2013-03-10, 05:28 PM
La voix désincarnée de Gurvan murmura mezzo voce dans les comsets :
"On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli."
Il se tut un instant avant de reprendre à voix haute.
"C'est un extrait d'un antique poème du Berceau dédié aux marins disparus."
"Lorsque les membres d'équipage ont été confiés à l'Espace, le Cortez était encore aux Confins du système. Son ordinateur de bord l'a automatiquement satellisé ici quelques semaines plus tard. Mais les corps ont continué sur leur lancée et s'ils n'ont rencontré le puits de gravité d'aucune planète, ils ont dû infléchir leur trajectoire en dépassant le centre du système, et repartir vers les étoiles. Ou alors se placer sur une orbite similaire à celle d'une comète. Dans tous les cas, laissons-les tous reposer..."
L'équipe d'exploration refit le chemin en sens inverse, remonta la coursive radiale jusqu'au centre du navire, traversa une série de compartiments et de boyaux d'accès avant de repasser par la soute pour remonter à bord du Gerfaut. Le Tracevide s'éloigna à reculons du mange-poussières en rotation, pivota sur son axe de lacet et accéléra pour revenir au Lilith.
Il était à mi-chemin lorsque les hauts-parleurs du transcom de bord diffusèrent soudain un son perçant qui vrilla les oreilles des auditeurs. Les systèmes automatiques réduisirent aussitôt son intensité comme il se prolongeait pendant plusieurs secondes. Il y eut un silence, puis le son reprit. On aurait dit un cri au timbre métallique, un glapissement de douleur qui aurait pû être émis par un logimec... si les logimecs avaient éprouvé la moindre souffrance.
La voix de Gurvan retentit :
"C'est un signal radio de forte puissance mais de courte portée. Il provient de la jovienne..." (un instant de flottement au cours duquel le commandant Antillès dût sans doute consulter les données du transcom du Lilith) "... l'une de ses lunes plutôt, qui était derrière la géante jusqu'à maintenant et vient de passer devant. J'ai un signal similaire sur les gammes neutrinos. Rien sur les hyperondes. Les affaires reprennent, les amis."
"On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli."
Il se tut un instant avant de reprendre à voix haute.
"C'est un extrait d'un antique poème du Berceau dédié aux marins disparus."
"Lorsque les membres d'équipage ont été confiés à l'Espace, le Cortez était encore aux Confins du système. Son ordinateur de bord l'a automatiquement satellisé ici quelques semaines plus tard. Mais les corps ont continué sur leur lancée et s'ils n'ont rencontré le puits de gravité d'aucune planète, ils ont dû infléchir leur trajectoire en dépassant le centre du système, et repartir vers les étoiles. Ou alors se placer sur une orbite similaire à celle d'une comète. Dans tous les cas, laissons-les tous reposer..."
L'équipe d'exploration refit le chemin en sens inverse, remonta la coursive radiale jusqu'au centre du navire, traversa une série de compartiments et de boyaux d'accès avant de repasser par la soute pour remonter à bord du Gerfaut. Le Tracevide s'éloigna à reculons du mange-poussières en rotation, pivota sur son axe de lacet et accéléra pour revenir au Lilith.
Il était à mi-chemin lorsque les hauts-parleurs du transcom de bord diffusèrent soudain un son perçant qui vrilla les oreilles des auditeurs. Les systèmes automatiques réduisirent aussitôt son intensité comme il se prolongeait pendant plusieurs secondes. Il y eut un silence, puis le son reprit. On aurait dit un cri au timbre métallique, un glapissement de douleur qui aurait pû être émis par un logimec... si les logimecs avaient éprouvé la moindre souffrance.
La voix de Gurvan retentit :
"C'est un signal radio de forte puissance mais de courte portée. Il provient de la jovienne..." (un instant de flottement au cours duquel le commandant Antillès dût sans doute consulter les données du transcom du Lilith) "... l'une de ses lunes plutôt, qui était derrière la géante jusqu'à maintenant et vient de passer devant. J'ai un signal similaire sur les gammes neutrinos. Rien sur les hyperondes. Les affaires reprennent, les amis."
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)