2013-02-03, 10:26 AM
Les mécaniciens, le commissaire de bord Cuperno d'Eol et le commandant Antillès apposèrent leur seing sur le document élaboré par Monsieur Edelman sur la demande de Monsieur Gorda.
Gurvan, Skroblllz et Djal firent une nouvelle sortie pour aller récupérer les trois bouées hypercom restantes. L'opération fut délicate : le compartiment de stockage et son sabord d'éjection se trouvait à la poupe, au centre de la couronne de propulsion, et son mécanisme d'ouverture ne fonctionnait évidemment plus. Il fallut découper le panneau d'accès, puis une fois à l'intérieur du compartiment, faire de même avec les berceaux où reposaient les bouées-relais. C'étaient de gros objets, à peu près du volume d'une cartouche d'antimatière. La boite à cristaux du dispositif hypercom proprement dit était deux fois plus massive qu'une unité télécom standard. Il y avait une pile atomique et quatre panneaux photovoltaïques dépliables pour l'alimentation en énergie.
Il fut décidé de laisser la nacelle sur son orbite actuelle. Pour imprimer des corrections de trajectoire à un mobile soumis à la gravité, il aurait fallu que le Lilith puisse utiliser un grappin en mode "pousseur", or il ne disposait pas d'un tel équipement. L'alternative aurait consisté à installer des moteurs ioniques d'appoint sur l'engin et à effectuer une mise à feu au moment idoine. Or les seuls impulseurs ioniques disponibles à bord du Lilith étaient ceux de rechange destinés à la maitenance du formec, et leur poussée n'aurait pas été suffisante pour la manoeuvre, compte-tenu de la masse de la nacelle. En outre, le point d'inflexion où il aurait été possible d'arrondir son orbite ne serait pas atteint avant plusieurs années. D'ici là, une nouvelle expédition de récupération aurait été organisée. Tant que Sir Isaac Newton restait dans le siège du pilote, il était donc inutile de corriger la trajectoire de l'antique sonde.
Le décryptage des données avait continué pendant une paire d'heures. Il y avait bien un journal de bord, mais hélàs il était incomplet, les blocs mémoriels sur lesquels il était stocké étant les plus endommagés. Les programmes de séquençage permirent quand même d'aboutir à la retranscription suivante :
Le Lilith créa son point de Vérité et se translata dans le Triche-Lumière, prenant le cap de la station-relais d'Hanami. Il y serait dans vingt-neuf heures.
(A suivre...)
Gurvan, Skroblllz et Djal firent une nouvelle sortie pour aller récupérer les trois bouées hypercom restantes. L'opération fut délicate : le compartiment de stockage et son sabord d'éjection se trouvait à la poupe, au centre de la couronne de propulsion, et son mécanisme d'ouverture ne fonctionnait évidemment plus. Il fallut découper le panneau d'accès, puis une fois à l'intérieur du compartiment, faire de même avec les berceaux où reposaient les bouées-relais. C'étaient de gros objets, à peu près du volume d'une cartouche d'antimatière. La boite à cristaux du dispositif hypercom proprement dit était deux fois plus massive qu'une unité télécom standard. Il y avait une pile atomique et quatre panneaux photovoltaïques dépliables pour l'alimentation en énergie.
Il fut décidé de laisser la nacelle sur son orbite actuelle. Pour imprimer des corrections de trajectoire à un mobile soumis à la gravité, il aurait fallu que le Lilith puisse utiliser un grappin en mode "pousseur", or il ne disposait pas d'un tel équipement. L'alternative aurait consisté à installer des moteurs ioniques d'appoint sur l'engin et à effectuer une mise à feu au moment idoine. Or les seuls impulseurs ioniques disponibles à bord du Lilith étaient ceux de rechange destinés à la maitenance du formec, et leur poussée n'aurait pas été suffisante pour la manoeuvre, compte-tenu de la masse de la nacelle. En outre, le point d'inflexion où il aurait été possible d'arrondir son orbite ne serait pas atteint avant plusieurs années. D'ici là, une nouvelle expédition de récupération aurait été organisée. Tant que Sir Isaac Newton restait dans le siège du pilote, il était donc inutile de corriger la trajectoire de l'antique sonde.
Le décryptage des données avait continué pendant une paire d'heures. Il y avait bien un journal de bord, mais hélàs il était incomplet, les blocs mémoriels sur lesquels il était stocké étant les plus endommagés. Les programmes de séquençage permirent quand même d'aboutir à la retranscription suivante :
Le capitaine Altus Méranvil Wrote:Jour 0 / 7445-05-14 (temps unifié)
Nous avons déhalé de la station Verdon Point Libra 5 à minuit et avons mis le cap sur la primaire du système. Nous allons profiter de l'effet de fronde gravitationnelle pour accélérer et nous orienter vers Jenner. Nous brûlons actuellement l'hydrogène des réservoirs. Props et Bolts ont réglé les accélérateurs et l'amortisseur inertiel sur 20 g de poussée.
Jour 4 / 7445-05-18 (temps unifié)
Nous avons atteint 0,22c et avons activé le collecteur de poussières. Le faisceau laser est en place et le champ de force magnétique a atteint son rayon d'extension maximale de 5.000 kilomètres. Nous maintenons les 20 g d'accélération. Cette fois-ci, nous sommes vraiment en route.
Jour 12 / 7445-05-27 (temps objectif)
Nous sommes à 0,63c. Le Vieil Albert s'est invité à bord comme passager clandestin. Nos compte-temps nous indiquent que nous sommes le 26 Mai, mais aujourd'hui, le soleil de Verdon se lève sur la journée du 27.
Jour 20 / 7445-06-10 (temps objectif)
Nous avons dépassé les 0,9c en milieu de journée. Le calendrier de Verdon a quasiment 8 jours d'avance sur le nôtre. Bolts m'a fait part de ses craintes à propos de l'amortisseur inertiel qui semble donner des signes de faiblesse.
Jour 25 / 7445-07-08 (temps objectif)
Verdon doit déjà être en train de célébrer les festivités de la Colonisation, alors que pour nous elles n'auront lieu que dans un mois. Nous avons atteint notre Facteur Tau maximum de 5590 la nuit dernière et n'accélérons plus. Nous avons mis en rotation le mât de spin pour générer notre pseudo-gravité. Le collecteur et le réacteur à fusion fonctionnent parfaitement. Stars estime notre arrivée dans les parages de Jenner dans un peu moins de 23 jours de temps-vaisseau.
Jour 28 / 7495-12-18 (temps objectif)
H-1640 : Nous avons parcouru cinquante années-lumières depuis notre départ. Dans une demie-heure, nous allons frôler le halo cométaire de 5436 Reticuli, la seule étoile sur notre chemin, avant l'ultime correction de trajectoire en direction de Jenner.
H-1705 : Il y a quelque chose d'étrange autour de 5436 Reticuli, et nous fonçons droit dessus. Stars y perd son latin. Impossible de décélérer ou de changer de direction, car d'après Bolts, l'amortisseur inertiel ne tiendrait pas le coup. Je n'ai pas vocation à finir en confiture de framboise sur le pont de mon navire, alors nous continuons. Plus que cinq minutes et nous en aurons le coeur net.
H-1730 : Nous ne savons pas où nous sommes. Il n'y a quasiment plus aucune étoile visible à l'extérieur du vaisseau. Ce ne sont pas les systèmes de compensation optique qui sont en panne, mais l'Espace lui-même qui semble vide, à part une curieuse lueur bleutée à l'avant. Il n'y a plus aucun flux entrant de poussières mono-atomiques dans le collecteur, et pourtant, nous avons toujours la sensation d'avancer.
Le Lilith créa son point de Vérité et se translata dans le Triche-Lumière, prenant le cap de la station-relais d'Hanami. Il y serait dans vingt-neuf heures.
(A suivre...)
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)