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L'hôpital Alliance
#7
[Une joie un peu triste]
Il est délicat pour une déhèmette de décrire la façon dont eurent lieu les discussions entre tant de monde. Parfois l'un ou l'une parlait et tout le monde l'écoutait. Parfois, fatalement, il y eut des conversations simultanées. Mais en gros, tout le monde entendit ce que dit tout le monde.

[Le récit de Sémirande]
"Moi, il n'y a qu'une chose importante à dire, mais j'y viendrai plus tard."
Elle ménagea une de ses énervantes pauses destinées à appuyer ses propos. Cependant, un petit quelque chose disait à tous que ça l'était vraiment, important.
"Après que j'ai enfin réussi à prendre congé, Ishatika m'a laissée dans un camp de regroupement de réfugiés, Maellous dissidents pour la plupart. J'ai été estomaquée de voir à quel point notre souvenir était vivace chez eux : c'était comme si je m'étais absentée quelques heures et que Simblo n'allait pas tarder à nous rejoindre.
Nous avons décidé d'aller affronter le Kome Batt le plus intelligemment possible, parce qu'ils étaient forts, à ce moment-là, ces bourrins. Les détails importent peu, mais alors que nous nous regroupions par toutes petites unités proches les unes des autres, et commencions à avancer vers la fondation Impériale : Pouf ! Un miracle ! Le Ghestalt s'évanouit en quelques heures. Dans le doute, on a continué. On voulait savoir.
Pour le reste, comme ils vous l'on dit sur le VV, il ne fallut pas deux jours à une ethnologue Smark qui connaissait bien le pays Sbroll pour me trouver. Je lui ai demandé de me laisser continuer jusqu'à la clairière, en lui expliquant que ce serait un bon moyen de boucler la boucle. Comme c'est une femme intelligente et qui connait son boulot, elle fut d'accord."

Sémi eut un sourire.
"Cela dit, j'ai l'impression que cette solution ne lui déplaisait pas, et qu'elle me l'aurait suggérée de toutes façons. Bref. Les autorités militaires de l"A12S voulurent bien sur me cueillir tout de suite, mais savez-vous qu'ici quand un spécialiste des sciences de l'Etre dit « non ! » à un militaire, ce dernier a intérêt à avoir des arguments en plastacier pour passer outre. J'ai donc pu continuer sans encombres, rejointe par des Smarks... des Humains, des Malachites, des Glypto, des Tanura !" Elle eut un petit rire. "Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Enfin je crois que c'était plutôt dans les dix ou douze. Je vous dis pas ce que la faune sauvage dangereuse a pris comme coups de paralyseurs, les insectes parasites ou tueurs comme nanomachines et les plantes empoisonnées comme défoliants spécifiques. Autant pour l'écologie. Bah ! Ils sont déjà en train de tout remettre en état !
J'ai rencontré mes copines d'il y a dix ans. C'est elles qui m'ont dit ce que vous aviez fait."

Alors, sous les yeux effarés des membres de la TSA présents, elle fit le même salut qu'Ishatika Kaménéwakata no Taméko leur avait infligée à la cafèt' de l'Alfred Elton Van Vogt.
"Merci pour avoir risqué vos vies, votre santés, vos honneurs et vos carrières pour nous."
Elle se releva lentement, avec dignité.
"J'ai... enfin... il y a eu une cérémonie pour Simblo, au cours de laquelle j'ai quitté Myrtil, peut-être pour toujours. Je suis allée sur le Van Vogt comme il était convenu, j'ai répondu à leurs questions, on m'a envoyée ici et j'en ai profité pour aller implorer le pardon des proches des deux élèves-pilotes que j'ai tués il y a dix ans. Ils m'ont bien accueillie. Il y a beaucoup de gens qui valent mieux que moi dans cet univers je trouve."
Elle respira un grand coup.
"Et maintenant, la grosse saloperie. Le DARC. Quand je l'ai vu, quand j'ai pu les aider à décortiquer les circuits, on s'est aperçus que c'était une télécommande possédant tous les codes de sécurité de mon corps robotique. Le type qui aurait eu ça dans les mains m'aurait cloué le bec et fait marcher vers ce putain de tumulus de merde, et en me faisant afficher une mine réjouie en plus. C'était du boulot du cercle de l'Olive. Et pour faire un tel travail, il faut entrer son code perso. Non, ce n'était pas celui d'Andre, mais de Doñia Khélifa al Rassaoud, ma marraine, mon amie, ma sœur. Jalouse de moi pour une sordide histoire de fesses datant de l'époque de mon entrée dans le Cercle de l'Olive. Elle avait ravalé sa haine toutes ces années. Elle a tout avoué à la Garde Territoriale." Sémirande haussa les épaules. "Je ne porterai pas plainte. J'ai écrit à Diomède(1). Je lui ai demandé d'être ma voix auprès de ma famille. Je lui ai demandé de garder Doñia et ses enfants au sein du Cercle. Ishatika m'a bien aidée, d'ailleurs. Ils ont accepté. Elle repart avec un statut à zéro. Mais je crois qu'elle fera tout de même un peu de prison. Elle s'en tire bien."


1) Il s'agit bien sur de Diomède Dranson, le "chef" du Cercle de l'Olive, et pas de la planète Diomède.


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