2012-05-01, 12:40 PM
Virik avait passé ces dernières semaines et mois en allers et en retours entre le guet impérial, les tribunaux, diverses prisons et centres pénitentiaires. L’affaire qu’on lui avait confiée nécessitait beaucoup de paperasse électronique, des témoignages, des confrontations. Il n’eut guère le temps de s’ennuyer, suivant de loin les progrès de la construction.
Son rare temps libre il le consacra aux cours qu’il donnait gratuitement au sein de l’église de la Glorieuse Volonté. Des cours d’arts martiaux ouvert à ceux désireux d’améliorer leurs talents dans ce domaine.
La technique que pratiquait Virik était plus axée sur l’aspect martial que sur l’aspect art.
Il s’agissait d’éliminer son adversaire, vite, bien, par tous les moyens nécessaires en s’adaptant aux conditions du combat. Dominer, vite et fort. Pas de fioriture, pas d’élégance forcée, mais une tactique impitoyable faisant appel aux faiblesses de l’adversaire, à sa rapidité, à sa capacité à rester calme et à ce que l’on trouvait sur le terrain. Vaincre et survivre, car le reste était bon pour les poètes et pour le grand âge.
C’était donc un mélange.
Un mélange de coups, de prises visant à handicaper ou tuer, de la connaissance des points faibles espèce par espèce et des moyens de les atteindre qu’il enseignait et pratiquait dans le dojo de bois laqué et de simulacrums semi-holographique.
Il leur enseigna ce qu’il pouvait, à sa manière, abaissant le niveau de sécurité des installations afin qu’ils reçoivent une bonne secousse en cas d’erreur, ne dédaignant pas en infliger aussi et en recevoir par les élèves les plus doués.
Il ponctua ses cours de courtes interventions verbales, expliquant le pourquoi de tel ou tel foulure ou de telle ou telle cote fêlée ou carapace enfoncée.
Vous ne vous battrez jamais dans un dojo. Ce sera dans une rue, dans un sous sol, dans une chambre, dans une forêt, dans un véhicule.
…
Votre adversaire ne vous préviendra pas, ne vous avertira pas. Tenez-vous prêt, toujours attentif. Ne croyez pas ses paroles. Ne le fixez pas dans les yeux. Regardez ses mains, ses tentacules, ses pattes. Elles tuent : pas les paroles et pas les yeux.
…
Votre adversaire ne vous affrontera pas noblement, un contre un, face à face. Il n’y a pas de règle, car ce n’est pas un jeu. Votre victoire est la survie, votre défaite la mort. Pas de seconde chance, pas de pitié à espérer.
…
Votre adversaire trichera. Pratiquez les mêmes règles. Agissez vite, profitez de ses erreurs, laissez lui en commettre, piégez le si vous pouvez et surtout méfiez vous : il fera de même.
Le niveau de ses élèves était variable, certains étaient doués, d’autres moins et il modula son enseignement afin de ne pas causer de blessure trop graves à ces derniers.
Il fut récompensé de ses efforts par un affrontement, une démonstration entre lui et le maître d’arme de l’église, un haecar répondant au nom de maître Jomir.
L’haecar était considéré comme un expert reconnu dans l’art du Klangtu, un art martial fait d’esquives, de feintes et au style aérien. La démonstration ne dura que quelques minutes. Des minutes d’une rare intensité devant des élèves que les professeurs adjoints durent maitriser afin qu’ils n’interviennent pas, affolés par l’affrontement qui se déroulaient sous leurs yeux.
Virik eut une épaule démise, deux doigts retournés. Son adversaire quant à lui avait reçu de profondes lacérations à la tête qui lui avaient noyés les yeux d’un flot de sang rose et avait eut une rotule brisée. Ils acceptèrent d’un commun accord de cesser à ce stade leur affrontement avant d’être évacué en direction de l’infirmerie de l’église qui n’avait rien à envier à certaines installations hospitalières.
Alors qu’on les soignait ils convinrent de s’accorder des séances d’entrainement privés : ils avaient à apprendre l’un de l’autre.
C’est néanmoins sans déplaisir qu’il reçut la convocation pour le départ programmé du Lilith : Le Gerfaut l’attendait et avec lui des perspectives intéressantes.
Comme a son habitude il n’avait que peu de choses à transporter. Rien qu’il ne pouvait porter par ses propres moyens : son sac, sa gibecière et son caisson sécurisé.
Il mit ce dernier dans les soutes du Gerfaut avant de prendre place dans un des quatre sièges passagers après avoir salué poliment chacun des membres d’équipage présent. Il donna à Sémirande du « Commandante » et à Khrys du « Président ».
Il passa la première partie du vol plongé dans ses pensées, observant le trafic spatial dense autour de leur station de départ et leur jeu de fluctuation mathématique complexe qui n’enlevait rien à la beauté du ballet de coques luisant dans la lumière du soleil et de l’éclat stroboscopique des feux de positionnement.
Il observa beaucoup moins longtemps le triche lumière. Une odeur qu'il trouvait désagréable de fleur coupée marquait par instant le chemin qu’ils suivaient. Il se ferma à la pseudo perception, avant de se lever et d’aller se chercher une tasse de thé à l’autocook installé en arrière de la cabine. Il en profita pour commander une assiette de bouchées protéinées pour Gédéon après avoir obtenu l’assentiment de son ‘maitre’ et de proposer de faire le service pour ceux qui le souhaitaient.
Assiette de bouchées posée au sol avec un bol d’eau à proximité, il se plongea pendant la courte traversée sur un texte sur sa tablette. Il lisait une compilation des plus fameux discours des Empereurs au cours des Ages. Intéressant, fondateur pour comprendre ce qu’était l’Empire, comment il s’était construit et explicant ses apparentes incohérences.
A la sortie du Triche Lumière il observa la coque noire alors qu’ils cerclaient doucement autour dans une visite guidée qui ne devait rien au hasard. Il apprécia les lignes acérées qu’il n’avait vu qu’en hologramme jusque là, l’élégance de l’ensemble et dut réfréner un sentiment de bonheur naïf à la vue du vaste jardin.
Tout ceci n’était pas à lui, ce n’était qu’un lieu ou il passerait quelques temps. Il ne possédait rien et même sa vie n’était qu’un rêve dont la mort l’éveillerait. Ne pas s’attacher, ne pas croire dans les illusions. C’était cela sa voie.
Les clamps magnétiques en place, la pression équilibrée ils purent enfin descendre et poser les pieds pour la première fois sur le tout nouveau navire de la compagnie. Il laissa ses compagnons passer les premiers, récupérant son caisson dans la soute, notant au passage qu’un siège antigrav, encore emballé, y était aussi stocké. Pour un handicapé sans doute ?
Il descendit à son tour, posant le pied sur le pont en plastacier du hangar, levant les yeux vers le vaste plafond dont la structure lisse et gris clair légèrement luminescente éclairait l’ensemble de la scène sans ombre.
La visite les attendait, mais il avait une demande et une question à formuler. Il inclina les oreilles en direction de Sémirande et de Khrys : Commandante, Président, je souhaiterai faire monter à bord une hélimob de service que le Guet de Vonda a fait transporter à la station à mon intention. Il s’agit pour moi de disposer d’un véhicule individuel permettant mon autonomie de déplacement, sans utiliser les moyens de la compagnie. Par ailleurs pouvez-vous m’indiquer la cabine que vous souhaitez m’affecter.
Son rare temps libre il le consacra aux cours qu’il donnait gratuitement au sein de l’église de la Glorieuse Volonté. Des cours d’arts martiaux ouvert à ceux désireux d’améliorer leurs talents dans ce domaine.
La technique que pratiquait Virik était plus axée sur l’aspect martial que sur l’aspect art.
Il s’agissait d’éliminer son adversaire, vite, bien, par tous les moyens nécessaires en s’adaptant aux conditions du combat. Dominer, vite et fort. Pas de fioriture, pas d’élégance forcée, mais une tactique impitoyable faisant appel aux faiblesses de l’adversaire, à sa rapidité, à sa capacité à rester calme et à ce que l’on trouvait sur le terrain. Vaincre et survivre, car le reste était bon pour les poètes et pour le grand âge.
C’était donc un mélange.
Un mélange de coups, de prises visant à handicaper ou tuer, de la connaissance des points faibles espèce par espèce et des moyens de les atteindre qu’il enseignait et pratiquait dans le dojo de bois laqué et de simulacrums semi-holographique.
Il leur enseigna ce qu’il pouvait, à sa manière, abaissant le niveau de sécurité des installations afin qu’ils reçoivent une bonne secousse en cas d’erreur, ne dédaignant pas en infliger aussi et en recevoir par les élèves les plus doués.
Il ponctua ses cours de courtes interventions verbales, expliquant le pourquoi de tel ou tel foulure ou de telle ou telle cote fêlée ou carapace enfoncée.
Vous ne vous battrez jamais dans un dojo. Ce sera dans une rue, dans un sous sol, dans une chambre, dans une forêt, dans un véhicule.
…
Votre adversaire ne vous préviendra pas, ne vous avertira pas. Tenez-vous prêt, toujours attentif. Ne croyez pas ses paroles. Ne le fixez pas dans les yeux. Regardez ses mains, ses tentacules, ses pattes. Elles tuent : pas les paroles et pas les yeux.
…
Votre adversaire ne vous affrontera pas noblement, un contre un, face à face. Il n’y a pas de règle, car ce n’est pas un jeu. Votre victoire est la survie, votre défaite la mort. Pas de seconde chance, pas de pitié à espérer.
…
Votre adversaire trichera. Pratiquez les mêmes règles. Agissez vite, profitez de ses erreurs, laissez lui en commettre, piégez le si vous pouvez et surtout méfiez vous : il fera de même.
Le niveau de ses élèves était variable, certains étaient doués, d’autres moins et il modula son enseignement afin de ne pas causer de blessure trop graves à ces derniers.
Il fut récompensé de ses efforts par un affrontement, une démonstration entre lui et le maître d’arme de l’église, un haecar répondant au nom de maître Jomir.
L’haecar était considéré comme un expert reconnu dans l’art du Klangtu, un art martial fait d’esquives, de feintes et au style aérien. La démonstration ne dura que quelques minutes. Des minutes d’une rare intensité devant des élèves que les professeurs adjoints durent maitriser afin qu’ils n’interviennent pas, affolés par l’affrontement qui se déroulaient sous leurs yeux.
Virik eut une épaule démise, deux doigts retournés. Son adversaire quant à lui avait reçu de profondes lacérations à la tête qui lui avaient noyés les yeux d’un flot de sang rose et avait eut une rotule brisée. Ils acceptèrent d’un commun accord de cesser à ce stade leur affrontement avant d’être évacué en direction de l’infirmerie de l’église qui n’avait rien à envier à certaines installations hospitalières.
Alors qu’on les soignait ils convinrent de s’accorder des séances d’entrainement privés : ils avaient à apprendre l’un de l’autre.
C’est néanmoins sans déplaisir qu’il reçut la convocation pour le départ programmé du Lilith : Le Gerfaut l’attendait et avec lui des perspectives intéressantes.
Comme a son habitude il n’avait que peu de choses à transporter. Rien qu’il ne pouvait porter par ses propres moyens : son sac, sa gibecière et son caisson sécurisé.
Il mit ce dernier dans les soutes du Gerfaut avant de prendre place dans un des quatre sièges passagers après avoir salué poliment chacun des membres d’équipage présent. Il donna à Sémirande du « Commandante » et à Khrys du « Président ».
Il passa la première partie du vol plongé dans ses pensées, observant le trafic spatial dense autour de leur station de départ et leur jeu de fluctuation mathématique complexe qui n’enlevait rien à la beauté du ballet de coques luisant dans la lumière du soleil et de l’éclat stroboscopique des feux de positionnement.
Il observa beaucoup moins longtemps le triche lumière. Une odeur qu'il trouvait désagréable de fleur coupée marquait par instant le chemin qu’ils suivaient. Il se ferma à la pseudo perception, avant de se lever et d’aller se chercher une tasse de thé à l’autocook installé en arrière de la cabine. Il en profita pour commander une assiette de bouchées protéinées pour Gédéon après avoir obtenu l’assentiment de son ‘maitre’ et de proposer de faire le service pour ceux qui le souhaitaient.
Assiette de bouchées posée au sol avec un bol d’eau à proximité, il se plongea pendant la courte traversée sur un texte sur sa tablette. Il lisait une compilation des plus fameux discours des Empereurs au cours des Ages. Intéressant, fondateur pour comprendre ce qu’était l’Empire, comment il s’était construit et explicant ses apparentes incohérences.
A la sortie du Triche Lumière il observa la coque noire alors qu’ils cerclaient doucement autour dans une visite guidée qui ne devait rien au hasard. Il apprécia les lignes acérées qu’il n’avait vu qu’en hologramme jusque là, l’élégance de l’ensemble et dut réfréner un sentiment de bonheur naïf à la vue du vaste jardin.
Tout ceci n’était pas à lui, ce n’était qu’un lieu ou il passerait quelques temps. Il ne possédait rien et même sa vie n’était qu’un rêve dont la mort l’éveillerait. Ne pas s’attacher, ne pas croire dans les illusions. C’était cela sa voie.
Les clamps magnétiques en place, la pression équilibrée ils purent enfin descendre et poser les pieds pour la première fois sur le tout nouveau navire de la compagnie. Il laissa ses compagnons passer les premiers, récupérant son caisson dans la soute, notant au passage qu’un siège antigrav, encore emballé, y était aussi stocké. Pour un handicapé sans doute ?
Il descendit à son tour, posant le pied sur le pont en plastacier du hangar, levant les yeux vers le vaste plafond dont la structure lisse et gris clair légèrement luminescente éclairait l’ensemble de la scène sans ombre.
La visite les attendait, mais il avait une demande et une question à formuler. Il inclina les oreilles en direction de Sémirande et de Khrys : Commandante, Président, je souhaiterai faire monter à bord une hélimob de service que le Guet de Vonda a fait transporter à la station à mon intention. Il s’agit pour moi de disposer d’un véhicule individuel permettant mon autonomie de déplacement, sans utiliser les moyens de la compagnie. Par ailleurs pouvez-vous m’indiquer la cabine que vous souhaitez m’affecter.