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Des ennuis en perspective
[Spleen et introspection]
Elle n'avait pas connu ses parents. Dans ses souvenirs, son père était une grande ombre bienveillante, et sa mère une robe de soie et des cheveux noirs. Ses années d'orphelinat avaient été très dures. Et depuis...

Elle alla au balcon, prit une des précieuses cigarettes offertes par le Père Jdryk'll, et l'alluma. Elle s'était finalement faite poser la petite option qui permettait aux diverses herbes à Nicot d'affecter ses centres nerveux, avec possibilité de le couper à volonté. Elle alluma le petit cylindre gris et aspira doucement. Une légère et innocente ivresse la prit. Elle regarda la cigarette : comment des gens aussi primitifs arrivaient-ils à faire des produits pareils ? Avec de la patience, de la matière grise et beaucoup de travail.

Elle reprit sa séance d'introspection.

Après l'orphelinat, sa tante avait été sa véritable mère, mais elle avait commis une erreur, de celle que tous les parent font un jour ou l'autre. Sémi ayant développé une aversion pour les enfants de son age, elle avait accepté le fait qu'elle n'en voit pas, ou plus. Sémi avait été élevée par des machines et des adultes. D'un côté, cela l'avait faite murir très vite, d'un autre, et on ne s'en était pas aperçu assez vite, cela avait induit en elle... Eh bien le besoin d'avoir toujours un papa ou une maman près d'elle.

La nature profondément démocratique de la Guilde Navyborg n'empêchait pas la hiérarchie. Capitaine-papa.
Sur Myrtil, elle s'était entièrement reposée sur Simblo. Là-bas, sans lui, elle n'était rien. Simblo-papa.
A la TSA, l'Honorable Pétrus Alcaline représentait l'autorité bienveillante, ferme mais compréhensive. Pétrus-papa.
Mandarina avait été un mentor et.. bon, Mandarine-maman.
Même le Prêtre récemment parti était plus âgé qu'elle. Bien que constamment en conflit avec lui, elle s'était bien reposée sur sa personne. Epstar-papa.

Ensuite, elle n'avait pas eu le temps de penser. trop de choses à faire. Oh, il y avait bien eu ce mois sur Marine, et cette jolie blonde, mais, bon, c'était comme d'être en colo, et Soupir RESSAC avait été comme une camarade de jeu de rencontre.

Et maintenant, pour la première fois, elle réalisait qu'il n'y avait plus ni papa, ni maman sur lesquels s'appuyer. Et on ne retombait pas amoureuse comme ça, simplement parce qu'on avait envie de l'être.

Elle était seule.

Elle aspira une bouffée.

Seule.

Elle admira le lac, reconnut la belle blonde qui sortit de l'onde pour courir vers leur pavillon, mais ne bougea pas.

Seule.
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