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Vol vers Myrtil
#14
[Andiamo !]
Monsieur Antillès passa son plot vertébral en interface totale. La passerelle se réduisit à un timbre-poste dans le coin inférieur de sa vision virtuelle, à la droite des commandes de vol. Le tarmac de l’astroport et le dock plongés dans la nuit se trouvaient maintenant au niveau de la taille de Gurvan, tandis que le Méphisto devenait une extension de son propre corps. Il passa en revue la check-list, puis émit plusieurs commandes mentales, et les deux moteurs Varlet se mirent en route. Les vecteurs de décollage s’affichèrent en surimpression sur le velours noir clouté d’étoiles du ciel nocturne. Gurvan se souvint des conseils de Sémirande pendant leur conversation avant le départ, pianota quelques instructions sur ses claviers virtuels. Un icône s’afficha près de la passerelle/timbre-poste et il sourit en identifiant l’avatar du premier Pilote qui venait de se connecter à son tour à l’ordinav, probablement prête à activer les doubles commandes en cas de problème.

Gurvan empoigna ce qui aurait été un manche à balai de sa peudo-main droite, et ce qui aurait été une manette des gaz de sa pseudo-main gauche. Il sentit la puissance macrocosmique des génératrices à antimatière affluer dans les moteurs Varlet. Le vieux Transistel se désengagea du dock, flotta un instant au-dessus du tarmac tandis que le navyborg faisait quelques ultimes vérifications. Puis il « mit les gaz », et le vaisseau commença à s’élever et à prendre de la vitesse, parfaitement aligné sur les vecteurs de décollage. En quelques minutes, il atteignait les limites de l’atmosphère, rattrapait le terminateur et débouchait en plein soleil. Dans sa vision virtuelle, Gurvan survolait maintenant l’orbe blanc-bleutée de la planète. Il poussa les propulseurs Varlet à 75%, donna quelques légères impulsions au pseudo manche à balai pour maîtriser la tendance au lacet du Méphisto.

Et puis ils se trouvèrent à distance de sécurité de la planète. Gurvan amena le plan de vol hyperluminique dans sa vision virtuelle. Passa les Varlets en mode C+. Le Point de Vérité happa le vieux Transistel. Les détecteurs passèrent au neutre, les affichages informatiques immédiatement remplacés par des fantasmagories colorées où s’entrecroisaient les rubans lumineux des Routes entre les étoiles.

Ils étaient dans le Triche-Lumière.

[Via le plot vertébral]
« Alors, Sémirande, comment je m’en sors jusque là ? »
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg


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