Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
la lune intérieure - 20 Laplace 1505 TUP
#34
L’appel de Zelda resta sans réponse. Elle observa son communico : pas de porteuse, pas d’accusé de réception. La radio du Songe semblait coupée. Seconde hypothèse, il était hors de portée. Elle se refusa d’imaginer une cause plus sinistre à ce silence.

Le petit matin révéla le jardin céleste sous leurs yeux encore emplis des rêves de la nuit. La délimitation entre rêve et réalité était particulièrement ténue ce matin : ils prirent leur petit déjeuner sur une terrasse de marbre blanc dont les colonnes de jaspe rouge projetaient leur ombre sur une pelouse ou des paons dorés de la taille de souris faisaient la roue de manière synchrone, dessinant des motifs géométriques éphémères lors de leurs déplacements.

Le petit déjeuné qui les attendant leur fut servi par des serviteurs au crane rasé qui leur apportèrent racktagino, thé, café, champagne Alzai bleu et toute sorte de mets raffinés en fonction de leurs besoins et envies.

Brise put faire la maintenance de sa bulle avec l’aide d’un petit serviteur qui transportait avec lui dans un petit chariot bombonnes, cristaux et fibres.

Enfin ils furent prêt et entreprirent de se déplacer en direction du palais de l’impératrice, reprenant de mémoire le chemin qu’ils avaient emprunté la veille.

Il était difficile de se faire une idée de la taille du jardin : en suivant la route de brique jaune ils passaient de vallons en clairières, chacun de ces lieux étant une scène naturelle qui ne devait rien au hasard. Là c’était un vallon avec des pierres dressées parcouru par une rivière qui serpentait en petites cascades et écoulement d’eau dont le murmure réverbéré créait un rumeur harmonique qui changeait en fonction de leur déplacement. Ailleurs dans une clairière se prélasser sur une table de pierres sculptée sous un rayon de soleil ce qu’ils prirent au départ pour un morceau de moquette noire qui ouvrit à leur passage deux grands yeux jaunes ouvrit une gueule rose garnie de crocs ivoire. Un chat, gros, indolent qui les observa passer et referma les yeux à leur départ.

Enfin alors qu’ils venaient de quitter cette clairière ils entendirent une voix en contre-bas. Ils prirent un embranchement et s’approchèrent. Un nouveau vallon creusé en terrasses se révéla à leurs yeux. Chacune des terrasses était inondée et occupée par des petits pavillons de bois délicieusement sculptés. La plupart des pavillons étaient occupés par des membres de la cours. Ils reconnurent certains de visages de la veille et d’autres inconnus. En contrebas, au centre de ce qui s’apparentait à un théâtre naturel une femme blonde vêtue d’une robe en dentelle à effet électromagnétique qui révélait plus qu’elle ne cachait, terminait de déclamer un poème :

… Bel ange, n’est-ce pas qu’elle est comme ta soeur ?
O céleste témoin qui fais que sa pensée
Par une humble prière au matin commencée
Dans ses rêves du soir est plus naïve encor,
N’est-ce pas qu’en voyant s’abaisser ses cils d’or
Sur ses yeux ingénus comme ceux des gazelles,
Tu t’étonnes parfois qu’elle n’ait pas des ailes ?


Un serviteur s’approcha d’eux et les invita à les suivre, les emmenant selon leur rang présumé en direction d’un pavillon un peu excentré et en hauteur. S’ils perdaient en vue sur la scène, ils gagnaient quant aux possibilités d’observer les spectateurs. Leur pavillon flottant, qui se balança doucement quand ils montèrent à bord en empruntant une passerelle de bois laqué, était équipé avec le même luxe naturel : canapés drapés de soie naturelle, bar proposant dans des carafons de cristal boissons diverses et on leur apporta des plateaux de simili sushi et légumes sculptés, mini œuvres d’art sacrifiées à leur appétit.

En contre bas la femme avait terminée, s’attirant des applaudissements polis et un brouhaha de conversations monta en vague, le temps qu’elle soit remplacée par un autre déclamant qui quitta le confort de son pavillon pour prendre place.
L’homme, au visage peinturluré de motifs complexes, en uniforme rouge et bleu d’apparat attendit que le silence revienne pour commencer :

Reste, O ma douce, ne te lève pas !
La Lumière qui brille vient de tes yeux;
Ce n'est pas le jour qui perce; c'est mon cœur qui est percé,
Parce que toi et moi devons nous séparer
Reste, ou sinon toute joie chez moi mourra
Et périra dans sa prime enfance.


Disons le, si les poèmes étaient assez beau, les prestations des uns et des autres étaient inégales. D’ailleurs l’on pouvait mesurer cette prestation aux applaudissements : polies pour les prestations modestes, un peu plus enthousiaste quand le poème ou la diction était de parfait bon goût. Un jeune freluquet à la peau olivâtre, torse nu holo-tatoué, en short et avec une perruque rose évoquant de la barbe à papa s’attira un silence de mort lorsqu’il déclama :

Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l’odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière

Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente

La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s’épanouit
On dirait d’un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu’au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse.


Il salua bien bas et regagna sa place en ricanant.

Alors que les personnes se succédaient ils se firent plusieurs réflexions :

Primo, l’impératrice ne participait pas à ce spectacle.

Secundo, chaque pavillon semblait envoyer un émissaire pour le spectacle et … bientôt se serait leur tour.

Tertio, alors qu’ils observaient les spectateurs, ils virent dans un pavillon leur faisant face, un peu plus bas qu’eux, une femme rousse vêtue avec une longue robe se satin brodée rouge sang qui renait des notes sur un pad et enregistrait discrètement avec une petite holo-cam d’épaule le spectacle. Une rousse étrangement familière. Ils avaient retrouvé Diaz Kola.
Reply


Messages In This Thread

Forum Jump:


Users browsing this thread: 5 Guest(s)