[Bis repetitas]
Décidément, elle allait commencer à le connaître, ce quartier. Elle quitta son taxi qui repartit pour le Méphisto. Pour respecter les ordres de son commandant, elle n'avait pas demandé à ce que ses kimonos soient livrés directement au navire, et de toute façon messieurs Skriblllz et Skrublllz les auraient refusé. C'est alors qu'elle remarqua... Aïe.
Il est exact que le tir de laser de la "blonde" avait manqué ses kimonos relevés, mais pas le hakama situé dessous. Il y avait deux petits trous, l'un près du genoux là où le faisceau était entré, l'autre au ras de la fesse, point de sortie. Elle ouvris sa prothèse réparation, et fit un collage rapide de la soie. Restaient deux petites brûlures, mais bon...
Sémirande Ckalmak se mit à courir en chemise et pantalon blancs, pieds nus, le long d'une voie piétonne sur laquelle déambulaient pas mal d'habitants venus prendre le "frais". Madame Chalmak craignit que sa dégaine ne fasse se retourner le bon peuple, mais elle fut rassurée en croisant un couple de "joggeurs" vêtus à peu prés comme elle, y compris les chaussures :lol: . Ils se saluèrent au passage. Elle eut un sourire.
La porte de l'université était fermée, et le système de dissuasion des intrus (y compris ceux portant une ceinture de vol) était branché, et avait l'air efficace. Il s'agissait moins de griller les contrevenants (pour la plupart des étudiants en goguette) que de les dissuader d'aller faire des bêtises dans les locaux.
Rien à faire : les systèmes étaient bien conçus et avaient été montés correctement. Bon, tant pis. Comme tous les invités, elle s'était vue remettre un badge valable jusqu'à...
- Bingo 8) ! Un cercle de la taille d'un humain s'ouvrit dans le champ de force séparant pour la nuit la rue du campus. Il y avait même des lettres hologrammiques lui souhaitent la bienvenue.
- Bongo :drunk: ! Elle venait de dire à tous les systèmes informatiques de la fac et à sa société de surveillance « Youhou ! La petite Sémirande est revenuuuuuue ! »
Tant pis. Il y avait une folle meurtrière devant elle. Le petit taré avait soi-disant été neutralisé, mais elle fit tout de même très attention, c'est à dire qu'elle se remit à courir sur une coursive couverte d'un pare-soleil resté déployé. C'était assez illusoire comme protection, mais bon...
Elle arriva au niveau du parking. L'image 3d qu'elle avait dans la tête lui montra précisément l'emplacement de la bulle de la tueuse. Bon, maintenant...
Elle quitta sa coursive et commença à avancer en se cachant au mieux derrière les quelques véhicules encore présents. Elle arriva enfin sous la protection d'une grosse limousine, elle était à quinze mètres de son objectif.
Son pari était le suivant. Après l'incident de la tour Aluminium, qui avait vu la destruction de deux bulles, la dégradation d'un conduit d'aération et deux plusieurs éléments de façade de la tour, la découverte d'une arme militaire volée dans une des épaves, il y avait fort à parier que la police et la sureté étaient sur les dents. Pour le peu de ce qu'elle avait vu de ce monde, ils devaient plus tenir des Détectives de l'A12S que du guet d'un monde rétrograde. Ce devaient être des adversaires redoutables, et la pétasse là, devant, le savait. Elle avait donc préparé son engin. Il y avait un orifice reliant le coffre à l'habitacle. Les systèmes de sécurité avaient été neutralisés, afin de lui permettre toutes les acrobaties possibles. Et échaudée par sa mésaventure du début de soirée, elle avait verrouillé la verrière.
Qui dit sécurité neutralisée dit alarmes neutralisées (elle n'avait certainement pas eu le temps de finasser). Donc...
Sémirande Chalmak fit un dernier sprint silencieux, et se coula jambes en avant sous la bulle. Elle ouvrit sa prothèse réparation et sortit son monofilament. Elle entama la carrosserie aux arrondis aérodynamiques et sensuels au niveau de la serrure du panneau de maintenance et l'ouvrit.
[In Petto]
« Attention ma belle, ne touche pas à l'alim de l'antigrav ou tu prends la bulle sur la tronche ! » se dit-elle. Là, barre de direction avant gauche. Elle passa son monofil par dessus et trancha la languette faite d'un alliage de fer, d'or et de platine qui servait d'antenne de gouverne.
Elle referma le volet, le colla, puis sortit le buste côté chauffeur, plaqua son thermo soudeur sur la portière et fusionna intimement la verrière et la carlingue sur 20 centimètres. Toutes ces cellules à fusion lui servaient bien, finalement.
Elle sortit par devant, passa posément sur le côté passager, mit une grande claque sur la carlingue et dit d'une voix forte :
"Allez, décarre ma grosse : les poulagas sont en route !"
Elle fit un pas en arrière et sortit une cigarette qu'elle n'alluma pas. Par contre, le speed coulait de nouveau dans son système nerveux.
//J'envoie des dés...