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la lune intérieure - 20 Laplace 1505 TUP
#44
Miss Diaz les emmena le long de la rivière, suivant un chemin de pierres blanches. Des algues ondulaient dans le courant, changeant de couleur à chaque mouvement ... Ils pénétrèrent dans une futaie tropicale dont les ombres se peuplaient de mouvement furtif et de hurlements de singes moqueurs. Ils approchèrent des ruines d'un temple dont les murs sculptés de silhouettes dansantes disparaissaient sous les lianes et dont les dalles cyclopéennes avaient été nonchalamment repoussées par les racines des badamiers et des banians.

Elle épousseta le tambour d'une colonne abattue et s'assit.

Ici nous devions être tranquille : c'est un endroit où il y a beaucoup de faune sauvage et j'ai une fois entendu la sécurité du palais pester contre les animaux qui dégradaient les systèmes de surveillance qu'ils y avaient mis en place.

Elle se perdit dans ses pensées un instant et lorsqu'elle se revint au petit groupe son expression se fit déterminée.

Je ne devrais pas vous parler de ça, mais je pense que lorsque je n'ai pas accompagné Jimmy j'ai peut être fait un mauvais choix. Certes cela a sans doute épargné ma vie, mais au fil des mois je me suis rendu compte que ce monde intérieur, cette cour, ne tournait pas rond. Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans la manière dont le système fonctionne.

Ces gens sont sensément immortels, leur mémoire répliquée et réinjectée dans des clones en cas de décès, leur age fixé par la pérenne, mais j'ai le sentiment que le jeu est biaisé.

Elle secoua la tête.

J'ai put me rendre compte que cette immortalité n'était pas pleine et entière.

J'ai eu un contact très intéressant ici, un des membres de la loge techno à l'origine des premières explorations de ce monde, un spécialiste de Xéno-archéologie, le docteur Zool. Un homme charmant, intelligent, érudit. Nous nous sommes liés d'amitié : j'étais une étrangère et il avait soif de savoir ce qui se passait au dehors et j'étais curieuse d'en savoir plus sur ce monde, sur ses origines, sa fonction. Il garda dans un premier temps une certaine réserve, mais m'avoua bientôt que les investigations sur ce point avaient été depuis des siècles abandonnées : des humains renégats non implantés de puce de transmission mémorielle hantaient la coque externe, rendant toute expédition dangereuse. Néanmoins même à mes oreilles cela sembla une semi-vérité.

Ce n'est que plus tard quand nous nous sommes mieux connu
... elle une un mince sourire, vite effacé ... qu'il m'avoua qu'il s'était penché sur la structure interne du noyau et qu'il avait une hypothèse qu'une expédition dans la coque externe pourrait vérifier. Il refusa de m'en dire plus, voulant en bon scientifique vérifier son hypothèse. C'était ... la veille de son accident.

Alors qu'il se rendait au palais pour une entrevue avec l'Impératrice afin d'obtenir le droit de monter son expédition, son ornithoptère s'écrasa, le tuant et détruisant ses notes.

Il fut ressusciter deux jours plus tard ... mais il avait changé. Il n'avait plus les tendres sentiments qu'il avait manifesté à mon égard et ne semblait plus se souvenir de ses recherches et de nos conversations à ce propos. Même s'il parut troublé de mon insistance, il nia avoir rédigé des notes et refusa par la suite de me revoir.


J'ai été très perturbée par ce revirement soudain. J'ai réussi à convaincre un des membre de la sécurité impériale de me donner accès aux logs des cycles de vie et de mort du docteur Zool et ce que découvrit me laissa perplexe : alors que ces compatriotes mourraient tous les 115 ans en moyenne, soit de mort de vieillesse soit de mort accidentelle, lui même mourrait tous les 52 ans ! Brulé dans un incendie accidentel de sa demeure, de chute lors de l'escalade d'un glacier, d'une intoxication au gaz carbonique, d'une noyade.

Même ses notes dont j'avais fait une copie discrète avant son accident ne m'apprirent rien : elles sont cryptées, je n'y connais rien en informatique et je me méfie des personnes qui m'entourent. J'ai parfois l'impression d'être surveillée.


Elle soupira. De la paranoïa ? Peut être ... mais la perte de mémoire opportune de Gédéon me laisse perplexe : je ne crois pas aux coïncidences.

Elle leva les yeux vers le groupe, attendant leur avis et des réponses.
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