2009-12-08, 10:13 PM
Comme tout officier navyborg, monsieur Antillès était factuel. Il ne chercha pas à enjoliver la situation, et s'abstint autant que possible de mentir par omission. Il espérait simplement que les autorités alliées admettraient que face à une situation exceptionnelle, des décisions et des actes exceptionnels étaient nécessaires.
Il parla longuement, faisant parfois une courte pause pour s'humecter les lèvres et la bouche avec une gorgée d'eau fraîche :
"Honorables représentants de l’Alliance des Douze Soleils, mon nom est Gurvan Antillès. Je suis citoyen impérial, né en 11463 sur Sidoine, dans le Secteur de Mutara. Je suis Pilote Navyborg, diplômé de l’Académie d’Aldenor, libre affilié de la Guilde avec le grade de Lieutenant.
J’ai démissionné de mon dernier emploi au Consortium Minier des Agrippines il y a deux mois. Je suis arrivé sur Viala voici trois semaines. Je souhaitais prendre quelques jours de repos avant de chercher du travail. La semaine dernière, je me suis rendu à l’antenne navyborg de l’astroport d’Amarzèle pour me renseigner sur les emplois disponibles. Je suis tombé par hasard sur un certain Ikaar Lönhsome qui était en train de démissionner de son poste de second pilote à bord d’un vaisseau corsaire de la Travel Star Agency. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai proposé mes services pour le remplacer.
C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de l’équipage du Méphisto : le commandant Khrys Edelman de la Hanse des Marchands, le premier pilote Sémirande Rosa Chalmak, l’aumonier Epstar Jdryk’ll de l’Eglise de la Liberté Cosmique, et les mécaniciens panzanopèdes Skribllz et Skrubllz, ainsi que le représentant de leur client, le Lieutenant Khaadaric Orkalys, de la Division Guet de l’Armée Impériale. On m’a annoncé que nous partions pour Myrtil, en mission humanitaire pour l’un des membres de l’équipage. J’avais suivi les actualités aux homéo-journaux et à la TriD et je connaissais donc la situation dans ce système, mais on m’a affirmé que le Méphisto avait toutes les autorisations nécessaires pour venir ici. J’ai eu quelques heures pour me familiariser avec le vaisseau et les procédures, puis nous sommes partis.
Au cours de notre escale en Espace Profond, j’ai appris que le membre d’équipage en question était Mademoiselle Chalmak. On m’a indiqué que depuis plusieurs semaines, des « fantômes » PSI se manifestaient à bord du vaisseau et avaient agressé plusieurs membres de l’équipage. Ces apparitions étaient en rapport avec le passé de Sémirande sur Myrtil. Il s’agissait de smarks du Kome Batt maellou, qui semblaient capables de projection astrale à des centaines voire milliers d’années-lumière de distance en utilisant un effet pyramidal d’amplification des pouvoirs PSI. On m’a alors rapidement raconté l’histoire de Mademoiselle Chalmak, sa rencontre avec Simblo, le fils de Kaèss chef du Kome Batt, et l’impact que leur relation a eue dans la population smark, et enfin, l’assassinat non élucidé de Simblo.
En atterrissant sur Myrtil, nous avons été accueillis par une jeune sociologue des services cosmodésiques, mademoiselle Ishatika Kaménéwakata no Taméko. Elle nous a remis nos laissez-passer et toutes les autorisations officielles, puis a réquisitionné le Méphisto pour participer à l’opération d’évacuation de la planète. L’apparition de Mademoiselle Chalmak a produit un mouvement de ferveur, y compris chez les humains. Il semblait que notre premier pilote ait ici un statut de Prophétesse. Nous avons aidé à l’embarquement des Smarks qui se trouvaient avec mademoiselle Taméko. Nous avons alors remarqué le manège d’un tekno humain qui aux dires de ses collègues avait rejoint très récemment leur équipe et semblait plus fouiner que réellement travailler. Lorsque nous avons essayé de l’aborder, le Père Jdryk’ll a constaté qu’il s’agissait d’un télépathe de haut niveau. L’individu, un certain Merstène, a essayé de nous fausser compagnie, monsieur Orkalys l’a poursuivi dans un hangar. Mais il a été neutralisé et enlevé par Merstène à bord d’une bulle. Lorsque Khaadaric a recouvré ses esprits, une lutte s’est produite, et la bulle s’est écrasée à quelques kilomètres de là dans la jungle. Nous avons récupéré monsieur Orkalys qui avait été touché par un tir d’arme à rayon noir. Merstène avait pris plusieurs tirs de laser et était à l’agonie. Nous n’avons pu savoir pour qui il travaillait, mais il avait un équipement de très haut niveau : outre son RN, un implant cybernétique de modelage morphologique.
Monsieur Orkalys avait précédemment indiqué à l’équipage de la TSA qu’il devait rencontrer un certain Diémi Cartouche, sociologue humain. Après que le Père Jdryk’ll ait soigné les blessures de Khaadaric, nous nous sommes donc rendus à Manticore. Seuls messieurs Orkalys et Edelman se sont rendus dans le conapt du nommé Cartouche. Nous avons appris plus tard que Khaadaric devait lui remettre un DARC modifié spécifiquement dans le but de neutraliser les fonctions biocybernétiques de Mademoiselle Chalmak – en clair, la tuer. Cette mission lui avait été confiée par une certaine Djee Djee rencontrée sur Vonda, avec à la clef la possibilité de rejoindre le corps des Scorpionautes en cas de réussite. La rencontre entre messieurs Orkalys et Cartouche s’est très mal passée, puisque malgré qu’il soit encore en train de récupérer de ses blessures sur une civière antigrav, Khaadaric a fait l’objet d’une tentative de meurtre de la part du soi-disant sociologue, qui possédait le même type d’arme à rayon noir que le défunt Merstène. Monsieur Orkalys a du tuer Cartouche mais il était en état de légitime défense et en danger de mort. Par la suite, nous devions apprendre que Djee Djee, Merstène et Cartouche avaient tous un tatouage en forme de serpent sur le bras, et devaient donc appartenir à un même groupe occulte.
C’est à ce moment que Mademoiselle Chalmak nous a faussé compagnie. J’ai reçu un message d’elle sur mon plot vertébral m’indiquant qu’elle allait essayer de retrouver le nommé Kaèss pour régler le problème de manière définitive. Il ne s’agissait en rien d’une désertion, mais plutôt d’une tentative pour nous protéger. Nous avons essayé de l’intercepter mais elle avait pris toutes les précautions possibles et avait de plus reçu de l’aide de Mademoiselle Taméko.
Nous avons alors décidé de nous rendre en Pays Maellou, à la Fondation d’études ethnologiques dirigée par monsieur Frédérik Klohm. D’après les informations que nous avait donné Mademoiselle Chalmak, c’était à cet endroit que Simblo avait été assassiné. Klohm nous a accueillis assez fraichement. Pendant que nous examinions les différents bâtiments de la Fondation et que nous retrouvions le corps de Simblo conservé sous un filet de stase, Monsieur Orkalys a obtenu quelques confidences de Frédérik Klohm. Nous savions déjà que c’était lui qui avait fait venir feu Diémi Cartouche sur Myrtil soit disant pour ses compétences en ethnologie, et nous avons eu la confirmation que Klohm n’ignorait rien de ce qu’il était réellement – vraisemblablement un militaire.
Klohm a ensuite essayé de nous fausser compagnie. Nous avons pu l’intercepter et l’avons fait prisonnier. Dans le même temps, nous avons découvert les indices d’autres meurtres commis à la Fondation à l’encontre de deux de ses collaborateurs. Nous avons récupéré les cadavres de Monsieur Maniké et Mademoiselle Singh-Sangh, qui avaient été enterrés dans la jungle. En examinant les logs du blaster de Frédérik Klohm, j’ai découvert les traces de deux tirs correspondants à leurs assassinats, ainsi qu’un autre plus ancien, datant d’il y a dix ans. Nous avons soumis Klohm à un interrogatoire poussé. Nous avons ainsi eu la confirmation qu’il était bien l’auteur du meurtre de Simblo, commis avec la bénédiction de Kaèsss, son propre père, ainsi que l’assassin de ses deux collaborateurs. Il nous est apparu évident que Klohm et Kaèsss partageait la même vision sur l’avenir de la culture smark, et que pour eux il n’était pas question qu’elle évolue vers une civilisation galactique libre telle que celle de l’Alliance. Nous avons aussi appris que Klohm était en relation avec un officier du corps des Scorpionautes de l’Empire qui avait un camp dans la jungle.
Plusieurs centaines de Maellous conduits par les chefs du Kome Batt, dont Kaèsss, sont arrivés à la Fondation, appelés plus tôt dans la journée par Klohm à l’aide d’un communicateur à neutrinos. Forts de toutes les informations obtenues et des diverses preuves en notre possession, le Père Jdryk’ll et le Lieutenant Orkalys ont décidé de se porter à la rencontre des Maellous pour leur révéler la forfaiture de leurs chefs, leurs mensonges et leur manipulation. Le discours d’Epstar a porté puisque certains Maellous sans doute déjà réfractaires ont commencé à douter. Les membres du Kome Batt ont vainement essayé de nous faire taire, et un combat s’en est suivi. Nous avons eu le dessus, et cela a eu pour effet de rompre définitivement l’effet de ghestalt PSI. Les Maellous se sont alors dispersés assez rapidement, tandis que nous faisions prisonnier Kaèsss.
Nous avons alors subi l’assaut d’une escouade de Scorpionautes menés par une colonelle du nom de Pilar, dont nous avions appris l’existence par Klohm, qui nous ont neutralisés « en douceur ». Une explication mutuelle a eu lieu, au cours de laquelle nous avons informé Pilar sur la manière dont nous avions stoppé le ghestalt. Elle nous a quant à elle fait part des instructions qu’on lui avait donné : s’assurer que la cérémonie funéraire pour laquelle Mademoiselle Chalmak a été « rappelée » sur Myrtil aurait bien lieu, et qu’elle se terminerait en épectase destructrice au cours de laquelle elle et ses Scorpionautes devraient se sacrifier. Nous n’avons pu savoir qui l’a envoyé ici, mais elle nous a également parlé d’une réunion à laquelle elle a assisté sur Tréfolia, au cours de laquelle la mort de tous les membres d’équipage du Méphisto a été vraisemblablement décidée. Nous en étions là lorsqu’elle nous a soudain enjoints de fuir car elle venait de recevoir l’ordre de tous nous assassiner. Elle a détruit notre bulle pour donner le change à ses commanditaires, et nous nous sommes donc enfoncés dans la jungle à pied.
Après plusieurs heures de marche, nous avons estimé que nous étions suffisamment loin de la Fondation pour pouvoir de nouveau utiliser notre technologie. Nous présentions – et présentons toujours, je suppose – un danger pour une organisation impériale ayant une influence suffisante pour avoir des Scorpionautes à sa disposition, il nous semblait donc évident que notre seul espoir de survie était de faire appel aux autorités de l’Alliance. J’ai accroché le signal hypercom d’une borne géodésique, grâce à laquelle j’ai émis un message de détresse.
Je finirai cette déposition en déclarant que j'espère pouvoir reprendre mes fonctions à bord du Méphisto dès que possible, avec son équipage au complet, y compris mademoiselle Chalmak.
Honorables représentants de l’Alliance des Douze Soleils, je vous remercie de votre attention."
Il parla longuement, faisant parfois une courte pause pour s'humecter les lèvres et la bouche avec une gorgée d'eau fraîche :
"Honorables représentants de l’Alliance des Douze Soleils, mon nom est Gurvan Antillès. Je suis citoyen impérial, né en 11463 sur Sidoine, dans le Secteur de Mutara. Je suis Pilote Navyborg, diplômé de l’Académie d’Aldenor, libre affilié de la Guilde avec le grade de Lieutenant.
J’ai démissionné de mon dernier emploi au Consortium Minier des Agrippines il y a deux mois. Je suis arrivé sur Viala voici trois semaines. Je souhaitais prendre quelques jours de repos avant de chercher du travail. La semaine dernière, je me suis rendu à l’antenne navyborg de l’astroport d’Amarzèle pour me renseigner sur les emplois disponibles. Je suis tombé par hasard sur un certain Ikaar Lönhsome qui était en train de démissionner de son poste de second pilote à bord d’un vaisseau corsaire de la Travel Star Agency. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai proposé mes services pour le remplacer.
C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de l’équipage du Méphisto : le commandant Khrys Edelman de la Hanse des Marchands, le premier pilote Sémirande Rosa Chalmak, l’aumonier Epstar Jdryk’ll de l’Eglise de la Liberté Cosmique, et les mécaniciens panzanopèdes Skribllz et Skrubllz, ainsi que le représentant de leur client, le Lieutenant Khaadaric Orkalys, de la Division Guet de l’Armée Impériale. On m’a annoncé que nous partions pour Myrtil, en mission humanitaire pour l’un des membres de l’équipage. J’avais suivi les actualités aux homéo-journaux et à la TriD et je connaissais donc la situation dans ce système, mais on m’a affirmé que le Méphisto avait toutes les autorisations nécessaires pour venir ici. J’ai eu quelques heures pour me familiariser avec le vaisseau et les procédures, puis nous sommes partis.
Au cours de notre escale en Espace Profond, j’ai appris que le membre d’équipage en question était Mademoiselle Chalmak. On m’a indiqué que depuis plusieurs semaines, des « fantômes » PSI se manifestaient à bord du vaisseau et avaient agressé plusieurs membres de l’équipage. Ces apparitions étaient en rapport avec le passé de Sémirande sur Myrtil. Il s’agissait de smarks du Kome Batt maellou, qui semblaient capables de projection astrale à des centaines voire milliers d’années-lumière de distance en utilisant un effet pyramidal d’amplification des pouvoirs PSI. On m’a alors rapidement raconté l’histoire de Mademoiselle Chalmak, sa rencontre avec Simblo, le fils de Kaèss chef du Kome Batt, et l’impact que leur relation a eue dans la population smark, et enfin, l’assassinat non élucidé de Simblo.
En atterrissant sur Myrtil, nous avons été accueillis par une jeune sociologue des services cosmodésiques, mademoiselle Ishatika Kaménéwakata no Taméko. Elle nous a remis nos laissez-passer et toutes les autorisations officielles, puis a réquisitionné le Méphisto pour participer à l’opération d’évacuation de la planète. L’apparition de Mademoiselle Chalmak a produit un mouvement de ferveur, y compris chez les humains. Il semblait que notre premier pilote ait ici un statut de Prophétesse. Nous avons aidé à l’embarquement des Smarks qui se trouvaient avec mademoiselle Taméko. Nous avons alors remarqué le manège d’un tekno humain qui aux dires de ses collègues avait rejoint très récemment leur équipe et semblait plus fouiner que réellement travailler. Lorsque nous avons essayé de l’aborder, le Père Jdryk’ll a constaté qu’il s’agissait d’un télépathe de haut niveau. L’individu, un certain Merstène, a essayé de nous fausser compagnie, monsieur Orkalys l’a poursuivi dans un hangar. Mais il a été neutralisé et enlevé par Merstène à bord d’une bulle. Lorsque Khaadaric a recouvré ses esprits, une lutte s’est produite, et la bulle s’est écrasée à quelques kilomètres de là dans la jungle. Nous avons récupéré monsieur Orkalys qui avait été touché par un tir d’arme à rayon noir. Merstène avait pris plusieurs tirs de laser et était à l’agonie. Nous n’avons pu savoir pour qui il travaillait, mais il avait un équipement de très haut niveau : outre son RN, un implant cybernétique de modelage morphologique.
Monsieur Orkalys avait précédemment indiqué à l’équipage de la TSA qu’il devait rencontrer un certain Diémi Cartouche, sociologue humain. Après que le Père Jdryk’ll ait soigné les blessures de Khaadaric, nous nous sommes donc rendus à Manticore. Seuls messieurs Orkalys et Edelman se sont rendus dans le conapt du nommé Cartouche. Nous avons appris plus tard que Khaadaric devait lui remettre un DARC modifié spécifiquement dans le but de neutraliser les fonctions biocybernétiques de Mademoiselle Chalmak – en clair, la tuer. Cette mission lui avait été confiée par une certaine Djee Djee rencontrée sur Vonda, avec à la clef la possibilité de rejoindre le corps des Scorpionautes en cas de réussite. La rencontre entre messieurs Orkalys et Cartouche s’est très mal passée, puisque malgré qu’il soit encore en train de récupérer de ses blessures sur une civière antigrav, Khaadaric a fait l’objet d’une tentative de meurtre de la part du soi-disant sociologue, qui possédait le même type d’arme à rayon noir que le défunt Merstène. Monsieur Orkalys a du tuer Cartouche mais il était en état de légitime défense et en danger de mort. Par la suite, nous devions apprendre que Djee Djee, Merstène et Cartouche avaient tous un tatouage en forme de serpent sur le bras, et devaient donc appartenir à un même groupe occulte.
C’est à ce moment que Mademoiselle Chalmak nous a faussé compagnie. J’ai reçu un message d’elle sur mon plot vertébral m’indiquant qu’elle allait essayer de retrouver le nommé Kaèss pour régler le problème de manière définitive. Il ne s’agissait en rien d’une désertion, mais plutôt d’une tentative pour nous protéger. Nous avons essayé de l’intercepter mais elle avait pris toutes les précautions possibles et avait de plus reçu de l’aide de Mademoiselle Taméko.
Nous avons alors décidé de nous rendre en Pays Maellou, à la Fondation d’études ethnologiques dirigée par monsieur Frédérik Klohm. D’après les informations que nous avait donné Mademoiselle Chalmak, c’était à cet endroit que Simblo avait été assassiné. Klohm nous a accueillis assez fraichement. Pendant que nous examinions les différents bâtiments de la Fondation et que nous retrouvions le corps de Simblo conservé sous un filet de stase, Monsieur Orkalys a obtenu quelques confidences de Frédérik Klohm. Nous savions déjà que c’était lui qui avait fait venir feu Diémi Cartouche sur Myrtil soit disant pour ses compétences en ethnologie, et nous avons eu la confirmation que Klohm n’ignorait rien de ce qu’il était réellement – vraisemblablement un militaire.
Klohm a ensuite essayé de nous fausser compagnie. Nous avons pu l’intercepter et l’avons fait prisonnier. Dans le même temps, nous avons découvert les indices d’autres meurtres commis à la Fondation à l’encontre de deux de ses collaborateurs. Nous avons récupéré les cadavres de Monsieur Maniké et Mademoiselle Singh-Sangh, qui avaient été enterrés dans la jungle. En examinant les logs du blaster de Frédérik Klohm, j’ai découvert les traces de deux tirs correspondants à leurs assassinats, ainsi qu’un autre plus ancien, datant d’il y a dix ans. Nous avons soumis Klohm à un interrogatoire poussé. Nous avons ainsi eu la confirmation qu’il était bien l’auteur du meurtre de Simblo, commis avec la bénédiction de Kaèsss, son propre père, ainsi que l’assassin de ses deux collaborateurs. Il nous est apparu évident que Klohm et Kaèsss partageait la même vision sur l’avenir de la culture smark, et que pour eux il n’était pas question qu’elle évolue vers une civilisation galactique libre telle que celle de l’Alliance. Nous avons aussi appris que Klohm était en relation avec un officier du corps des Scorpionautes de l’Empire qui avait un camp dans la jungle.
Plusieurs centaines de Maellous conduits par les chefs du Kome Batt, dont Kaèsss, sont arrivés à la Fondation, appelés plus tôt dans la journée par Klohm à l’aide d’un communicateur à neutrinos. Forts de toutes les informations obtenues et des diverses preuves en notre possession, le Père Jdryk’ll et le Lieutenant Orkalys ont décidé de se porter à la rencontre des Maellous pour leur révéler la forfaiture de leurs chefs, leurs mensonges et leur manipulation. Le discours d’Epstar a porté puisque certains Maellous sans doute déjà réfractaires ont commencé à douter. Les membres du Kome Batt ont vainement essayé de nous faire taire, et un combat s’en est suivi. Nous avons eu le dessus, et cela a eu pour effet de rompre définitivement l’effet de ghestalt PSI. Les Maellous se sont alors dispersés assez rapidement, tandis que nous faisions prisonnier Kaèsss.
Nous avons alors subi l’assaut d’une escouade de Scorpionautes menés par une colonelle du nom de Pilar, dont nous avions appris l’existence par Klohm, qui nous ont neutralisés « en douceur ». Une explication mutuelle a eu lieu, au cours de laquelle nous avons informé Pilar sur la manière dont nous avions stoppé le ghestalt. Elle nous a quant à elle fait part des instructions qu’on lui avait donné : s’assurer que la cérémonie funéraire pour laquelle Mademoiselle Chalmak a été « rappelée » sur Myrtil aurait bien lieu, et qu’elle se terminerait en épectase destructrice au cours de laquelle elle et ses Scorpionautes devraient se sacrifier. Nous n’avons pu savoir qui l’a envoyé ici, mais elle nous a également parlé d’une réunion à laquelle elle a assisté sur Tréfolia, au cours de laquelle la mort de tous les membres d’équipage du Méphisto a été vraisemblablement décidée. Nous en étions là lorsqu’elle nous a soudain enjoints de fuir car elle venait de recevoir l’ordre de tous nous assassiner. Elle a détruit notre bulle pour donner le change à ses commanditaires, et nous nous sommes donc enfoncés dans la jungle à pied.
Après plusieurs heures de marche, nous avons estimé que nous étions suffisamment loin de la Fondation pour pouvoir de nouveau utiliser notre technologie. Nous présentions – et présentons toujours, je suppose – un danger pour une organisation impériale ayant une influence suffisante pour avoir des Scorpionautes à sa disposition, il nous semblait donc évident que notre seul espoir de survie était de faire appel aux autorités de l’Alliance. J’ai accroché le signal hypercom d’une borne géodésique, grâce à laquelle j’ai émis un message de détresse.
Je finirai cette déposition en déclarant que j'espère pouvoir reprendre mes fonctions à bord du Méphisto dès que possible, avec son équipage au complet, y compris mademoiselle Chalmak.
Honorables représentants de l’Alliance des Douze Soleils, je vous remercie de votre attention."
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
Serment Navyborg