2013-06-08, 10:13 PM
[Petite déception]
Sémirande était un peu sur sa faim quand elle rejoignit sa chambre. Elle s'était attendue à.... Quoi ?
"Repose les pieds au sol, bien dans le champ de gravité, ma belle" se morigéna-t-elle. "Ils ne vont pas tout te montrer du premier coup." Oui, bien sûr, tester les cobayes avant que de leur montrer les choses importantes ; en l'occurrence... Bah, pas la peine de gamberger, une fois de plus. Sémirande sourit. Un peu de patience et quelques années-lumière devraient faire l'affaire.
Bon, et si on s'offrait une petite détente, tiens ? La jeune femme se rendit sur son balcon, et regarda la cataracte. Ses yeux améliorés - Ô combien - cherchèrent et trouvèrent un bout de rocher émergeant, en surplomb au bord de la chute d'eau. Elle triangula rapidement et nota dans sa tête les coordonnées exactes de l'objet. Bien.
Elle rangea ses lunettes, passa un maillot une pièce, chaussa une paire de semelles, qui se "collèrent" sous la plante de ses pieds. On se sera peut-être aperçu que Sémi était toujours attentives à l'état desdits pieds. Lors des dernières modifications de son corps, elle s'était offerte des "pieds de Grèce" (Mais qui donc était ce ou cette Grèce ?). Ces petons étaient une base rêvée pour une paire de jambes plutôt grandes, encore plus faites pour la course que celles de ses précédents avatars.
Sémirande hésita à sauter par le balcon et se dit que ce n'était pas le moment de se singulariser. Elle emprunta donc le tube antigrav, lança un salut au groom automatique dans le hall, sortit et se mit à courir sur le chemin de promenade qui longeait la rivière, remontant vers l'amont, tantôt proche des berges, tantôt s'en éloignant un peu.
Au bout de deux kilomètres apparut l'endroit qu'elle cherchait : une sorte de plage de vase. Elle ôta ses semelles, déclencha leur système - totalement écologique - d'auto destruction et se mit à l'eau.
Le courant était très fort, et elle s'employa tout de suite à se placer correctement. Combinant ses systèmes intégrés, un crawl plutôt vigoureux et les nouvelles possibilités de son cerveau, elle atteignit bientôt l'endroit de la rivière où elle serait ramenée vers son rocher. Les filets d'eau sur sa peau lui donnaient de précieuses indications sur les déports dus aux remous, et elle décida de s'en contenter. Pas besoin d'artillerie lourde pour un exercice aussi simple. "Simple mais impressionnant." se dit elle comme le grondement de la cataracte se faisait formidable.
Son rocher apparut soudain, exactement à la seconde qu'elle avait calculée. Bien. Ses bras, ses jambes, ses mains et, bien sûr, ses pieds étaient prêts. Feintant les forces qui tendaient à la détourner de sa cible, elle agrippa la caillasse et y grimpa sans autre forme de procès. Une vraie guenon.
Elle se mit debout et regarda en bas.
"Putain..."
Vu d'ici, ça faisait une sacrée descente. Elle pensa une seconde, mais une seconde seulement, à appeler une de leurs libellules et à aller tranquillement en boîte. Bah, ô combien dégonflé ce serait :-)
Les orteils agrippés sur une arête du rocher, Sémirande se concentra un moment, les yeux grands ouverts. Sa peau, sa vue, ses oreilles étaient autant de moyens de calculer la force du vent en différents points, de modéliser les turbulences qui agitaient l'écume "en bas", et de penser à la sortie du bain.
La cyborg respira un grand coup, plia les jambes et s'élança dans le vide, bras en croix, dans la position de l'Ange.
Ce fut fantastique. Tout d'abord, son élan initial l'avait bien propulsée au-delà de l'écume. Mais lors de sa descente ladite écume la rattrapa, vraisemblablement plus sensible à la force de Coriolis créée par la rotation d'Arago. Cette même force éloignait Sémi de la paroi rocheuse, et c'était plutôt bien.
Dans les dernières lueurs du couchant, une forme humaine dévala la chute bras en croix, les joignant qu'au moment de plonger d'une pièce dans l'écume bouillonnante.
Il y avait un piège mortel au bas de ces cataractes : des remous perpétuels pouvaient vous saisir dans leur tourbillon, se jouer de vos tentatives de vous dégager, user vos forces et vous garder indéfiniment, jusqu'à ce que votre corps disloqué se désagrège et disparaisse à jamais.
Donc au lieu que de remonter tout de suite se faire piéger, la cyborg prolongea son plongeon dans l'eau bouillonnante et déjà assombrie par la nuit qui venait. Elle brassa vigoureusement jusqu'à atteindre le fond, situé à une quinzaine de mètre sous l'endroit où la cascade touchait la surface. Frôlant la surface rocheuse régulière, que l’eau n’avait pas encore eu le temps de sculpter selon ses goûts, elle s’éloigna soigneusement de la zone dangereuse, guidée par quelque mystérieuse alliance entre ses sens électroniques et son esprit maintenant en proie à quelle illumination ?
Elle avait parcouru cent mètres en direction de la rive quand elle se décida enfin à faire surface. Faisant la planche une seconde, elle regarda la chute d’eau qui paraissait bien moins haute vue d’ici. "Je l'ai fait !" se dit-elle. Elle se laissa dériver un moment, repensant à la sensation vertigineuse qui l'avait étreinte. Il faudra recommencer cela. dit-elle à voix haute. Mais en son for intérieur, elle savait que rien ne remplaçait une première fois réussie, jamais !
Sa libellule l'attendait pile là où elle l'avait demandée. Le retour à l'hôtel fut rapide. Encore dégoulinante, la jeune femme traversa le hall et monta dans sa chambre se changer.
Dix minutes plus tard, elle se tortillait comme une sauvage dans la boîte de nuit...
Sémirande était un peu sur sa faim quand elle rejoignit sa chambre. Elle s'était attendue à.... Quoi ?
"Repose les pieds au sol, bien dans le champ de gravité, ma belle" se morigéna-t-elle. "Ils ne vont pas tout te montrer du premier coup." Oui, bien sûr, tester les cobayes avant que de leur montrer les choses importantes ; en l'occurrence... Bah, pas la peine de gamberger, une fois de plus. Sémirande sourit. Un peu de patience et quelques années-lumière devraient faire l'affaire.
Bon, et si on s'offrait une petite détente, tiens ? La jeune femme se rendit sur son balcon, et regarda la cataracte. Ses yeux améliorés - Ô combien - cherchèrent et trouvèrent un bout de rocher émergeant, en surplomb au bord de la chute d'eau. Elle triangula rapidement et nota dans sa tête les coordonnées exactes de l'objet. Bien.
Elle rangea ses lunettes, passa un maillot une pièce, chaussa une paire de semelles, qui se "collèrent" sous la plante de ses pieds. On se sera peut-être aperçu que Sémi était toujours attentives à l'état desdits pieds. Lors des dernières modifications de son corps, elle s'était offerte des "pieds de Grèce" (Mais qui donc était ce ou cette Grèce ?). Ces petons étaient une base rêvée pour une paire de jambes plutôt grandes, encore plus faites pour la course que celles de ses précédents avatars.
Sémirande hésita à sauter par le balcon et se dit que ce n'était pas le moment de se singulariser. Elle emprunta donc le tube antigrav, lança un salut au groom automatique dans le hall, sortit et se mit à courir sur le chemin de promenade qui longeait la rivière, remontant vers l'amont, tantôt proche des berges, tantôt s'en éloignant un peu.
Au bout de deux kilomètres apparut l'endroit qu'elle cherchait : une sorte de plage de vase. Elle ôta ses semelles, déclencha leur système - totalement écologique - d'auto destruction et se mit à l'eau.
Le courant était très fort, et elle s'employa tout de suite à se placer correctement. Combinant ses systèmes intégrés, un crawl plutôt vigoureux et les nouvelles possibilités de son cerveau, elle atteignit bientôt l'endroit de la rivière où elle serait ramenée vers son rocher. Les filets d'eau sur sa peau lui donnaient de précieuses indications sur les déports dus aux remous, et elle décida de s'en contenter. Pas besoin d'artillerie lourde pour un exercice aussi simple. "Simple mais impressionnant." se dit elle comme le grondement de la cataracte se faisait formidable.
Son rocher apparut soudain, exactement à la seconde qu'elle avait calculée. Bien. Ses bras, ses jambes, ses mains et, bien sûr, ses pieds étaient prêts. Feintant les forces qui tendaient à la détourner de sa cible, elle agrippa la caillasse et y grimpa sans autre forme de procès. Une vraie guenon.
Elle se mit debout et regarda en bas.
"Putain..."
Vu d'ici, ça faisait une sacrée descente. Elle pensa une seconde, mais une seconde seulement, à appeler une de leurs libellules et à aller tranquillement en boîte. Bah, ô combien dégonflé ce serait :-)
Les orteils agrippés sur une arête du rocher, Sémirande se concentra un moment, les yeux grands ouverts. Sa peau, sa vue, ses oreilles étaient autant de moyens de calculer la force du vent en différents points, de modéliser les turbulences qui agitaient l'écume "en bas", et de penser à la sortie du bain.
La cyborg respira un grand coup, plia les jambes et s'élança dans le vide, bras en croix, dans la position de l'Ange.
Ce fut fantastique. Tout d'abord, son élan initial l'avait bien propulsée au-delà de l'écume. Mais lors de sa descente ladite écume la rattrapa, vraisemblablement plus sensible à la force de Coriolis créée par la rotation d'Arago. Cette même force éloignait Sémi de la paroi rocheuse, et c'était plutôt bien.
Dans les dernières lueurs du couchant, une forme humaine dévala la chute bras en croix, les joignant qu'au moment de plonger d'une pièce dans l'écume bouillonnante.
Il y avait un piège mortel au bas de ces cataractes : des remous perpétuels pouvaient vous saisir dans leur tourbillon, se jouer de vos tentatives de vous dégager, user vos forces et vous garder indéfiniment, jusqu'à ce que votre corps disloqué se désagrège et disparaisse à jamais.
Donc au lieu que de remonter tout de suite se faire piéger, la cyborg prolongea son plongeon dans l'eau bouillonnante et déjà assombrie par la nuit qui venait. Elle brassa vigoureusement jusqu'à atteindre le fond, situé à une quinzaine de mètre sous l'endroit où la cascade touchait la surface. Frôlant la surface rocheuse régulière, que l’eau n’avait pas encore eu le temps de sculpter selon ses goûts, elle s’éloigna soigneusement de la zone dangereuse, guidée par quelque mystérieuse alliance entre ses sens électroniques et son esprit maintenant en proie à quelle illumination ?
Elle avait parcouru cent mètres en direction de la rive quand elle se décida enfin à faire surface. Faisant la planche une seconde, elle regarda la chute d’eau qui paraissait bien moins haute vue d’ici. "Je l'ai fait !" se dit-elle. Elle se laissa dériver un moment, repensant à la sensation vertigineuse qui l'avait étreinte. Il faudra recommencer cela. dit-elle à voix haute. Mais en son for intérieur, elle savait que rien ne remplaçait une première fois réussie, jamais !
Sa libellule l'attendait pile là où elle l'avait demandée. Le retour à l'hôtel fut rapide. Encore dégoulinante, la jeune femme traversa le hall et monta dans sa chambre se changer.
Dix minutes plus tard, elle se tortillait comme une sauvage dans la boîte de nuit...