... d'étoiles lointaines

[Gurv Hemmedeji]

L'Être s'écarta du comptoir pour pianoter sur la console de son autochef, et un bref coup d'oeil à son pantalon bouffant suffit à confirmer que c'était bien UN tanuki. Le tanuki, donc, posa devant Virik une grand chope de thérouge mélangé à de la glace pilée et où flottaient des rondelles d'agrumes.

"Voici pour vous, Ser. Mesdames, messieurs, voulez-vous quelque chose à boire ? A manger ?"

[Sémirande]

[Soto voce]
"Une chose me surprend toujours" elle regarda Djal puis Eron d'un air mystérieux (et malicieux] "Les gradients."
Elle mesura le taux d'O² : trop élevé, bien trop pour une cigarette. Peut-être à l'intérieur ?
"Regardez ça les garçons." un hologramme très net apparut devant miss gadget. Il représentait une boule noire, et un vaisseau mange-poussières stylisé. L'astronef était disproportionné - et c'était évidemment volontaire. L'engin était côte à côte avec la boule noire. "Soit une singularité gravifique - Blakolle ou trou de ver, peu importe. Vous êtes tous d'accord que, quelle que soit l'orientation du navire, une extrémité sera plus près de la singularité que l'autre ?" sur le schéma on vit deux flèches ayant le centre de la "boule" pour origine, l'une s'arrêtant au point le plus proche du vaisseau, l'autre au point le plus éloigné. Des lignes de gradient apparurent, soulignant la distance entre les deux points d'arrivée. "Le vecteur gravité affectant le point "a" n'est pas le même que celui qui touche le point "b". En d'autres termes : le vaisseau peut être aussi solide que l'on veut, si il n'est pas protégé par les systèmes NT6 qui commencent à apparaître par ci par là, il se désagrège.
Si la Cortez d'Algol est passée près d'un tel monstre, comment a-t-elle pu lancer une sonde-nacelle ? Est-il possible qu'elle soit encore intacte ?" Sémirande sourit de nouveau, ravie de solliciter les méninges de ses collègues.

Virik était resté à la traine, fermant volontairement la marche. Il avait étendu ses sens, prêt à faire face à toute menace imprévue …

Arrivant près de la porte, elle s'était tournée à demi pour remercier monsieur Azad qui l'avait laissé passer. Elle avait aperçu l'Hatani.
[In Petto]
"Le problème avec les gens comme toi mon bonhomme, c'est que vous êtes tellement aux aguets que vous vous faites systématiquement avoir ; car la menace qui couvre le voyageur n'est jamais celle qu'un enseignement rigide vous a appris à détecter et à combattre."

Mes salutations ser aubergiste. Je prendrai un thé glacé je vous prie.

Sémirande corrigea immédiatement.
"Pour moi, monsieur, ce sera un café diazane, avec une tartelette disaccharide." Elle ne tenait vraiment pas à ce qu'on la tienne pour ...
On ne savait pas qui avait inventé la courtoisie Ser. Les philologues y perdaient leur latin - un comble.

• Certains étaient tenants de groupes extrémistes humains proches des fils de l'homme et désireux de séparer l'humanité des "autres".
• D'autres pensaient que ce mot - qui existait en Univerlang comme en Galactique - avait été créé par des non-humains mus soit par un complexe de supériorité, soit d'infériorité.

Dans un cas comme dans l'autre, ce terme, que Sémirande elle-même avait utilisé sans y penser - était aberrant quand on y réfléchissait bien. Sémi avait lu que les humains noirs avaient été appelés "nègre", les asiates "face de citron", les peaux claires "fromage blanc", les bleutés "beurre noir", les rouges "rosbifs" ... Elle n'aurait pas été surprise pour sa part que "Ser" n'ait été une création sournoise ; qui sous couvert de courtoisie interraciale n'aurait eu pour but que de ne pas mélanger les vilains torchons ExoTiques avec les douces serviettes parfumées de l'humanité.
[In Petto]
Le diable est dans les détails ..."
A moins que ce ne fut qu'une maladresse insigne
[In Petto]
"...et son enfer est pavé des meilleures intentions"

[Khrys]

"Voici pour vous, Ser. Mesdames, messieurs, voulez-vous quelque chose à boire ? A manger ?"

Bonjour, Monsieur, avez-vous des cocktails arc-en-ciel comme il s'en fait sur d'autres mondes que celui-ci?Sinon, servez-moi un thé au jasmin, avec un peu de miel. C'est plus classique, certes.

Ça marche les affaires ici sinon? Vous devez avoir un peu de passage, n'est-ce pas?

[Eron Azad]

Eron n'était pas mécontent de sortir à l'air libre. Après des années passées à bord de différents navire et les prouesses que le génie climatique réalisait pour reconstituer n'importe quel écosystème, il ressentait toujours un manque. Un petit jenesaisquoi sur lequel il n'arrivait pas à mettre le doigt mais qui faisait que mère nature le rappelait à son humanité malgré sa condition de navyborg.

Chemin faisant il écoutait la théorie de Sémirande.

Si la Cortez d'Algol est passée près d'un tel monstre, comment a-t-elle pu lancer une sonde-nacelle ? Est-il possible qu'elle soit encore intacte ?"

La conjonction de différents phénomènes physiques l'auront protégé, créant une bulle autour de lui. Il y a quoi dans ce système?

Après toi.

Il existe aussi de vieilles histoires parlant d'êtres supérieurs qui nous observeraient depuis des éons. Peut être que... :x

Bon pour moi alors ce sera une glace au spacegum et un jus ratavien

[Sémirande]

La conjonction de différents phénomènes physiques l'auront protégé, créant une bulle autour de lui. Il y a quoi dans ce système?

Sémirande ne put répondre de suite.

Après toi.

"Merci répondit Sémi, secrètement touchée."

Il existe aussi de vieilles histoires parlant d'êtres supérieurs qui nous observeraient depuis des éons. Peut être que... :x

[Sourire]
"Il est interdit d'évoquer en vain Sainte Rosalie, comme il est tout aussi interdit de douter de l'aide qu'elle ne manque pas d'apporter.
Tu crois qu'elle aurait protégé des "Gris" ? Moi j'en suis sure."
Silence souriant
"Je ne vois pas ce qui aurait pu empêcher la destruction de la Cortez d'Algol dans les hypothèses que nous avons évoqués. Reste un phénomène totalement inconnu. Inédit.
Voyons. Ils avançaient à 0.9c, ont croisé de trop près un truc qui se trouvait au large de 5436 Reticuli, et il leur est arrivé "quelque chose". Quoi ?"

Bon pour moi alors ce sera une glace au spacegum et un jus ratavien

[Axl Brison]

Nous rentrons dans le bar. En passant je laisse ma commande au Barman

Une SpaceLimo et une soupe locale SVP mon ami

Puis je m'absorbe à la vision qu'offre la plate forme surélevée. Je vais m'asseoir sur le siège le plus proche du vide afin d'en apprécier un maximum quand au capharnaüm de verdure. Je laisse mon esprit vagabonder en imaginant quelles genre de bestioles peuvent bien vivre là dedans
Au bout de quelques minutes mon regard se tourne vers la salle et j'étudie les personnes installées à boire et discuter par ci par là. Je remarque d'ailleurs que ma commande est déjà posée devant moi l'une fumante et l'autre bullante.

[Djal Gorda]

Djal choisit une boisson chimique "Un Skoll de tarpant" avec des "Crounchs" aux fromages.

"Si je comprends bien l’énoncé de ton petit problème Sémi c’est que la singularité qui existe au cœur d’un trou noir ne permet pas de le traverser sans se faire complètement écraser…"

Djal était perdu dans ses pensées, à hautes voie... Il entra en transe !

"Bien sur nous savons tous depuis notre plus tendre enfance qu’une singularité c’est un peu comme de la lumière qui convergent sous l’effet d’une "lentille gravitationnelle"… Tout se trouve focalisé en un point, un foyer, une singularité centrale."

Djal pointa le ciel du doigt...

"Mais il faut raisonner en terme d’espace-temps… Dans ton exemple, le point A du navire est « géographiquement » à une distance plus proche de la singularité centrale que le point B... Il faut aussi considérer que la point A est également situé à une distance « temporelle » plus proche sur l’horizon des évènements...

Djal poursuivit.

"Ce qui affecte le point A ne sera pas immédiatement ressenti par B... Car une zone « temporelle » tampon donne à l’ensemble une sorte d’élasticité…" oO(Drôle, non ? Un navire SpaceGum... hihihi)

Il respira...

"Dans le cas d’un navire plongeant au cœur d’une telle singularité, le temps semble infini… Les membres d’équipage situés à l’avant penseront plonger depuis des jours alors que ceux situés à l'arrière penseront avoir plongé depuis quelques heures... En réalité leur navire n’aura avancé que de quelques millimètres… C'est le paradoxe des jumeaux de Langevin à l'échelle du navire... La "chute" vers la singularité centrale est en théorie infinie… D’aucun pense qu'au-delà de cette singularité centrale, le temps devient négatif et que le voyage temporel est possible…"

Djal sourit en regardant Sémi...

"Tu crois que la Cortez d'Algol serait à l'origine de cette vielle légende des vaisseaux spatiaux qui seraient venus visiter Sol III et qu'en fait de "petit gris" ce serait simplement des Gris ?"

[Virik Kiikti]

Virik s’était adossé au bar, continuant d’observer les clients et l’environnement … il jeta un coup d’œil à ses compagnons qui commandaient leur boisson et de quoi grignoter. Il tourna une oreille en percevant quelques mots de monsieur Djal, la personne la plus proche de lui, qui venait de récupérer son Skoll, échangés avec madame Sémirande … Il tendit la main vers le bras de monsieur Djal et la lui tapota … Monsieur Djal, je trouve que mon thé à un drôle de gout … mais mes papilles ne sont peut être pas en phase avec certains épices. Pouvez-vous gouter et me dire ce que vous en pensez ?

Il fit glisser son verre vers monsieur Djal et traça du doigt dans la trainée d’humidité qu’il avait généré sur le zinc, le mot « confidentialité » en runes simples d’univerlang. Il s’assura qu’il avait été lu avant de l’effacer d’un mouvement de manche. Il se gratta une oreille, puis le nez en désignant le tanuki … d’une manière assez comique il leva ensuite les yeux vers le plafond et les murs.

[Djal Gorda]

Djal blémit

[en sourdine]
"Vous avez raison... "

Djal gouta néanmoins le thè et dit " Il est juste un peu trop chaud..."

[Gurv Hemmedeji]

Leurs commandes furent servies avec rapidité. Monsieur Edelman eut même droit à son cocktail arc-en-ciel, avec sirop de grenadine, anisette d'Alcor, hypermenthe bleue et chartreuse jaune primane, et une fois ses larmes essuyées, lui trouva un goût de pomme. Le tanuki répondit à son interrogation :

"Nous n'avons pas à nous plaindre, monsieur. Depuis que je suis ici, il ne s'est pas passé une seule journée sans que nous n'accueillions un navire de passage et n'offrions le gîte ou le couvert à ses occupants."

Il s'inclina légèrement et retourna à son autocook, plaça diverses consommations sur un grand plateau rond qu'il souleva d'une main sans apparemment le toucher avant de s'éloigner en direction d'une alcôve où deux humains et un xipehuz étaient attablés.

De nouveaux venus firent leur entrée dans le bar. Deux humains, vêtus de combinaisons de vol navyborg qui accusaient un âge certain, l'un portant l'écusson de pilote à l'oiseau sur firmament étoilé et l'autre la roue dentée de mécanicien, traversèrent la salle sans jeter un regard aux autres convives et s'installèrent dans une alcôve libre. Le barman alla prendre leur commande puis revint derrière le comptoir pour la préparer.

Mademoiselle Brison tendit l'oreille. Au loin, le tonnerre commençait à gronder dans l'atmosphère épaisse. Du fouillis végétal en contrebas lui parvint un bourdonnement grave que ses antennes PSI identifièrent comme provenant d'un groupe de charognards insectoïdes. Quelque part dans la pénombre verte au-dessous d'elle, une autre créature répondit par une stridulation aigue qui ressemblait à un défi, puis se tut. Nouveau grondement de tonnerre. La teinte violacée à l'horizon s'assombrissait tandis que des nuages menaçants s'amoncelaient sous l'orbe de la géante gazeuse.