En route vers Epsilon

[Sémirande]

[...]

• Djal : laisse tomber et à ton poste
• Cybelle : dans votre cabine, tout de suite
• Eron à toi : je suis bloquée ici. « Fleur au loin », je répète « Fleur au loin »

Sémirande envoya une série d'instructions aux systèmes d'armement de la Lilith. Des relais quantiques s'ouvrirent, d'autres se fermèrent. Elle avait basculé la tête en arrière, et ses yeux se fermèrent comme elle s'ouvrait au Triche-Lumière. Elle Perçut tout de suite les intrus. « Des bleus » pensa-t-elle, qui était principalement une "visuelle".
Ils avaient de la chance dans leur malheur.
Une série de lignes se dessina autour de la Navyborg coincée dans son baquet. Des inscriptions apparurent : lettres, symboles, courbes, chiffres : un mélange de Galactique, d'Univerlang... même des graffitis Smarks. Elle n'était pas comme Djal. L'univers de la Toile ne se présentait pas comme de terribles et superbes entités surréalistes. Peut-être était-ce du au fait qu'en matière de surréalisme, le Triche-Lumière valait déjà son pesant d'or.
Tout ceci l'entourait, donc la baignait dans une féérie abstraite, et la nouvelle discipline qu'elle avait récemment durement acquise lui permettait d'en goûter encore mieux la saveur, et de la mêler à celle que lui offrait sa psychoperception.
Toute son attention se concentra sur le "bleu", tentant d'interpréter ses mouvements (mais étaient-ce bien des "mouvements" ?) et de les anticiper.
Pas facile. Vraiment pas.
Une fois que sa visée fut réglée - mais entendons-nous bien : le mot est bien mal adapté à cette poursuite bien peu aristotélicienne - elle appela posément la passerelle :
« Fleur à tes ordres, Eron »