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L'ultime voyage
#82
[Planche]
Le Père Epstar Jdryk'll faisait la planche, grimaçant. Monsieur Antillès avait la tête sous l'eau, et la sortait souvent pour prendre une goulée d'air.

[Gampierri]
Maître Pierre était meunier. Son moulin était situé sur les hauteurs de Gampierri. Ce n'était pas le meilleur point d'observation de l'île, mais on y avait une belle vue sur le sud. Le meunier prenait son petit déjeuner avec un paysan qui était venu lui confier des sacs de grain. Un bon pain, un beau fromage, une chopine de vin de Kavalek, la vue sur la mer d'un catamaran qui s'approchait : que demander de plus à la vie ? "Qu'il fait bon chez vous, Maître Pierre" lui dit son compagnon. Mais l'oeil d'aigle du meunier s'était fixé sur le navire. Pourquoi s'était-il s'était arrêté ? Et qu'il repartait en ayant laissé ??? "Dorlon, amène ma longue-vue" cria-t-il à son fils qui charriait les sacs. L'autre la lui porta en courant. Les trois hommes étaient maintenant sur une éminence non loin du bord de la falaise. Le meunier pointa son instrument sur la mer, et il vit tout. Quand il en fut à la vision des trois hommes pataugeant dans l'eau, son sang ne fit qu'un tour. Ca avait l'air dangereux. Mais il en allait de l'honneur des habitants de Gampierri. Il était meunier, mais savait ce qu'il fallait faire en pareil cas, et possédait le matériel adéquat. S'adressant de nouveau à son fils "Prends la trompe. Sonne naufragés à trois miles plein sud-est par le Moulin. Ne cesse pas avant que le Sémaphore ne te réponde." Le jeune Dorlon ne se le fit pas dire deux fois. Il prit la trompe et sonna ce qu'on lui avait demandé. Le Sémaphore répondit.
- Deux pêcheurs qui venaient de rentrer laissèrent leur poisson sur le quai et se mirent à courir vers une sorte de hangar fabriqué, chose curieuse, en coraux liés avec du ciment. Des femmes qui passaient par là s'occupèrent de trier le produit de leur pêche et à le mettre en lieu sur.
- Une institutrice qui écrivait la leçon du jour sur un tableau blanc au moyen d'un charbon de bois posa son ouvrage, rafla un sac et se mit à courir vers le port
- Un paysan laissa tomber sa faux et fit de même.
- Une fille de joie planta son client en plein travail pour piquer elle aussi un cent mètres d'un chrono honorable. Son partenaire, protesta, on lui expliqua, il protesta encore plus fort et se retrouva, logiquement, dans une poubelle à demi pleine de têtes de poissons d'une semaine à peine.

En tout, ce furent seize personnes qui embarquèrent sur le navire à rames, que les deux pêcheurs avaient mis à l'eau en un temps record. Alors que cela souquait ferme, la fille de joie hissait le mât, et envoya la toile, tandis que le paysan faisait descendre la dérive "sous le vent".

Ils virent au loin passer "Ton Destin..." dont le patron n'avait pas voulu risquer une escale qu'il jugeait dangereuse. Néanmoins, il échangeait avec le Sémaphore des signaux qui devaient expliquer l'affaire afin que les habitants se mettent à l'abri.

La chaloupe de sauvetage n'était pas un catamaran, mais traçait quand même. En une demi-heure, il atteignit le radeau.

Je précise : le patron de "Ton Destin...", pensant à la sécurité de ses passagers, n'a pas fait demi-tour, et sauté l'étape de Gampierri.

Messieurs ?


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