrait aussi.
"Bien, mon gars, bien ..." Et de sa grosse patte, il lui colla une grande claque claque dans le dos. Le Guérisseur en aurait eu le souffle coupé sans l'abestos. Cela dit, il la sentit quand même passer. Mais c'était tellement chaleureux et spontané.
"Le chef a du s'absenter jusqu'au repas. Mais venez boire un Kabor. C'est un peu rude, mais c'est meilleur que votre Raktagino de merde. Quelle saloperie, ce truc."
Et de l'emmener vers un petit foyer où des femmes maintenant avenantes préparaient une boisson chaude tout en mettant de petites saucisses à griller.
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Epstar rigolait aussi, sans doute de soulagement.
Très au point, très au point, le numéro … j’étais sur le point de vous proposer une lutte de poésies ou de calembours.
Bon, je vous présente les autres : vous connaissez notre pilote je crois, Makzinéro, notre mécano, Sandaahr Fénilara, mon protégé Cyclamen. Et vous-même ?
Une fois la réponse obtenue, il rajouta : vous me donnez une seconde j’ai oublié un truc, je reviens.
Il se précipita à bord, récupéra une bouteille d’un alcool fort non entamé dans le bar, une bouteille de vin de Nan-Chay, planqua la première dans son sac et revint avec la seconde à la main vers la petite compagnie.
C'est des saucisses de quoi ? Du rouge rustique avec ça ira ?
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[les nomades d'Akim]
Ils buvaient peu d'alcool ("à cause des problèmes que cela posait aux communautés nomades" leur dit-on.) Mais par politesse, certains d'entre eux en prirent une lichette. La petite fête dura une petite demi-heure, puis chacun retourna à son ouvrage. Car cela travaillait, et dur !!! Une équipe construisait une nouvelle habitation sur une des plate-formes à moteur. Une autre devait aller chercher de la tourbe, assez loin semblait-il : ils en auraient pour deux jours. Un petit attroupement salua leur départ. Des femmes allèrent se livrer à une activité mystérieuse autour d'un carré de terrain qui semblait pourtant tout à fait ordinaire :o :?: D'autres encore montèrent sur des espèces de gravimobs et partirent, armés jusqu'aux dents. Des papis et mamis se tenaient sur les plate-formes, près des canons laser. MM Epstar Jdryk'll et Sandaahr Fénilara crurent d'abord qu'ils prenaient le soleil. Mais en en voyant un groupe manoeuvrer un des canons comme pour essayer quelque chose, ils conclurent qu'ils en étaient bel et bien les servants.
Le Brave Sammy Lutriens arriva donc vers midi. C'était un homme qui eut été diminué sans les nombreuses prothèses qui remplaçaient ses quatre membres, une partie de son abdomen et d'autres endroits encore. Il était agé, mais restait une vraie force de la nature (comme tout le monde ici, d'ailleurs). Il ne posa pas les sempiternelles questions. Les Akims semblaient être du genre : cela doit être fait ? Faisons-le. Tout au plus leur dit-il "Je m'assurerai tout de même qu'il ne s'agit pas d'enfants volés." Ce qui, sommes toutes, était normal.
Le Brave Sammy Lutriens était guérisseur. Ses pouvoirs psy étaient modestes mais réels, et il soignait aussi beaucoup par les plantes. Il partait souvent la matin, dans une bulle hors d'age, faire le tour des campements pour mettre ses talents au service de tout un chacun.
Sandaahr Fénilara était allé fouiner sous les chenilles d'une "Caravanne". Le Guérisseur vit qu'un galet d'entraînement secondaire était aussi haut que lui. Le bas de la plate-forme était bien à huit mètre du sol. Le bas des premiers chalets se trouvait beaucoup plus haut.
Makzinéro discutait avec un groupe de femmes qui étaient revenues de chasse ou de trappe. Elles portaient sur une grosse branche remarquablement droite un gros animal à six pattes, tout en crocs et en ergots, de la taille d'un gros gorille. Elle avait l'air admirative.
Cyclamen, qui prenait un peu d'autonomie, s'était approché d'un groupe de "costauds en veste de cuir". C'était à quelque distance, mais le vent porta quelques mots d'un de ceux-ci au Guérisseur : "Mais comment ça s'fait-y qu'tu sois pas à l'école, toi ?"
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// Précision : ça fait combien de temps que l’on est parti de terra formata ? J’ai l’impression que ça fait une dizaine de jours tout au plus non ?
Epstar observait avec soin ce qui se passait dans le campement, donnant volontiers un coup de main dans les taches les plus simples.
Il proposa au vénérable guérisseur son aide et d’éventuellement de l’accompagner lors de sa tournée du lendemain : ca permettrait de rencontrer les responsables des autres campements où seraient confiés les autres enfants. La règle ici aussi restait la même : pas plus de trois par système solaire et obligatoirement séparés.
Il partagea avec cet homme les informations concernant les enfants, leur origine et le pourquoi de la nécessité de les séparer. Ils seraient, ne serait-ce que de par leur aspect, différents ; mais différent ne voulait pas dire incapable ou inutiles à la communauté, ils devraient simplement trouver leur place.
Au cours de leurs conversations il demanda à quoi servaient les pièces d’artilleries : il y avait donc des animaux aussi grands que ça sur cette planète ?
Lorsqu’il entendit la demande des grands baraqués à Cyclamen, il se rapprocha de manière nonchalante prêt à répondre à sa place s’il était en difficulté … mais il était curieux de sa réponse.
//Nota Bene : même si ce n’est pas écrit je rappelle que Cyclamen a un programme d’étude et de rattrapage par correspondance qui lui a été fourni par mademoiselle De Lanoche et qu’a priori il le suit.
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.
Epstar Jdryk'll Wrote:// Précision : ça fait combien de temps que l’on est parti de terra formata ? J’ai l’impression que ça fait une dizaine de jours tout au plus non ? Réponse en préparation.
Epstar Jdryk'll Wrote:Au cours de leurs conversations il demanda à quoi servaient les pièces d’artilleries : il y avait donc des animaux aussi grands que ça sur cette planète ? "Y'a deux raisons, m'sieur. un peu d'piraterie, ici. S'ils nous volent pour cent mille crédits de marchandise et qu'y z'en ont pour un million de réparation, ça les dissuade. Et pi ya des animaux dangereux, surtout la nuit. Un coup d'laser au ras du museau et y'stirent. Y'a eu une attaque de lupoïdes y'a un mois. Y doivent courir encore."
Cyclamen répondit fort bien à la demande des barraqués. Mieux : il en profita pour apprendre que les enfants et adolescents étudiaient dans des pensionnats situés dans les des rares villes d'Akim, leur soutirant même des renseignements sur la scolarité. Y'avait pas à s'en faire pour Cyclamen.
Le Brave Sammy Lutriens accepta la proposition du Guérisseur, se proposant d'en profiter pour lui montrer un des pensionnats.
L'après-midi passa, et visiblement on préparait une fête pour le soir. "On a si peu l'occasion de recevoir des visiteurs."
Ce fut très sympa. Il y eut de la viande rôtie, des concours de poésie, un peu de vin (mais les Akims ne burent guère), de la musique (avec de vrais instruments), des pipes d'une drogue très douce et légèrement euphorisante, des danses et de la danse, et pour finir, de belles dames vinrent se proposer, deux par deux, qui au mécanicien qui au guérisseur pour "aller finir la soirée plus loin". Makzinéro partit avec les quatre maris rendus disponibles. Elle jeta un drôle de regard ironique à monsieur Jdryk'll en s'éclipsant.
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