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... sur Viala
#21
La nuit tombait doucement sur Viala quand ils se retrouvèrent tous au Méphisto.

Gurvan avait put mettre ses affaires dans la cabine du commandant en titre qui était curieusement plus petite que celle des êtres d’équipage. Mais il avait un bureau. Petit certes, mais fonctionnel.

Il avait passé pas mal de temps à se familiariser avec le Méphisto au cours de cet après midi. Messieurs Skriblllz et Shrubllz lui avaient fait une visite technique de certains recoins qui , malgré sa participation active à la grande visite, n’étaient pour lui que des lumières colorées qui s’allumaient parfois dans son crane lorsqu’il pilotait. Là il visualisait enfin ce qu’était un relais bio-optique de classe Ep54N.

Il profita d’une pause café pour collecter sur sa console quelques renseignements publiques sur le « Carré d’as » et son capitaine le nommé Paloas dans les bases de données publiques.

Estienne Ligurne de Paloas. Originaire de la République du Cygne, 45 ans, fils de … cette information fut plus dure à trouver … cinquième fils de Justinien de Paloas, magna de l’industrie spatiale, propriétaire des chantiers spatiaux orbitaux du même nom. Une immense fortune.

Quant à lui, ce n’était pas très clair : il semblait avoir fait une fugue lorsqu’il avait 15 ans. Il réapparaissait à 22 ans dans le cadre d’une opération de police de la république sur le monde indépendant de Brénus.

Il lisait la liste qui suivait, sautant les détails :
… Arrêté pour trafic de pierres précieuses….
… Condamné à un engagement de 5 ans dans la marine de la république…
… Se réengage au terme de sa peine et accomplit 3 contrats de 5 ans…
… Suit une formation d’officier…
… Champion d’escrime interarmes à 35 ans et conserve son titre pendant trois ans…
… Diplômé capitaine à 38 ans. Commandant du croiseur léger Prospéro….
… Passe en cours martiale à 39 ans. Gurvan chercha, mais impossible de connaître les détails de celle-ci.
… Est renvoyé de la Marine de la République…

Ensuite ce fut encore plus flou :
Il semblait avoir gagné, acheté, trouvé, un navire mal en point, un transistel au bout du rouleau et avec l’aide de ses associés l’avoir retapé. Depuis six ans il avait opté pour le statut de corsaire et il naviguait dans le secteur avec quelques incursions dans le secteur républicain.

Khrys de son coté s’intéressa à l’aspect financier du personnage.

Il s’assit à sa console, ouvrit un chanel crypté en direction de l’antenne de la hanse de Viala. Il fut accueilli par une liste d’avertissements légaux : que ses recherches seraient indexées, que les résultats de cette base avaient été expurgés des renseignements pouvant porter atteinte aux êtres et à leur vie privée conformément aux lois de l’A12S. On le débita pour cette recherche d’un montant de 100 crédits, tarif tenant compte de son statut.

Il s’absorba sur les renseignements qui défilaient à l’écran :

Il avait été visiblement déshérité par son père. En effet il ne semblait pas disposer d’autres ressources que son navire dont il était propriétaire pour 40 %. Il avait trois autres associés dont il nota les noms. Le crédit qu’il avait contracté pour la remise en état du carré d’as avait été remboursé par anticipation l’année dernière.

La guilde des marchands lui donnaient une notation B++ en termes de respect des délais et de transport des marchandises. Le carré d’as par contre ne semblait pas faire de transport de passagers. Elle notait cependant qu’il n’hésitait pas à faire payer le prix fort quand il se savait en position de l’exiger et que ses tarifs se faisaient au cas par cas. Il n’était pas affilié à la hanse et ne transmettait aucune information à celle-ci … difficile de savoir ce qu’il transportait de manière privilégiée dans ces circonstances.

Pendant ce temps Khaadaric était allé au comptoir de la Transgalactique qui avait de beau bureaux au centre de l’Astroport. Au départ l’accueil avait été un peu froid … c’est tout juste si on ne lui colla pas entre les mains une holoplaquette sur : comment peut-on voyager à petit prix dans un caisson cryogénique.

Puis il donna son nom et tout changea. Que diable avait lu le jeune blanc bec sur son écran ? Il appela sa supérieure, une femme d’une cinquantaine d’années qui prit les choses en main. On le fit asseoir, on lui offrit un café, on lui montra les divers navires qui partaient en direction de Vonda et fit l’article sur les divers services du bord. Une dizaine de minutes plus tard Khaadaric, raccompagné jusqu’à la porte par la responsable de l’agence, ressortait avec une réservation à bord du Princesse Mononoké pour une suite de luxe en pont panoramique et quelques années lumières en moins sur son bon de transport.

… comme prévu les trois hommes se retrouvèrent au Méphisto. Il leur restait une trentaine de minutes pour se rendre au bar en question. Celui-ci n’avait pas bonne réputation. Un repaire de malfrats disait-on. Mais en même temps on était dans l’A12S, tellement policée et respectueuse. Tout ce qu’ils purent en savoir « réellement » c’est qu’il s’agissait d’un entrepôt sur les docks réaménagé. Il était à 10 minutes à peine par les tubes de transport.

A vous.
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