2013-01-30, 03:49 PM
Les minutes qui suivirent fut donc fort studieuses. Grâce aux efforts de certains et au soutien moral des autres, le déchiffrage des enregistrements de vol de la nacelle progressa plus rapidement que prévu.
Ser Virik et Mademoiselle Brison suivirent à la lettre les protocoles des différents instruments d'analyse du laboratoire, corrélèrent les résultats avec les informations disponibles dans la bibliothèque de la Connaissance Totale, transmirent les résultats par l'infocosme de bord, directement vers le SimulEspace initialisé par Djal pour le traitement des archéo-données.
A l'intérieur de l'espace virtuel de simulation, une curieuse entité trine étendait des pseudopodes dans toutes les directions. Djal-Zx01, assisté de la puissance de calcul brute de Sixuit, séquençait les brins d'ADN endommagés des mémoires moléculaires, et passait les bandes reconstituées à la Sombre Souveraine dont les capacités d'intégration cognitive lui permettait de recalculer les sommes de parité en fonction des hypothèses émises par les algorithmes prédictifs, recommençant par itérations successives lorsque des résultats incohérents ou absurdes étaient obtenus. Tenseurs chaotiques et matrices vectorielles virevoltaient autour de l'avatar de Sémirande, qui utilisait autant sa froide logique que son intuition pour résoudre ces calculs effroyablement complexes.
Au bout de douze minutes de travail intensif, les colonnes de données incohérentes qui tombaient en pluie sur les moniteurs holovids se figèrent, et soudain un bref morceau de texte apparut.
"Eurêka. Vous y êtes...", dit simplement Gurvan dans l'intercom.
Les traditions des longs-coureurs gris faisaient toujours partie de l'enseignement en première année à la Guilde, et il n'avait fallut qu'un instant au commandant Antillès pour identifier le texte. C'était un bref extrait du rôle d'équipage, sans doute faisant partie des notes personnelles du commandant Méranvil, car chaque officier y était désigné selon le surnom familier généralement utilisé à bord des mange-poussières, et non selon une désignation officielle.
Le décryptage du reste ne fut plus qu'une question de temps de calcul, et les programmes élaborés par Djal et Sémirande tournèrent dans la mémoire de bord du Lilith pendant encore trente sept minutes avant que le plan de vol de la nacelle perdue du Cortez d'Algol ne s'affiche sur les écrans holographiques de la passerelle.
Ainsi que certains à bord en avait déjà l'intuition, elle était partie d'une étoile située encore plus au-dessus de l'écliptique galactique, aux coordonnées [75321,33598,6402]. Cette étoile était à 902 AL de leur position actuelle. Mais le milieu spatial entre ici et là-bas était extrêmement pauvre en hydrogène interstellaire et autres poussières mono-atomiques, si bien que son collecteur n'avait pas fonctionné à son rendement optimal, loin de là. La nacelle n'avait pû atteindre que 0,29c et avait mis trois millénaires à parcourir la distance -- 3059 années, 10 mois et 21 jours exactement. Et à l'arrivée dans le système de Constantine, pas plus de poussières pour le freinage. Elle avait donc utilisé le puits de gravité de l'étoile pour ralentir et se placer sur l'orbite très excentrique sur laquelle le Lilith l'avait retrouvée.
Elle était équipée d'un antique émetteur à hyperondes, qui étaient déjà connues depuis quatre siècles à l'époque du départ du Cortez d'Algol, ainsi que d'un rack de cinq unités autonomes pouvant servir de bouées-relais, dont deux avaient été larguées sur son chemin. Elle avait donc demandé des instructions supplémentaires en envoyant un message hypercom vers le système d'où elle était venue. Ce message était apparemment resté sans réponse. L'engin avait utilisé ses dernières réserves de carburant pour changer d'orientation plusieurs fois au cours de son orbite, et avait émis des signaux à la fois sur les gammes hyperondes et hertziennes pour signaler sa présence. C'était l'un de ces puissants faisceaux directionnels qui avait été capté par la balise gigacom. Ce signal s'était interrompu lorsque les systèmes automatiques de la nacelle avaient rendus l'âme, après plusieurs années passées dans le vent solaire et les flux de particules radioactives à proximité de Constantine.
Ser Virik et Mademoiselle Brison suivirent à la lettre les protocoles des différents instruments d'analyse du laboratoire, corrélèrent les résultats avec les informations disponibles dans la bibliothèque de la Connaissance Totale, transmirent les résultats par l'infocosme de bord, directement vers le SimulEspace initialisé par Djal pour le traitement des archéo-données.
A l'intérieur de l'espace virtuel de simulation, une curieuse entité trine étendait des pseudopodes dans toutes les directions. Djal-Zx01, assisté de la puissance de calcul brute de Sixuit, séquençait les brins d'ADN endommagés des mémoires moléculaires, et passait les bandes reconstituées à la Sombre Souveraine dont les capacités d'intégration cognitive lui permettait de recalculer les sommes de parité en fonction des hypothèses émises par les algorithmes prédictifs, recommençant par itérations successives lorsque des résultats incohérents ou absurdes étaient obtenus. Tenseurs chaotiques et matrices vectorielles virevoltaient autour de l'avatar de Sémirande, qui utilisait autant sa froide logique que son intuition pour résoudre ces calculs effroyablement complexes.
Au bout de douze minutes de travail intensif, les colonnes de données incohérentes qui tombaient en pluie sur les moniteurs holovids se figèrent, et soudain un bref morceau de texte apparut.
"Eurêka. Vous y êtes...", dit simplement Gurvan dans l'intercom.
Les traditions des longs-coureurs gris faisaient toujours partie de l'enseignement en première année à la Guilde, et il n'avait fallut qu'un instant au commandant Antillès pour identifier le texte. C'était un bref extrait du rôle d'équipage, sans doute faisant partie des notes personnelles du commandant Méranvil, car chaque officier y était désigné selon le surnom familier généralement utilisé à bord des mange-poussières, et non selon une désignation officielle.
Quote:Bolts : Lt.Cmdr. Keve JamasSoit, dans l'ordre, ingénierie des structures, ordinateurs & communications, second, systèmes médicaux & survie, propulsion et énergie, et pour finir orbite & navigation.
Chips : Lt. Colin Brobak
First : Capt. Rachel Méranvil
Life : Lt.Cmdr. Olias Konicek
Props : Capt. Athlan Soleni
Stars : Lt. Chloé Méranvil
Le décryptage du reste ne fut plus qu'une question de temps de calcul, et les programmes élaborés par Djal et Sémirande tournèrent dans la mémoire de bord du Lilith pendant encore trente sept minutes avant que le plan de vol de la nacelle perdue du Cortez d'Algol ne s'affiche sur les écrans holographiques de la passerelle.
Ainsi que certains à bord en avait déjà l'intuition, elle était partie d'une étoile située encore plus au-dessus de l'écliptique galactique, aux coordonnées [75321,33598,6402]. Cette étoile était à 902 AL de leur position actuelle. Mais le milieu spatial entre ici et là-bas était extrêmement pauvre en hydrogène interstellaire et autres poussières mono-atomiques, si bien que son collecteur n'avait pas fonctionné à son rendement optimal, loin de là. La nacelle n'avait pû atteindre que 0,29c et avait mis trois millénaires à parcourir la distance -- 3059 années, 10 mois et 21 jours exactement. Et à l'arrivée dans le système de Constantine, pas plus de poussières pour le freinage. Elle avait donc utilisé le puits de gravité de l'étoile pour ralentir et se placer sur l'orbite très excentrique sur laquelle le Lilith l'avait retrouvée.
Elle était équipée d'un antique émetteur à hyperondes, qui étaient déjà connues depuis quatre siècles à l'époque du départ du Cortez d'Algol, ainsi que d'un rack de cinq unités autonomes pouvant servir de bouées-relais, dont deux avaient été larguées sur son chemin. Elle avait donc demandé des instructions supplémentaires en envoyant un message hypercom vers le système d'où elle était venue. Ce message était apparemment resté sans réponse. L'engin avait utilisé ses dernières réserves de carburant pour changer d'orientation plusieurs fois au cours de son orbite, et avait émis des signaux à la fois sur les gammes hyperondes et hertziennes pour signaler sa présence. C'était l'un de ces puissants faisceaux directionnels qui avait été capté par la balise gigacom. Ce signal s'était interrompu lorsque les systèmes automatiques de la nacelle avaient rendus l'âme, après plusieurs années passées dans le vent solaire et les flux de particules radioactives à proximité de Constantine.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)