2010-04-02, 08:22 PM
[Achats]
Ils firent donc leurs achats, en commençant par la ferme la plus fortifiée. Ils prirent la commande de mademoiselle Sémirande Chalmak. Leur réputation de méfiance les avait-elle précédée ? Ou bien les fermiers ne désiraient-ils pas se faire voleurs pour gagner trois coquilles ? On fit les boîtes devant eux. On les remplit cigarette grise par cigarette grise. Les gens qui travaillaient étaient de très jeunes gens et de vieilles personnes. La pièce était ventilée par d'ingénieuses bouches renouvelant l'air à un rythme soutenu, tout en évitant les courants d'air. Il valait mieux, d'ailleurs... Eviter les courants d'air pour ne pas perdre la marchandise, et ventiler pour éviter d'être défoncé en moins de trois minutes.
Ils continuèrent leurs achats en redescendant par où ils étaient montés (il faut dire que l'autre flanc était très raide, il n'y vivait que quelques "cueilleurs d'oeufs", métier assez dangereux paraît-il). Ils finirent à la même ferme par laquelle ils avaient commencé leur périple, et y prirent deux caisses de cigarettes, à la fois pour remercier les habitants de leur accueil et parce que la qualité était très correcte.
Ils ne revinrent au port que seize jours après leur départ. Régulièrement contactée, mademoiselle Chalmak leur répondait des choses du genre : "Mais prenez tout votre temps, on est vraiment pas pressés. Ciao".
Ils durent attendre cinq jours de plus avant de trouver leur Marchand Lourd. En chargeant, ils s'aperçurent que leur cargaison, qui les avait tant encombrés, et qui avait fait suer sang et eau à leurs Coinçons (qui, si on me passe l'expression, en "coinçaient" d'autant plus), y tenait plus que facilement. D'ailleurs, le patron chargea un peu d'alcool (d'assez basse qualité, d'ailleurs) et du fourrage. Il prit cinq passagers, des journaliers qui allaient faire la tonte d'un animal marin assez particulier sur des îles lointaines. Ils durent payer pour que l'on repasse par Gampierri. Eh !
Les adieux entre mademoiselle Chalmak et sa belle institutrice furent brefs. Sémirande lui offrit la cartouche en bois odorant, l'autre lui donna une fleur dont on disait qu'elle était éternelle (on constata par la suite qu'elle tenait effectivement fort bien le coup), et qui avait une forme assez évocatrice. Elles évitèrent de s'étreindre en public. Ici, cela valait mieux. "Ca" se savait, mais tant que "ça" ne se voyait pas, "on" disait rien.
La "Bolène" ne rencontra pas les mêmes conditions de vent et de mer que "Ton Destin..." et ils mirent trois jours avant d'arriver à Marcandier. Une fois leur cargaison déchargée à Brunodeur, ils crurent défaillir : il serait difficile de mener la cargaison à l'hôtel "spécial" de façon discrète, peut-être vaudrait-il mieux se rendre à Kassaïou, et que leur navire des étoiles les y attendent... Heureusement, les douaniers A12S leur arrangèrent cela, et c'est en toute discrétion que leur cargaison fut embarquée sur le Méphisto.
Ils allèrent faire quelques emplettes, mais le Prêtre avait vu juste : c'était des pièges à touristes. Mademoiselle Chalmak trouva tout de même une belle tunique utilisée le soir qui lui ferait une ravissante robe d'été.
La fin d'après-midi arriva. L'ondée vespérale promettait d'être abondante. Ils regagnèrent leur navire et lancèrent les Varlets. Les câbles se détachèrent du Méphisto, que mademoiselle Chalmak commandait pour la dernière fois. Elle pilota l'engin à reculons dans le tunnel, très très lentement, ne pivota l'étrave que quand ils furent bien dégagés de la falaise sous-marine, s'éloigna de l'île à une trentaine de noeuds, à la rencontre de la pluie. Dès que celle-ci fut sur eux, le Méphisto monta à la surface, sonda soigneusement les alentours, et s'élança vers le ciel.
Il avait regagné son élément.
Ils firent donc leurs achats, en commençant par la ferme la plus fortifiée. Ils prirent la commande de mademoiselle Sémirande Chalmak. Leur réputation de méfiance les avait-elle précédée ? Ou bien les fermiers ne désiraient-ils pas se faire voleurs pour gagner trois coquilles ? On fit les boîtes devant eux. On les remplit cigarette grise par cigarette grise. Les gens qui travaillaient étaient de très jeunes gens et de vieilles personnes. La pièce était ventilée par d'ingénieuses bouches renouvelant l'air à un rythme soutenu, tout en évitant les courants d'air. Il valait mieux, d'ailleurs... Eviter les courants d'air pour ne pas perdre la marchandise, et ventiler pour éviter d'être défoncé en moins de trois minutes.
Ils continuèrent leurs achats en redescendant par où ils étaient montés (il faut dire que l'autre flanc était très raide, il n'y vivait que quelques "cueilleurs d'oeufs", métier assez dangereux paraît-il). Ils finirent à la même ferme par laquelle ils avaient commencé leur périple, et y prirent deux caisses de cigarettes, à la fois pour remercier les habitants de leur accueil et parce que la qualité était très correcte.
Ils ne revinrent au port que seize jours après leur départ. Régulièrement contactée, mademoiselle Chalmak leur répondait des choses du genre : "Mais prenez tout votre temps, on est vraiment pas pressés. Ciao".
Ils durent attendre cinq jours de plus avant de trouver leur Marchand Lourd. En chargeant, ils s'aperçurent que leur cargaison, qui les avait tant encombrés, et qui avait fait suer sang et eau à leurs Coinçons (qui, si on me passe l'expression, en "coinçaient" d'autant plus), y tenait plus que facilement. D'ailleurs, le patron chargea un peu d'alcool (d'assez basse qualité, d'ailleurs) et du fourrage. Il prit cinq passagers, des journaliers qui allaient faire la tonte d'un animal marin assez particulier sur des îles lointaines. Ils durent payer pour que l'on repasse par Gampierri. Eh !
Les adieux entre mademoiselle Chalmak et sa belle institutrice furent brefs. Sémirande lui offrit la cartouche en bois odorant, l'autre lui donna une fleur dont on disait qu'elle était éternelle (on constata par la suite qu'elle tenait effectivement fort bien le coup), et qui avait une forme assez évocatrice. Elles évitèrent de s'étreindre en public. Ici, cela valait mieux. "Ca" se savait, mais tant que "ça" ne se voyait pas, "on" disait rien.
La "Bolène" ne rencontra pas les mêmes conditions de vent et de mer que "Ton Destin..." et ils mirent trois jours avant d'arriver à Marcandier. Une fois leur cargaison déchargée à Brunodeur, ils crurent défaillir : il serait difficile de mener la cargaison à l'hôtel "spécial" de façon discrète, peut-être vaudrait-il mieux se rendre à Kassaïou, et que leur navire des étoiles les y attendent... Heureusement, les douaniers A12S leur arrangèrent cela, et c'est en toute discrétion que leur cargaison fut embarquée sur le Méphisto.
Ils allèrent faire quelques emplettes, mais le Prêtre avait vu juste : c'était des pièges à touristes. Mademoiselle Chalmak trouva tout de même une belle tunique utilisée le soir qui lui ferait une ravissante robe d'été.
La fin d'après-midi arriva. L'ondée vespérale promettait d'être abondante. Ils regagnèrent leur navire et lancèrent les Varlets. Les câbles se détachèrent du Méphisto, que mademoiselle Chalmak commandait pour la dernière fois. Elle pilota l'engin à reculons dans le tunnel, très très lentement, ne pivota l'étrave que quand ils furent bien dégagés de la falaise sous-marine, s'éloigna de l'île à une trentaine de noeuds, à la rencontre de la pluie. Dès que celle-ci fut sur eux, le Méphisto monta à la surface, sonda soigneusement les alentours, et s'élança vers le ciel.
Il avait regagné son élément.