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Angmar Station - 21 Kepler 1505 TUP
#84
Sophia avait choisie un cocktail coco-fusion dont les flocons opalins montaient et descendaient en un mouvement hypnotique dans la flute qu’elle tenait à la main.

Elle dégusta une gorgée avant de reposer son verre sur l’accoudoir de son siège.

Bilbo est aujourd’hui séparé en six entités politiques distinctes, toutes situées géographiquement sur la ceinture équatoriale, sur l’unique continent qui connaît un climat tempéré. La population totale de Bilbo est d’environ deux cent millions d’habitant après en avoir compté deux cent cinquante millions il y a encore cinquante ans.

Comme vous le savez sans doute la peste des vers, une vraie saloperie mortelle dans presque quatre vingt quinze pour cent des cas, a décimé la population lors de la grande épidémie. Sans l’intervention des services de santé de la loge techno la population aurait sans doute été éradiquée et cette colonie prometteuse perdue
… Elle porta la flute à ses lèvres … Sans rien dire des destins individuels des personnes atteintes.

Hélas le traitement devait se faire par injection. La loge avait assez de vaccins pour traiter tout le monde, mais il était difficile d’intervenir sans briser l’isolement de Bilbo.

Le BAI devant l’urgence de la situation sanitaire, accepta de faire une entorse à ses règles, à condition que l’intervention soit discrète : les études prouvaient qu’en 2000 ans d’isolement les indigènes avaient oublié leurs origines. Toute intervention à ce stade de leur évolution alors qu’ils sortaient tout juste d’une sombre période médiévale, aurait sapé leur confiance en leur civilisation. Ils n’étaient
… elle hésita … et ne sont sans doute pas encore prêt.

Le BAI envoya des émissaires, des diplomates mâtinés d’explorateurs avec option aventuriers ; prendre contact discrètement avec les six entités politiques principales de la planête. La plupart sont des monarchies à l’exception de la république du Mokab, qui avant la grande épidémie se faisaient la guerre tous les cinquante ou cent ans, imbriqués dans des jeux complexes d’alliance.

Les ambassades furent généralement bien reçues d’autant que les émissaires apportaient avec eux le remède à l’épidémie qui menaçait de faire disparaître toute civilisation et tout système politique à la surface de la planète.

Cependant les gouvernements insistèrent pour distribuer eux même l’aide médicale et que leur population soit maintenue dans l’ignorance. A l’initiative du Royaume de l’Union, la force dominante du continent, fut créé un organisme secret impliquant quelques poignées de personnes dans chacun des gouvernements. C’est par leur intermédiaire que l’aide put être discrètement distribuée.


Après la crise sanitaire les contacts continuèrent à se maintenir, le corps inter-état constitué évoluant en une agence veillant à la limitation des contacts entre l’Empire et la population de Bilbo. Les agents de cette agence ont été formés par les émissaires de la BAI, mais ont bien vite acquis une autonomie de fait. Les contacts sont maintenus, mais il est rarissime qu’ils demandent l’aide du Bureau ou de l’Armée Impériale pour régler des problèmes de sécurité : Généralement ils font eux-mêmes le ménage.

Néanmoins dans le cas qui nous intéresse, c’est ma compagnie qui est en faute : le BAI n’entend pas que des éléments technologiques tombent entre les mains des indigènes ou que notre présence soit révélée à la majorité de la population.


Elle posa son verre et se pencha en avant les mains jointes : Comprenez bien que votre mission est délicate. Nous devons récupérer l’épave, nous plier aux exigences du BAI pour ce faire et nous dépendons sur le terrain des agents locaux que nous nommons entre nous « les secrétaires de l’ombre ». Concernant ces derniers, des rumeurs laissent à penser que leur agence cherche à bénéficier de transfert de connaissance et de technologie. Elle soupira : ils ne devraient pas faire obstacle à la récupération de l’épave, mais … Sait-on jamais.

Elle écouta ensuite les demandes de ser Spoutkin et opina :

Vous aurez toute l’aide que nous pouvons vous accorder : les barges de transport de minerais sont des briques volantes de cinquante mètre de long sur 20 de large et dix de haut. Elles sont très moches et fabriquées à la chaine. Elles disposent, c’est une obligation, d’une cellule de pilotage pouvant accueillir cinq personnes, mais elles sont toujours pilotées par un navordi sans pilote à bord. La navette était chargée de 1200 tonnes de minerais raffiné, cuivre, iridium, fer, iridium, titane, vous pourrez abandonner la cargaison sur place, récupérer la cellule de pilotage et détruire l’épave si nécessaire … par contre les localisateurs de bord lorsque la barge est rentrée dans l’atmosphère ont grillés : impossible de connaître précisément l’endroit où elle s’est écrasée. J’attends l’analyse de mes équipes pour déterminer la zone de crash approximative.

Le Bai aura sans doute effectivement des exigences particulières … Nous avons rendez-vous avec son directeur : il vous en fera part. Moi-même je ne vous accompagnerai pas, vous serez en autonomie, mais comme je le disais plus tot vous devrez collaborer avec l’agence Inter-Etats que les indigènes ont mis en place. Elle se retourna vers Ser Highway : quant à la situation politique, visiblement notre présence et le fait que quelques membres de leurs gouvernements soient au courant, a eut pour effet de pacifier les relations entre les six entités politiques : depuis les cinquante dernières années aucune guerre n’a été déclarée.

Elle les dévisagea : vous avez d'autres questions ?
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