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La simple observation du spectacle TriD retransmis au milieu de la passerelle du Lilith par l'holocam de Virik laissait Gurvan songeur, aussi ce dernier comprenait-il que ces compagnons qui vivaient réellement ce moment puissent se sentir écrasés par la responsabilité qui était la leur et hésiter à poursuivre plus avant. Il commençait à comprendre ce que Sémirande avait voulu dire quand elle parlait de profanation...
... Mais il fallait bien avancer, aussi envoya-t-il au LAK-640 l'ordre de descendre par le puits central. Il semblait au commandant Antillès que le sacrilège était un peu moins grave si c'était une machine qui le commettait. Le logimec s'approcha donc du bord de la cavité, bascula à 90° et dédaignant les échelons métalliques, commença à "descendre" le long de la paroi verticale à l'aide de ses pattes à induction. Une petite projection secondaire se matérialisa dans le poste principal du Lilith pour suivre la progression du robot.
Ce dernier parvint à l'ouverture donnant sur le niveau inférieur, un rectangle béant donnant sur l'infirmerie plongée dans l'obscurité la plus profonde, que les pinceaux lumineux de ses illumineurs éclairèrent méthodiquement. Autant que l'examen visuel pouvait révéler de son aménagement, il n'y avait là qu'un bloc médical à l'abandon. Point d'ossements ou de reliques momifiées par les millénaires. Le logimec contourna l'embrasure du panneau d'accès et continua jusqu'au niveau suivant, où il se livra à la même inspection. Ne fût-ce le matériel suranné qui aurait fait le bonheur d'une armée d'antiquaires, on aurait pû se croire en train d'observer l'atelier du Lilith.
Le robot reprit prudamment sa progression en direction du pont "inférieur", actionnant ses membres articulés de manière à ce qu'au moins trois inducteurs soient toujours en contact avec la paroi métallique. Ce fut l'état de décrépitude de l'épave qui le trahit : la feuille métallique de 2 mètres sur 1 sur laquelle il avançait se détacha de la cloison et emporté par le mouvement, il se mit à faire des roulades sur lui même au beau milieu du boyau de descente, incapable de se stabiliser ou de se propulser pour reprendre contact avec la paroi.
[hrp]Le premier qui dit "On s'en fout, c'est qu'un robot", je lui retire un XP [/hrp]
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// Quand il faut y aller ;-)
Virik avait suivi la progression du logimec tout en attendant les réponses de ses compagnons sur la marche à suivre pour continuer l’exploration. Quand il vit l’holoprojection retransmise par celui-ci tourbillonner follement, ses oreilles se plaquèrent en arrière. Par les dieux morts de ses aïeux, le destin leur avait forcé la main.
Il se contenta d’un bref « j’y vais » avant d’entreprendre de progresser dans le tube de descente. Il laissa la caméra tourner, il serait toujours temps plus tard de procéder à un montage adéquate.
Sa descente fut un modèle de prudence. Il n’était pas à l’aise dans le vide spatial et il devait s’assurer non seulement de ne pas rester encalminer comme leur malheureux éclaireur, mais aussi veiller à ne pas abimer le conduit et son revêtement. Il se servit de l’apesanteur qui régnait, adoptant une position de plongeur pour progresser mètre par mètre, se propulsant du bout des doigts sur les barreaux de l’échelle.
A chaque contact délicat de ses doigts ganté d’énergie avec les barreaux, ceux-ci projetaient une fine poussière qui dansait dans le faisceau de sa lampe.
Il s’arrêta un instant, s’accrochant d’une griffe et basculant lentement autour de son point d’appui. Hummm, la longue exposition aux radiations spatiales avait finit par fragiliser la structure et les alliages, les micrométéorites n’avaient pas fait de bien non plus. C’était une coque instable de deux millions de tonnes dans laquelle ils s’étaient enfoncés, leur présence risquant de rompre le fragile équilibre dynamique qui avait permis à la structure de présenter un aspect presque intact de loin. De prés l’épave faisait son âge et n’était pas sans danger pour les explorateurs à son bord. C’était plus une intuition qu’une réelle réflexion étayée par des faits concrets … Il n’était nullement ingénieur, mais à bord les mécaniciens pourraient sans doute lui confirmer ou infirmer ses craintes. Il ouvrit un canal vers le bord et demanda une évaluation.
Il reprit ensuite sa lente progression, s’arrêtant au seuil de l’infirmerie … il observa le lieu avec soin depuis le pas de la porte, faisant glisser le faisceau de sa lampe sur les armoires, la table d’examen … pas de cadavre, ce qui était rassurant, mais ce n’était pas ce qu’il recherchait. Les armoires vitrées avaient-elles été vidées de leur contenu, régnait-il ici un désordre indiquant une évacuation précipitée ou au contraire réfléchie ?
Il poursuivit ensuite vers l’atelier, s’y arrêtant aussi et cherchant des yeux des preuves indirectes lui permettant de déterminer ce qui s’était passé dans les dernières heures de présences de l’équipage disparu.
Ses observations faites, il se dirigea vers le logimec, il était temps de le récupérer. Mais une fois fait il n’entendait plus le laisser explorer seul … Il se stabilisa et réfléchit quant à la manière de le faire …Coincer ses pieds sous le barreau de l’échelle et tendre le bras pour le repousser doucement vers la paroi ? S’en saisir et l’attirer vers lui ? Se servir du lance grappin ?
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Les craintes d'Eron, concernant l'état du vaisseau, lui furent confirmés quand il vit le petit robot faire des roulades. Il se dit qu'à défaut d'être le tombeau de glorieux ancêtres ce pourrait bien être le leur.
"Je propose que nous gardions une distance raisonnable entre nous afin de ne pas trop déstabiliser le navire."
Eron s'élança à son tour dans la conduite au moment ou Virik quittait l'infirmerie. C'est avec les mêmes trésors de prudence que son prédécesseur qu'il se mouvait le long de l'échelle essayant de toucher le moins possible les parois du navire, qui dans son esprit était passé de l'état de relique du passé sacré à simple tas de ferraille risquant de lui tomber sur le coin de la g*** à tout moment.
"L'explo c'est sympa mais si nous allions directement à l'ordinateur central récupérer le journal de bord?"
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Eron Azad Wrote:"Je propose que nous gardions une distance raisonnable entre nous afin de ne pas trop déstabiliser le navire."
Virik hésitait encore sur la méthode de récupération du logimec quand il vit plonger monsieur Eron. Il leva les yeux vers le visage de ce dernier. Tout à fait d'accord monsieur Eron. Restons dans la mesure du possible en apesanteur et ne touchons à rien.
Eron Azad Wrote:"L'explo c'est sympa mais si nous allions directement à l'ordinateur central récupérer le journal de bord?"
Ordinateur central ou passerelle ? D'après vous où pouvons nous trouver le journal de bord sur un engin de cette génération ?
[Neutre]
Ils ont du laisser un message. Il sera à l'épreuve du temps, peut-être des signes sur une feuille de titane recouverte d'un enduit de qualité. Essayez la passerelle, ou bien le coffre du capitaine.
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Sémirande Wrote:Ils ont du laisser un message. Il sera à l'épreuve du temps, peut-être des signes sur une feuille de titane recouverte d'un enduit de qualité. Essayez la passerelle, ou bien le coffre du capitaine.
Bien compris madame Sémirande. Nous commençons par la passerelle. Si cela ne donne rien nous continuerons par les quartiers du capitaine. Vous vous chargez avec monsieur Djal de l'ordinateur central ou vous nous accompagnez ?
Il finit par tendre la main et laissa les pattes préhensibles du logimec s'accrocher à lui avant de remonter le long de son bras, de son corps et enfin rejoindre la paroi par l'intermédiaire de sa jambe.
Il se courba vers ses pieds, s'accrochant de nouveau, amenant son visage vers le logimec griffu ... quant à toi, je te conseille de rester là, nous te récupérons à notre retour. Il se tourna en arrière ... nous y allons monsieur Eron ? Il entreprit se propulser, toujours avec d'infinies précautions vers l'avant, en direction de la passerelle.
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Virik Kiikti Wrote:Les armoires vitrées avaient-elles été vidées de leur contenu, régnait-il ici un désordre indiquant une évacuation précipitée ou au contraire réfléchie ?
Il poursuivit ensuite vers l’atelier, s’y arrêtant aussi et cherchant des yeux des preuves indirectes lui permettant de déterminer ce qui s’était passé dans les dernières heures de présences de l’équipage disparu. L'impression qui se dégageait de l'examen visuel auquel se livrait Virik était celle d'une évacuation -- si évacuation il y avait eu -- réfléchie. Tout le matériel était soigneusement rangé, presque comme si le navire venait de quitter l'arsenal orbital où il avait été construit.
Virik Kiikti Wrote:Il entreprit se propulser, toujours avec d'infinies précautions vers l'avant, en direction de la passerelle. Virik et Eron continuèrent la descente, franchirent l'avant-dernier niveau où se trouvaient la salle du noyau informatique de bord et le bureau du capitaine, et parvinrent au fond du puits d'accès sans autre incident.
La passerelle du Cortez d'Algol était deux fois plus vaste que celle du Lilith mais aussi considérablement plus encombrée. De nombreuses consoles aussi inertes que tout le reste du vaisseau, de larges rectangles sombres qui avaient été des moniteurs à visualisation bidim, et au centre du compartiment, un projecteur solido, l'ancêtre des afficheurs holographiques. Là non plus, pas de trace d'une évacuation en urgence, comme par exemple une bulle de café ou un sachet de jus de fruit abandonné au bord d'un pupitre. Tout était en ordre et aurait été rutilant s'il ne s'était pas écoulé quatre millénaires depuis que ce matériel avait été utilisé pour la dernière fois.
Pas de restes humains dans les fauteuils profilés non plus.
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"Bon et bien il nous reste la cabine du capitaine. Sinon il faudra descendre au dernier niveau."
Eron rebroussa chemin et pénétra dans la petite pièce. A l'aide de sa torche il chercha un indice d'occupation. À côté de son équivalent sur le Lilith celle ci était très chichement meublée : une couchette, un petit bureau et un antique bloc sanitaire.
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Oui monsieur Eron, allez-y, je reste un peu pour essayer de trouver une trace quelconque de ce qui s’est passé ici.
Pendant que le pilote explorait la cabine il plana doucement de poste à poste, s’accrochant doucement aux dossiers de siège … Il se risqua à faire un peu de lumière, augmentant l’intensité de sa lampe de combinaison et choisissant une diffusion large. Il eut brièvement l’impression d’être un vieux magicien découvrant pour la première fois un antique hall nain. Il avait sans doute passé trop de temps à regarder des vieux films bi-di de l’antiquité terrienne.
Trêve de rêvasserie : il se pencha sur chaque poste de travail à la recherche d’indice ou de message. La piste était froide, glacée, mais s’il trouvait quelque chose il pourrait se targuer d’avoir conduit une enquête sur une affaire vieille de 4000 ans. En dépit de la gravité de la situation, du lieu, de l’obscurité et du mystère il ne put s’empêcher de frétiller des moustaches.
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Virik Kiikti Wrote:Trêve de rêvasserie : il se pencha sur chaque poste de travail à la recherche d’indice ou de message. Le poste principal du Cortez d'Algol fourmillait de coins et de recoins, et l'examen des différentes consoles et pupitres de commande était fastidieux. Le projecteur solido était impressionnant, avec sa fosse de matérialisation TriD sur le pourtour de laquelle se trouvaient des fauteuils qui avaient dû être confortables à l'époque où ils possèdaient encore leurs assises et leurs dossiers. Ser Kiikti procéda avec application à une fouille visuelle mais il ne trouva rien qui n'eût été laissé intentionnellement à l'attention d'éventuels visiteurs.
Eron Azad Wrote:Eron rebroussa chemin et pénétra dans la petite pièce. A l'aide de sa torche il chercha un indice d'occupation. À côté de son équivalent sur le Lilith celle ci était très chichement meublée : une couchette, un petit bureau et un antique bloc sanitaire. La passerelle occupait le dernier niveau de cette section habitable du navire. Le bureau du capitaine se trouvait au pont supérieur, et par conséquent Eron dut remonter dans le puits d'accès et une fois arrivé au bon niveau, se propulser dans la coursive. Il activa ses semelles à induction et put progresser de cette démarche un peu mécanique jusqu'aux quartiers du commandant Méranvil.
La couchette n'était pas antigrav, bien sûr. Les mousses et textiles synthétiques dont elle était faite avaient disparu depuis longtemps. Il ne restait également plus que l'armature du fauteuil, et le bureau se limitait à une plaque de plastométal dotée d'une borne informatique avec un large écran-feuille qui avait été souple mais devait maintenant être cassant comme du verre. Sous le terminal, il y avait une trappe entrouverte munie d'un petit clavier numérique et d'un capteur digital. Monsieur Azad s'accroupit et avec des trésors de précautions, il fit pivoter le panneau du coffre sur ses gonds.
Il était là. Une pile de feuillet de plastitane de quelques microns d'épaisseur recouverts d'une résine synthétique à l'épreuve du temps. L'alliage métallique avait été gravé au laser. Les caractères étaient tout à fait lisibles et le langage utilisé était l'anglique, la langue véhiculaire de l'ancienne Confédération Interstellaire à l'origine du Galactique classique en usage dans les sphères érudites de la société impériale. Il y avait des tournures de phrases curieuses, la syntaxe et la grammaire avaient un rien de désuet, l'orthographe de certains mots était différente, mais le texte restait intelligible. Toujours avec d'infinies précautions, Eron feuilleta le journal à partir de la fin, essayant de repérer ce qui concernait les événements qui s'étaient déroulés après le passage du Cortez aux confins de 5436 Reticuli.
[hrp]Malgré les 4000 ans d'écart, je considère que l'anglique et le galactique classique sont à l'Univerlang ce que le français classique du 16ème siècle est à notre français moderne du 21ème siècle. Ce seraient les langues vernaculaires des nations terrestres actuelles qui seraient à un impérial du 116ème siècle l'équivalent de ce que le français médiéval voire les langues mortes sont pour nous.
Donc : Eron arrive à déchiffrer...[/hrp]
(A suivre...)
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